Les voleurs de crédits sévissent dans les Aftu

Je ne voudrais pas créer la panique chez les abonnés des Aftu, mais je suggère aux uns et autres de prendre leurs dispositions pour ne pas se faire avoir par les voleurs de crédit. Il faut dire que ces gens-là n’ont aucun scrupule. Non, mais, franchement, voler n’est pas un métier. Et xeebuñu dara quoi. Je n’aurai jamais imaginé qu’un homme tomberait aussi bas. Mais nak, ma princesse orientale de Keur Mbaye Fall m’a fait une remarque vraiment pertinente. Elle m’a demandé est-ce que je me suis posé la question de savoir si ce n’était pas la faute du gars lui-même. Parce que, après tout, il pouvait télécharger le code de sa carte en toute discrétion au lieu de l’exhiber en public comme il l’a fait. Soit. Sur ce point, je suis parfaitement d’accord avec elle. Ndax gaayi ñoom, frimer rek mooleen di dugal ci njombe. Mais, dans tous les cas, ce n’est pas une raison valable. Xaaritu jëkërëm sax en a conscience. Nous en reparlerons. Le temps de vous raconter l’histoire de ce polygame hors du commun.
Vous ne devinerez jamais ce que cet homme a fait pour faire plaisir à ses dames. Vous vous demandez, sans doute, comment j’ai appris cette histoire. Mais, ça ne doit pas vous étonner. D’abord parce que man maay dallu ndakaru. Ensuite, duma nettali waaye luma deeg mu siiw. En un mot comme pour mille, j’ai surpris une conversation des notables de Grand-Place.
L’un de mes neveux racontait ce que venait de faire son oncle. Et en bon séducteur et ami des femmes, dans le sens positif du terme nak, je suis tombé sous le charme de ce monsieur sans même le rencontrer ou le connaître. Et c’est l’expérience qui parle. Donc, ils discutaient et puisque j’étais de passage pour leur dire bonjour, comme je le fais assez souvent, je m’en suis mêlé pour demander les détails. Je préfère taire le nom du jeune notable. Il me narre l’histoire : «Mon oncle a trois épouses. La troisième a eu une fille. Je viens comme ça du baptême. Tout le monde était content, car paa bi daal n’a rien fait de mieux que de partager le nom du bébé entre les deux premières femmes. La aawo se nomme Mame et la ñaarel Diarra. Le bébé est baptisé Mame Diarra. Lorsqu’on lui a demandé les raisons d’un tel choix, il explique que c’est pour qu’aucune d’entre elles ne se sente délaissée.» Euskeuy, goor day njonge waay ! Ku merr booko ! C’est comme ce vieux qui donnait 5 francs à chacune de ses quatre épouses. Et quand sa sœur lui a demandé qui de ses femmes, il aime le plus, il répond sans hésiter celle à qui j’ai offert 5 francs.
Pour en revenir à notre voleur de crédit, je dirais qu’il ne manque pas de cran pour avoir fait ce qu’il a fait en public. C’était dans la ligne 57 desservant l’axe rond-point Liberté 6-Gouye mouride (Rufisque). L’Aftu était plein à craquer. Et donc propice à toutes sortes de dérives. D’aucuns y entrent pour assouvir leurs pulsions sexuelles, d’autres pour voler – du plaisir et de l’argent et autres biens matériels. Puisque que ma bouyeul est toujours au garage ou en panne sèche, j’ai pris la ligne pour me rendre à Keur Mbaye Fall.
Votre serviteur a assisté live and direct, comme disent les jeunes, à toute la scène. Naturellement, les vendeurs de crédits se frottent les mains quand il y a promo flash. C’est ainsi que le gosse s’est payé une carte de 1.000 francs. Après avoir gratté, il a téléchargé le code de recharge. Mais, avant de taper l’avant-dernier chiffre, il a eu une sorte de mauvais pressentiment. Il s’est retourné et s’est rendu compte que le jeune homme qui était derrière lui était en train de manipuler son téléphone portable. Jusqu’ici, il n’avait que des soupçons. Mais, quand il a vu que le bonhomme a arrêté et mis son pouce sur l’écran, comme pour cacher quelque chose, il a compris. Il lui lance : «Mais, sama waaji yaaw kula baayi nga sacc sama crédit bi. May sool, ngay sool, yaw sacc nga ! Nii rek ngeen di deff. Il faut arrêter de voler, ce n’est qu’une carte de 1.000 francs, je te l’aurais offerte si tu me l’avais demandé, mais essayer de recharger en même temps que moi alors que ça ne t’appartient pas, c’est du vol».
Tout le monde a compris quand le gosse a baissé la tronche sans piper mot.
Victime de la mobilité urbaine