«NOTRE DEFAITE CONTRE L’ALGERIE NOUS A MIS SUR LA BONNE VOIE»
Invité hier, mercredi 3 juillet, de l’Association nationale de la presse sportive (ANPS) dans le cadre de sa «Maison de la Presse» à l’hôtel Swiss Inn Nile, le ministre des Sports, Matar Ba est revenu sur plusieurs sujets

Notamment, le parcours des Lions au premier tour, les accusations sur la supposée «bamboula» au sein de la Tanière mais, le différend entre le 12ème Gaïndé et Allez Casa.
Vous êtes venus rendre visite la «tanière» des journalistes ? Quelle appréciation faites-vous sur la délégation des journalistes sportifs sénégalais ?
«Nous sacrifions à cette tradition de rendre visite à la presse sportive à l’occasion d’une compétition internationale. Nous sommes venus vous dire bonjour et voir les conditions dans lesquelles vous êtes en tant que compatriotes mais également en tant que partenaire dans le domaine sportif. Nous vous transmettons les félicitations et les remerciements du chef de l’Etat qui a donné des instructions très claires de vous mettre dans les conditions idoines pour faire faire correctement votre travail. Il s’agit d’informer juste et vrai, mais aussi partager les moments forts et difficiles. 73 journalistes présents à la Can sont d’une importance particulière sur l’image d’un pays. J’ai envie de vous applaudir. Ce n’est pas en dormant qu’on met en marche cette grosse machine comme l’ANPS. Vous êtes des compatriotes qui n’ont pas peur du danger parce qu’il n’est simple de quitter le pays et de faire correctement son travail dans un stade où toutes les normes sécuritaires, peut-être, ne sont pas garanties. Le peuple sénégalais ne manque aucune information. C’est cela qui forge le respect que j’ai pour l’Anps. Je félicite l’ensemble des journalistes, vous encourager et vous dire quoi qu’il arrive, nous devons rester solidaires. Nous devons rester concentrer parce que ce ne sont pas que les Sadio Mané qui sont venus pour le trophée. Chacun a son rôle à jouer. Nous devons tous être animés par la solidarité, la compréhension et le dépassement pour construire ensemble ; pour permettre à ces jeunes d’être dans la sérénité. Nous sommes là pour notre peuple. Nous devons être tous ensemble. L’impossible n’est pas sénégalais. On l’espère ici au Caire.
Le Sénégal s’est qualifié au second tour. Les Lions ont enregistré deux victoires et une défaite. Quel bilan tirez-vous de ce parcours ?
Tout le monde avait un peu mal. Nous avons trébuché contre les Fennecs. Mais, les joueurs n’avaient pas douté. Nous, supporters, avions beaucoup plus de pressions. Il est difficile de jouer contre une équipe que l’on pense être en dessous. C’est difficile. C’est pourquoi nous avons vécu 45 minutes de doute. Ces joueurs professionnels savaient qu’en aucun moment le Kenya ne pouvait prendre le dessus sur le Sénégal. C’était difficile quand nous avons perdu contre l’Algérie. Mais, j’espère aussi c’est ça la bonne voie. Nous allons jouer des 8èmes de finale. Nous savons que ce sont des matchs de feu. Nous espérons battre l’Ouganda et poursuivre notre chemin. En réalité, nous n’avons pas caché notre ambition, parce qu’il est normal de se fixer les objectifs. Même si, dans le domaine du sport, il faut reconnaître qu’on ne maitrise pas tous les paramètres. Il faut y aller avec sérénité, beaucoup de courage et d’engagement. Le message à l’endroit des joueurs contre l’Ouganda est l’unité et la solidarité. Il faut faire confiance à ces jeunes et cette équipe consciente.
Vous avez rendu visite les Lions au terrain annexe. Quel a été votre discours ?
En quittant mon hôtel, j’avais un discours, mais finalement, je ne l’ai pas délivré. J’avais senti le besoin de ne pas le faire. Et pour cause, j’ai vu des joueurs échangés en l’absence de l’entraineur. Ils étaient seuls. Chacun a pris la parole pour montrer son engagement et dire que ce n’est pas le Kenya qui nous arrêtera. Je ne pouvais pas avoir un meilleur discours. J’ai parlé à l’entraineur pour réitérer notre engagement à ses côtés et marquer notre solidarité.
Beaucoup de joueurs se sont blessés au cours de cette compétition. L’entraineur a récupéré tous les blessés, sauf Edouard Mendy qui est parti en France. Quel est le soutien du ministère à notre gardien ?
Nous avons exprimé notre solidarité. Nous avons partagé ces moments de douleurs, de difficultés avec les concernés. Edouard Mendy est une valeur sûre. C’est un coup dur pour le Sénégal de perdre son gardien. Nous avons des remplaçants qui peuvent heureusement faire le job. Nous continuerons à le suivre. Nous attendons tous les résultats pour définir la conduite à tenir. C’est quelqu’un qui pouvait haranguer la défense et toute l’équipe.
On a parlé de «bamboula» financière pour cette CAN. Vos services de communication ont apporté des précisions. Qu’en est-il exactement les dépenses de la CAN ? Quid des primes ?
Un budget est établi quand il y a compétition internationale. De concert avec la fédération concernée, le budget est approuvé par l’autorité et envoyé au niveau des Finances. Ils ont le dernier mot. Avant de pouvoir dépenser ce budget, il faut lister l’ensemble des dépenses envoyées au ministère des Finances. On ne peut pas sortir des lignes définies. Nous sommes en train de travailler en intelligence avec la Fédération pour permettre à tous les ayant-droits de recevoir leurs primes. Tout budget de Can est monté en fonction de l’équipe et des acteurs. Nous travaillerons à assumer ce paiement de primes pour qu’il n’y ait pas de difficultés. Depuis 2015, le paiement des primes se fait sans que cela soit un événement. Nous sommes là en toute transparence. Chacun a oublié ses problèmes pour le patriotisme. Nous essayerons d’assumer nos responsabilités.
Les subventions du ministère des Sports a suscité quelques problèmes entre les comités des supporters du “12èmeGaïnde” et de “Allez Casa”. Qu’en est-il de la gestion de ce dossier ?
Je dois rappeler que la gestion des supporters cette année, est une conséquence de notre réussite sur le plan sportif. En Russie, on était 300 sénégalais déplacés et pris en charge. 2019 est une année particulière où toutes les disciplines sont qualifiées au niveau africain et mondial. Sans oublier les qualifications. Voilà notre difficulté. Le 12ème Gaïndé a lancé sa mobilisation pour Le Caire. Nous avons changé de fusil d’épaules pour donner une subvention. Il y a eu des remous parce qu’il y avait une division. Nous tous, sommes des 12e Gaïndé. Nous sommes tous des supporters de l’équipe nationale. Quand une équipe nationale joue au Sénégal, nous avons d’autres comités de supporters qui viennent. Personne ne s’opposait à cela. Allez Casa est un comité de supporters d’un club. Quand il s’agit de venir ici pour supporter l’équipe nationale, tout le monde devrait être dans la solidarité. En fin de compte, nous avons suivi beaucoup de déclarations qui sont toutes des appels à l’apaisement. Ce n’est pas que l’Etat. Des partenaires du sport sénégalais ont mis la main dans la poche. Tout se passe bien à l’heure actuelle. Chacun est en train d’apporter sa contribution pour permettre à ces jeunes de se surpasser.
Bientôt vers le mondial de Basket, quel est le sort de l’entraineur ?
Je peux vous dire qu’aucune balle n’est pas dans le camp du ministère. Nous accompagnons les fédérations à prendre à charge la question financière des entraineurs qui sont comme des pigistes. Le Sénégal ne peut pas se permettre de payer 55 entraineurs chaque mois. Le football constitue juste une exception. Je ne vois pas une situation qui pourrait changer cela. On peut maintenant améliorer les conditions de ces entraineurs. Nous travaillerons en toute intelligence avec les fédérations.