L'ARMÉE FRANÇAISE INSTALLE SES QUARTIERS À L'AIBD
Dans le contexte de superposition de crises d’intensités qui surviennent en Afrique de l’Ouest, avec un besoin permanent de surveillance des déplacements de groupes terroristes ou criminels, l’Escale aéronautique française revêt une importance primordiale

L’Escale aéronautique des Éléments français au Sénégal, ouverte le 13 novembre dernier, n’est pas une base militaire proprement dite. Mais elle devrait permettre aux soldats français de disposer d’un point d’appui logistique et stratégique utile au regard de la situation qui prévaut en région ouest-africaine, notamment au Mali.
Les 400 militaires et civils qui constituent les Éléments français au Sénégal (EFS) ont désormais leur repaire à l’aéroport international Blaise Diagne de Diass (AIBD), à 40 km de Dakar. Il s’agit d’une escale aéronautique dont l’espace a été inauguré le 13 novembre dernier. Entamée depuis plusieurs mois, la migration des EFS de l’aéroport Léopold Sédar Senghor (LSS) vers la nouvelle plateforme sénégalaise satisfait à «des sollicitations exprimées par la France et auxquelles le Sénégal a répondu favorablement», indique une source militaire sénégalaise contactée par Sputnik et ayant souhaité garder l’anonymat.
Pour Paris, cette acquisition compense également sa cession aux forces américaines de la base aérienne de Ouakam, une commune située sur la côte ouest de la capitale.
«Avec la transformation de LSS en vrai aéroport militaire pour le Sénégal et vu que la totalité du trafic a été déroutée vers l’Aibd, les Français avaient urgemment besoin d’un nouvel espace pour continuer leurs opérations stratégiques et notamment en recherche-sauvetage. Mais les raisons géopolitiques restent déterminantes», précise la même source militaire.
Située non loin du pavillon présidentiel, l’Escale aéronautique des EFS dispose de son propre écosystème, dont un tarmac destiné à accueillir des aéronefs militaires français ou étrangers, un système de ravitaillement permanent des aéronefs, des lieux d’entreposage de matériel, des lieux d’approvisionnement, la possibilité de faire des réparations.
Un point d'appui logistique
«Elle peut aussi héberger des équipements et matériels militaires lourds arrivés par bâtiment au port de Dakar.» Sans être une véritable base militaire, l’Escale aéronautique est «un point d’appui logistique et stratégique» qui permettra aux militaires français de «se projeter assez rapidement vers d’autres pays de la sous-région» en cas de nécessité.
«N’oubliez pas que le Mali est tout proche. Les militaires de la force Barkhane y sont en nombre et peuvent être confrontés à des situations compliquées. Cette escale leur est donc très utile», explique l’officier.
La totalité de cette infrastructure a été réalisée par les Français eux-mêmes. Par exemple, le raccordement de l’escale aérienne militaire à l’aéroport international Blaise Diagne porte l’empreinte de 30 sapeurs de la 2e compagnie opérationnelle du 25e régiment du génie de l’air de Mont-de-Marsan, rapporte le site du ministère des Armées. Les travaux ont duré du 30 juillet au 14 décembre 2019.