UNE RÉELLE CULTURE DE L’ÉGALITÉ ET L’ÉGALITÉ ÉCONOMIQUE
RECETTE DE LA DÉMOCRATIE EN AFRIQUE

Dakar, 28 oct (APS) – L’Afrique a besoin d’une démocratie bâtie sur une réelle culture de l’égalité des personnes et l’égalité économique pour assurer son développement, a soutenu, mercredi, à Dakar, l’économiste du développement Ndongo Samba Sylla.
’’Si nous voulons nous développer, a souligné M. Sylla, nous avons besoin de démocratie, pas de la démocratie vendue par les libéraux ou vendue par les occidentaux mais d’une démocratie composée d’une réelle culture sur l’égalité des personnes et l’égalité économique’’, a-t-il estimé.
Ndongo Samba Sylla introduisait le thème : ’’La démocratie est-elle porteuse de développement ? ‘’, à l’occasion d’une conférence organisée dans le cadre des "mercredis de l’Harmattan’’.
’’Après trois décennies de soi-disant démocratisation en Afrique, a-t-il relevé, le fait est que, pour moi, nous ne pas sommes encore sortis de la trappe néocoloniale et de la trappe du néolibéralisme.’’
En donnant l’exemple du Sénégal, l’économiste du développement soutient que ce pays sous-développé fait partie pourtant des pays dits démocrates, si l’on se base sur l’organisation d’élections et l’alternance politique.
"A l’heure actuelle, note-t-il, notre revenu par habitant le plus consistant est inférieur de 8 % au revenu par habitant laissé par le colon, en 1960."
’’Je pense que la démocratie libérale et mature est un pôle du développement économique bien qu’il y a beaucoup de failles et de vices en Afrique, mais cela ne veut pas dire que nous devons adopter le modèle du développement autoritaire’’, a-t-il soutenu.
Pour aller vers une réelle démocratie, M. Sylla invite les leaders africains à travailler sur la démocratie inter-étatique en vue de lutter contre l’impérialisme culturel.
Il propose également l’égalité inter-économique à l’intérieur des Etats tout en essayant de casser le monopole des partis politiques.
’’La où les autres pays réfléchissent sur le développement, nous passons notre temps à nous chamailler entre partis politiques (…) je suis sceptique sur les performances des systèmes dits démocrates’’, a-t-il conclu.