La Conmebol pense à un tournoi entre nations européennes et sud-américaines

Après le succès populaire de la Copa América aux Etats-Unis, le président de la Conmebol rêve désormais d'une compétition opposant les sélections sud-américaines à des nations européennes latines comme la France, le Portugal, l'Espagne et l'Italie.
Dans un entretien avec l'AFP, Alejandro Dominguez confie son soulagement de voir Lionel Messi poursuivre sa carrière en sélection, et revient sur "le processus de reconstruction" engagé à la Confédération sud-américaine de football, dont de nombreux dirigeants ont été emprisonnés pour des affaires de corruption.
Q : La Copa América aux Etats-Unis a été un grand succès populaire, l'expérience sera reconduite ?
R : "Il faut l'analyser. Et pas seulement au regard du nombre de spectateurs, très bon, avec une moyenne de 45.000 spectateurs par match. Ce qu'il faut retenir aussi c'est que 1,5 milliard de personnes ont regardé la Copa América à la télévision.
A l'avenir, la Conmebol négociera mieux la vente des droits TV, pour une meilleure redistribution vers les fédérations, et ses affiliés : les clubs et les joueurs.
Je ne me limite pas à penser à une Copa América avec la Concacaf, je rêve d'une Copa América, pourquoi pas avec des pays latins, comme la France, l'Italie, l'Espagne et le Portugal. On pourrait organiser une coupe différente."
Q : La victoire du Brésil aux JO a permis à la Seleçao de redorer son blason avec la déconvenue du Mondial-2014...
R : "Depuis le début, j'étais sûr que la médaille d'or resterait en Amérique du Sud. Je suis heureux que le Brésil ait gagné le trophée qui lui échappait. Cela fait du bien au football sud-américain."
Q : Vous êtes soulagés par l'annonce de Messi de poursuivre en sélection ?
R : "Messi est le meilleur joueur du monde et n'importe quel spectacle avec Messi, c'est autre chose. Je suis soulagé qu'il ait confirmé sa participation aux éliminatoires du Mondial-2018. Des éliminatoires sans Messi ou un Mondial sans Messi, c'est comme un anniversaire sans gâteau."
Q : Etes-vous favorables à un Mondial à 40 clubs ?
R : "Si on garantit à la Conmebol une participation minimum de 5+1 (soit un qualifié de plus que la formule actuelle de 4+1 pour 10 fédérations), nous soutiendrons le projet. Un minimum de 60% du football s'écrit avec des joueurs sud-américains. Les trois meilleurs joueurs du monde sont sud-américains : Messi, Neymar et Suarez."
Q : Dans quel état se trouve la Conmebol après les affaires ?
R : "Je savais, quand j'ai été élu, que la Conmebol était dans un sale état, mais ce que j'ai trouvé dépassait mon imagination. Le chaos. Avec des défis importants à court terme, une situation compromise. Nous avons fait les changements nécessaires, en mettant des gens capables aux postes-clés, en lançant un audit interne. Depuis 2011, il n'y avait pas de comptabilité. La Conmebol fraudait le fisc paraguayen et la sécurité sociale. Je me sens fier, la Conmebol a tourné la page. Le défi était grand. Aujourd'hui, j'ai la satisfaction de voir que la justice américaine considère la Conmebol comme une victime, c'est très important".
Propos recueillis par Alexandre Peyrille.