QUAND DES SENEGALAIS DEFIENT LA MORT
DRAME DE L’IMMGRATION CLADESTINE

Malgré les pertes en vies humaines dans la Méditerranée, le drame des familles éplorées et les nombreux rapatriements de migrants, des Sénégalais continuent, au risque de leurs vies, d’emprunter les voies terrestres ou même défier les flots de la Méditerranée afin d’atteindre les côtes européennes. A titre d’exemples, 1894 Sénégalais ont débarqué en Sicile (Italie) qu’en 2015 parmi lesquels 81 enfants mineurs dont les 75 ne sont pas accompagnés contre 4492 migrants sénégalais en 2014. Ces arrivées cachent mal des dizaines voire centaines de nos compatriotes qui périssent en route dans le naufrage de leur embarcation et emporté par la fin et la soif dans la traversée des 800 Km de désert dans le Sahara créant de véritables drames familiaux au sein des communautés de départ. Même s’il est difficile d’avancer des chiffres à ce niveau, rien qu’en Libye, le nombre de «clandestins» sénégalais mort est estimé entre 75 et 200 personnes.
Quid des perdu de vue et de ceux dont les parents n’ont aucune nouvelle depuis leur départ? Par contre d’autres, face aux énomres difficultés rencontrées à mi-parcours font tout simplement appel à l’Etat pour retourner au Bercail. A ce jour, entre 2013 et 2015, en tout 1600 Sénégalais ont été rapatriés par l’Etat à coût de centaine de millions voir milliard de F Cfa.
SORY KABA DIRECTEUR DES SXTERIEUR : «RIEN QU’EN 2015, 1894 MIGRANTS DONT 81 MINEURES ONT DEBARQUE EN SICILE»
Au total 1894 Sénégalais, dont 81 mineurs, candidats à l’émigration clandestine ont débarqué sur les côtes italiennes de la région de Sicile en 2015. L’annonce est directeur des Sénégalais de l’extérieur, Sory Kaba interrogé par la rédaction hier, jeudi 11 juin. Ce nombre est pour l’instant inférieur aux 4492 débarquements de migrants enregistrés dans la région en 2014.
Nombreux sont les Sénégalais qui empruntent toujours les voies clandestines pour rejoindre les pays européens. En atteste, le directeur des Sénégalais de l’extérieur, Sory Kaba, citant des données recueillies auprès des autorités préfectorales de la région de Sicile en Italie, annonce qu’en 2015 déjà 1894 Sénégalais ont débarqué dans cette partie de l’Italie. Le pire c’est que 81 parmi ces migrants sont des enfants mineurs et 75 d’entre eux ne sont pas accompagnés à l’arrivée. Toutefois ces débarquements inquiétants n’ont pas encore atteint le nombre enregistré en 2014, révèle le directeur des Sénégalais de l’extérieur interrogé par la rédaction hier, jeudi 11 juin.
Se référant toujours aux informations des autorités préfectorales de la région de Sicile, Sory Kaba fait remarquer qu’en 2014, 4492 Sénégalais ont atterri dans la région. Et 358 parmi ces migrants clandestins sont des mineurs, 326 autres, en plus d’être mineurs, ont effectué la traversée sans aucun membre de leurs familles.
S’agissant des victimes, Sory Kaba indique que du fait de la fermeture de la représentation diplomatique du Sénégal en Lybie et l’absence d’identification des candidats à l’immigration, il est difficile d’établir des chiffes officielles. Toutefois, précise-t-il, des estimations faites par les ressortissants sénégalais dans ce pays chiffrent le nombre de victimes entre 75 et 200 morts.
L’ampleur qu’a prise l’immigration clandestine ne peut être réduite que par une sensibilisation des masses. De l’avis du directeur des Sénégalais de l’extérieur, en dehors des Sénégalais qui empruntent la Méditerranée, nombreux sont ceux qui prennent la voie terrestre. Or celle-ci, avec les 800 kilomètres de désert qui séparent le Niger de la Lybie reste pénible pour les candidats à l’immigration.
En vue de lutter contre le départ massif des migrants, Sory Kaba annonce que des bureaux d’orientation et de suivie seront ouverts dans toutes les régions du pays. L’objectif est de favoriser le retour des Sénégalais et leur accompagnement dans la mise en œuvre de projets capables d’employer des jeunes.
PLUSIEURS DEMANDES DE RAPATRIEMENT DONT 50 SENEGALAIS DETENUS EN LIBYE
Plusieurs Sénégalais vivant à l’étranger ont déjà sollicité l’appui des autorités pour retourner au bercail. En Libye, il y a une forte demande, soutient Sory Kaba. Dépourvu de chiffres officiels, la direction des Sénégalais de l’extérieur reste tout au moins convaincu que 50 Sénégalais détenus dans ce pays ont manifesté leur envie de retrouver les siens.
En Mauritanie voisine également il existe des Sénégalais qui, du fait des problèmes liés à l’obtention de la Carte de séjour, ont manifesté le souhait de retourner au pays. Ces Sénégalais souhaitent notamment un appui afin qu’ils puissent mettre en œuvre des projets de réintégration sociale.
En République Démocratique du Congo (Rdc), des Sénégalais en situation irrégulière ont saisi les autorités pour leur retour. Justement, pour ce qui est de cette question de rapatriement la difficulté est qu’elle n’est pas intégrée dans le budget de l’Etat, soutient Sory Kaba. Ainsi il faut des réaménagements budgétaires pour appuyer les Sénégalais désireux de revenir au pays, ajoute-t-il.
1600 PERSONNES RAPATRIEES EN DEUX ANS
Entre 2013 et 2015, en tout 1600 Sénégalais ont été rapatriés. «En 2013, les rapatriés de Centrafrique sont entre 900 et 1000 Sénégalais. Entre 2014 et 2015, le nombre de Sénégalais qui ont été rapatriés tourne entre 500 et 600 personnes. Ainsi en deux ans 1600 personnes ont été rapatriées» par les autorités étatiques, a dit le directeur des Sénégalais de l’extérieur.
Le rapatriement des Sénégalais de la Centrafrique en 2013 a couté entre 850 millions et un milliard de F Cfa à l’Etat du Sénégal. De 2014 à 2015, toutes les opérations de rapatriement qui se sont déroulées sont faites en collaboration avec les partenaires du Sénégal, a affirmé le directeur des sénégalais de l’extérieur. «A chaque fois, ce sont les partenaires qui assurent le transport et l’Etat s’occupe de l’accueil et de la réinsertion en mettant à la disposition des sénégalais une enveloppé financière pour leur retour chez-eux ensuite un accompagnement financier pour des projets d’investissement. Ainsi, pour 2014 et 2015 il faut compter à peu prés entre 300 et 500 millions de F Cfa», soutient-il.