YOFF ET SOUMBEDIOUNE DESERTENT LA MER
ANNONCE DE HOULES DANGEREUSES PAR LA METEO

Les vents forts ayant sévit ces dernier jours à Dakar et sur la grande côte, avec des houles dangereuses annoncées par la météo nationale les lundi et mardi derniers, a confiné beaucoup de pêcheurs chez eux. A Yoff et à Soumbédioune, les «aventures» maritimes et le commerce ont cédé la place à «un repos forcé» chez des pêcheurs qui invitent à la prudence tout en déplorant le manque à gagner durant ces jours sans travail.
Pirogues accostés loin du rivage, des pêcheurs qui se tournent les pousses ou débattent de sujets d’actualités, l’ambiance était toute autre à la plage de Yoff, ces derniers jours. Pas de brouhaha de pêcheurs qui départagent gaiment les recettes quotidienne, encore moins de femmes, bassine à la main se précipitant vers une pirogue qui vient d’avaler les dernières vagues de l’atlantique.
Les prescriptions météorologiques annonçant que la mer risquait d’être houleuse ces deux jours (lundi et mardi) sont passées par là. Donc pas question d’aller en haute mer. Loin de son décor habituel où se croisaient pêcheurs, revendeuses, ou de simples dames venues faire leurs provisions, la plage de Yoff baigne dans une quiétude totale. Le bruit des vagues, accentués par un vent qui, de part une force redoutable, montre toute sa puissance, brise le silence glaciale qui confine quelques amoureux de la mer sous un hangar au milieu des pirogues à quai.
Le vieux André Cissé, la voix tremblante qui peine à sortir des mots, invite à la prudence. «Le samedi, les agents de la météo nationale nous avaient informé du temps qu’il fera, donc je ne prends pas le risque de me jeter en mer», lance-t-il, avec un regard furtif sur des vagues qui se font de plus en plus menaçante.
Le vent qui sévit depuis le week-end dans la capitale sénégalaise a aussi astreint au «chômage» Lamine Diop. Ce capitaine de pirogue également n’a pas daigné embarquer ses dizaines de coéquipiers dans l’aventure. «Je ne me suicide pas. Nous travaillons avec la météo. Donc si on nous annonce une tempête on ne part pas en mer», soutient-il, rangeant ses instruments dans sa pirogue à l’abri du vent et de la poussière.
Conséquence, le poisson se fait rare. Charrettes et autres revendeurs sont dans la déche. Le pas hésitant, Arame, une revendeuse de poisson, accepte mal le décor qui s’offre à ses yeux. «Il parait que les pêcheurs n’ont pas embarqué aujourd’hui. J’étais la hier, mais je suis rentrée bredouille, je voulais voir si je pourrais avoir quelques produits pour mes clientes, mais apparemment ça risque d’être difficile», s’exclame-t-elle en s’éloignant sous le bruit de ses sandales qui soulève le sable fin à chacun de ses mouvements.
Autre lieu, un décor similaire. Au marché aux poissons de Soumbédioune, les pirogues longeant la corniche ouest mêlés aux effets des rayons solaires sur les vagues dressent une vue singulière du lieu.
A Soumbédioune les pêcheurs restent partagés: si certains de peur d’être emporter pas les flots ont déserté pirogues et filets, d’autres, par contre, ont bravé le risque et les prévisions météorologiques. «La tempête ne m’a pas empêché d’aller en haute mer, certes j’ai pris un risque mais je suis revenu saint et sauf», s’empresse de dire Gambien, un jeune pêcheur d’une trentaine d’année trouvée dégustant tranquillement son petit déjeuner.
Contrairement à Gambien, Baye Fall n’a pas dépassé le rivage. «La mer est houleuse, et quand il en est ainsi, je n’embarque jamais, je préfère attendre que ça se calme», fait-il noter.
A l’instar des pêcheurs de Yoff, le village traditionnel Lebou qu’est Soumbédioune est dans la déche. Les prix du poisson ont grimpés, tout au moins c’est que laisse entendre mère Amy, une revendeuse. «Depuis le week-end, nous achetons la caisse des petits poissons à 35.000 F Cfa, alors qu’on l’obtenait moyennant 25.000 F Cfa et les gros poissons s’échangent à partir de 4000 F Cfa le kilogramme».
En ces périodes, fait remarquer la dame, les revendeuses ne préfèrent pas prendre le risque de vendre en perte. Du coté des pécheurs l’ont mesure les pertes à des somme colossales. Toutefois, indique Sidy, un pêcheur rencontrée à Soumbédioune, la situation n’est pas dramatique. Il trouve que les pêcheurs doivent faire face aux aléas du métier.