«ON N’EST PAS VENU EN TOURISTE A DAKAR»
AIT ABDELMALEK, COACH DU BURUNDI

Arrivée à Dakar lundi, l’équipe du Burundi a livré sa première séance d’entraînement, hier au stade Demba Diop sous les ordres de l’entraîneur Ait Abdelmalek. Accroché à la fin de ce galop des Intamba, le technicien algérien assure qui veut l’entendre qu’ils ne sont pas venus en touristes à Dakar
Pourquoi avoir fait le déplacement à Dakar avec seulement 18 joueurs ?
C’est notre choix, je ne pense pas qu’il y ait quelque chose à signaler, il n’y a pas d’inconvénient à cela. C’est à nous de faire attention pour ne pas nous blesser. mais je préfère prendre la qualité plutôt que la quantité.
Vous êtes dans les éliminatoires de la Can et du Chan. Est-ce qu’il y a une priorité par rapport à ces deux compétitions ?
On a un objectif, c’est de se qualifier pour la CAN. on n’est pas venu ici en touriste. on n’est pas une victime, on n’a pas peur, même si on sait que le Sénégal est favori sur le papier. on sait que le Sénégal a de bons joueurs qui évoluent à l’étranger. on a vu qu’ils étaient à la CAN 2015 en Guinée équatoriale. Même au dernier match amical joué contre le Ghana au Havre ils ont laissé une bonne impression. mais il n’y a que le rectangle vert qui va départager les deux équipes. on n’a pas beaucoup de professionnels, la plupart sont des joueurs locaux mais il y a une ambiance bon enfant. on va défendre nos chances. Ce n’est pas un match décisif parce qu’on joue un minichampionnat en aller et retour. Samedi, on connaîtra notre niveau par rapport à ces qualifications.
Vous avez choisi des joueurs des clubs occupant les deux premières places du championnat du Burundi. on peut dire que vous misez sur le collectif ?
Vous savez, le football c’est le collectif, on a misé sur les bons éléments. le Burundi regorge vraiment de talents. Surtout sur le plan technique. on n’a pas ciblé seulement deux clubs mais, à mon sens, les meilleurs joueurs. en plus, c’est un avantage. Ce qui a fait la force de l’équipe nationale de l’Égypte, c’est Al Ahly du Caire et le Zamalek. S’il y a déjà l’ossature qui joue ensemble, cela participe à la cohésion de l’équipe. Ce n’est pas parce que l’Égypte l’a fait qu’on va faire la même chose. S’il y avait d’autres joueurs meilleurs, on allait les prendre. on a aussi des joueurs professionnels qui évoluent en dehors du pays. malheureusement, il y a le facteur temps, les matchs et aussi les blessures. Contre le Sénégal, il y a des joueurs absents à cause des blessures. Comme on n’avait pas le temps d’attendre nos professionnels, on a travaillé avec ce qu’on a sur place. on a travaillé pendant un mois. Il y avait quelques ruptures au niveau de notre championnat et aussi pour la Coupe du
Président du Burundi. on n’a pas eu la chance de travailler pendant deux mois.
On dit que l’équipe du Sénégal est favorite de la poule K, partagez-cet avis ?
Oui je partage cet avis, le Sénégal est favori du groupe par rapport à ses individualités, à la qualité de ses joueurs qui évoluent en europe. on ne peut pas dire qu’ils ne sont pas avantagés. mais on a vu la Zambie championne d’Afrique ; le foot ce n’est pas une science exacte. un joueur peut être en forme ou en méforme. on prend au sérieux cette équipe sénégalaise et c’est bien d’affronter cette bonne formation qui a beaucoup plus d’expérience et de talent. C’est à nous de faire valoir nos forces pour ce match.
Justement, pour votre premier match, vous affrontez l’équipe favorite. vous êtes optimiste ?
C’est bien d’affronter le Sénégal. À partir de là, nous allons voir comment gérer le reste du parcours. Il y a aussi une autre équipe qui me semble également intéressante, c’est le Niger. Parce qu’elle a aussi été en Coupe d’Afrique des nations en 2012 et 2013. En Afrique, il n’y a pas de petite ou grande nation de football. C’est fini les années 70, 80. maintenant, le football est entré dans la mondialisation. on est au 3èmemillénaire. le Burundi, c’est une équipe jeune en construction. on a nos chances à défendre samedi.
Quel est votre mission pour le football burundais ?
C’est de donner le meilleur de moi-même. et aussi de propulser l’équipe nationale pour un meilleur classement FIFA et dans les échéances africaines, soit la CAN ou le CHAN. Quand on voit le talent pur qu’on a au Burundi, il faut juste le cadrer et le mettre sur la bonne route. Je pense que c’est ce qui manque à l’Afrique en général. Il faut juste une petite organisation. on trouve deux ou trois joueurs africains qui évoluent dans les grands clubs européens à l’instar de George Weah, eto’o ou Drogba. Ce sont des joueurs qui pèsent lourds sur le marché, cela montre que le talent en Afrique est à l’état pur. Il faut juste le modeler.