LES VICTIMES DU FONCIER UNISSENT LEURS FORCES ET EXIGENT DE L’ETAT UNE SOLUTION
SCANDALES FONCIERS DEPUIS PLUS DE 7 ANS

Une Fédération nationale des victimes de promoteurs immobiliers (Fnvpi) vient de voir le jour. C’est pour mener le combat enfin de mettre un terme aux drames sociaux et aux scandales fonciers qui secouent le pays depuis des années. Cette fédération régroupe plusieurs collectifs de victimes des agences immobilières.
La série de grands scandales financiers et fonciers qui ont fait des milliers de victimes, pour un préjudice de plusieurs milliards, avec des citoyens bernés par des promoteurs immobiliers «machiavéliques», doit cesser. C’est du moins le combat que portent désormais les membres de la Fédération nationale des victimes de promoteurs immobiliers (Fnvpi). Regroupant plus de 7000 membres au niveau national et de la diaspora, la Fédération regroupe des collectifs de victimes, parmi lesquels celles de Namora, d’Agir Immo, de Sovac…
Après plus de 7 ans de lutte sans que leur problème ne trouve de solution du fait de la posture complice de l’Etat, ces victimes ont décidé d’unir leurs forces pour faire face à la situation. Elles interpellent ainsi l’Etat à prendre les mesures idoines pour de pareils comportements qui ternissent l’image du Sénégal en matière de justice et de bonne gouvernance soient éradiqués à jamais.
En conférence de presse, hier, le Secrétaire général de la Fnvpi, Abdou Guèye, a fait savoir que cela fait 7 ans que toutes les démarches ont été faites, mais c’est toujours le statu quo. «C’est pourquoi nous avons pensé à unifier nos forces autour de la Fédération, pour permettre aux autorités d’avoir un interlocuteur pour faire face à ces difficultés. Car nous avons fait d’énormes sacrifices et de privations pour disposer d’un toit pour notre famille. Malheureusement, cet espoir a fondu comme du beurre», confie-t-il, avant d’ajouter que «la Fédération s’inscrit dans la recherche de solutions alternatives pour sauver les victimes qui dans la précarité de la déchéance sociale».
Dans la même foulée, le président de la Fnvpi, Alioune Guèye, d’indiquer que «des batailles médiatiques, des rencontres avec des hautes autorités ont été menées. Mais cela n’a servi à rien». «Ni l’Etat ni la justice, personne n’a pris des dispositions, c’est ça qui a créé ce drame. Car, beaucoup d’entre nous sont à la retraite, d’autres ont contracté des prêts au niveau des banques. Trop, c’est trop. Ce n’est pas pour dire que la justice ne fait pas son travail. Mais il faut comprendre que le temps de la justice n’est pas le temps des hommes. Au moment où elle est en train de traiter des dossiers, des gens meurent, parce qu’ils n’ont pas de maison», fustige-t-il.
Mais il donne une mention positive au procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye, qui, d’après lui, est l’une des rares personnes au niveau de la justice qui respecte ses engagements. Malheureusement, se désole-t-il, il n’est pas à tous les niveaux de la procédure et c’est pourquoi il y a eu des blocages.
«Dans un pays où on parle d’émergence, il faut comprendre que l’émergence passe d’abord par le social. L’Etat est en train de fausser ses stratégies. Par exemple, dit-il, l’affaire de la Cité Tobago, on nous parle d’un drame. Ce n’est pas un drame. Mais c’est une conséquence du drame. Nous avons alerté, fait des sit-in, des conférences de presse, des assemblées générales, mais l’Etat n’a pas réagi. Il est donc temps de combattre ce fléau pour protéger les générations futures».
Alioune Guèye informe, en outre, que la Fédération a été même reçue par l’Ofnac et qu’elle prend le président de la République au mot. «Lui, son ministère de la Gouvernance locale et celui chargé du Pse, ont répété que pour atteindre les objectifs du Plan Sénégal émergent, il faut nécessairement que les populations s’approprient du projet. Le Président lui-même a ajouté, par rapport au volet social du Pse, l’habitat social. Car, disant disposé d’assiettes foncières et ayant pris toutes les mesures en donnant gratuitement aux promoteurs des espaces à condition qu’ils fassent des programmes sociaux. On l’attend sur les actes sur ce sujet».