CONDÉ LANCE DES CONSULTATIONS TOUS AZIMUTS
EXCLUSIF SENEPLUS - Pouvoir et opposition sont désormais sous les radars de la communauté internationale - Le président guinéen devra user de doigté, d’ouverture pour convaincre une opposition radicalisée, soupçonneuse

Le chef de l’Etat guinéen, Alpha Condé a pris la décision d’organiser de larges concertations (pas de dialogue national à la sénégalaise, précise-t-on) avec les institutions républicaines, les partis politiques, les syndicats et la société civile, sur l’avenir institutionnel, constitutionnel du pays. Dans un discours à la Nation d’une quinzaine de minutes, mercredi soir, le chef de l’État guinéen a martelé que « personne n’a le droit de se substituer au peuple et parler en son nom ». Et d’ajouter que dans une « démocratie tout se discute » et qu’en « faisant l’effort de se parler, tout devient possible ».
Dans un pays ou l’opposition doute de tout, notamment de la sincérité du pouvoir, le Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana, à qui est confié la lourde tâche de discuter et de recueillir les avis des forces vives du pays quant à l’avenir constitutionnel de la Guinée, n’aura pas la tache facile. En effet, depuis plus d’un an, le débat politique en Guinée s’est réduit à des supputations sur la volonté du chef de l’Etat de chercher à s’accorder un troisième mandat. Des lors, la réforme constitutionnelle (référendum) ne serait qu’un prétexte pour le chef de l’Etat de « s’octroyer un troisième mandat ».
Personne ne semble accorder une « présomption de bonne foi », encore moins ne discute de l’opportunité ou nom d’un référendum constitutionnel, de son contenu. « Troisième mandat » est devenu le mot le plus «usité par l’opposition, et crispe dangereusement la vie politique guinéenne. Personne (à part les autorités) ne semble s’intéresser aux fortes pluies qui s’abattent quotidiennement sur le pays avec ses cortèges de dégâts, encore moins à la difficile situation sociale que vivent les populations, les jeunes notamment. C’est sans doute, ce qui explique l’appel pressent lancé aux jeunes par le président Condé.
Il reste aussi à savoir si l’annonce des législatives d’ici la fin de l’année, va décanter un peu une situation politique crispée. Il est demandé au gouvernement d’aider la CENI à bien se préparer, en lui donnant les moyens nécessaires. Même si la répartition des postes entre forces politiques en ce qui concerne ses démembrements connaît des couacs dus au fait que certains partis de l’opposition accusent d’autres (UFGD de Cellou Dalein Diallo) de vouloir s’accaparer de tous les postes. Mais ces querelles d’épiciers ne devraient pas influer sur les concertations annoncées.
Oui, pouvoir et opposition sont désormais sous les radars de la communauté internationale. De l’issue de ces concertations, dépendra pour une large part, l’avenir politique de ce pays de l’Afrique de l’Ouest. Et le président Condé devra user de doigté, d’ouverture pour convaincre une opposition radicalisée, soupçonneuse.