LES OBJECTIONS D'AÏSSATA TALL SALL
LIBERTÉ CONDITIONNELLE RÉCEMMENT ACCORDÉE À CHEIKH YÉRIM ET CIE

La liberté conditionnelle accordée à certains détenus célèbres continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive. Après l’Union des magistrats du Sénégal, c’est au tour de Me AÏssata Tall Sall d’exprimer des réserves. Si l'avocate se dit «favorable» à une telle mesure, elle estime qu'elle ne doit pas «anéantir les sanctions que les juges ont infligées aux coupables».
Après la sortie de l’Union des magistrats du Sénégal dénonçant la liberté conditionnelle que le ministre de la Justice vient d’octroyer à des personnalités d’envergure, Me Aissata Tall Sall, avocat à la cour, déclare ne pas être défavorable à la libération conditionnelle. Toutefois, elle estime que le ministre de la Justice doit se concerter avec le juge d’application des peines.
La député maire de Podor soutient : «Je suis très sceptique. Je ne suis pas défavorable à la libération conditionnelle, mais je pense que nous devons mettre des garde-fous. La libération conditionnelle ne doit pas servir à rabattre les décisions du juge et à anéantir les sanctions que les juges ont infligées à quelqu’un qu’ils pensent être coupables.»
Et de poursuivre : «Si le ministre est libre, sur la base d'un rapport pénitentiaire, d’organiser la libération conditionnelle des détenus ou des prisonniers, je pense personnellement que cela ne doit pas être le principe. Cela ne peu être que l’exception. Le principe c’est que le prisonnier purge entièrement sa peine et l’exception c’est la libération conditionnelle. Tout ça n’introduit que de la suspicion dans la tête des citoyens. On ne peut pas empêcher à un bon citoyen sénégalais de penser qu’il y a une justice à deux vitesses. Donc la libération conditionnelle oui, mais les garde-fous aussi oui. J’estime que le ministre doit y aller avec sagesse et mesure.»