L'OEIL DU TEMOIN DE CE MERCREDI

KEEMTAAN GI – MELODRAME
Ça semble devenir l’expression d’un marquage à la culotte qui ne dit pas son nom. Ou la réponse de la bergère au berger. Un mélodrame qui risque de se jouer jusqu’au mois de juillet. Des propos menaçants d’un opposant, on est vite arrivé à faire une affaire d’Etat. Bon, on se calme ! Wade a vécu pire et avait même été traité de « terroriste » en son temps. Aucun opposant d’ailleurs n’a subi autant de lynchages que lui, opposant d’un quart de siècle devenu par la suite et sur le tard président de la République. Depuis, on pensait que les choses avaient évolué dans le bon sens et qu’on pouvait décortiquer sereinement les propos d’un opposant sans mettre inutilement le pays dans une tension permanente. Les évènements de mars 2021 étant à mettre sur le dos d’un pouvoir qui s’est toujours considéré comme Hercule. Et patatras ! Pendant donc qu’ils présentaient l’opposant comme un sadique, des esprits tordus ont vite fait de balancer une vidéo dans laquelle leur Chef appelait à… l’insurrection. C’était à une époque, pas très lointaine, où il s’opposait héroïquement au père Wade. Pourtant, personne n’était venu le traiter de va-t-en guerre. Wade, qui en a connu des vertes et des pas mûres, était resté zen. C’est ça l’esprit de la démocratie. Face aux propos des opposants tendant à montrer qu’ils sont « garçons », pour paraphraser Simonne Gbagbo essayant de pousser au combat son alors président de mari face à la France, face aux propos d’opposants « garçons », donc, il convient de demeurer flegmatique et de tout décortiquer avec intelligence. Bizarrement, l’opposant n’était pas le seul à appeler à la résistance, la veille de la délibération des Sages du Conseil Constitutionnel. Lesquels Sages ont, cette fois-ci et une fois n’étant pas coutume, fait preuve d’une grande sagesse. Avant l’opposant, un de ses alliés avait invité à un rassemblement. Pourtant, personne dans le camp présidentiel n’avait relevé les propos de cet allié, choisissant de n’entendre que ceux du leader de Pastef. Encore une fois, nos hommes politiques doivent civiliser leurs rapports et pratiquer la politique sainement en se respectant et en respectant leurs adversaires. . Il manque surtout à ces messieurs et dames nos politiciens de l’élégance sociale et républicaine. Nous sommes tous dans la même barque, le Sénégal, et les patriotes ne sont pas d’un côté, celui du pouvoir, et les salauds de l’autre, c’est-à-dire dans l’opposition. Une vision manichéenne qui ne saurait absolument pas correspondre à la réalité. Les urgences sont nombreuses et ne sont pas que politiques. Par conséquent, de la mesure et de la retenue, messieurs et mesdames !
KACCOOR BI
LES 7 SAGES REDEVENUS «SAGES»
Au sein de l’opinion, un ouf de soulagement était partagé hier lorsqu’en début de journée, les 7 Sages « Papa Oumar Sakho (Président) Saïdou Nourou Tall, Mouhamadou Diawara, Abdoulaye Sylla, Mme Aminata Ly Ndiaye, Mamadou Badio Camara et Youssoupha Diaw Mbodj » ont après une lecture du droit conclu qu’aussi bien YAW à Dakar que la liste nationale de BBY pourront participer aux élections législatives du 31 juillet prochain. En effet, une bonne partie de cette opinion considérait qu’une élection aussi importante que les législatives ne peut pas se faire dans notre pays sans que le pouvoir et l’opposition la plus représentative y participent. C’est pourquoi, tout un peuple était alors à l’écoute des Sages qui avaient l’habitude de se déclarer incompétents en espérant que cette fois-ci, ils sauraient dire le droit. Et le droit seulement pour éviter que ce pays ne sombre dans le chaos à la suite des menaces de l’opposition — plus précisément YAW — de s’opposer à la tenue du scrutin en cas de disqualification de sa liste dans le département de Dakar. Le chaos était redouté. Mais heureusement que les Sages ont pu, grâce aux artifices du droit, couper la poire en deux. D’aucuns diront une décision d’apaisement. Qu’importe puisque, cette fois-ci, les Sages ne sont pas débinés. Du coup, ils ont regrimpé dans l’estime des populations en attendant d’autres occasions pour voir s’ils se sont assagis pour de bon. Un grand bravo à eux, en tout cas, pour ce coup-ci !
LISTE YAW DÉTHIÉ FALL A PROCÉDÉ AU REMPLACEMENT DE JOSEPH SARR ET PALLA SAMBA
Le mandataire national de YAW, Déthié Fall, a fait vite pour suivre la voie tracée par le Conseil constitutionnel dans la décision N° 08 de ce mardi 24 mai où il est indiqué que « le mandataire de la liste YAW au scrutin majoritaire pour le département de Dakar est autorisé à retirer et à substituer d’autres candidats aux deux démissionnaires ». « Alors en application de ladite décision, je me suis déplacé à la DGE pour procéder aux retraits des candidatures de Joseph Sarr et Palla Samba ainsi qu’à leur remplacement. Je leur ai également remis la nouvelle liste de YEWWI ASKAN WI dans le département de Dakar. Restons tous debout et mobilisés pour les prochaines étapes » a exhorté Déthié Fall à travers un communiqué de presse.
LEGISLATIVES AAR SÉNÉGAL PREND ACTE DES DÉCISIONS DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL
AAR SÉNÉGAL prend acte des décisions prises par le Conseil constitutionnel et rendues publiques ce mardi 24 mai 2022 en vertu de l’article LO 184 du code électoral. Néanmoins, cette coalition dirigée par l’ancien ministre Thierno Alassane Sall, à travers son porte-parole, Thierno Bocoum, « condamne les conséquences iniques du parrainage qui ont abouti au rejet des recours engagés par des listes candidates (Gueum sa bop, And Nawlé and liguey, Jammi Gox Yi, And Jef/Jefal Sénégal /nasru, Defar sa Gox) sans prendre en compte les dispositions de l’article 4 de la constitution qui « consacrent la liberté de concourir à l’expression du suffrage » comme précisé par le Conseil constitutionnel dans sa décision n° 8/E/2022, AFFAIRE n° 3/E/22 ». En outre ladite coalition dit avoir constaté que les décisions n°1 et n°8 du Conseil constitutionnel (curieusement datées du 21 mai mais seulement rendues publiques ce 24) balisent la voie au «Baara yëgoo» évoqué lors de notre conférence de presse du 22 mai 2022. « Il y a aujourd’hui un malaise dans la démocratie et des signes profonds de l’effondrement de l’Etat de droit quand des soi-disant avocats de la libre participation aux élections n’avaient pas réagi contre le rejet de beaucoup de listes par le filtre illégal du parrainage mais évoquent la paix sociale pour justifier la réintroduction de ce que la loi électorale en ses articles L149, L178 et L179 rejette formellement » poursuit Thierno Bocoum. AAR SÉNÉGAL estime, par ailleurs, que le ministre de l’Intérieur, en vertu de l’article L179 dernier alinéa, a démissionné de son rôle de contrôle de la régularité des listes en ce qui concerne le cas de BBY. « Cette attitude partisane rompant le principe d’égalité devant la loi, a eu pour conséquence de dépasser le délai des « deux (2) premiers jours suivant le début de l’analyse pour la recevabilité juridique » devant permettre de notifier à ladite coalition l’irrecevabilité manifeste de sa liste proportionnelle en vertu des dispositions pertinentes des articles L179 et L178 al 2 du code électoral » souligne Thierno Bocoum au nom de la coalition Aar Sénégal.
PRÉCISIONS À PROPOS DE L’OFFICE NATIONAL DE FORMATION PROFESSIONNELLE (ONFP)
« Certainement, le directeur général de l’Office national de Formation professionnelle, Souleymane Soumaré, n’est pas du Baol pour subir les misères que lui inflige le ministre de la Formation professionnelle, Dame Diop. Parce que ce dernier, qui a fini de « baoliser » son ministère où tous les directeurs et chefs de service viennent du Baol, se singularise particulièrement conte l’Onfp qui devait être son principal bras séculier au niveau de ce département aujourd’hui devenu hautement stratégique dans le cadre de la vision du président Macky Sall de doter les jeunes du pays d’une formation professionnelle. C’est ce moment précis qu’a choisi Dame Diop pour étouffer et saboter l’Onfp. Si l’on se fie à Soouleymane Soumaré qui s’en fout d’être débarqué ce mercredi ou les mercredis à venir parce qu’hier en marge de l’atelier de formation des formateurs du programme national de certification numérique, il a posé sur la table la question du budget de l’Onfp. Souleymane Soumaré s’est vivement indigné de la discrimination budgétaire dont il est victime. « L’office fait face à des difficultés pour payer quelques enseignants formateurs, mais aussi doit des arriérés pour la formation de certains élèves alors que le secteur de la formation professionnelle a bénéficié d’un bon budget » a vociféré Souleymane Soumaré. « L’Onfp n’a pas de limites, ne sera pas bloqué et ne se laissera pas bloquer. Quand il faudra taper sur la table pour que les moyens soient mis en place, le nécessaire sera fait. » Dame Diop reste une véritable catastrophe qui doit débarrasser le plancher si Macky Sall veut réussir sa politique de formation professionnelle pour les jeunes Sénégalais ». Voilà ce que nous écrivions dans notre édition du mercredi 18 mai dernier. Eh bien, si nous revenons sur cette longue bulle, c’est parce qu’elle a provoqué des remous jusqu’à des niveaux insoupçonnés. C’est donc ce qui nous pousse à préciser que si Souleymane Soumaré, le directeur général de l’Onfp, assure entièrement les propos que nous lui avons prêtés et qui sont mis entre guillemets et en gras italique ci-dessus, le reste ne saurait émaner de lui. Et pour cause, puisqu’il s’agit de commentaires faits par notre rédaction. Néanmoins, pour lever toute équivoque, nous tenons à affirmer ici qui le passage selon lequel Souleymane Soumaré « s’en fout d’être débarqué ce mercredi à venir » est un commentaire que nous avons fait et qui ne saurait être imputé au DG de l’ONFP. Par conséquent, si nos commentaires — que nous maintenons — ont pu lui causer des torts, nous les retirons tout en le priant d’accepter nos plates excuses.
AMBASSADE D’EGYPTE À DAKAR DES « REÇUS » INFORMELS DÉLIVRÉS
S’il existe une Chancellerie à Dakar qui s’active dans l’informel, c’est bel et bien l’ambassade d’Egypte. En tout cas, c’est le triste constat fait par « Le Témoin » quotidien à la lumière tenu d’un «Reçu » pour frais de visa, synonyme de quittance, délivré à un de nos fidèles lecteurs par l’ambassade d’Egypte à Dakar. Un « reçu » manuscrit sur papier volant, sans le moindre cachet. Un « Reçu » dépourvu de cachet c’est-à-dire un petit sceau comportant l’empreinte de l’Ambassade d’Egypte. Toujours est-il que l’intéressé en question, un professionnel dont le métier l’amène à parcourir régulièrement les cinq continents, n’en revient pas de la désinvolture des diplomates égyptiens qui lui ont remis une feuille volante sans en-tête, ni cachet lorsqu’il a exigé un reçu officiel. Pire, on lui a répondu que l’Ambassade d’Egypte à Dakar n’a pas de cachet !!! Qui plus est, le « Reçu» a été libellé en GNF (franc guinéen) alors que le candidat au visa pour le pays de Mohamed Salah a payé en CFA la somme de 52.000 francs. C’est dire que l’intéressé risque de ne pas se faire rembourser ses frais de visa par la société qui l’a invité au Caire. Car la facture « Reçu » délivrée par les honorables diplomates égyptiens est trop informelle pour être vraie…
NON-RESPECT DES ACCORDS LE SAEMSS ET LE CUSEMS LANCENT LEUR 11ÈME PLAN D’ACTION
L’école sera encore secouée à partir de ce mercredi 25 mai avec un débrayage à 9h suivi d’assemblées générales dans tous les établissements. Une conférence de presse conjointe du SAEMS et du CUSEMS est également au menu. Le plan d’action de ces deux grandes organisations syndicales va s’étendre sur le restant de la semaine où il n’y aura presque pas cours dans les écoles sur tout le territoire national. Le 11ème plan d’action est destiné à dénoncer le non-respect par le gouvernement des accords signés avec les syndicats de l’Education le 03 mars dernier. Ces deux syndicats estiment que les premiers échos venant du ministère du Budget confirment le non-respect des dits accords surtout en ce qui concerne la fiscalisation des indemnisations obtenues lors des accords du 03 mars. A en croire les enseignants, l’Etat s’était engagé à ce que les montants des indemnités qui leur ont été accordées étaient ceux qui devaient leur être payés après fiscalisation. Le gouvernement est revenu dire que les sommes accordées étaient susceptibles d’être imposées. Un retour en arrière qui met en rogne l’école. La semaine prochaine, le même dispositif de débrayage sera mis en place les lundi et mardi, suivi d’une assemblée générale. Les enseignants vont également boycotter toutes les évaluations ainsi que les examens. Ils prévoient également un large front avec les syndicats de la santé pour préparer une marche.