MAMADOU POUYE ATTEND LA JURISPRUDENCE KARIM WADE LE 6 MARS PROCHAIN
POURVOI SUR LA MISE EN LIBERTE PROVISOIRE

La Cour suprême va-t-elle faire pareil en statuant sur le pourvoi de Mamadou Pouye ? En tout cas, l’espoir est réel du côté du complice présumé de Karim Wade, qui attend que la haute juridiction déclare sa requête recevable avant de lui accorder la liberté provisoire. La Cour suprême va se pencher sur la question le 6 mars prochain.
Alors que la Commission d’instruction de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Ci-Crei) accélère la cadence en procédant depuis la semaine dernière à l’audition et à la confrontation de Mamadou Pouye avec des témoins du dossier, le complice présumé de Karim Wade sera également présent, du moins ses avocats, devant la Cour suprême de Dakar. La haute juridiction va statuer le 6 mars prochain sur le pourvoi formulé par les avocats de Mamadou Pouye sur l’arrêt de la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar. Cette juridiction, faut-il le rappeler, s’est déclarée incompétente le 21 janvier dernier sur la requête aux fins de mise en liberté provisoire introduite par les avocats du présumé complice de Karim Wade dans cette affaire de la traque des biens mal acquis.
En fait, l’actionnaire de Ahs avait d’abord saisi via ses conseils la Commission d’instruction pour une demande de mise en liberté provisoire. Cependant, l’équipe du juge Cheikh Ahmed Tidiane Bèye n’a pas statué sur la requête jusqu’à expiration du délai indiqué par les textes. D’où le recours introduit devant la Chambre d’accusation. Là, les sages de la Cour d’appel n’ont pas voulu statuer, au motif qu’ils ne sont pas en droit de le faire. Le sort de l’ami de Karim Wade dépend désormais de la Cour suprême.
Pour la motivation de leur demande, les avocats ont invoqué l’absence de risque de trouble à l’ordre public ou de collusion entre les inculpés. Il y a également l’absence de risque de dissipation de fonds logés à Monaco, tout simplement parce que les comptes qui s’y trouvent ont été gelés. Un autre motif évoqué, c’est le fait que la société Ahs a été placée sous administration provisoire. Ce qui signifie à leurs yeux qu’il n’y a aucun risque de dissipation de preuves. Mais devant la Chambre d’accusation, ces arguments n’avaient pas prospéré, la recevabilité de la requête constituant déjà un obstacle. Car comme le stipule l’article 13 de la loi sur la Crei, les décisions de la Ci ne sont pas susceptibles de recours. Mais la Cour suprême avait passé outre cet article pour le cas de Karim Wade, suscitant ainsi l’espoir chez Mamadou Pouye.