LA PROBLÉMATIQUE DES REVUES CULTURELS AU CŒUR DE LA BIENNALE 2014

Dans le cadre de la 11 è édition de l’art africain contemporaine de Dakar, la revue d’art contemporaine Afrikadaa, en partenariat avec l’université de Michigan tient une table ronde pour se pencher sur la question des magazine culturels. Il s’agit d’une rencontre scientifique portant sur la thématique des publications d’art africain, afro-américaines et caribéenne.
Ce rendez-vous scientifique a regroupé les historiens d’art, les éditeurs, les directeurs de publication, les critiques d’art. A travers cette table ronde, il s’agissait surtout de mener une réflexion sur la production d’art contemporain par les revues africaines, afro-américaine et caribéenne dans une approche axée sur l’émergence des nouveaux médias et de plateformes dédiées à la création contemporaine. La finalité étant de produire un document destiné aux archives dont les participants ont déploré le manque. Il est aussi question de travailler sur une nouvelle pratique éditoriale dans une approche prospective, note Frieda Ekotto,professeur de littérature comparée à l’université de Michigan, représentant la revue Africadaa.
Parlant spécifiquement d’Afrikadaa qui est un magazine culturel en ligne Frieda Ekotto a estimé que ce qui est important c’est moins ceux qui sont dans le magazine que la réflexion qui est derrière ce qui se fait. Selon elle, les artistes viennent et mettent en pratique ce qui est publié. ‘L’’art permet aux jeunes africains de rêver’’ et le rêve est important’’, relève-t-elle.
Différents artistes ont présenté leurs revues en ligne et expliqué leurs projets éditoriaux et favoriser la discussion. C’est le cas de la sud-africaine Paula Akugizibwe qui produit des chroniques sur les business ou encore de son compatriote Mario Pissarra. Pour Seloua Luste Boulbina du Collège international de philosophie (France), elle a insisté ‘’la migration des idées’’ à travers les productions artistiquess véhiculées par ces revues, pour faire ressortir leur importance.
Le critique d’art Massamba Mbaye, a, en ce qui le concerne, expliqué qu’il est urgent que les magazines culturels puissent mieux s’organiser en ayant un business plan capable de les rendre en même temps rentables que viables. Puisque ces supports devront permettre l’émergence de nouvelles signatures d’artistes très peu connus qui ont autant valeur que ceux qui ont une certaine notoriété. De ce point de vue, il est important de décloisonner les habitudes. Selon lui, faut lier un management fort à un marketing agressif le tout combiné à une bonne communication. ‘’On ne peut pas faire économise de ces facteurs’’ note Massamba Mbaye.
A l’ère du numérique, tout support papier doit s’inscrire dans une approche futuriste. Il faut valoriser ce que nous savons faire sinon les autres qui le feront à notre place et de très bonne manière’’, a joute Massamba Mbaye.
Les revues spécialisées en culture concentrent en leur sein les difficultés inhérentes à la presse de façon générale dans les pays du sud, notamment dans le monde noir : difficulté de rentabilité et de viabilité entre autres.
Sur ce plan, M. Mbaye a souligné le coût de production élevé, qui est de l’ordre de 40% tandis que la distribution, elle, avoisine les 30%. Au finish, il ne reste que 30% pour l’entreprise comme fonds propre. Et ce sont ces 30% qui servent à prendre en compte les charges fixes (salaires, factures diverses, etc.).
Dans un tel contexte, pour tenir le coup et continuer à exister, le critique d'art préconise la diminution des couts de production, l’apport de l’Etat tel qu’il finance la formation pour l’université, la participation du secteur privé. Les revues doivent aussi travailler sérieusement sur leur business plan. Par ailleurs, il faut des projets éditoriaux pertinents pour capter les annonceurs qui vont faire vivre le journal. Mais en retrour il faut que l'annonceurs ait la vsisbilité qu'il attend de la revue