AU NOM DE LA PAIX !
7EME EDITION DE «COME TO MY HOME» : UN SEJOUR AU «PAYS DES BAOBABS»

Allez, un point d’interrogation pour commencer : «L’Afrique, quel avenir ?» C’est de cette façon que s’est ouverte, hier mardi 22 mars au Centre de recherche ouest-africain (Warc), la 7ème édition de «Come to my home», un concept du poète marocain Driss Aloui Mdaghri, qui cherche avant tout à « promouvoir la paix », dans un contexte où la diversité est parfois source de conflit. L’Afrique a un «avenir prometteur» a-t-on dit au cours de la conférence inaugurale d’hier, mais encore faudrait-il résoudre des questions comme l’accès à la souveraineté alimentaire, à la santé, à l’éducation, sans parler de toutes ces frustrations qui fabriquent de la violence.
Après quatre longues années passées au Maroc, en plus de quelques pérégrinations italiennes dirait-on, «Come to my home» autrement dit «Viens chez moi», un concept qui tient à son cachet «interculturel», a officiellement pris ses quartiers à Dakar, pour un séjour au «Pays des Baobabs» qui accueille donc la 7ème édition de cet événement qui s’est d’ailleurs ouvert hier, mardi 22 mars au Centre de recherche ouest-africain (Warc), et par un grand point d’interrogation : «L’Afrique, quel avenir ?»
Ou alors s’agirait-il d’une «question-piège» comme dirait Mamadou Mignane Diouf du Forum social sénégalais, qui aura du mal à cacher son «optimisme». Cet avenir est «prometteur» dit-il, ne serait-ce que parce que sans cela, l’Afrique ne serait pas si «convoitée» que cela, que ce soit par la Chine, par la Russie, les Etats-Unis ou encore par l’Union Européenne (Ue). N’en déplaise, dit encore Mamadou Mignane Diouf, à tous ceux qui voudraient faire de l’Afrique ce continent «maudit», d’où partiraient plusieurs dizaines de jeunes prêts à braver les mers, quand ils ne se retrouvent tout simplement pas «à la merci» de quelque «groupe terroriste».
Mais ce n’est certainement pas comme si tout était parfait. Nous sommes en 2016, et on trouve encore des personnes assez pauvres ou affamées pour fabriquer de la frustration, et par ricochets de la «violence». L’Afrique a aussi quelques comptes à régler, y compris avec elle-même : la « souveraineté alimentaire», «un paradoxe selon Mamadou Mignane Diouf, quand on a comme il dit autant de terres cultivables». L’Afrique, c’est encore «un milliard d’individus», quelque chose comme 500 millions de jeunes de «moins de 18 ans» et à peu près «200 millions d’analphabètes».
Aux yeux de l’historienne Penda Mbow, cachée sous sa casquette de ministre-conseiller du président de la République, ce sont des choses, la démographie, qu’il va falloir apprendre à maîtriser, avec des «infrastructures» dignes de ce nom pour les «enfants que nous accueillerons». Et au cœur de ce processus, il y a l’éducation, question de «survie» dit Penda Mbow, qui pense à ce sujet qu’il ne faudrait surtout pas «exclure l’école du système démocratique», ne serait-ce que pour avoir des «élites bien formées».
Pour le monsieur à qui l’on doit l’idée de ce «Come to my home», le poète, artiste et diplomate marocain Driss Alaoui Mdaghri, que l’on prendrait quasiment pour un idéaliste, nous vivons dans un monde un peu-beaucoup tourmenté, où certains font malheureusement le choix de vivre entre le conflit et le bras de fer. Et malgré le chaos, lui trouve encore le moyen d’être optimiste, au nom de ce qu’il appelle «l’amitié entre les peuples», et peu importe que l’on soit d’ici ou d’ailleurs, ou au nom d’une diversité qui ne serait certainement pas conflictuelle, allusion aux récentes attaques de Bruxelles, à la fois capitale de la Belgique et capitale de l’Europe, qui se sont comme qui dirait invitées à la conférence d’hier.
Sans parler de toutes ces autres villes, petites ou grandes, noires jaunes, rouges ou blanches…frappées dans leur chair.