Les explications du ministère de l’Agriculture
HAUSSE DU PRIX DE L’ENGRAIS

La lettre circulaire fixant les prix de cession des intrants subventionnés signée par le ministre de l’Agriculture depuis le 16 mai 2013 n’a pas fait que des heureux dans le monde agricole. Les prix de l’engrais ont en effet changé. Ainsi, l’engrais «6.10. 20» surtout utilisé dans la culture de l’arachide coûte 6250 francs Cfa le sac de 50 kilos. L’engrais «Triple 15», est vendu à 9 000 francs Cfa le sac de 50 kilos.
6 à 10 000 francs de hausse sur le sac de 50 kg
Quant à l’engrais «15.10.10», il est vendu à 7 500 francs Cfa, là où la formule «9.23.30» s’échange à 10 000 francs Cfa le sac de 50 kilos. Le «Dap», engrais pour le riz revient lui à 10 000 francs Cfa. L’engrais «10.10.20» coûte aussi 10 000 francs Cfa le sac de 50 kilos, tandis que l’urée «10.20» est à 9 000 francs Cfa le sac de 50 kilos. De façon générale, les prix du sac de 50 kilos d’engrais ont connu une hausse qui varie entre 6 000 et 10 000 francs Cfa.
Une quantité d’engrais beaucoup plus importante achetée
Au ministère dirigé par Abdoulaye Baldé, on ne veut pourtant pas entendre parler de hausse. Ce qui a changé, dit-on, c’est une baisse constatée au niveau de la subvention accordée aux formules l’engrais. Ceci s’explique par deux raisons, selon un conseiller du ministre de l’Agriculture. La première est liée à la hausse de la quantité achetée.
«Il faut savoir que l’année dernière, l’Etat du Sénégal avait dépensé 18,159 milliards de francs Cfa pour acheter 84 000 tonnes d’engrais. Cette année, c’est une enveloppe de 13,8 milliards francs Cfa qui a été dégagée pour subventionner 95 000 tonnes d’engrais. C’est dire que la quantité achetée cette année est beaucoup plus importante que celle acquise l’année dernière», renseigne ce cadre.
Le différentiel va servir à acheter du matériel agricole, priorité exprimée par les producteurs
Mais, il faut aussi comprendre que la subvention a également connu une baisse. Elle était de 18 milliards de francs Cfa l’année dernière, contre 13 milliards de francs Cfa cette année. Selon le conseiller technique au ministère de l’Agriculture, la raison est que «bon nombre de producteurs ont confié que ce qui est le plus important pour eux, c’est l’acquisition de matériaux agricoles. Il fallait dès lors faire un arbitrage. Parce que le ministère a jugé bon de suivre les producteurs dans leur logique».
400 milliards injectés dans l’agriculture entre 2000 et 2012
Au ministère de l’Agriculture on annonce d’ailleurs une inscription budgétaire de 5 milliards francs Cfa pour acheter du matériel agricole, alors que l’année dernière, il n’y avait que 500 millions de francs Cfa de prévus à cet effet. Notre interlocuteur de souligner que «le différentiel des subventions de l’année dernière et celle de cette année est allé à l’achat de matériel agricole. L’Etat est sur le point d’acquérir 16 000 unités de houes occidentales, de charrues, de semoirs, etc. L’appel d’offres a été lancé et est en cours de dépouillement».
Cet arbitrage du ministère s’explique par la volonté de marquer une rupture en dépensant utilement dans des leviers qui pourront développer l’agriculture. Car de 2000 à 2012, on parle de 400 milliards de francs Cfa qui auraient été investis dans l’agriculture sans que cela n’apporte de résultats probants.