WADE, UNE FIN PATHETIQUE !

On n’insulte pas l’intelligence des Sénégalais, quand on veut comparer Abdoulaye Wade à Nelson Mandela. Même si la comparaison ne s’arrête qu’au nombre d’années d’attente, de patience, de combat, de privation pour atteindre la magistrature suprême.
Madiba a combattu 27 ans pour mettre fin au régime de l’Apartheid et instaurer la démocratie en Afrique du Sud. Le pape du Sopi dit refuser de «marcher sur des cadavres» pour rejoindre le palais présidentiel. Sa conquête du pouvoir a duré 26 ans. De 1974 à 2000. Au soir du 19 mars 2000, Abdoulaye Wade, du haut des tribunes du stade Léopold Sédar Senghor, avait lancé que la «démocratie existe et que les Sénégalais l’ont prouvé». Mais la comparaison analogique entre les deux hommes s’arrête là. Pas plus. Et pour cause, Nelson Mandela contrairement à Abdoulaye Wade qui est un homme politique, est un homme d’Etat.
«La différence entre l'homme politique et l'homme d'Etat, disait James Freeman Clarke (1810-1888), est la suivante : le premier pense à la prochaine élection, le second à la prochaine génération."
Madiba s’est battu pour sortir l’Afrique du Sud des jougs de l’Apartheid, en fondant la nation Arc-en-ciel où bourreaux et victimes, vivent en parfaite harmonie.
Alors que pour Gorgui, c’est son fils qui passe par-dessus tout. Après avoir résolu ses «ennuis financiers», il a essayé d’installer honteusement une monarchie en tentant de remettre le pouvoir à Karim Wade.
L’homme qui se considère comme étant le plus diplômé du Caire au Cap, va, contre vents et marrés, tenter tous les coups impossibles pour faire accepter aux Sénégalais son fils. Seulement, comme le disait Lamine Diack, «le Sénégal n’est pas le Togo», encore moins le Gabon.
Ni le ticket président-vice président, ni les portefeuilles ministériels de la Terre, de la Mer et du Ciel, encore moins, les pétrodollars de l’Agence nationale pour l’Organisation de la conférence islamique (ANOCI) n’ont pu porter Karim Wade vers les sommets. Au contraire !
A force de manipuler l’argent du contribuable sénégalais, le Prince s’est perdu dans le machiavélisme du père et a atterri à Rebeuss.
Depuis, Wade a perdu le sommeil. Son digne héritier, celui-là qu’il considère comme le meilleur des Sénégalais est vite tombé de son piédestal, obligeant son papa à sortir de sa retraire dorée à Versailles.
A 85 ans sans la TVA, Abdoulaye Wade continue le combat pour son fils, refusant de céder le fauteuil de secrétaire général à ses compagnons de galère. Ou du moins, ceux qui restent encore à ses côtés. Parce qu’allergique à la dyarchie, il a coupé la tête de tous les numéros 2. Un doyen de la presse me confiait la colère qui avait habitée Wade quand le Professeur Sérigne Diop «Sadakhta» avait décroché l’agrégation. «Ah bon, ils (les Socialistes) t’ont offert ce titre (sic). Et si tu crois qu’avec ça, tu peux me concurrencer, tu te trompes. Tu ne m’arrives pas à la cheville», avait, me disait ce grand journaliste, déclaré Abdoulaye Wade face à ses militants au siège du PDS, à Fass.
La suite est connue de tous. Sérigne Diop a créé son PDS/Rénovation pour exister. Les autres numéros 2 subiront le même sort. Ousmane Ngom, Idrissa Seck, Macky Sall, Pape Diop etc.
Ce qui nous laisse penser que Modou Diagne Fada fait fausse route, en décidant de se battre au sein du PDS. C’est plus qu’une chimère, c’est une bataille perdue d’avance. Le PDS, à l’instar des autres partis politiques sénégalais, appartient à son géniteur. C’est le triste constat. Ce qui explique la momification des secrétaires généraux à la tête de ces formations. La seule voie du salut pour tout «frondeur», c’est de chercher son récépissé et d’allonger la liste des partis. La supposée démocratie interne n’est qu’une façade. Sinon, le PDS finira comme l’And Jëf où chaque camp est reparti avec un morceau.
Et pour son fils, Wade serait capable d’en arriver là. Il a déjà sorti des insanités contre Macky Sall et ses parents. Auparavant, c’est Pape Diop qui en avait pris pour son grade. Tout le monde l’a aperçu péter les plombs à la télévision face à Fada. Que la fin soit tragique, il ne s’en soucie guère. Ce qui compte pour lui, c’est faire libérer Karim. Et tous les coups sont permis pour son dernier baroud.