LES PIQUES DE L'AS DE CE MARDI

JEUX DE CARTES - Le pouvoir si enivrant...
Au moment où l’élection de Mohamed Bazoum à la Présidence nigérienne est validée, consacrant le départ de Mahamadou Issoufou, Denis Sassou Nguesso, trente-sept ans au pouvoir, s’apprête à faire un quatrième mandat au Congo Brazaville. A la tête du pays pour la première fois de 1979 à 1992, il est revenu en 1997. Il dépasse ainsi ces dirigeants ouest-africains qui s’activent pour un troisième mandat. Avec, tenez-vous bien, près de 100% des voix, dans plusieurs circonscriptions. Il domine son monde et est “maître de lui-même” comme de son univers. Comble de la caricature : son principal rival est mort de Covid-19. Guy-Brice Parfait Kolélas, qui avait été transféré en France, avait tenu de “son lit de mort” à demander à ses compatriotes de se lever «comme un seul homme” pour voter pour le changement». C’était dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux que beaucoup de Congolais n’ont pas pu voir à cause d’une coupure volontaire d’internet par les autorités qui évoquent des “problèmes de sécurité”. C’est une pratique devenue courante et classique en Afrique et dans tous les pays peu démocratiques. La Covid-19 ne prend pas de répit au Sénégal. Elle poursuit sa danse macabre. 3 morts décomptés hier. Plus d’une trentaine de malades en réanimation. Hélas ! Ici, c’est le grand relâchement. Les meetings et les rencontres se multiplient. Pouvoir et opposition rivalisent d’ardeur. Les foules sont au rendez-vous. Et ce ministre de la Justice qui fait “sauter tout”: “Maintenant que les barrières sont levées, je reviendrai fréquemment et on arrêtera deux à trois jours pour mettre l’ambiance (mbumbaay) à Danthiadji haa safa (bamu saf en wolof)”, laisse entendre Malick Sall. C’est enivrant le pouvoir...
Mim Reew
Le cinéaste et réalisateur Cheikh Diallo en garde à vue à la DIC
Sale temps pour le cinéaste et réalisateur Cheikh Diallo. Il est présentement en détention dans les locaux de la Division des investigations criminelles (Dic). Cheikh Diallo est arrêté pour abus de confiance à la Sonatel. Le réalisateur a été attributaire d’un marché de réalisation de films par la société de téléphonie financé à hauteur de 24,605 millions. Nos sources renseignent que Cheikh Diallo n’a pas honoré son engagement. Il a tout simplement disparu après avoir empoché l’acompte. Las d’attendre, la Sonatel a déposé une plaine à la Dic pour abus de confiance. C’est ainsi que le réalisateur a été arrêté.
Bastonnade des agents de Sen’Eau
On évoquait dans notre édition d’hier le refus de la majorité des concessions à Mbacké de payer les facteurs d’eau de la Sen’Eau depuis maintenant 17 mois pour non-potabilité de l’eau. Eh bien ! Le pire a été évité de justesse hier, d’après nos sources. Le Directeur régional de Sen’Eau qui voulait mettre fin à cette situation a envoyé des équipes pour couper les compteurs de tous ceux qui n’ont pas payé l’eau. Il nous revient qu’il avait avisé au préalable le chef de l’Exécutif régional pour que les agents de Sen’Eau soient accompagnés par les forces de l’ordre. Mais les forces de l’ordre n’étaient pas venues. Mal en a donc pris certains agents de Sen’Eau qui ont pris le risque d’entrer dans certaines maisons pour couper. Il y a eu affrontements entre certains agents et les populations qui ont opposé un niet catégorique. L’association «And Sopi Ndoxu Mbacké» a mobilisé les populations pour faire capoter l’opération. Nos sources rapportent qu’un agent de Sen’Eau s’est retrouvé avec des blessures. Finalement, les agents n’ont pas pu couper l’eau. Le boycott de paiement des factures impacte financièrement la Sen’Eau. Le recouvrement est faible à Mbacké. Seuls 50% sont recouvrés. Et la société craint avec la campagne de sensibilisation de l’association «And Sopi Ndoxu Mbacké» de ne pouvoir recouvrer un franc. Affaire à suivre.
Birahime Seck
Alors qu’on débat sur les derniers évènements à Dakar, dans le département de Dagana, les populations luttent contre l’accaparement de leurs terres par des affairistes. Le Forum civil vole au secours de ces populations qui se voient déposséder de leurs terres. Le coordonnateur national Birahime Seck a fait le déplacement à Ndiaël pour accompagner les populations de 37 villages dépossédées de 20 000 ha au profit «d’une nébuleuse d’affairistes installée dans des paradis fiscaux». La population a confié à Birahime Seck qu’il s’agit de Frank Timis. Mais pour M. Seck le Président Macky Sall est le premier responsable de cette situation.
Le Sels/A et son préavis de grève
Après des alertes pressantes, les enseignants risquent de mettre en exécution leurs menaces. Ils sont en colère contre le gouvernement à cause des lenteurs dans la signature des actes par le ministre de la Fonction publique. Pour secouer la ministre Mariama Sarr, le syndicat des enseignants libres du Sénégal /Authentique (SELS/A) a déposé un préavis de grève. Si les autorités tardent à réagir, l’école publique va connaître encore des perturbations alors que l’année scolaire est bien partie. Le préavis de grève déposé par le secrétaire général du Sels/A, Abdou Faty, couvre la période du 17 mars au 31 décembre 2021. Le syndicaliste exige du gouvernement le respect strict du protocole d’accords signé le 30 avril 2018 et de tous les engagements pris par le gouvernement, l’ouverture des négociations sur le système de rémunération des agents de la Fonction publique, la réouverture du concours des Normaliens instituteurs, la prise en charge des années d’exercices dans le reclassement des décisionnaires qui changent de corps, la réorganisation des CAP CD, l’automatisation du paiement de la pension de retraite. Abdou Faty prévient qu’à l’expiration du préavis, le Sels/Ava dérouler son plan d’actions.
Visites inopinées
L’Observateur national des lieux de privation de libertés (ONLPL), Mme Josette Marceline Lopez Ndiaye, a effectué hier une visite inopinée au commissariat de police des Parcelles Assainies de Dakar et à la maison d’arrêt pour femme (MAF) de Rufisque. Elle avait effectué une visite pareille à la maison d’arrêt et de correction (MAC) de Cap Manuel le 04 mars dernier. Il s’agit pour Mme Ndiaye de contrôler les conditions de prise en charge et de transfèrement des personnes privées de Liberté et de prévention de la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Ainsi l’Observateur national poursuit ses activités dans les lieux de privation de liberté, qu’il compte intensifier avec la levée de l’état d’urgence sanitaire. Mme Josette Marceline Lopez Ndiaye réaffirme son engagement pour faire des lieux de privation de liberté des lieux humanisés, en rappelant que perdre sa liberté n’est pas perdre sa dignité. Elle prévient les forces de défense et de sécurité que la torture est un danger pour celui qui l’exerce, pour l’Etat qu’il sert et pour la victime.
Le Doyen des juges alité
Finalement Guy Marius Sagna a été plus chanceux que ses autres coinculpés. Pour tous les détenus dans l’affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr, qui devaient être entendus dans le fond par le doyen des juges, seul M. Sagna a été entendu. Mais par le magistrat instructeur du 3e cabinet. Le doyen des juges d’instruction, Samba Sall, qui les avait inculpés et placés sous mandat de dépôt, était absent pour des raisons de santé. L’avocat de l’activiste et membre de Frapp France Dégage, Me Moussa Sarr, rapporte que l’audition s’est déroulée. A l’en croire, son client a répondu à toutes les questions qui lui ont été posées. Aussitôt la fin de l’audition, Me Sarr a introduit une demande de mise en liberté provisoire. Me Moussa Sarr espère que le parquet ne s’y opposera pas. La défense garde espoir de voir son client humer l’air de la liberté dans les prochaines heures. Sa requête sera envoyée au parquet pour avis et observation. Selon Me Moussa Sarr, son client continue de clamer son innocence. Ce, puisqu’il a été enlevé par la police. Selon lui, Guy Marius Sagna n’a commis aucun acte matériel.