L'OEIL DU TEMOIN DE CE MERCREDI

KEEMTAAN GI - « POLYGAMIE POLITIQU »
Comme la nature peut être changeante ! Dans une époque pas très lointaine, on parlait de percée historique de ces vilains de l’opposition quand ils parvenaient à arracher dans la douleur un groupe parlementaire. Comme une femme qui accouche après de multiples contractions. Et voilà que la formation du Chef, qui a joué contre des remplaçants, est en train de jouer les prolongations avec eux car n’ayant pas pu, malgré ses stars, s’imposer face au banc adverse durant le temps règlementaire. Elle distille donc, la formation du Chef, depuis avant-hier des résultats tout à son avantage pour se donner bonne conscience, tout en sachant parfaitement qu’il lui faudra sans doute vivre dans un ménage polygame. Pardon, une belle et harmonieuse cohabitation. Tout leur souriait pourtant. Ce fut d’abord une tête de liste pas comme les autres. Honneur était ainsi fait aux femmes. Une première dans ce pays si misogyne et qui cantonne le sexe dit faible, mais très fort entre quatre murs, à l’animation folklorique des rassemblements politiques. D’ailleurs, pour des histoires de parité, des listes ont souffert de ce cadeau fait à ces dames. Pour une fois donc, une des leurs était au-devant de la scène pour mener à l’assaut l’armée mexicaine et ses mercenaires. Une belle foule, de la gaité, de l’entrain. Une campagne d’enfer avec une tête de liste qui semblait avoir bouffé du lion et portant un discours énergique pour enflammer les foules et souvent des commentaires grivois sur l’adversaire mis hors course. Elle faisait mouche et faisait également monter la moutarde. Une fin de campagne en apothéose qui promettait une bérézina chez l’adversaire. Du pognon, il y en avait. Ils puaient le fric et ne se gênaient pas à travers des libéralités. Rien n’était de trop pour faire monter les enchères d’un troisième mandat. Fallait-il laisser le pétrole et le gaz qui sentent si fort entre d’autres mains que l’on juge inexpertes ? Ce n’était pas seulement une campagne électorale pour des élections législatives ordinaires, mais une question de vie ou de mort. Qui perd tombe. Qui tombe disparait. Deux jours avant, le Chef avait reçu du monde. Un pêcheur en eaux troubles est allé même prendre dans ses filets le président d’un club de foot pour l’offrir au Chef. Sans aura ni punch, l’énergumène n’a rien pu faire que d’avaler de la poussière dans son quartier. Hélas pour eux, malgré tous ces efforts, les voilà maintenant à devoir souffrir d’une probable cohabitation.
KACCOOR BI (LE TEMOIN)
LEGISLATIVES KARIM WADE SALUE « LA VICTOIRE D’UN PEUPLE VAILLANT ET DIGNE… »
De Doha, Karim Wade s’est prononcé sur les premiers résultats des législatives du 31 juillet dernier. Il a salué « la victoire d’un peuple vaillant et digne contre le pouvoir qui a confisqué la démocratie ». « Chers Compatriotes, c’est avec beaucoup d’émotion et de satisfaction que je m’adresse à vous depuis Doha, lieu de mon exil forcé. Au nom de l’inter-coalition Wallu/Yewwi, je vous remercie pour la large confiance que vous nous avez accordée lors des élections législatives du 31 juillet 2022. Cette victoire est d’abord et avant tout, celle d’un peuple vaillant et digne contre le pouvoir en place, qui a confisqué la démocratie et porté atteinte quotidiennement à l’Etat de droit depuis 2012. Il a fallu l’engagement de la majorité des Sénégalais pour obtenir ce succès sans précédent, grâce à une opposition forte et unie. Pour la première fois dans l’histoire du Sénégal, un Président en exercice se retrouvera sans majorité à l’Assemblée nationale » a souligné l’ancien ministre « du Ciel et de la Terre ». Poursuivant, Karim Meïssa Wade assure que « Nous recevons cette belle victoire avec humilité et un grand sens des responsabilités. À tous les membres de l’inter-coalition WALLU/YEWWI, à tous ceux qui croient qu’un autre Sénégal démocratique, fier et panafricaniste est possible, je tiens à dire, avec toute la gravité exigée par les circonstances, que nous résisterons aux tentatives de confiscation de la volonté populaire par la majorité actuelle. Nous devrons, plus que par le passé, rester rassemblés, organisés et décidés, pour conforter notre victoire ».
LEGISLATIVES KARIM WADE SALUE « LA VICTOIRE D’UN PEUPLE VAILLANT ET DIGNE…» (BIS)
Restons toujours avec l’ancien ministre du Ciel et de la Terre. « Nous sommes déterminés à répondre sans délai aux attentes quotidiennes de notre peuple et à mettre toute notre énergie à réconcilier l’Assemblée nationale et les citoyens, en privilégiant, dans tous nos actes, l’intérêt général, dans l’éthique et la transparence. Dès les prochains jours, nous nous mobiliserons pour le vote de lois nécessaires afin de rebâtir, sans esprit de revanche, un Sénégal réconcilié avec lui-même, où la jeunesse, dont il faut saluer l’engagement au cours de la campagne électorale, aura de nouvelles et bonnes raisons de croire en son pays et de le servir avec rigueur et avec enthousiasme. J’appelle cette jeunesse à être le fer de lance du développement, de la modernisation et de la transformation de notre pays. Je l’exhorte à agir pour construire le Sénégal que nous voulons pour nos enfants » conclut Karim Wade.
YEWWI-WALU DANS LA CAPITALE ALIOUNE NDOYE REÇOIT UNE FESSÉE MÉMORABLE À DAKAR
Si on pensait qu’après Abdoulaye Diouf Sarr, aucun autre responsable du camp présidentiel à Dakar ne subirait la raclée que l’ancien maire de Yoff avait subie aux locales de janvier dernier avec un écart de plus de 92.000 contre Yewwi, on se trompait lourdement. Diouf Sarr peut se consoler. D’ailleurs, il a gagné son bureau de vote dimanche dernier. C’est au tour du maire de Dakar Plateau, Alioune Ndoye, de subir la raclée du siècle à Dakar. En misant sur lui du fait qu’il était le seul maire de la capitale à gagner sa mairie aux locales, Macky Sall pensait qu’il avait le bon cheval pouvant faire face aux galops titanesques du genre Ourasi, le fameux cheval français qui a gagné 4 fois le Grand Prix de l’Amérique, une classique mondiale des courses hippiques. A l’arrivée, l’équipe d’Alioune Ndoye a été dépassée de très loin par la bande à Barthélémy Dias. Un score à inscrire dans les annales Guiness de la politique sénégalaise. L’écart est soviétique. Et le moins qu’on puisse dire est que l’inter-coalition YAW-Wallu a laminé la coalition au pouvoir par un écart de plus de 100 mille voix. En effet, la coalition Yewwi Askan Wi, qui avait comme tête de liste départementale le maire de la capitale Barthélémy Dias, a obtenu un score de 190 131 voix. Si on y ajoute les 11 166 voix obtenues par Wallu Sénégal, cela fait un cumul de 201 297 voix contre 93 493 voix obtenues par la coalition Benno Bokk Yakaar, dont la tête de liste départementale est le ministre des Pêches et maire du Plateau, Alioune Ndoye. Un écart considérable qui va lourdement peser sur la balance au moment de faire le décompte pour le scrutin proportionnel. Alioune Ndoye n’oubliera de sitôt cette mémorable fessée que lui a administrée un ancien socialiste dont il avait participé à sa défenestration du PS. Une belle revanche pour Barth.