FADA, AÏDA MBODJI, OUMAR SARR… LEGITIMES
SUCCESSION DE WADE À LA TÊTE DU PDS

Les élection locales du 29 juin dernier ont eu le don de rabattre le caquet au parti au pourvoir dont l’arrogance de certains leaders commençaient à irriter. Mais elles ont surtout permis de dissiper le brouillard autour de la succession de Abdoulaye Wade à la tête du Pds. Désormais, seuls Modou Diagne Fada, Aïda Mbodj et Oumar Sarr dans une certaine mesure ont voix au chapitre dans la galaxie libérale. Les urnes ont parlé. Les résultats ont fini de convaincre que tous les autres prétendants ne valaient que par leurs discours et leur… ambition.
Au regard des résultats des élections locales, le Parti démocratique sénégalais n’est pas un géant au pied d’argile. Quoique très assommé avec le coup de Jarnac de la traque des biens mal acquis, il n’est pas encore mort. Loin s’en faut. La preuve par les nombreuses collectivités glanées à l’intérieur du pays. A Kédougou, Vélingara, Kébémer, Dagana, Bignona, Pikine, Bambey…, le Parti démocratique sénégalais a démontré qu’il faut encore compter avec lui. Les leaders qui ont échappé au rouleau compresseur de Benno Bokk yakaar et résisté aux coups de boutoirs de l’Alliance pour la République prouve qu’ils ont le bagout et peuvent prétendre légitimement prendre les rênes du Parti démocratique sénégal que Me Wade voulait offrir à son fils sur un plateau d’or depuis 2009.
Karim Wade qui a maille à partir avec la justice est pour le moment écarté de la course. Celle qui peut désormais plastronner, c’est bien Aïda Mbodj qui a défait son frère Pape Mbodj dans la commune de Bambèye avant de coiffer au poteau le ministre de l’Environnement Mor Ngom.
Férocement combattue, elle les a tous laminés. Et si l’idée de transhumer lui taraude l’esprit comme le laissent penser certains de ses détracteurs, sa valeur marchande a désormais doublé. Au Pds également, elle peut dignement prétendre occuper le poste de secrétaire générale du Pds.
Mais de tous, incontestablement, c’est Modou Diagne Fada, le président du groupe parlementaire Liberté et Démocratie, qui doit le plus nourrir le rêve de succéder à Wade. Non seulement, il a gagné dans sa commune de Darou Mouhty, mais il a supplanté la coalition du pouvoir au niveau départemental à Kébémer. A la différence de Aïda Mbodj, Modou Diagne Fada est un «Pds de lait», qui n’a connu que ce parti et qui se bat depuis son enfance pour son rayonnement. Homme de consensus, il entretient les meilleurs rapports avec toutes les forces vives du Pds. Que ce soit avec les jeunes, qu’il a eu à diriger, les femmes que les cadres et les sages, Modou Diagne Fada s’entend avec tout le monde.
Très politique, il a toujours été constant malgré toutes les batailles menées contre lui lors de l’exercice du pouvoir par le Pds. Ce n’est pas pour rien que Wade et ses collègues ont pensé à lui pour présider les destinées du groupe parlementaire. Le coordonnateur national du Pds Oumar Sarr dont le leadership était fortement contesté peut également nourrir le rêve de voir le manteau à lui confié par Wade le lui soit légué, surtout qu’il faisait face à deux ministres (Mankeur Ndiaye et Makhtar Cissé) dans son fief.
Patron incontesté du Pds au Walo, Oumar Sarr avait même indiqué qu’il démissionnerait en cas de défaite chez lui. A l’arrivée, il a battu de bien belle manière tous ceux qui lui faisaient face. Ce qui lui donne une légitimité supplémentaire, même s’il n’a pas gagné le Département.
Si en politique, seule la légitimité compte, tous ceux qui ont été défaits dans leur fief ou ont choisi de ne pas se présenter devraient être disqualifiés de la course. Vox populi, vox Dei. Elle doit être entendue.