SUR 173 PAYS, 90% OPPRESSENT LA FEMME
Rapport de la Banque mondiale sur femmes, entreprise et droit

En partenariat avec l’association des juristes sénégalaises (ajs), le groupe de la banque mondiale a organisé hier un atelier de partage et d’échanges sur le rapport femmes, entreprise et droit en 2016. l’objectif de ce rapport est de voir comment lever les obstacles pour atteindre l’égalité homme femme. Ainsi, 90% des pays visités par le rapport ont une loi qui entrave au développement de la femme
L’égalité entre homme et femme est un défi que les gouvernants tentent de relever, mais des obstacles se dressent pour freiner le développement de la femme. Selon la représentante de la directrice des opérations de la Banque mondiale, Sophie Naudeau, l’égalité des genres est une thématique transversale à prendre en considération dans le cadre du développement, afin de mettre fin à la pauvreté extrême et de promouvoir une prospérité partagée. «L’inégalité est une cause fondamentale de la pauvreté. Ainsi, les politiques d’inclusion aident à éviter la marginalisation et l’exploitation des femmes. En dehors de la croissance économique, l’égalité et l’inclusion des femmes sont un objectif louable en soi, car les femmes représentent plus de 50 % de la population mondiale», dit-elle. Poursuivant, elle soutient qu’il est «reconnu aujourd’hui que nous ne pouvons pas réduire la pauvreté sans œuvrer pour l’égalité des genres.
Des 173 économies que le rapport Les Femmes, l’Entreprise et le Droit 2016 analyse, 90% ont au moins une loi qui entrave la capacité des femmes à poursuivre des opportunités économiques». Dans son intervention, la présidente de l’Association des juristes sénégalaises (Ajs), Fatoumata Guèye, a indiqué que le rapport de la Banque mondiale va permettre de voir au niverau de chaque pays où on en est par rapport à l’avancée des droits des femmes. «Ce rapport a concerné 173 pays. Parmi ceux-ci, le rapport révèle que 90% de ces pays ont des lois discrimintoires par rapport aux droits des femmes. Ce rapport interpelle toutes les organisations de promotion et de protection des droits des femmes», de l’avis de la présidente de l’Ajs. Elle regrette, cependant, que le rapport n’ait pas beaucoup parlé du Sénégal. «Ceci s’explique peut-être par le fait que sur le plan de la législation, le Sénégal est très en avance par rapport à beaucoup de pays. Nous avons des textes de lois qui, par rapport à l’avancée de la femme, sont là. Cependant, nous voulons la pratique de ces textes de loi», exige-t-elle.
Selon Faoumata Guèye, tous les programmes économique, politique et social élaborés par le gouvernement ont effectivement pris en compte le genre. «Mais ce qui manque, c’est l’affectation des ressources à ces différents programmes pour que la prise en compte du genre soit effective. «Par rapport au foncier, on peut dire que nous n’avons pas de discrimination textuelle. Dans la réalité, les femmes n’accèdent pas au foncier. Et des rapports indiquent que 70% des femmes travaillent la terre, mais 13% des femmes seulement sont propriétaires de terre», clame-t-elle.
LE RAPPORT EN CHIFFRES
L’existence de différences de traitement juridique entre hommes et femmes est un phénomène courant. Sur les 173 économies étudiées, 155 ont, au moins, une loi qui entrave la capacité des femmes à poursuivre des opportunités économiques. Dans 100 pays, les femmes se heurtent à des restrictions à l’emploi fondées sur le sexe. En outre, 46% des économies étudiées n’ont aucune loi protégeant expressément les femmes contre la violence domestique. Dans les économies où la femme n’est pas l’égale de l’homme devant la loi, les filles sont moins nombreuses que les garçons à suivre des études secondaires, les femmes sont moins nombreuses à travailler ou à diriger une entreprise. Et l’écart de salaire avec les hommes est plus important. Au cours des deux dernières années, 65 pays ont adopté 94 réformes visant à ouvrir plus d’opportunités économiques aux femmes.