‘’L’ÉMERGENCE DU SÉNÉGAL PASSE FORCÉMENT PAR CELLE DU MONDE RURAL’’
FATOUMATA BINTOU DJIBO, REPRESENTANTE-RESIDENTE PNUD

Le Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc) est une façon de rétablir la dignité du monde rural, estime la représentante-résidente du Pnud, Mme Fatoumata Bintou Djibo. Elle est convaincue que « l’émergence du Sénégal passe forcément par l’émergence du monde rural ».
La représentante-résidente du Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud), Mme Fatoumata Bintou Djibo, a réitéré l’engagement de l’organisme onusien à accompagner le Sénégal « dans la réussite du Pudc afin de réaliser les changements transformationnels attendus ». « Nous sommes en effet convaincus que l’émergence du Sénégal passe forcément par l’émergence du monde rural », a ajouté Mme Djibo.
« Le lancement du Pudc intervient dans un contexte où la pauvreté reste marquée par une forte disparité entre les zones rurales, avec un taux de 57,1 % et les zones urbaines avec 41,2 %, constate-t-elle. « Il intervient également à un moment où la demande sociale est croissante et urgente, exprimant ainsi l’impatience des Sénégalais », a-t-elle déclaré.
A son avis, le président de la République donne ainsi « l’espoir et le droit » aux populations des profondeurs du territoire de bénéficier d’infrastructures diverses.
Le Pudc donne l’espoir et le droit à ces Sénégalais de Fongolimbi (commune du département de Kédougou, à 730 kilomètres de Dakar) de jouir d’un droit fondamental, celui de l’accès à l’eau potable pour satisfaire un besoin élémentaire de survie, à cette femme de Malem Hodar (situé dans la région de Kaffrine) qui pourra désormais jouir de plus de temps avec l’allègement des travaux quotidiens et bénéficier des fruits issus des activités économiques par l’exploitation des équipements de transformation, à ce village de Salémata (situé dans la région de Kédougou, à 785 kilomètres de Dakar) où l’enclavement et l’absence d’énergie sont devenus un mode de vie en ce 21ème siècle.
Rétablir la dignité du monde rural
Elle a, à cet effet, salué l’esprit visionnaire du président qui, « à travers le Pudc, est déterminé à respecter non seulement ses engagements mais surtout à rétablir la dignité de ses concitoyens ».
« Pour assurer le développement durable et bâtir un monde solidaire dans un Etat de droit, il est important de lutter contre les inégalités sociales, de promouvoir le développement et la paix, étant entendu qu’il est impossible d’assurer l’un sans l’autre », a ajouté Mme Djibo.
En d’autres termes, « sans la justice sociale, on ne pourrait garantir le développent et sans le développement, il est quasi impossible de garantir la paix. Le Pudc est une réponse à ce triptyque : développement, justice sociale et paix », a-t-elle affirmé.
Cet important programme d’investissement, porteur de croissance inclusive, va contribuer, de l’avis de la représentante-résidente du Pnud, à améliorer significativement le bien-être des populations et permettre également d’impulser les dynamiques économiques rurales fortes et soutenues. Le Pudc est élaboré sur la base de consultations menées à travers 4 000 villages du Sénégal.
« Ce qui illustre l’approche participative de la formulation de ce programme qui prône le partenariat dynamique afin d’offrir des paquets de services intégrés tout en assurant la participation et la responsabilisation des communautés» a-t-elle poursuivi.
« Le programme d’urgence de développement communautaire est d’ores et déjà en action», a-t-elle déclaré. A cet effet, quatre mois après sa signature, à ce jour « nous sommes en mesure de présenter quelques avancées.
Au titre de désenclavement, nous sommes en phase d’installation de chantiers sur 610 kilomètres de pistes rurales, plus 175 kilomètres qui vont suivre dans les prochains jours. Nous avons également lancé des études de 2255 kilomètres de pistes de production, soit un total de 3500 kilomètres. Ce qui est au-delà de l’objectif initial projeté pour la première phase», a-t-elle fait comprendre.
Quelques avancées déjà
Pour l’accès à l’eau, les opérations d’implantations sont en cours et les travaux vont permettre d’alimenter 450 villages en eau potable, 483 villages additionnels vont suivre dans les prochaines semaines; ce qui permettra une couverture en eau potable à plus de 1016 villages. Les premières réceptions sont prévues en décembre 2015 et 80 % des travaux seront réceptionnés en mai 2016.
Pour l’électrification rurale, « nous avons engagé des études pour 325 villages en énergie électrique et solaire afin de nous permettre d’entamer les travaux de raccordement en octobre 2015. Pour l’allègement de tâches et la promotion des activités économiques des femmes, les premières distributions de 400 équipements de production et de transformation sont programmées pour le prochain conseil des ministres décentralisé. Le reste, soit 5100 équipements de transformation, sera installé à partir d’octobre 2015. Ce qui dépasse trois fois plus la prévision initiale de 1.500 équipements », a dit la représentante résidente du Pnud.
Les « jalons de la prospérité »
Selon Mme Fatoumata Bintou Djibo, au Sénégal, des progrès notables ont été réalisés pour le développent du monde rural qui reste marqué par des besoins vitaux. « C’est la raison pour laquelle la question de la pérennité devient essentielle».
A cet effet, le Pudc a prévu une composante sur le renforcement des capacités et le financement des opportunités en milieu rural à travers le Fongip et d’autres mécanismes innovants.
« La culture entrepreneuriale, les capacités organisationnelles, les outils d’ingénierie sociale et de gestion de petites et moyennes entreprises devraient permettre aux populations rurales, d’accroître leur productivité et d’exploiter tous les potentiels de production et de prestations de service, pour saisir les opportunités économiques », a-t-elle ajouté.
A son avis, le Pudc « permet surtout de poser les jalons de la prospérité ». Elle a, en outre, magnifié, à cette occasion, « le choix porté sur le Pnud pour la mise en œuvre de ce programme ambitieux et innovant ».