VIDEOLA PRESSE APPELLE À LA RÉSISTANCE
Un recours devant la Cour suprême, des rencontres avec la société civile et un sit-in au ministère de la Communication. C'est le plan dévoilé par la Coordination des Associations de Presse pour contrer la décision d'Aliou Sall de suspendre 381 médias

La Coordination des Associations de Presse (CAP) a tenu une conférence de presse ce mardi pour dénoncer la décision du ministre de la Communication, Aliou Sall, de suspendre 381 médias sénégalais jugés "non conformes" aux dispositions du code de la presse. Cette situation, qualifiée de "catastrophique" par les responsables de la CAP, menace des milliers d'emplois dans le secteur.
Selon les représentants des médias, le ministère procède actuellement à des notifications de cessation d'activité à raison de "20 par jour", créant un climat d'incertitude dans le secteur. La CAP conteste vivement la légalité de cette démarche, rappelant que "la création de médias est garantie par la Constitution sénégalaise" et que "les entreprises de presse ne sont soumises qu'à des obligations d'enregistrement".
"Aucun ministère n'a le droit de dire que telle entreprise de presse peut exister ou pas, c'est garanti par la Constitution du Sénégal", a affirmé un responsable lors de la conférence, dénonçant "un flou total" dans le processus d'évaluation des médias.
Face à cette situation, la CAP a annoncé un plan d'action comprenant le dépôt de recours individuels devant la Chambre administrative de la Cour suprême. L'organisation prévoit également une série de rencontres durant tout le mois de mai avec les organisations syndicales, le patronat, les défenseurs des droits de l'homme et la société civile. Ces initiatives culmineront par un sit-in devant le ministère de la Communication.
Les responsables de la CAP ont également critiqué l'absence de dialogue avec leur ministre de tutelle. "Nous allons lui adresser une demande d'audience pour lui faire savoir que ce n'est pas nous qui refusons le dialogue, c'est plutôt lui qui ne veut pas nous voir en peinture", a déclaré un membre de la coordination.
La CAP a enfin prévu de solliciter des audiences auprès du président de la République, du Premier ministre et du président de l'Assemblée nationale pour trouver une solution à cette crise qui, selon elle, constitue "une entreprise de liquidation des médias" et une tentative de "mise au pas" de la presse sénégalaise.
Cette affaire survient dans un contexte où le nouveau régime est accusé par les acteurs médiatiques de vouloir contrôler le secteur de la presse, jusqu'ici considéré comme l'un des plus libres d'Afrique de l'Ouest.