SODIDA-SONEPI, UN DOMAINE INDUSTRIEL A L’AGONIE
CONCURRENCE DELOYALE, ENCOMBREMENT, INSECURITE, QUESTION DU TITRE FONCIER

Le ministre de l’industrie et des Mines a effectué hier, une visite au domaine industriel de Dakar, Sodida-Sonepi. Ainsi, Aly Ngouille Ndiaye a constaté de visu, l’état de délabrement du site. Les entrepreneurs de la zone industrielle lui ont également fait part des nombreuses difficultés qu’ils rencontrent.
Le domaine industriel est à l’agonie. Une petite visite à la zone industrielle de Dakar Sodida-Sonepi permet de s’en rendre compte. Après avoir fait le tour de certaines entreprises installées sur place, Aly Ngouille Ndiaye s’est entretenu avec les acteurs qui lui ont listé les nombreux maux qui affectent le site.
Dans son discours, le président de l’Union des entreprises du domaine industriel de Dakar (Uedi), Tino Adediran, a d’abord rappelé que le domaine industriel de Dakar, jadis fleuron d’une activité industrielle, est actuellement en état de délabrement. Les entrepreneurs trouvent que l’Etat n’a aucune considération à leur égard et qu’il s’est dessaisi de sa mission régalienne. Ils dénoncent «les occupations intempestives, sauvages et irrégulières des espaces communs, des trottoirs par le secteur informel, la floraison des entrepôts de stockage, une forte dégradation de l’état des routes avec le passage des cars rapides et des camions poids lourd, l’absence de bouches d’incendie fonctionnelles, la détérioration du réseau d’assainissement des eaux usées et pluviales.»
En plus de la dégradation du site, le président de l’Uedi a déploré la longueur et la lenteur de la liquidation par l’Etat de la Sodida. Les entrepreneurs soutiennent qu’ils veulent des titres fonciers pour pouvoir émerger. «Toutes les difficultés des entreprises (contentieux bancaires, investissement impossible etc.) sont liées aux procédures longues et coûteuses d’obtention des titres fonciers de nos terrains, mais aussi la reconnaissance des bâtiments soldés bien antérieurement avant une certaine polémique», a indiqué M. Adediran.
Pour favoriser le meilleur climat des affaires, il propose une meilleure protection sociale, un meilleur dispositif d’appui aux entreprises. «Il serait bon de revoir certaines conditions d’accès à la commande publique et de se montrer plus regardant sur une certaine concurrence déloyale des produits importés d’Asie ».
Déplorant le manque de concertation avec les tutelles administratives et techniques, il a plaidé pour la création d’un bureau de proximité de l’Aprosi afin d’apporter l’appui régalien de l’Etat, en termes de sécurité et d’encadrement dans le domaine du financement. Aly Ngouille Ndiaye : «Des initiatives pertinentes vont être prises dans les semaines à venir»
Très réceptif, Aly Ngouille Ndiaye a d’abord regretté l’état de dégradation du site en assurant dans la foulée, une meilleure prise en charge du domaine par l’Etat afin qu’il redevienne fréquentable. S’agissant de l’obtention des titres fonciers, il a promis de s’en occuper personnellement avec les différentes parties impliquées pour trouver le plus rapidement, une solution adaptée. «Des initiatives pertinentes vont être prises dans les semaines à venir, pour réaffirmer le rôle régalien de l’Etat dans le domaine», a-t-il soutenu.
A l’en croire, l’Aprosi a déjà pris les devants en réalisant une étude visant à cerner les difficultés en vue de proposer des solutions. «Comme mesure immédiate, elle va ouvrir un bureau de proximité pour être plus proche des entrepreneurs», affirme-t-il.