Sidy Lamine Niasse accuse Macky Sall de vouloir fermer son groupe de presse

Sidy Lamine Niasse, le PDG du groupe de presse privé Walfadjri, accuse le chef de l’Etat de vouloir asphyxier son groupe de presse. Selon lui, le chef de l’Etat aurait, par le biais d’un huissier, ordonné la fermeture immédiate du groupe de presse et a bloqué tous les comptes de son entreprise.
«C’est ce vendredi que l’Etat a donné l’ordre de bloquer tous nos comptes en banques. Macky veut tuer Walf », a indiqué Sidy Lamine Niasse dans une déclaration en wolof lue sur sa propre chaine de télévision WalfTv. « Il a envoyé un huissier qui est venu me réclamer 5 000 000 FCFA et a menacé de saisir dans les plus brefs délais tous le matériel de travail du groupe Walf », a poursuivi le patron du groupe Walfadjri.
A la suite de ces accusations, le patron de Walfadjri a estimé que «le Sénégal est un pays maudit par Dieu» parce que les dirigeants « prennent la place de la justice » «Nos dirigeants actuels pensent qu’ils peuvent outrepasser la loi quand ils le veulent et à leur guise», s’indigne-t-il.
Devant ses propres caméras de télévision, Sidy Lamine a brandi un document estampillé "confidentiel" et "très urgent" daté du 13 avril 2010 dans lequel selon lui, il est fait état de ce que la presse ne devrait plus payer la fiscalité ni les droits d’auteurs. «Dans ce document, l’Etat du Sénégal demande à la presse de ne plus payer la fiscalité » a justifié Sidy Lamine Niasse. En clair l'Etat avait pris l'engamement d'éponger les dettes fiscales de toutes les entreprises de presse, selon M. Niasse. Il ajoute que le nouveau pouvoir bafoue le principe de la continuité de l’Etat en ignorant cetete disposition et en lui réclamt de largent pour le compte du Fisc et du BSDA (le Bureau sénégalais des droits d'auteurs)
Soutenant toujours que la presse est exonérée de la fiscalité, Sidy Lamine Niasse a évoqué nommément quelques patrons de presse qui étaient témoins de cette décision d’une part et des personnalités du côté gouvernement qui avaient connaissance de facilité accordé aux entreprises de presse.
Il s’agit entre autres du côté de la presse de Madiambal Diagne (administrateur du journal du groupe Avenir Communication qui édite Le Quotidien), Cheikh Thiam (directeur général du quotidien officiel Le Soleil), Babacar Diagne (ancien directeur de la RTS1) ,Yakham Mbaye (directeur de publication de Libération), Alassane Diallo, Mohameth Joseph Ndiaye (ancien directeur de l’Agence de presse sénégalaise) et Vieux Aidara (ancien directeur de Canal Info news).
Du côté du gouvernement, Sidy Lamine Niasse cite le président Wade, qui présidait la rencontre avec Moustapah Guirassy (son ancien ministre de la Communication d’alors), Mamadou Diop Decroix (ancien ministre) , Serigne Mbacke Ndiaye (ancien porte-parole du président Wade, Pape Samba Mboup, Habib Sy, ancien ministre.
«L’Etat est une continuité et il faut la respecter », clame Sidy Lamine Niasse qui souligne qu’avant la réception de ce document, Walf payait tous les droits.
Alors que Sidy Lamine semble crier au scandale, un observateur averti de l’environnement des médias au Sénégal contacté par SenePlus.Com, qualifie de "surprenante" la sortie de Siidy Lamine Niasse. «Le président de la république ne peut pas fermer le groupe Walgadjri parce que c’est une entreprise privé», déclare notre source insistant sur le fait que ce n’est pas la prérogative d’un chef d’Etat que de fermer des groupes de presse.