LES CADRES DU PASTEF PEU RASSURÉS À PROPOS DU RETOUR DANS LES UNIVERSITÉS
Le Moncap doute de la capacité des autorités de l’Enseignement supérieur à relever le défi de la reprise des cours

Le Mouvement National des Cadres du PASTEF (MONCAP) doute de la capacité des autorités de l’Enseignement supérieur à relever le défi de la reprise des cours. Bassirou Diomaye Faye et ses camarades ont mis en exergue leurs appréhensions sur le fait d’assurer la sécurité de plus de 200 000 étudiants.
Les étudiants devront reprendre les cours en apprenant à cohabiter avec le virus de la Covid-19 dans les campus universitaires. Même si le MONCAP doute de la faisabilité de cette reprise des cours dans un contexte de pandémie. Peu convaincus par le gouvernement, les camarades du député Ousmane Sonko soutiennent : « Il urge de se poser un certain nombre de questions.
Face à l’évolution galopante de la pandémie, est-il possible d’assurer la sécurité de plus de 200 000 étudiants ? Au regard de leur grand nombre à l’Université Cheikh Anta Diop, par exemple, qui englobe 61,7% de l’effectif total des Universités publiques avec 79 141 étudiants en 2019, l’Etat du Sénégal est-il en mesure de faire respecter les mesures sanitaires requises durant les quatre mois de cours en présentiel (de septembre à décembre) ? »
Selon le MONCAP à travers le communiqué, la réponse est négative. Qui connaît le campus pédagogique, indiquent les cadres du Pastef, sait qu’il est utopique et illusoire de s’attendre au respect des mesures barrières édictées par les spécialistes de la santé. Pour eux, Dans des amphithéâtres bondés d’étudiants s’asseyant à même le sol, parfois sur les rebords des fenêtres ou squattant même le bureau du professeur, le virus risque de se propager de manière exponentielle. De plus, trouvent-ils, avec le corps professoral vieillissant dont bon nombre traîne des comorbidités, la reprise au mois de septembre risque de mettre en péril leur vie. « Si le respect de la distanciation sociale s’avère extrêmement difficile dans les campus pédagogiques et sociaux des universités publiques, en raison du nombre pléthorique des étudiants et au manque notoire d’infrastructures adéquates, l’obligation du port de masque présente tout aussi des limites objectives : insuffisance de dispositif de contrôle (services de sécurité universitaires), laxisme d’une bonne partie des populations et surtout carence dans la fabrique et la fourniture de masques aux populations qui les obtiennent, à leurs frais, dans une parfaite débrouillardise, notamment les étudiants », ajoute le communiqué.
Imaginez Dakar, s’interroge toujours le MONCAP, épicentre de la COVID-19 où le PIB/hbt dans sa banlieue est de 1200F/jour, pour constater la difficulté de naviguer entre les obligations familiales quotidiennes, les imprévus et les frais (anodins pour les ignorants) pour se doter de masques à suffisance. Toutefois, les Patriotes pensent qu’il est possible de proposer des pistes de réflexion qui peuvent déboucher sur des solutions pouvant amoindrir la propagation du virus. Ils suggèrent notamment de distribuer gratuitement et en permanence des masques aux étudiants, d’assurer l’hygiène des infrastructures pédagogiques en multipliant les équipes de nettoyage et en mettant à leur disposition des kits sanitaires suffisants. De même, préconisent-ils, il faudra communiquer davantage sur les mesures spécifiques qui doivent être prises pour l’hébergement au campus, impliquer les associations des étudiants dans la gestion de la pandémie par la sensibilisation sur le port obligatoire des masques et les mesures barrières à adopter, et rassurer les familles sur les mesures prises.
Dans le communiqué, le MONCAP demande en outre de penser à un programme minimal en mettant l’accent sur les chapitres essentiels majeurs selon le quantum horaire à couvrir, comme c’est le cas avec les classes de Terminale dans le cycle secondaire. Il signale aussi que L’État, en collaboration avec les instances dirigeantes des Établissements d’enseignement supérieur publics et privés, doit prendre toutes ses responsabilités pour mettre en œuvre les mesures idoines afin de garantir une reprise correcte des enseignements avec des risques amoindris de propagation de la Covid-19. Révélant dans la foulée que la réalité est que l’État du Sénégal ne saurait cautionner « une année universitaire blanche» à cause des pertes financières et de ses engagements auprès des institutions de Bretton Woods.