"RENOUVELLEMENTS ET ORGANISATIONS S’IMPOSENT AU PDS"
TROIS QUESTIONS A…BASSIROU KEBE, MEMBRE DU COMITE DIRECTEUR

Les «réformateurs» ne sont pas des rebelles et Modou Diagne Fada n’a pas profité de son poste de président de la commission électorale du Pds pour se faire des alliés au sein du Pds. Le chargé de communication et de l’information des frondeurs, Bassirou Kébé, qui recadre ainsi le débat, précise que leur seul objectif demeure la restructuration du parti.
Grand-Place: Vous avez assisté à la réunion chez Me Wade, pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
Basse Kébé: D’abord, je pré- cise que le Comité directeur est une instance du parti qui se tient périodiquement. Maintenant, on espérait le faire de manière légale et loyale. Et par là, nous pensions qu’il allait être à la hauteur en nous laissant nous exprimer en toute liberté, en nous permettant de donner nos opinions. Mais, tel n’est pas le cas. En plus, moi, je pense que nous tous, nous sommes proches de Wade. Cependant, ceux qui disent que nous sommes des rebelles se trompent. Je les comprends car les renouvellements ne les arrangent pas. En plus, ils disent que Modou Diagne Fada a placé ses hommes dans des localités stratégiques en abusant de son pouvoir de président de la commission électorale du Pds. Je trouve que c’est faux. Parce que, si on va à Bignona, ce n’est pas Fada qui a mis Lamine Keïta là-bas, il en est de même à Rufisque avec Alioune Souaré, Abdou Sow pour Kaffrine et moi-même qui vous parle. Ce n’est pas Fada qui m’a fait coordinateur général du département de Nioro.
On vous accuse, Fada, vous, et les autres de vouloir arracher le poste de secrétaire général national au fondateur, Me Abdoulaye Wade…
Vous savez, nous, on parle de renouvellement, de changement au niveau de la marche du parti. Aujourd’hui, le Pds ne marche pas normalement. Si vous avez bien observé l’affaire Karim Wade, vous avez pu constater que le parti n’a pas mené le combat qu’il fallait. Lorsque Karim a été convoqué, les responsables disaient qu’il n’allait pas être jugé devant la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), parce que cette juridiction est anticonstitutionnelle. N’empêche, un procès s’est déroulé. Ils disaient encore que Karim Wade ne serait pas emprisonné et pourtant aujourd’hui on l’a emprisonné avec une peine de 6 ans. Si le parti avait joué le rôle qu’il fallait, on n’en serait pas là aujourd’hui. Pis, plusieurs membres du parti sont en prison parce que le combat n’a pas été bien mené.
Comment un parti comme le Pds peut rester des années sans faire une tournée nationale?
C’est vraiment horrible. Il faut aussi se rappeler que Wade, c’est lui qui avait dit qu’on allait tenir un congrès le 8 août prochain. Mais, contre toute attente, certaines personnes, tapies dans l’ombre, qui ne pensent qu’à leurs intérêts personnels, ont fait revenir Me Wade sur sa décision. Et, c’est ce qui n’est pas du tout logique. L’on fait également état de dissidents déjà au niveau de votre groupe, le cas d’Aïda Mbodji est cité. Qu’en est-il réellement? D’abord, nous, nous n’exigeons pas, nous proposons. Et jusqu’au moment où je vous parle, le groupe reste soudé autour des positions de principe et personne, je dis bien personne, n’a fait un revirement ou un désistement. Je suis en mesure de l’affirmer parce que je suis le chargé de la communication et de l’information de ce bloc. Sur le cas d’Aïda Mbodji, je peux vous dire que c’est elle-même qui est venue se ranger dans le groupe. Nous combat ne consiste pas à remettre en cause la candidature de Karim Wade. Nous la soutenons. Cependant, un autre peut avoir une opinion différente. Pour nous, ce qui compte c’est l’organisation des structures qui s’imposent au Pds.