ENSEIGNANTS DECISIONNAIRES, MOBILISATION POUR EFFACER UN TABLEAU NOIR !
Enseignants décisionnaires, c’est le terme utilisé pour désigner les enseignants non fonctionnaires de l’Etat

Les enseignants décisionnaires du Sénégal s’estiment lésés dans leur plan de carrière. Pour crier à l’injustice, ils s’étaient donnés rendez-vous à Mbour par une marche nationale à l’appel du CENFE (Collectif des Enseignants non-Fonctionnaires de l’Etat). Une occasion pour eux d’exiger la suppression pure et simple de ce corps et en lieu et place leur alignement comme fonctionnaires pleins. A l’issue de la procession qui a abouti à l’IEF de Mbour 1, une déclaration a été lue par le coordonnateur dudit collectif en présence de trois secrétaires généraux nationaux de syndicats venus soutenir une cause jugée très légitime
Enseignants décisionnaires, c’est le terme utilisé pour désigner les enseignants non fonctionnaires de l’Etat. Ils servent dans l’élémentaire ou dans le moyen-secondaire. Ils ont un dénominateur commun, ils sont traités différemment de leurs autres collègues quand bien même ils ont été recrutés dans les mêmes conditions, ayant subi la même formation et abattant le même travail que ces derniers. C’est pourquoi, réunis autour d’un Collectif des Enseignants non-fonctionnaires de l’Etat (CENFE), ils ont crié à l’injustice à travers une marche nationale qui s’est tenue samedi dernier à Mbour.
Partie du rond-point Mamadou Diop et arpentant l’imposante avenue Demba Diop, la procession rouge a vibré aux rythmes du slogan « Non aux décisionnaires, il est temps de mettre fin à cette injustice » scandé par des marcheurs venus de plusieurs localités du pays. Au point de chute, après près d’une demi-heure de marche, une déclaration a été lue sur l’esplanade de l’Inspection de l’Education et de la Formation (IEF) Mbour 1. Une seule phrase du coordonnateur national du collectif les regroupant pour résumer la situation de ses collègues, « les enseignants non-fonctionnaires communément appelés décisionnaires, sont lésés dans leur plan de carrière ».
Se lançant dans des explications techniques, Amadou Camara Diène, c’est de lui qu’il s’agit, révèle qu’un décisionnaire qui a fait vingt (20) ans de carrière, se fait dépasser en grade par un sortant du CREM (concours de recrutement des élèves –maîtres) qui n’a fait que sept ans de service. S’il est mis en position de stage à la Fastef, il perd son ancienneté. Il ajoute que les enseignants décisionnaires qui changent de corps, commencent par le grade initial c’est-à-dire au bas de l’échelle. Pendant ce temps, leurs collègues fonctionnaires de même classe bénéficient de 40% de leur ancienneté. De ce fait, ils bénéficient d’un rappel conséquent. « Pour les décisionnaires, le rappel est une chimère », s’est-il indigné. Enfonçant le clou, il dira qu’à la retraite le décisionnaire qui dépend de l’Institution de Prévoyance Retraite du Sénégal (IPRES), va devoir attendre qu’on lui compte des points relatifs aux années de cotisations pour bénéficier d’une pension « dérisoire » qui dépasse rarement 60.000 frs par bimestre, là où, son collègue fonctionnaire ayant eu le même parcours que lui, recevra son dernier salaire amputé des indemnités et cela tous les mois. Au vu de ce tableau sombre pour cet agent de l’Etat désigné sous le vocable de décisionnaire, le CENFE qui fédère la lutte de ce corps d’enseignants « discriminés », a posé quatre exigences sur la table des autorités du pays.
Engagement pour bannir le mot « décisionnaire » du système éducatif
« Nous voulons donc que la loi 74-34 du 12 avril 1974 soit revue notamment en son article 5, pour que tout enseignant qui change de corps puisse bénéficier de son ancienneté de 40% à l’élémentaire, 30% au moyen –secondaire. Nous voulons, que l’Etat prenne en compte l’année d’obtention du diplôme. Nous voulons que tous les enseignants décisionnaires retrouvent le grade qui devrait être le leur s’il n’y avait pas eu cette discrimination. Nous voulons un régime de retraite unique pour tous les agents de l’Etat et cela passe nécessairement par la volonté des autorités étatiques d’extirper de l’IPRES tous leurs agents afin de les loger au FNR. En somme, nous voulons que le mot « décisionnaire » soit banni du système éducatif », compile le document. « L’injustice et l’iniquité doivent être doivent être corrigées. Il y va de la stabilité du pays », conclut le coordonnateur national du CENF, amer. Étaient également présents à cette marche nationale de Mbour, des secrétaires généraux nationaux de syndicats dont Mbaye Sarr du Sadef, Ardo Fall de l’Uden/R, coordonnateur en exercice du G20.