LA PRÉSIDENTIELLE AMÉRICAINE VUE D'AFRIQUE, USA-GONDWANA
Qui aurait cru qu’on arriverait à comparer l’organisation des élections aux Etats-Unis et en Afrique ?

Ce n’est pas sans un certain amusement que les Africains assistent au spectacle de l’élection présidentielle aux Etats-Unis. Le caricaturiste algérien Dilem ne s’y trompe pas, avec ce dessin publié par le quotidien Liberté. On y voit un Donald Trump sifflotant, prêt à casser la vitre d’une borne d’urgence dans laquelle se trouve un suprématiste blanc revêtu de la cagoule du Klu Klu Klan et armé d’un fusil. Un dessin légendé ainsi : « USA : une élection sous haute tension »
Le site d’information guinéen Ledjely se gausse : « qui aurait cru qu’on arriverait à comparer l’organisation des élections aux Etats-Unis et en Afrique ? Pourtant, avec ce qui se dessine, nous pouvons bien nous autoriser un tel parallèle. D’abord, par rapport au délai d’attente des résultats. Généralement, sur le continent africain, la proclamation du nom du vainqueur intervient entre trois et cinq jours après le scrutin. Et on a tendance à expliquer une telle attente par les défis logistiques que posent le dépouillement, la compilation et la remontée des données. Des défis d’autant plus importants qu’il s’agit dans la majeure partie des cas, de pays pauvres et en manque cruel d’infrastructures notamment routières. Des explications qui ne sauraient rendre compte de ce que nous observons aux Etats-Unis. Ensuite, poursuit Ledjely, « recours (en justice), contestation, annulations de vote, bras-de-fer… habituellement, ce lexique-là, en période électorale, est davantage réservé au continent africain. Le continent dit des "républiques bananières". »
Trump-Biden, Condé-Cellou, Ouattara-Bédié…
« Tiens, les crises post-électorales ne sont pas l’apanage des Africains ! », renchérit Aujourd’hui au Burkina. « "Fraudes… un petit groupe de gens essaie de nous voler l’élection, je vais saisir la Cour suprême". Ces propos ne sortent pas de la bouche d’un opposant africain, fâché et transi par sa défaite face à un président-sortant. Non ! Ces mots ont été lâchés par Donald Trump, 45e président des Etats-Unis, qui affronte dans les urnes Joe Biden, champion des démocrates. »