''ME REMARIER ? JAMAIS''
AÏDA PATRA, ANIMATRICE

Elle est drôle et foutraque. Aïda Patra cette extravagante animatrice qui pousse l’audace trop loin sur la lucarne. C’est la recette de son succès. Audacieuse, provocatrice invétérée, Aïda Patra, moulée dans un meulfeu orange, maquillée à la marocaine, est aussi sollicitée qu’appréciée. Son téléphone grésille entre deux phrases. Dans cet entretien, elle cloue le bec à des détracteurs qui n’ont pas manqué de commenter le tourbillon médiatique dans lequel elle a été happée ces derniers mois : le scandale de l’affaire des faux billets qui a affolé le web. Elle ouvre son cœur pour parler de sa vie privée et de sa vie publique.
Patra, pouvez-vous décliner votre niveau d’étude et votre parcours professionnel ?
Moi, j’ai arrêté mes études en classe de 4 secondaire, après j’ai fait du commerce. J’ai aussi aidé ma mère dans son travail qui consistait à vendre des poissons. Maintenant, avec les retombées de la vente, ma mère m’a donné de l’argent. Et avec cet argent, je partais au marché Sandaga pour acheter des jeans, des chemises que je revendais à la Plage de Yarakh près de la baie de Hann et à la plage de Soumbédioune. Je me suis très tôt mariée.
Par rapport à l’animation ? En rentrant à la maison, j’ai acheté beaucoup de bonnes choses à manger et à boire. Arrivée chez moi, j’ai allumé la radio pour écouter Sokhna Fm (station privée appartenant à Dunya Vision). C’était la première fois que j’écoutais la radio. Parce que j’avoue que je n’avais pas le temps d’écouter la radio. Car, j’ai passé toute mon enfance à travailler pour ma mère et à l’aider dans toutes ses entreprises.
Bizarrement, je suis partie acheter du crédit ce jour-là pour «appeler en direct à la radio». Et je disais des choses rigolos au Dj. Quand j’ai raccroché, Ben Bass Diagne (fondateur de Dunya), paix à son âme, a demandé à ce que l’on me rappelle automatiquement.
Et il m’a demandé de passer à son bureau. Quand je suis arrivée à son bureau, il m’a fait subir un test que j’ai réussi haut la main. Il m’a demandé si je voulais vraiment faire de l’animation, j’ai répondu oui. Et c’est parti comme ça. C’est le commencement de ma carrière d’animatrice dans les ondes de la bande Fm.
Vous avez soutenu que vous vous êtes mariée très tôt. A 18 ans, vous avez divorcé. Qu’est-ce qui explique cette instabilité sur le plan sentimental ?
C’est la volonté divine. C’est Dieu qui l’a voulu ainsi. Et je l’ai acceptée avec philosophie. Si vous observez le film que j’ai tourné à Paris qui s’appelle «Aïda Patra vie privée, vie publique» produit par Africa production, c’est ma belle- mère qui a fait des témoignages éloquents sur moi. C’est la mère de mon premier mari. Je pense que beaucoup de femmes divorcées n’ont pas ce privilège de leur ex-belle-mère.
C’est une manière de faire comprendre à tout le monde que mon premier divorce n’est pas lié à une dispute ou une bagarre. (Fataliste). Cela devait tout simplement se terminer à cette date. Et voilà maintenant, je suis passée à autre chose. Grâce à Dieu, j’ai eu deux enfants issus de ce mariage. Elles s’appellent Mamy Ndiaye et Khadidiatou Ndiaye, mes deux chéries et amours.
Entre temps, vous vous êtes remariée ?
Oui ! Oui ! Je me suis remariée en 2000. Et je vais vous faire une confession : Je suis divorcée, il y a tout juste quatre mois. C’est la première fois que j’en parle dans la presse. Je viens tout juste de divorcer. Et je ne sais même pas pourquoi je te le dis (rires).
Pourquoi avez-vous divorcé cette fois-ci ?
En fait, j’ai divorcé parce que mon mari s’était converti en islam quand il a demandé ma main. Et dernièrement, il a voulu reprendre sa religion. Je n‘ai pas été d’accord avec sa décision. Par la suite, il y a eu de petits malentendus et des différends. Et on a divorcé. Cela ne veut pas dire qu’il est mauvais. J‘avoue aussi que j’avais le meilleur mari du monde. Il s’occupait de moi et de ma famille. Il a été le premier homme à m’offrir un million cache. Pour un homme de cette envergure, je ne peux que prier pour lui et lui souhaiter tout le bonheur du monde. Que Dieu fasse qu’il rencontre une femme meilleure que moi. C’est un homme bien (elle insiste).
C’est le seul motif de ce divorce ?
Si la réponse que je vous ai fournie ne vous satisfait pas, je ne sais plus quoi vous répondre. J’avais le meilleur mari du monde. C’est Dieu qui l’a décidé ainsi.
Comptez-vous vous remarier avec lui un jour ?
Tout dépend de Dieu. Parce que c’est Lui qui décide de nos destins. S’Il le voulait, je serais toujours mariée à lui.
Comptez-vous vous remarier une troisième fois ?
Remarier ? Jamais. J‘attends que mes filles se marient d’abord, et que toi tu te maries aussi (rires).
Sur le plan professionnel, on a remarqué que vous êtes absente des écrans de la 2Stv. Qui-est-ce qui explique cette absence ?
(Elle sourit). Toi tu es grave ! Je sais que vous savez que j’ai arrêté à la 2Stv. Je sais que vous êtes au courant. Vous cherchez une confirmation de l’info. Ok : J‘ai arrêté parce que j’ai vraiment constaté que je ne pouvais plus continuer à travailler là-bas. Les responsables se sont aussi rendu compte qu’on ne pouvait plus travailler ensemble. Voilà la seule et unique raison de mon départ de cette chaîne de télé.
Quel est le vrai motif parce que celui que vous invoquez paraît léger ?
Je vous explique : Tout le monde sait que j’arrive toujours en retard dans n’importe quelle télévision. Je suis comme ça partout. Ensuite, j’ai voulu aussi prendre un peu de repos. Ce n’est pas la fin du monde. Il y a beaucoup de chaînes de télévision. Comme toutes les télés se terminent par vision (sic), toutes les émissions se ressemblent.
Vous ne voulez pas aller au fond des choses....Mais, il y a anguille sous roche....
En tout cas, tout ce que je peux vous dire c’est que c’est Dieu qui l’a voulu ainsi. Et reprendre les dires d’une personne est perçu comme une calomnie dans notre société. Pas plus tard qu’hier (l’interview a eu lieu dimanche), j’ai appelé Marième Ndiaye (femme du propriétaire de la télé) pour passer prendre sama soukeurou koor. Alors si je vous dis que je me suis battue là-bas ou que je me suis disputée avec quelqu’un ce serait vous mentir. Je le jure sur Allah le Miséricordieux. Cela devait juste se terminer. La voiture Tigo Chery 4/4 que je conduis m’a été offerte par El Hadj Ndiaye. Si on s’était disputés, il m’aurait demandé de lui restituer sa voiture.
On a récemment cité votre nom dans un scandale de partouze et de faux billet....
Je ne pourrais pas trop m’avancer sur cette affaire. Parce que je n’étais même pas au courant de cette affaire. Ce jour-là, je fêtais l’anniversaire de mon mari. J’étais à ses cotés. Ensuite, le jour du rendez-vous du Tribunal, j’étais en train de travailler parce que j’animais mon émission After Work. Alors, je pense que c’est assez clair. Personne n’a cité mon nom dans cette affaire. Ce qui est sûr, c’est que tu peux trouver mille Patra sur Facebook que je ne connais même pas. En vérité, c’est une passion des Sénégalais de se faire passer pour des personnes qu’ils ne sont pas. Je n’y peux rien parce que la célébrité est ma destinée. Je l’assume totalement !
Comment votre famille a vécu cette affaire qui a connu une médiatisation vertigineuse ?
Cette affaire ne l’a affectée en aucun moment. Mes parents n’ont même pas cherché à comprendre comment cette histoire a été cousue. Ils me connaissent sérieusement pour savoir ce dont je suis capable. Je ne suis mêlée à cette histoire ni de près ni de loin. Et je tiens aussi à préciser que j’ai des preuves qui confirment que j’étais chez moi ce jour-là. Et c’est bien que j’en parle pour que mes fans sachent la vérité.
Avec votre style décoiffé et extravagant, vous croyez que vous pouvez apporter des choses positives à la société sénégalaise ?
Voilà une bonne question. Cela dépend de la compréhension des gens. Je détends l’atmosphère des chaumières. J’arrive à faire retrouver le sourire à une personne fatiguée ou malade ou même stressée par les soucis de la vie. A l’écran, je mets de côté mon orgueil, ma classe, et personnalité. Je me rabaisse à un niveau de clown pour lui faire plaisir. Et ce sourire qu’on arrive à offrir à ces personnes, c’est Dieu qui nous récompensera. On apporte du soulagement aux êtres humains et à la société en général. Et s’il y a des personnes que je dérange, j’en suis vraiment désolée. Et j’implore leur pardon car c’est fait juste dans le but de divertir.
Patra et l’alcool, Patra et les accidents dus à un état d’ivresse sont-ils des faits avérés ?
Je pense que m’a voiture a une fois fait un accident et je ne conduisais même pas. Je l’avais prêtée à un ami. Et si c’était à refaire, je le referai. On est très proches. Quant à l’alcool ? Si un fan me surprend en train de boire qu’il l’arrache de mes mains et le jette. Parce que ce n’est pas une bonne chose (elle sourit). Personne n’est à l’abri des rumeurs. Il faut se référer au prophète Mohamed (Psl) pour comprendre que la vie est ainsi faite. C’est les effets pervers de la célébrité. C’est un choix que j’assume. Je dis à mes fans que je serai toujours la Patra qu’ils ont connu et que je ne changerai jamais ma ligne de conduite.
Financièrement, comment arrivez- vous à vous en sortir parce que vous n’avez plus de boulot et de mari ?
J’ai divorcé avec mon mari. Mais, il doit prendre en charge ses enfants. Et il s’occupe bien d’eux. Quand on se mariait, il ne travaillait pas à un certain moment. Financièrement, on s’en sortait bien. Bref, on dépend tous de Dieu. Il y a des millionnaires qui rencontrent toutes les peines du monde pour vivre heureux. Je rends grâce à Dieu.
Quels sont vos projets professionnels sur le court terme ?
Actuellement, j’envisage beaucoup de choses. Je veux entrer dans le monde de la mode parce que je suis passionnée de ça. J’ouvrirai un atelier de couture qui portera mon nom. Je m’y active avec mes sœurs Aminata Kane et mon manager (Lamine). Nous sommes en train de préparer beaucoup de bonnes choses. Je dois voyager pour mettre un peu de vide. A mon retour, je verrai comment me réinsérer dans une des télés de la place, parce qu’il y a beaucoup de propositions. Je préfère patienter pour approfondir les discussions avec ma famille.
Pourquoi cette instabilité dans votre carrière professionnelle ? Les gens n’avaient pas compris votre départ de la Rts....
A la Rts, je ne pouvais plus concevoir qu’on me payait un bon salaire et qu’on bloque mes émissions. Alors que moi, je veux vivre à la sueur de mon front. Je ne supportais plus ce lourd poids qui me pesait. Je prenais de l’argent alors que je ne travaillais pas. Et je suis partie dans le bureau de Babacar Diagne (ex-Dg de la Rts) pour lui présenter ma démission. Ensuite, on est devenu de vrais amis. Moi, je veux vivre à la sueur de mon front.
L’éclatement du ménage Pape cheikh Diallo et Mamy Ndiaye, votre fille, a connu beaucoup de bruit. Aviez-vous assez d’influence sur ce couple ?
Si on parle des travers de ce mariage, c’est à cause de moi. Parce que la maman de Mamy Ndiaye est une femme très célèbre. C’est aussi simple que ça. Sinon entre Pape Cheikh et Mamy, je n’ai jamais été au courant de grand-chose dans leur vie. Après leur divorce, ils sont devenus encore beaucoup plus proches et soudés.
C’est Pape Cheikh qui a courtisé Mamy à mon insu. Pape Cheikh, c’est mon fils. Je lui ai beaucoup appris dans ce métier et il le dit jusqu’à présent. Ma fille savait qu’à chaque fois qu’elle se disputait avec son mari, je prenais fait et cause pour son mari. Je pris le bon Dieu pour qu’ils restent toujours en parfaite harmonie.