MOUSTAPHA NIASSE A L’ORIGINE DU MAL
UN SCANDALE DE CORRUPTION EN AFRIQUE CENTRALE

Alors que les révélations de l’ancien président de la fédération internationale d’athlétisme, Lamine Diack ne se sont pas encore estompées, une autre affaire de corruption qui tire sa source en afrique centrale, résonne jusque dans nos murs. et, c’est le président de l’assemblée nationale, Moustapha Niasse qui a été cité dans les colonnes du journal «mediapart», dans un article paru hier, intitulé «un scandale de corruption ébranle le burundi et la république du congo».
Tout est parti de la condamnation de l’homme d’affaires français Pierre Achach, le 3 décembre dernier par la 32e Chambre du Tribunal correctionnel de Paris à 30 mois avec sursis et 1,5 million d’euros d’amende pour fraude fiscale, blanchiment de fraude fiscale et corruption active. Même s’il a fait appel de cette décision, cet investisseur français et non moins fraudeur du fisc n’est personne d’autre que l’ami et le bras droit de Moustapha Niasse qui le considère comme son «fils» au point d’en être l’exécuteur testamentaire, renseigne l’article. Toutefois, cette condamnation, fait remarquer Mediapart, lève le voile sur les pratiques peu orthodoxes des investisseurs en Afrique centrale au premier rang desquels, figure l’actuel Président de l’Assemblée, par ailleurs ancien envoyé spécial de l’Onu en République du Congo avec la société d’exploration pétrolière européenne «Surestream Petroleum», qu’il a fondée en septembre 2004 avec son ami et bras droit, Pierre Achach. Raison pour laquelle, l’ombre de Niasse, relève le journal plane sur tout le dossier.
Ainsi, entre 2006 et 2008, l’entreprise de Niasse remporte d’importants marchés l’autorisant à explorer les sous-sols du grand lac Tanganyika, un territoire à cheval sur le Burundi, la République du Congo, la Tanzanie et la Zambie, pourtant convoité par les plus grandes firmes mondiales. Cependant, la célérité avec laquelle «Surestream » s’est implantée dans la région, indique le journal, a toujours paru étrange. Cependant, comme il n’y a jamais de fumée sans feu, des investigations menées ont révélés « les pratiques corruptrices » qui justifient cette implantation dans les Grands lacs au détriment des concurrents. «Ce sont des retranscriptions téléphoniques qui ont montré comment Pierre Achach a agi auprès du gouvernement burundais afin de renouveler deux contrats d’exploration accordés en 2008 et 2009 par le
Président Pierre Nkurunziza qui n’avait jusqu’ici, jamais délivré de licence pétrolière», écrit Mediapart.
Poursuivant, le journal révèle que le bras droit de Niasse a usé de pratiques peu orthodoxes pour le renouvellement de la licence du bloc D, dans la zone de 562 m2 au nord du lac Tanganyika. Entre autres pratiques, il a soudoyé le ministre de l’Energie et des Mines, Moïse Bucumi en lui payant le billet d’avion pour se rendre à une conférence à Paris. Or, une entreprise privée n’a pas le droit de payer un billet d’avion à un ministre. Ce qui a abouti au renouvellement de la licence le 25 novembre 2011.
Outre le Burundi, la société Surestream de Niasse a également remporté d’importants marchés au Congo. Une présence facilitée selon le journal par sa proximité avec le Président Joseph Kabila. Dans ce pays, Moustapha Niasse intègre le 23 janvier 2006 le Conseil d’administration de la société « MagIndustrie », basée à Toronto et qui s’active dans l’énergie et l’exploitation des minerais. Cependant, Moustapha Niasse et son ami Pierre Achach s’associent avec un ressortissant du pays, par ailleurs puissant homme d’affaires, Ebeli Popo qui a ses entrées au palais présidentiel. C’est ainsi que « Surestream RDC » signe en novembre 2005, un contrat d’exploitation de trois blocs du lac Tanganyika au montant dérisoire de 125.000 dollars.
En effet, ces trois blocs sont estimés aujourd’hui par le gouvernement à dix fois plus, soit 1,25 million de dollars. Dans la même veine, Niasse et ses partenaires réussissent un record dans les délais d’attribution. « A peine quatre mois ont suffi pour la signature d’un décret présidentiel en février 2006. Du jamais vu !», révèle Médiapart. Des pratiques que le bras droit de Niasse a par ailleurs cautionnées.
NIASSE COUVRE SON BRAS DROIT
Le Président de l’Assemblée nationale, par ailleurs puissant homme d’affaires, est présent au Burundi. Et parallèlement aux investissements pétroliers, Moustapha Niasse et Pierre Achach se sont lancés en juin 2009 dans le microcrédit. C’est ainsi qu’ils ont signé un contrat avec la « Mutec », le leader national alors dirigé par Jean Mari Rurimirije, conseiller spécial du président Nkurunziza. « En 2010, lorsque Pierre Achach se sait visé par la publication des listings HSBC de Falciani, Moustapha Niasse propose même de le couvrir. Dans un courrier daté du 15 mars ,Niasse reconnait être ainsi le seul actionnaire et seul bénéficiaire économique de « Basic International », société localisée en Suisse et dans les Iles Vierges Britanniques par l’intermédiaire de laquelle, Achach a dissimulé le produit de sa propre fraude fiscale », peut-on lire dans les colonnes de Mediapart. Toutefois, la lettre ne sera pas utilisée auprès des services fiscaux, mentionne le journal.