LE DG DE POSTEFINANCES ACCUSÉ DE CORRUPTION PAR LES TRAVAILLEURS
Les travailleurs du Groupe soupçonnent une corruption à grande échelle du Directeur général…

Le syndicat national des travailleurs de la Poste (SNTP) est monté au créneau hier pour alerter sur l’audience d’homologation entre la PosteFinances et le groupe Illico Sagef ancêtre de SAAr-vIE SA et SAGEF, qui se tient ce matin au tribunal de commerce hors classe de Dakar.
Les travailleurs du Groupe La Poste soupçonnent une corruption à grande échelle du Directeur général de Postefinances. Selon Ibrahima Sarr Secrétaire Général du SNTPT Poste, ce dernier aurait accepté de tenter une médiation pénale après une victoire éclatante sur son créancier. L’affaire date de 2007 où la filiale parabancaire du Groupe La Poste, Postefinances SA, dans le cadre de sa politique de positionnement et de diversification de son offre de service, entrait en relations d'affaires avec le groupe Illico Sagef, l'ancêtre de SAAR-VIE SA et de SAGEF. « Ce partenariat stratégique entre les deux entités s'est soldé malheureusement par un contentieux dans lequel Postefinances SA a attrait la SAAR-VIE et la SAGEF devant les juridictions. A l'issue d'une longue procédure, le Tribunal de Dakar a condamné, le 14 juin 2016, les sociétés susdites à payer solidairement à Postefinances la somme totale de 1,712 milliard FCFA en principal et intérêts de droit dont 1,396 milliard en créance initiale et 316 517 262 en intérêts de droit, et a ainsi validé l'hypothèque conservatoire inscrite sur des immeubles desdites sociétés», a renseigné hier M. Sarr à l’occasion d’une conférence de presse. Un jugement qui sera confirmé par la Cour Commune de Justice et d'Arbitrage d'Abidjan (CCJA) le 27 mai 2021 après avoir épuisé toutes les voies de recours au niveau des instances nationales. « Malgré cette victoire judiciaire, une procédure de règlement alternatif de conciliation, sanctionnée par un procès-verbal signé par l'actuel Directeur général de Postefinances Sa et le président du Conseil d'Administration de SAAR-VIE SA, a été enclenchée. Une tentative de spoliation des intérêts de Postefinances SA que dénonce le Représentant du Personnel. Dans la mesure où cette procédure d'homologation d'un procès-verbal de conciliation est établi sans information ni approbation préalable du Conseil d'Administration», déclare Ibrahima Sarr. Pis, les travailleurs se disent surpris du procès de ce matin pour un règlement définitif de cette affaire.
A en croire Ibrahima Sarr et ses amis, cette action ne peut pas prospérer dans la mesure où ce protocole ne cherche pas à trouver une issue heureuse à un problème complexe mais à servir des «intérêts égoïstes». «C'est une association de malfaiteurs, de délinquants financiers qui ne dit pas son nom, un braquage et un carnage financier à l'encontre de Postefinances sa», dénoncent-ils avec hargne. Indiquant que le procès-verbal de conciliation est plein d'incongruités qui dépassent l'entendement ; s’interrogeant sur les motivations réelles du Directeur général qui a bien apposé sa signature sur ce document «en porte-à-faux avec les intérêts de la structure», il révèle que le protocole d’homologation fait renoncer à Postefinances SA au recouvrement de la somme de 169 659 852 FCFA en cas de respect par la SAARVIE de ses engagements. Ceci étant, à leur avis, une dilapidation des deniers publics et un abus de biens sociaux. D’ailleurs, il précise que le Directeur général de Postefinances n'a aucun pouvoir de renonciation d'une quelconque créance publique de la structure à surseoir à la poursuite de la procédure de la vente forcée d'immeubles dès le versement de la somme de 200 000 000 FCFA et à accepter la mainlevée du commandement valant saisie réelle. Poursuivant ses accusations, Ibrahima Sarr avance que la Direction se reconnaît débitrice de la société SAAR-VIE d'une somme de 156 500 000 FCFA correspondant à la contrepartie de l'occupation d'un local commercial à travers une convention qui n'existe pas. «C’est un enrichissement sans cause de la société SAAR-VIE par le Directeur général de Postefinances SA au détriment de l'entreprise. A cela s’ajoute l'affectation d'un montant de 144 000 000 FCFA au paiement de 144 mois à venir, c’est-à-dire pour les 12 prochaines années de loyer sur le même local à compter de l'homologation du procès-verbal. Une aberration pour une entreprise qui subit des tensions de trésorerie énormes depuis quelque temps», fulmine Ibrahima Sarr. De plus, il alerte que ce protocole fait perdre à Postefinances un montant total de 470 159 852. Ainsi, ils en appellent au sens élevé du juge chargé de l’affaire mais surtout des nouvelles autorités pour faire arrêter cette procédure qui, selon eux, n’est rien d’autre qu’une corruption.