Dakar, 26 mai (APS)- L’Agence nationale de l’aviation civile et de la météologie (ANACIM) annonce des amas de nuages à caractère orageux qui évolueront par l’Est du pays le samedi soir occasionnant des pluies d’intensités variables sur les régions de Kédougou, Tambacounda et Kolda. Selon le bulletin de l’ANACIM, cette situation se prolongera dans la matinée du dimanche vers le Sud-ouest avec des possibilités de pluies fines sur le Centre-ouest (Dakar y compris) la nuit du dimanche au lundi. Les températures diurnes seront légèrement en baisse au courant du week-end, toutefois la sensation de chaleur sera encore palpable sur le pays, relève la source. Elle ajoute que les visibilités seront généralement bonnes et les vents d’intensités faibles à modérées seront de Nord-ouest à Ouest.
Propos recueillis par Séverine Kodjo-Grandvaux
DE LA FRACTURE RACIALE EN AFRIQUE
Entretien avec l'anthropologue spécialiste de l'esclavage Tidiane Ndiaye qui publie son premier roman - "La traite arabo-musulmane a déporté 17 millions de personnes qui n'ont eu que 1 million de descendants à cause de la castration massive"
Le Monde Afrique |
Séverine Kodjo-Grandvaux, Le Monde Afrique, Douala |
Publication 26/05/2017
Économiste franco-sénégalais qui a fait carrière à l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) et anthropologue, Tidiane N'Diaye signe chez Gallimard son premier roman. L'Appel de la lune revient sur la construction dans le sang du royaume zoulou puis de la nation sud-africaine. A l'origine une tribu majeure du groupe Ngumi, fondé vers 1709 par Zulu kaNtombhela, le royaume zoulou a connu son apogée durant le règne de Chaka, devenu l'une des grandes figures épiques de l'Afrique précoloniale. Chaka "réussit à battre, à intégrer ou à écraser sans pitié nombre de miniroyaumes qui évoluaient dans une anarchie indescriptible". C'est aussi un roman sur la diversité de la population européenne qui colonisa ces terres prometteuses. Une histoire narrée non sans une certaine poésie et sur fond d'amours interdites entre une jeune femme zoulou, Isiban, et un huguenot français, Marc Jaubert. Union que seuls soutiennent les grands-pères, l'imbogi Oumsélé, le récitant, gardien de la mémoire, et Georges Jaubert.
Habitué à regarder le continent sans complaisance, Tidiane N'Diaye est l'auteur notamment du Génocide voilé, un essai sorti en poche en mars qui met à nu la traite arabo-musulmane qui décima l'Afrique du VIIe au XXe siècle. Quant à son étude sur la présence chinoise en Afrique, Le Jaune et le Noir, elle n'intéresse pas seulement les Africains et vient d'être traduite en polonais. Etonnant ? Non, dit simplement Tidiane N'Diaye, qui explique : "Les pays de l'Europe centrale et orientale seront la porte d'entrée des Chinois sur le marché intérieur européen", avec au premier plan la Pologne. En 2016, le commerce extérieur entre ces deux pays a atteint 14,55 milliards d'euros.
Jusqu'à présent, vous écriviez des essais. Que vous a apporté la fiction ?
Tidiane N'Diaye : Dans un essai, on ne doit rapporter que des faits avérés, il n'y a pas de marge d'interprétation possible. Dans la fiction, en revanche, l'auteur peut tout envisager. C'est ce qui m'a permis, par exemple, de créer les personnages de Georges Jaubert et d'Oumsélé, qui sont des Mandela avant l'heure, pour expliquer que l'Afrique du Sud aurait très bien pu connaître un autre destin si les Huguenots français, tolérants, ouverts, avaient été majoritaires dans la population blanche.
L'Afrique du Sud a-t-elle dépassé la question raciale ?
Aujourd'hui, en Afrique du Sud, le problème n'est pas racial, mais socio-économique. Il y a une mauvaise répartition des richesses : une minorité blanche et noire détient tous les pouvoirs économiques et sociaux et, en face, la grande majorité – noire en général – est celle des laissés-pour-compte.
Il y a déjà eu des romans historiques sur le peuplement de l'Afrique du Sud, comme "Un arc-en-ciel dans la nuit", de Dominique Lapierre. Mais rarement présentés d'un point de vue africain. Comment avez-vous travaillé ?
Dominique Lapierre a écrit son ouvrage avec l'approche d'un Européen. Moi, j'ai tenu à présenter comment vivaient les Zoulou, mais aussi les Européens dans cette région au XIXe siècle. J'ai fait trois séjours en Afrique du Sud pour consulter les archives à Pretoria et, grâce à une amie, la sœur de Steve Biko [figure de la lutte contre l'apartheid], les textes conservés dans des bibliothèques du Zoulouland des imbogi qui ont retranscrit et traduit la mémoire zoulou entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle. J'ai aussi consulté les écrits de Sol Plaatje. Cet historien sud-africain, formé en Angleterre et aux Etats-Unis, contestait la présence anglaise dans son pays et a couché sur le papier la mémoire de son peuple.
Dans "Le Génocide voilé", vous expliquez que la traite arabo-musulmane est sans commune mesure avec la transatlantique.
Oui. Et je ne parle de génocide que pour qualifier la traite transsaharienne et orientale. La traite transatlantique, pratiquée par les Occidentaux, ne peut pas être comparée à un génocide. La volonté d'exterminer un peuple n'a pas été prouvée. Parce qu'un esclave, même dans les conditions extrêmement épouvantables, avait une valeur vénale pour son propriétaire qui le voulait productif et sans doute dans la longévité. Pour 9 à 11 millions de déportés lors de cette traite, il y a aujourd'hui 70 millions de descendants. La traite arabo-musulmane, elle, a déporté 17 millions de personnes qui n'ont eu que 1 million de descendants à cause la castration massive pratiquée pendant près de quatorze siècles.
La castration était-elle systématique ?
La castration totale, celle des eunuques, était une opération extrêmement dangereuse. Réalisée sur des adultes, elle tuait entre 75 % et 80 % des patients. Le taux de mortalité était plus faible chez les enfants que l'on castrait systématiquement. Entre 30 % et 40 % des enfants ne survivaient pas à la castration totale. Il existe une autre castration, celle où on n'enlève que les testicules. Dans ce cas, l'individu conservait une certaine force et de la résistance. Raison pour laquelle on en a fait des combattants utilisés dans les armées des sultans. Aujourd'hui, la grande majorité des descendants des captifs africains sont en fait des métis, nés des femmes déportées dans les harems. A peine 20 % sont noirs.
Vous expliquez que presque toutes les civilisations ont pratiqué l'esclavage. A quand remonte cette pratique sur le continent africain ?
C'est l'Empire romain qui a le plus pratiqué l'esclavage. On estime qu'à un moment, près de 30 % de la population de l'empire était mise en esclavage. Quant à l'Afrique, il faut préciser que tant que la propriété privée n'existait pas, les gens fonctionnaient en coopérative : ils mettaient en commun leurs biens, leurs terres pour les exploiter. Au fur et à mesure que la propriété privée s'est étendue, il a fallu de plus en plus de bras pour travailler. C'est à ce moment-là que les conflits ont commencé et se sont amplifiés. Les vaincus étaient alors réduits en esclavage. On estime que, au XIXe siècle, 14 millions d'Africains étaient réduits en esclavage. L'esclavage interne a existé avant et pendant les traites arabo-musulmane et transatlantique.
Comment expliquer que la traite arabo-musulmane durera encore un siècle après la fin de la fin de la traite transatlantique ?
Parce que les Anglais n'ont pas joué le jeu et ont laissé faire pour éviter qu'on ne leur coupe la route des Indes. Il y a toujours eu une stratégie politique et des enjeux économiques derrière cela. La culture du clou de girofle, par exemple, était très rentable et profitait à certaines sociétés anglaises. Or elle reposait sur l'exploitation des esclaves africains, en particulier pour le comptoir de Zanzibar. La France abolit l'esclavage en Tunisie, au Maroc, où le dernier marché aux esclaves a été fermé en 1820. Mais cela a continué par le Sahara parce qu'on ne peut pas surveiller les frontières. Les soldats français avaient autre chose à faire et cela a aussi pu se poursuivre, comme en Mauritanie, parce qu'il y avait des complicités africaines.
Du fait de ce passé, le panafricanisme a-t-il jamais eu la moindre chance de se réaliser ?
C'est une utopie ! Dans l'inconscient des Maghrébins, cette histoire a laissé tellement de traces que, pour eux, un "Nègre" reste un esclave. Ils ne peuvent pas concevoir de Noirs chez eux. Regardons ce qui se passe en Mauritanie ou au Mali, où les Touareg du Nord n'accepteront jamais un pouvoir noir. Les descendants des bourreaux comme ceux des victimes sont devenus solidaires pour des raisons religieuses.
Vous faites le lien entre ce passé et les événements au Darfour, en Mauritanie ou en Libye. Vous constatez que la route transsaharienne de l'esclavage est aujourd'hui celle de l'émigration clandestine…
Tout à fait. On retrouve des marchés d'esclaves en Libye ! Seul le débat permettrait de dépasser cette situation-là. En France, pendant la traite et l'esclavage, il y a eu des philosophes des Lumières, comme l'abbé Grégoire ou même Montesquieu, qui ont pris la défense des Noirs alors que, dans le monde arabo-musulman, les intellectuels les plus respectés, comme Ibn Khaldoun, étaient aussi des plus obscurantistes et affirmaient que les Nègres étaient des animaux. Aucun intellectuel du Maghreb n'a élevé la voix pour défendre la cause des Noirs. C'est pour cette raison que ce génocide a pu prendre une telle ampleur et que ça continue. Au Liban, en Syrie, en Arabie saoudite, les domestiques africains vivent dans des conditions d'esclavage. La fracture raciale est réelle en Afrique.
À la lecture du "Jaune et le Noir", on découvre que les Chinois, qui prétendent n'avoir aucun contentieux avec l'Afrique, ont bel et bien pratiqué l'esclavage…
Les Chinois ont une façon très subtile de passer sous silence leur implication avérée dans les tragédies des peuples noirs. Une inscription trouvée à Java et datée de 860 après J.-C., identifie sur une liste de domestiques des Zendj, originaires d'Afrique orientale vendus en Chine. Une autre mentionne des esclaves noirs offerts par un roi javanais à la cour impériale de Chine. Les Javanais avaient envoyé plus de 30 000 esclaves noirs à la dynastie des Ming. Un ouvrage écrit en 1178 par Tcheou Kin-Fei, Lingwai-Taita, indique que des milliers de Noirs provenant de K'ounLoun (l'île de Pemba, dans l'archipel de Zanzibar, et Madagascar) étaient vendus comme esclaves en Chine. On les appelait notamment he-hiao-seu ("serviteurs noirs"), ye-jen ("sauvages") ou encore kouinou ("esclaves ressemblant à des démons"). Ce ne sont là que quelques exemples. Les Occidentaux n'ont pas été les seuls acteurs ou bénéficiaires de la traite et de l'esclavage des Noirs.
L’EMERGENCE DU POLE URBAIN DE DIAMNIADIO EST UNE REALITE
Seydina Bilal Diallo et Vieux NDIAYE |
Publication 26/05/2017
Trois ans après le lancement du Pôle par Son Excellence, le président de la République Macky Sall, la visite des sites permet de constater que le Pôle a pris son envol. la réalité du terrain laisse apparaitre des immeubles et autres infrastructures qui poussent comme des champignons. Par ailleurs, le Chef de l’Etat ne veut pas laisser en reste les communes aux alentours du Pôle. Il compte injecter 2,5 milliards de Fcfa dans ces communes pour améliorer le cadre de vie des populations.
La façade scintillante du parc industriel de Diamniadio éclaire les visages des nombreux automobilistes et autres passagers qui empruntent quotidiennement l’autoroute à péage à hauteur du pôle urbain de Diamniadio. Cet ouvrage, en plus, du centre international de conférence Abdou Diouf (CICAD) constitue l’une des principales vitrines du pôle urbain. Mais ce ne sont que les parties visibles de l’iceberg. Pour preuve, les immeubles poussent comme des champignons tout autour des 1644 hectares du site. Il y a vraiment de l’activité. Et dans le parc industriel qui n’attend que ses premiers occupants, des ouvriers s’activent dans l’entretien du gazon. Nous sommes dans l’arrondissement 3 qui est dédié à la fonction logistique et à l’industrie manufacturière. L’arrondissement 3 abritera aussi une gare des gros porteurs et un marché d’intérêt national. Plus loin se dressent des grues à perte de vue. Du haut de certains immeubles, maçons et peintres s’activent dans les derniers travaux de finition dans le site de GETRAN IMMO qui s’étend sur 30 ha. Ici, l’essentiel des appartements ont trouvé acquéreur.
Ensuite cap dans le site de SENEGINDIA. La première phase de son projet qui comprend 565 appartements et 235 villas est en pleine réalisation. Les premières livraisons sont prévues en 2018. Dans l’arrondissement 2 se dressent les premiers bâtiments de l’université Amadou Makhtar Mbow et de la sphère ministérielle en plus de la voie bitumée qui s’étale à perte de vue. Dans le premier arrondissement, l’hôtel 5 étoiles est en pleine phase de finition. Derrière le CICAD, d’imposants immeubles drapés de voiles vertes attirent le regard. Il s’agit des sphères ministérielles du premier arrondissement. Plus loin, on retrouve les bâtiments, à l’architecture majestueuse, de la cité du savoir.
Enfin dans le quatrième arrondissement le daara moderne de la Fondation Servir le Sénégal, vêtu de ses couleurs ocre séduit forcément les visiteurs. L’IRESSEF, symbole de cette nouvelle dynamique de promotion de la recherche est prêt à être inauguré
LANCEMENT DES TRAVAUX DE VOIRIE ET D’ASSAINISSEMENT DANS LA COMMUNE DE DIAMNIADIO
A la suite des visites de chantiers, il a été procédé à la présentation des 35 ingénieurs nouvellement recrutés par la société Ecotra-Tauber chargée de tout ce qui est aménagement de la voirie et des réseaux divers dans le pôle urbain. Une concertation a eu lieu avec l’ensemble des développeurs sur les priorités en matière de programmation de la voirie. Par la suite, la maquette du quartier général de la Gendarmerie a été aussi dévoilée au public. Il s’agit d’un ensemble de 14 immeubles avec toutes les commodités. Le délégué général s’est ensuite rendu dans la commune de Diamniadio pour la cérémonie de pose de la première pierre des travaux d’aménagement de la voirie et de l’assainissement de la commune de Diamniadio. Le Président Macky Sall compte, dans les cinq ans à venir, injecter 2,5 milliards de Fcfa en raison de 500 millions par an pour l’aménagement de la voirie et des réseaux et équipements publics de la commune de Diamniadio. Ces investissements traduisent la volonté du Président Macky Sall de prendre en compte l’amélioration du cadre de vie dans les communes aux alentours du pôle pour ne pas avoir une ville à deux vitesses.
La DGPU est en train mettre en oeuvre cette politique en procédant au lancement de la voirie et du réseau d’assainissement de la commune de Diamniadio. Le Délégué général, a aussi ajouté que d’ici la fin de l’année, un collège, deux écoles primaires et deux écoles préscolaires vont être construits dans le pôle. Selon lui, « ce sont les enfants de la Commune de Diamniadio qui vont bénéficier de ces infrastructures éducatives, en premier».
SEYDOU SY SALL, DELEGUE GENERAL A LA PROMOTION DES POLES URBAINS DE DIAMNIADIO ET DU LAC ROSE (DGPU) : «La réalisation de cette nouvelle ville est une opération d’intérêt national»
A l’issue de la visite des sites du pôle urbain de Diamniadio, le mercredi 24 mai 2017, suivie du lancement des travaux de vorie et d’assainissement de Diamniadio Commune, le Délégué général Seydou Sy SAll s’est entretenu avec la presse. A l’occasion, il est revenu amplement sur l’état d’avancement des travaux et les nombreux avantages qu’offrira la nouvelle ville dans les années à venir. Il a annoncé que l’installation des premières familles est prévue en fin d’année 2017. «l’As» : Trois ans après le lancement des projets du pôle urbain de Diamniadio, où est-ce que vous en êtes avec les travaux ?
Trois ans après le lancement du projet (24 mai 2014) par le président de la République Macky Sall, vous vous êtes rendu compte par vous-même que les travaux sont très avancés. En matière de logements, les développeurs (GETRAN IMMO et SENEGINDIA) vont bientôt livrer leurs premiers immeubles. L’hôtel 5 étoiles, à proximité du CICAD, la première phase du parc industriel et l’IRESSEF du Professeur Souleymane Mboup sont en phase de finalisation. L’université Amadou Makhtar MBOW (UAM), la cité du savoir, les pôles ministériels, et le marché d’intérêt national sont très bien avancés. En ce qui concerne la voirie, les travaux de l’axe 70 ainsi que la boucle du «germe de ville» qui dessert les grands équipements structurants du pôle dont l’Université, le centre international Abdou Diouf, les sphères ministérielles, les logements, etc. sont en cours de réalisation et les autres voiries et réseaux divers vont suivre. Le pôle va se réaliser sur un horizon à long terme car c’est un projet qui va se dérouler en trois phases : la phase d’émergence (2014-2019), la phase de développement (2020 2024) et la phase de développement continu (2024 2035). Aujourd’hui, nous sommes en train de réfléchir sur le statut de la ville pour voir comment organiser la gouvernance de la nouvelle ville qui est à cheval sur quatre communes : Diamniadio, Sébikhotane, Bambilor et Bargny afin de tout articuler dans une cohérence globale. La réalisation de cette ville est une opération d’intérêt national avec les grandes infrastructures comme les sphères ministérielles qui vont recevoir quinze ministères, les ambassades, le siège des Nations Unies, les sièges de multinationales, l’Institut des hydrocarbures, l’école nationale de la magistrature, l’école des avocats, la gare des gros porteurs, le marché d’intérêt national, etc.
Quand est-ce que les premiers habitants s’installeront à Diamniadio ?
Normalement en fin d’année. Il est prévu l’installation des premières familles dans les logements qui sont déjà prêts. Le recteur vient d’annoncer que six mille étudiants seront orientés à l’Université Amadou Mahtar Mbow en fin d’année 2017. Il y a également l’hôtel 5 étoiles géré par « Hilton » dans l’enceinte du Centre international de Conférences Abdou Diouf (CICAD) qui va ouvrir ses portes. Les pôles ministériels, bâtis sur une superficie de 150 000m2, accueilleront les fonctionnaires au mois de mars 2018. Déjà, à la fin du mois de juin 2017, l’Institut de recherches en santé et épidémiologie et de formation (IRESSEF) de l’Eminent Professeur Souleymane Mboup, sera inauguré par le président de la République. Donc, vous voyez bien que bientôt, il y aura une vie dans la nouvelle ville.
Dan le cadre de la réalisation de la voirie du pôle, 35 jeunes ingénieurs sénégalais ont été recrutés, sur quelle base et selon quel critère ?
En fait, nous allons réaliser la voirie suivant la procédure de ce que l’on appelle les marchés publics clés en main. L’entreprise qui gagne le marché trouve lui-même les financements. Elle se charge de la conception et de la réalisation des travaux. A Diamniadio, tous les réseaux vont être insérés dans une galerie, ce qui constitue une grande innovation. Et c’est une entreprise sénégalaise en groupement avec une entreprise allemande qui a gagné le marché. Pour assurer le transfert de technologie, nous avons exigé, dans le cahier des charges, le recrutement de 35 jeunes ingénieurs sénégalais fraichement sortis des écoles sur la base d’une sélection. Ils étaient au départ 2000 postulants provenant des grandes écoles du Sénégal à savoir l’école polytechnique de Thiès, l’Université de Thiès, l’école supérieure de Dakar et même du Canada et de l’Europe. En fait, ce marché doit être une occasion pour le Sénégal de développer une expertise dans ce domaine pour que la relève soit bien assurée par ces jeunes qui pourront construire d’autres pôles.
Qu’en est-il des emplois que le pôle va générer?
Beaucoup d’emplois seront créés. Nous sommes en train de dresser les statistiques. D’abord, nous avons les emplois dans les chantiers, ensuite suivront ceux que va générer l’exploitation des équipements. Mais retenez qu’au moins 200 000 mille personnes vont travailler de manière continue dans le pôle sur toute la période 2014-2035. Cela concerne les emplois chantiers comme les emplois pour l’exploitation des équipements.
Le parc industriel a été déjà réalisé. Aujourd’hui, combien d’entreprises ont émis la volonté de s’y installer?
Beaucoup d’entreprises ont émis la volonté de venir s’installer dans le parc. Le Directeur général de l’Aprosi, Momath Ba, avec son équipe, est en train de procéder à leur sélection. Je suis en mesure de vous dire qu’il va privilégier celles dont l’essentiel de la production est destinée à l’exportation. C’est la raison pour laquelle, le parc industriel est érigé en zone économique spécial pour attirer le maximum d’entreprises vers le Sénégal dans le but de promouvoir les exportations. D’après les informations qui nous ont été communiquées par le Directeur général de l’Aprosi, pas moins de 23 000 emplois seront créés directement dans le parc industriel.
Quelles sont les facilités fiscales accordées aux promoteurs de projets dans la ville de Diamniadio?
Des facilités fiscales ont été accordées aux promoteurs de logements sociaux. Le logement social est celui dont le prix, toute dépense confondue hors taxe est inférieur à 20 millions de Fcfa. Les promoteurs qui les réalisent bénéficient d’une exonération de la TVA qui est de 18%. Il y a également la réduction de moitié des droits d’enregistrement à l’acquisition du terrain. Ces droits estimés à 5% seront désormaisde 2,5%. Sans compter l’exonération des droits de douane sur les matériaux importés et qui ne sont pas produits au Sénégal
«LE TER SERA BIEN LIVRE LE 14 JANVIER 2019»
ABDOU NDENE SALL, SECRETAIRE D’ÉTAT CHARGE DU RESEAU FERROVIAIRE NATIONAL
Seydina Bilal DIALLO et Vieux NDIAYE |
Publication 26/05/2017
Abdou Ndéné Sall, le Secrétaire d'Etat au réseau ferroviaire national est au coeur des grandes décisions relatives à l'attribution des ressources et des moyens alloués par l'Etat dans le cadre de la nouvelle politique de réhabilitation du réseau ferroviaire. Il s’occupe aussi de la définition et de la mise en oeuvre de programmes d’investissements d'avenir à l’instar du projet de Train express régional (Ter) et de la nouvelle ligne Dakar- Tambacounda. Dans cet entretien, il fait le point sur les grands projets du chef de l’Etat dans le secteur ferroviaire. Il n’a pas manqué de rassurer quant au respect du délai de livraison du TER fixé au 14 janvier 2019. Il a soutenu aussi que1500 kilomètres de nouvelles lignes seront disponibles d’ici 2035.
«l’AS» : l’Etat du Sénégal a de grandes ambitions pour le transport ferroviaire. Plusieurs projets ont été ficelés en la matière. Où est-ce que vous en êtes ?
Abdou Ndéné Sall : Il faut reconnaître d’abord que le Président de la République Macky Sall a trouvé une situation très difficile caractérisée par un secteur ferroviaire laissé dans un état de quasi abandon. Fort de ce constat, il a décidé de créer un Secrétariat d’Etat au Réseau ferroviaire national que j’ai l’honneur de diriger dans le cadre du Ministère des Infrastructures, des Transports Terrestres et du Désenclavement placé sous l’autorité du Ministre Mansour Elimane Kane
Le Président a, par la suite, décliné sa vision du chemin de fer qui est articulée autour de l’axe 1 du PSE qui vise la transformation structurelle de l’économie nationale à travers, entre autres, l’augmentation sensible du niveau de production. Pour attendre cet objectif, il est nécessaire de disposer de systèmes de transport efficients capable d’assurer un transfert optimal des zones de production vers les pôles de consommation et vers les plateformes d’exportation. Cette vision repose sur le concept d’un maillage complet du territoire. Je rappelle que la plupart des grands projets de lignes ferroviaires sont adossés à de grands projets agricoles, industriels miniers porteurs de croissance, de développement durable ; ils participeront au désenclavement des régions naturelles de la Casamance, du Sénégal oriental et de la Vallée du fleuve Sénégal. Ainsi nous avons un projet de 1500 Km de nouvelles lignes. On peut citer la ligne : «Dakar-Tamba» avec un port sec à Tamba. Sur cette dorsale structurante viendront se greffer la ligne de Matam pour les phosphates, la ligne de Kédougou pour les minerais de fer, la ligne de Ziguinchor qui contournera la Gambie pour les produits agricoles et miniers au niveau de la région naturelle de Casamance. Il faut ajouter à cela le projet du train express régional (TER) qui a été initié et porté par le président de la République, qui a voulu doter le Sénégal d’une infrastructure moderne, fiable et respectueuse de l’environnement et qui obéit à trois rationalités. La première c’est l’amélioration de la mobilité urbaine de la région de Dakar et surtout de sa banlieue qui est très engorgée.
Avec 0,3% de la superficie du Sénégal qui concentre 25% de la population, elle abrite 66% de l’ensemble des activités économiques. Je précise qu’une étude de la Banque Mondiale a estimé à 100 milliards de F Cfa les pertes imputables aux embouteillages. La deuxième rationalité cherche à assurer un transport de masse fiable et sécuritaire entre Dakar et le nouveau pôle urbain de Diamniadio où vont être transférées des activités des ministères et créer de nouvelles zones d’habitations. Cette nouvelle offre de transport s’adressera particulièrement, aux fonctionnaires, aux trente mille étudiants de l’Université de Dakar II, aux dix mille travailleurs du parc urbain, qui va se développer de manière parallèle. La troisième rationalité, c’est l’accès à l’aéroport qu’il faudra assurer dans les meilleures conditions de confort et de rapidité entre Dakar et le nouvel aéroport de Diass qui prendra moins de 45 minutes.
En ce qui concerne spécifiquement le TER, où en êtes-vous côté réalisation ?
Le projet a été lancé en décembre 2016 et doit être réalisé dans un délai de 26 mois. Les études d’exécution sont à un stade avancé et les travaux de préparation de chantiers, de terrassements et de piste d’accès sur 15 kilomètres ont commencé et se déroulent de façon satisfaisante, Les travaux se déroulent normalement et nous sommes même en avance par rapport au délai et à la consistance des travaux qui étaient prévus.
Un tel projet a forcément des impacts sur le plan social. Qu’est-ce qui est prévu à l’endroit des familles et autres personnes impactées et devant libérer les emprises?
Dans ce projet de 568 milliards, il est prévu à peu près 45 milliards pour indemniser toutes les personnes impactées quelle que soit la nature de leur occupation. L’emprise ferroviaire nécessitée par le projet pour loger les deux voies standards, la voie métrique pour le trafic du PTB, des sociétés minières, ICS et GCO et la réservation de la deuxième voie métrique Dakar-Diamniadio est de l’ordre de 50 m. La libération des emprises est un processus bien connu et encadré par des textes. Elle comporte plusieurs phases dont la première consiste à une information des populations concernées à travers l’organisation de communications ciblées sur la pertinence du projet. Il faut ensuite procéder au travail de délimitation de l’emprise par des géomètres agréés ; des enquêteurs ont par la suite procédé au recensement. Tous ce processus s’est déroulé dans un cadre inclusif avec l’accompagnement d’ONG pour assister les impactés et de sociologues pour les préparer à quitter les emprises.
En ce qui concerne les indemnisations, elles obéissent à des règles strictes inspirées des bonnes pratiques recommandées par la communauté des partenaires techniques et financiers. Cette compensation prend en compte le foncier basé sur le barème de l’Etat, l’évaluation à neuf du bâti ainsi que six mois de loyer pour les locataires pour leur faciliter le relogement. Au total, sur la libération des emprises du TER, nous payons plus ce qui a été payé avec l’autoroute à péage. Le président de la République nous a suggéré de privilégier la conciliation. C’est la raison pour laquelle nous travaillons en étroite collaboration avec les maires des collectivités locales, les préfets, les partenaires sociaux…Concernant les marchands de Thiaroye, le chef de l’Etat a pris un décret pour leur attribuer sept hectares à l’intérieur du camp militaire de Thiaroye. Tous ceux qui avaient des activités au niveau de cette gare de Thiaroye ont été recensés et un marché moderne à l’intérieur du camp leur sera affecté. Quant aux mécaniciens de Colobane, des terrains leur seront attribués à Sébikhotane afin qu’ils puissent se réinstaller dans des garages modernes et continuer à exercer leurs activités dans de meilleures conditions.
Est-ce qu’on peut avoir une idée du nombre de personnes affectées par le projet ainsi que les principales zones qui seront touchées ?
Il y a environ 12000 personnes affectées réparties sur les trois départements, Dakar, Rufisque et Bargny. En plus des 45 milliards pour résoudre le problème de la libération des emprises,10 milliards de fonds social ont été levés pour pouvoir reconstruire les marchés et certains espaces sur tout le long du projet.
Le projet du TER n’a pas manqué de soulever des polémiques dans le pays. Ona vu des leaders politiques comme Cheikh bamba Dièye décrier le coût du projet en faisant des comparaisons avec le Nigéria. Que répondez-vous à cela ?
Certains politiciens sont animés par autre chose. Mais j’ai déjà dit à Monsieur Dièye que l’information est publique et disponible au Ministère des Infrastructures comme à l’Apix et même à la maison du TER. Ce projet a fait l’objet d’un appel d’offres en bonne et due forme avec un allotissement bien déterminé. Les meilleures entreprises ferroviaires dans le monde ont soumissionné à cet appel d’offres. Depuis l’Indépendance, c’est l’appel d’offres le plus transparent et le plus suivi : 66 entreprises de 11 nationalités différentes. Avec des sociétés aussi bien cotées, avec un financement extérieur obéissant aux procédures de non objection, il n’est pas possible de fausser la concurrence. Dès qu’on lance un appel d’offres international, le processus échappe à tout contrôle, vous comprenez qu’il n’est pas possible d’influer sur le prix du projet ni sur le choix de l’attributaire. Je mets au défi tous les ingénieurs et «sachants» de l’opposition qui sont en train de parler et qui ne comprennent pas. On va leur montrer, je persiste et signe, que le projet est transparent et qu’il a les meilleurs prix. Ils ont l’habitude de parler de Alstom. Cette société a gagné le lot concernant le matériel roulant du Ter. Il s’agit de 15 trains à 110 milliards de F Cfa. C’est à peu près 7 milliards le train. Nous disposons d’ éléments comparatifs avec le marché de 96 trains au niveau de l’Algérie. Nous bénéficions de meilleurs prix du fait de notre procédure d’appel d’offres et du payement après exécution.
D’autres pays que je ne citerai pas ont procédé des commandes fermes, directes, avec paiement à l’avance. Et pourtant, nous avons les meilleurs prix parce que nous avons fait un appel d’offres en bonne et due forme. Ceux qui parlent, s’ils sont de bonne foi, doivent au moins reconnaître les efforts faits par le Gouvernement pour relever le niveau de vie des populations et leur assurer un transport fiable et sécuritaire. Monsieur Diéye devrait savoir qu’on ne peut pas comparer le TER au train du Nigeria. Ce dernier a les caractéristiques suivantes: 187 km en voie unique, électrique, en rase campagne où il y a moins d’ouvrages, vitesse de 137km/h au lieu de 160km/h pour le TER. Celui du Sénégal est un train bimode sur deux voies standards. Deux voies standards, c’est en fait 110 km sur une plateforme de 4 voies, avec un mur protecteur en béton de55 km de part et d’autre pour éviter les accidents. Pour des raisons environnementales, le mur est remplacé dans l’espace de la forêt de Mbao par des grillages. Il n’y aura plus de passages à niveau qui seront remplacés par des rétablissements routiers. Les traversées piétonnières seront assurées aux moyens de passerelles. Tout cela pour vous dire que les deux infrastructures ne sont pas comparables ni en termes de technicité ni en termes de couts. Il faut ajouter que la gare de Dakar sera remise à neuf en respectant sa forme architecturale d’origine à l’exemple du marché Kermel tout en intégrant de nouvelles fonctionnalités à l’image des gares les plus modernes. Le tronçon comportera 14 gares dont celle emblématique de Diamniadio.
A terme, des trains directs desserviront l’aéroport, et des trains omnibus desserviront toutes les gares. C’est un projet bien étudié et les gens doivent s’en réjouir. Il est le fruit de l’expertise et de l’ingénierie sénégalaise avec un accompagnement de services, en la matière, de référence mondiale. On invoque aussi le fait que le Sénégal aurait sauvé l’entreprise Alstom de la faillite. C’est méconnaitre totalement la dynamique du marché ferroviaire mondiale où Alstom détient la place de leader et gagne les marchés dans les plus grands pays : Chine, Etats Unis, France sur des montants sans commune mesure avec ceux qui nous concernent. Les entreprises sénégalaises sont associées à l’exécution de ce grand projet conformément aux voeux du Chef de l’Etat (génie civil, gares, etc.).
Le Président a solennellement donné une date précise pour la réception du train. Sur quoi vous vous fondez pour dire que ce pari sera tenu?
Tout réside dans la préparation. C’est en effet dans la préparation des projets qu’on met en place les délais. Ce ne sont pas les entreprises qui les fixent Les calendriers d’exécution comportent un plan directeur général de réalisation qui identifie les différentes étapes, les temps de réalisation et les marges de liberté, c'est-à-dire les délais de réalisation. Le délai est de 26 mois et l’infrastructure doit être livrée le 14 janvier 2019. Il sera respecté parce que tous les moyens ont été mis en place par le Chef de l’Etat. Assurer la mobilité urbaine à Dakar et dans sa banlieue est un enjeu capital pour notre pays. Le Ter va permettre de rallier Dakar en moins de 30 mn à partir de Yeumbeul sans embouteillage. Il y a de l’engouement pour le rail à Dakar. Notre réseau qui n’est pas encore performant fait 15 000 passagers par jour avec le Petit Train Bleu (Ptb). L’ambition du TER est d’atteindre 115000 voyageurs jour.
Le 14 janvier 2019, le Ter sera donc livré ?
Oui, je vous le confirme. Des ingénieurs sénégalais de haut niveau, anciens de la Sncf et de la Ratp ont été recrutés au niveau de l’Apix et l’Ancf pour piloter ce projet et assurer le respect des délais.
Est-ce que le trafic sur la ligne métrique existante va continuer une fois que les travaux du TER vont commencer ?
Les contrats signés avec les titulaires des marchés garantissent la continuité du trafic sur la voie métrique durant les travaux. Les activités des ICS et de GCO contribuent fortement au PIB du Sénégal et devront être préservées tout au long des travaux.
L’Etat du Sénégal s’est séparé d’Abass Jaber et «Transrail». Il a trouvé une kyrielle de complaintes et de doléances. Qu’en est-il aujourd’hui de la liaison ferroviaire Dakar-Bamako ?
Tous les régimes qui se sont succédé ont négligé le chemin de fer. Transrail non plus n’a pas investi, mettant ainsi les Etats dans une perspective sans solution. Les deux Etats (Sénégal et Mali) ont fait appel à des cabinets d’audit qui ont préconisé de rompre la concession pour préserver l’avenir du chemin de fer. Il faut reconnaitre que le financement des infrastructures ferroviaires est plus accessible aux Etats qui peuvent bénéficier de taux d’intérêts concessionnels. Au fil des ans, la société a connu des déficits cumulés qui l’ont contraint à la procédure du règlement préventif. Face aux menaces qui pesaient sur la continuité du trafic, les Etats ont pris leurs responsabilités en mettant fin à la concession pour pouvoir investir. Un nouvel organe dénommé Dakar Bamako ferroviaire a été mis en place pour assurer la continuité du service. Nous avons fait un plan d’urgence pour amorcer un processus de relance ferroviaire ; nous avons mis en place un plan d’investissement, d’équipements sur la voie et sur le matériel. Chaque pays a donné 3 milliards 750 millions de francs CFA, ce qui fait un budget de 7 milliards 500 millions. Et depuis onze mois, ce sont les Etats qui payent les salaires en attendant une réorganisation pour permettre à cette société d’avoir une fiabilité des opérations financières pour décoller.
Est-ce qu’on peut avoir une projection pour la réalisation des 1500km de lignes de chemin de fer ?
Le Gouvernement compte réaliser d’ici 2035 les 1500 kilomètres de nouvelles lignes de chemins de fer. Dans cinq ans, ce sera le Ter dans sa phase ultime. L’autre projet majeur est celui de Dakar-Tamba par voie standard avec un port sec à Tamba, il permettra de délester Dakar des 400 camions jours qui viennent approvisionner le Mali. Sur cette ligne viendront se greffer les différents embranchements évoqués au début de cet entretien. Ce sera une infrastructure de 533km avec une rénovation des gares et une construction de nouveaux ateliers. Notre objectif est de démarrer avant la fin de l’année et terminer dans trois ans. Le trafic sur la ligne actuelle Dakar- Bamako sera maintenu et l’infrastructure sera réhabilitée. Deux milliards de francs CFA sont inscrits dans le budget de l’ANCF pour la réhabilitation des points critiques.
Pour le raccordement à Matam et au sud du Sénégal, est-ce qu’il y a un début d’exécution ou bien ce sont de grands projets en vue ?
Actuellement, nous avons plusieurs partenaires qui s’intéressent à ces projets pour lesquels des protocoles d’accord ont été signés. Ceux sont des partenaires chinois, sud africains et portugais.
INDEMNISATION DES PERSONNES AFFECTEES PAR LE PROJET (PAP) : L’Etat ne lésine pas sur les moyens
Les travaux du TER nécessitent au préalable la libération des emprises où va passer ce train moderne bimode. Il a été établi un modèle d’indemnisation pour les personnes affectées par le projet ; de même qu’un plan de réinstallation conformément aux normes internationales. le montant global prévu pour les indemnisations est de 45 milliards FCfa. A cela s’ajoute un fonds social de 10 milliards pour reconstruire les marchés et certaines infrastructures sur tout le long du projet.
«Privilégier la conciliation». C’est le principal leitmotiv du Président de la République concernant les impactés du projet TER. Le Secrétaire d’Etat au réseau ferroviaire national et ses équipes ne comptent pas faire moins que les directives du chef de l’Etat. Ainsi, il a été établi un guide du déplacé afin que toute personne concernée ou intéressée puisse comprendre les mécanismes d’indemnisation. Dans le document, il est expliqué, comment sont indemnisées les personnes affectées par le projet (PAP). Pour ce qui est de la valeur foncière, une moyenne a été trouvée pour chacune des zones impactées : Dakar-Plateau, Hann, Zone industrielle, Pikine, Rufisque, Bargny et Diamniadio. Le montant total obtenu représente le barème moyen au mètre carré établi pour indemniser la perte d’un titre foncier sur un terrain à usage d’habitation. Les autres titres d’occupation tels que le bail et le droit de superficie sont indemnisés à une valeur équivalente à 70% de celle du titre foncier dans chaque zone. Les occupants sans droit réel sont indemnisés à une valeur équivalente à 40% de celle du titre foncier. Tout cela, c’est sans compter les frais des formalités administratives pour l’acquisition d’un nouveau terrain. En plus, il y a la valeur du bâti qui est calculée suivant les variables renseignées lors du recensement définissant la qualité des matériaux de construction et le niveau de confort des bâtiments. La classification établie a permis d’appliquer à chaque catégorie le prix de construction à neuf au mètre carré en se référant au décret 2010-439 après vérification de l’inflation dans le secteur de la construction entre 2010 et 2016. Ainsi, les prix indiqués dans le décret 2010-439 ont donc été utilisés tels quels comme barèmes en arrondissant au millier près. Toutefois, dans le cas des baraques spontanées en occupation irrégulière, qui sont généralement dans un état précaire, les propriétaires recevront 25 000 F Cfa pour chaque baraque impactée, quelle que soit la superficie de la baraque.
LES LOCATAIRES BENEFICIENT D’UNE INDEMNITE EQUIVALANT A 6 MOIS DE LOYER
Quant aux locataires, il a été prévu une aide au relogement basée sur le taux de la location déclaré lors du recensement ou les taux moyens de location dans la zone. Ainsi, ils ont une indemnité équivalant à six mois de loyer.Par ailleurs, en ce qui concerne, les pertes de structures et des places d’affaires, le barème s’appuie sur les indemnisations déjà accordées dans d’autres projets. Elles varient entre 50 000 et 150 000 FCfa pour les cantines hangar en zinc ou kiosque ; suivant la construction en dur, le barème appliqué est estimé à 66 000 F Cfa/mètre carré. En outre, une indemnité équivalant à 6 mois de chiffre d’affaires est payée aux entreprises formelles, en plus de 1 500 000 F Cfa comme aide forfaitaire. Pour les places d’affaires qu’elles possèdent des structures amovibles ou inamovibles, l’aide forfaitaire prévue est de 150 000 FCfa par site.
LA LIBERATION DE L’EMPRISE PRENDRA FIN EN JUIN 2017
Les PAP sont indemnisées à partir de novembre 2016 au fur et à mesure de leur passage en commission de conciliation. Cette commission présidée par le gouverneur ou son représentant est chargée de recevoir et de proposer à chaque PAP une indemnisation dans le cadre de leur déplacement. La libération de l’emprise tracée du TER commencée en décembre 2016 prendra fin en juin 2017.
CHANTIERS DU TRAIN EXPRESS REGIONAL (TER) : Les travaux Diamniadio - Bargny sur de bons rails
Le projet du Train Express Régional (TER) sera réalisé en deux étapes : une première phase qui ira de Dakar à Diamniadio (36 km) et une seconde phase de Diamniadio à AIbD (19km). les travaux de la nouvelle ligne avancent sur la partie Diamniadio-bargny. Déjà, 12 kilomètres ont été terrassés. une visite des lieux a permis de se rendre compte de l’avancée des travaux. le système de transport proposé devra permettre aux usagers des transports publics d’avoir accès à des services de transport public de qualité (fluidité du trafic, régularité des horaires, etc.). la planification du réseau leur évitera également des correspondances pénibles et des congestions de la circulation.
Passage à niveau Bargny ! En cette matinée du vendredi 19 mai, les populations circulent et vaquent à leurs occupations. Une atmosphère paisible règne sur cet endroit où va passer le Train Express Régional (TER). Les pelles mécaniques sont déjà passées par là. A perte de vue, on observe la couche de latérite déjà posée en attendant la première couche des pierres de basalte. Un premier travail qui précède la pose prochaine des premières traverses et des rails.
Les travaux du TER avancent à grands pas sur cette partie de la ligne Dakar- Diamniadio. Le Secrétaire d'État au réseau ferroviaire national, Abdou Ndéné Sall, en compagnie du Directeur général de l’Agence Nationale des Chemins de Fer, Abdoulaye Lo, y effectue une visite inopinée des chantiers. Abdou Ndéné Sall est venu s’enquérir de l’état d’avancement des travaux. A l’occasion, il a pu se rendre compte par lui-même des 12 kilomètres déjà terrassés. Du côté de Diamniadio, le terrain est déjà déblayé. Sur l’emprise, les 50 mètres réservés au TER, tout le sable a été purgé. Une dune de sable s’élève sous forme de bande aux abords du tronçon Bargny-Diamniadio. A l’oeuvre, une quinzaine de camions se chargent de déposer le gravier sur un site proche du chantier. De l’autre côté de l’emprise, l’espace qui va accueillir le hangar des matériels nécessaires aux travaux a été déjà aménagé. La fièvre qui règne sur le site rassure à plus d’un titre le Secrétaire d’Etat chargé du réseau ferroviaire. Le Directeur général de l’Agence Nationale des Chemins de Fer, Abdoulaye Lo de louer l’intelligence d’avoir commencé avec les zones où les problèmes d’occupation de l’emprise ne se posent pas. Dans l’après-midi, le Secrétaire d'État au réseau ferroviaire national en compagnie de M.Paul Magnette, Ministre président de la Wallonie s’est rendu dans les entrepôts de Trabesen, usine de fabrication de traverses en bêton pour la ligne Dakar- Bamako et du TER. Le Wallonie va investir 3 milliards pour relancer l’usine de construction de traverses en béton. Avec un nouveau matériel, Trabesen va générer 70 emplois directs et 70 autres indirects, renseigne- t-il. Paul Magnette a ainsi soutenu qu’il ne s’agit pas de délivrer des pièces qui ont été fabriquées ailleurs. Mais, précise-t-il, de créer ici une activité industrielle qui aura des retombées intéressantes en matière de consommation des matières premières sénégalaises comme le sable, le ciment et tout ce qu’il faut pour faire des traverses en béton. Embouchant la même trompette, Abdou Ndéné Sall attire l’attention sur le fait qu’il s’agit de valoriser les matériaux locaux du Sénégal, avant de poursuivre qu’il voit mal qu’on puisse importer plus de 200.000 traverses pour pouvoir réaliser le projet TER. Il indique ainsi que la production de traverses sur place constitue un grand défi qu’il faut absolument relever. Avant de renseigner que le projet du TER a besoin de 85.000 traverses sur la voie métrique et de 130 000 traverses sur la voie standard.
"VOUS M'AGACEZ ET AGACEZ LES SÉNÉGALAIS"
Macky Sall au secretariat exécutif national de l'APR
Le chef de l'État n'a pas encore digéré son trop plein de colère après les affrontements notés dans la quasi-totalité des départements lors des assemblées générales d'investitures de la coalition Benno bokk Yaakaar (bby). De retour de son périple qui l'a mené en Arabie Saoudite et en Inde, Macky Sall a convoqué le Secrétariat exécutif national (Sen) de son parti, hier, pour exprimer son désarroi et édicter les règles à suivre en perspective des législatives.
Macky Sall portait encore le masque des mauvais jours hier lors du Secrétariat exécutif national (Sen) de son parti convoqué après sa décision d'autorité d'interrompre les assemblées générales d'investitures émaillées de violence un peu partout. En lieu et place d'échanges habituels, le chef de la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby) s'est livré à un discours enflammé ponctué de mises en garde, de réprimandes et de menaces. Macky Sall s'est surtout offusqué contre les attaques en règle dirigées contre ses alliés Ousmane Tanor Dieng et Moustapha Niasse, cibles privilégiées de certains apéristes qui veulent les envoyer à la retraite.
Ces attaques, d'après le locataire du Palais de l'avenue Léopold Sédar Senghor, "sont ignobles et injustes" surtout qu'elles émanent de responsables de l'Apr "contre des alliés fidèles et loyaux". C'est pourquoi, le patron de la mouvance présidentielle a demandé que cessent toutes invectives et agressions verbales souvent commanditées.
"Les attaques par presse ou par jeunes interposés entre responsables, j'ai identifié leurs commanditaires et je sévirai à temps opportun, car je ne me laisserai pas dicter ma conduite", a-t-il déclaré avant de déplorer le manque d'humilité des apéristes.
Abordant les opérations d'investitures émaillées de violence, Macky Sall confirme les termes de sa circulaire : "J'ai voulu donner la parole à la base en vous demandant de mener des investitures, vous avez montré à la face du monde que vous êtes incapables d'organiser des investitures paisibles. Désormais, je le ferai moi même", a-t-il indiqué avant de marteler : "vos comportements agacent les Sénégalais et m'agacent. Et cela va cesser".
Toutefois, d'après nos sources, le président de la République a indiqué que la plupart de ministres ne seront pas sur les listes électorales. "Sauf situation exceptionnelle, les membres du Gouvernement et d'autres responsables ne seront pas sur les listes", a-t-il soutenu, selon les sources de "L'As".
Une manière de freiner les ardeurs de certains responsables de l'Apr qui se positionnent déjà sur la liste nationale, plus sûre. "Les départementales seront largement dirigées par des apéristes avec une portion non négligeable aux alliés", aurait confié le Président Macky Sall avant de préciser qu'un rééquilibrage sera fait sur la nationale. Quid de la tête de liste de Dakar fortement convoitée ?
Nos sources renseignent que Macky Sall a trouvé une formule pour que la capitale qui focalise toutes les attentions pour avoir été toujours gagnée par le maire de Dakar Khalifa Sall (en prison pour détournement présumé de deniers publics) ne tombe à nouveau dans l'escarcelle de l'opposition. Le chef de l'État a indiqué qu'il n'y aura pas de responsable désigné pour Dakar. Il entend scinder la capitale en zones autour desquelles il y aura des équipes formées en directoires.
LA POLICE A INTERPELLE 13 883 INDIVIDUS DONT 116 ETRANGERS
De Janvier à Mars 2017, les services de la Direction de la sécurité publique (Dsp) ont interpellé 13.883 individus parmi lesquels 116 étrangers. Il y a eu 94.056.000 Fcfa encaissés en amendes forfaitaires.
Les hommes du Directeur Général de la Police Nationale Oumar Maal ne se tournent pas les pouces. De Janvier à Mars 2017, ils ont mis la main sur 13 883 individus, parmi lesquels 116 étrangers, selon un rapport du Bureau des Relations publiques. Les cas d’atteinte aux personnes concernent 355 individus : homicide volontaires 05, homicides involontaires 36, Coups et blessures volontaires 159, violences à ascendants : 32 (01 étranger), viol 17, détournement de mineur et viol suivi de grossesse 13, attentat à la pudeur 05, outrage à la pudeur 05, acte contre nature 02, viol sur mineur de moins de 14 ans 03, diverses autres infractions 79 1101 individus ont rendu compte à Dame justice pour atteinte aux biens, Vols avec violences 59, Vols simples 751 (18 étrangers), Recel 77 (01 étranger) Abus de confiance –Détournement 103 (01 étranger), Escroquerie 77 (04 étrangers), diverses autres infractions 34 (02 étrangers)
Le volet «atteinte à la paix publique» a enregistré 3937 cas : Outrages/Rébellions 32, Prostitution 315, Port d’armes prohibées 50 (01 étranger), Faux et usage de faux 41 (02 étranger), Exploitation clandestine de débits de boissons 11, Délits routiers 88, Ivresse publique et manifeste 1697, Diverses autres infractions 1703 (04 étrangers). Il y a eu 1 241 infractions aux stupéfiants : Usage de chanvre indien 1016 (41 étrangers), Trafic 225 (18 étrangers). Chanvre indien : Pesée 1 8 5 , 239 kg, Cornets 3628, Joints 315, Hashish 4 bâtons.
94 056 000 FCFA ENCAISSES EN AMENDES FORFAITAIRES
En tout, la Police a procédé à 9.653 vérifications d’identité (122 étrangers) Le nombre de déclarations de vols est de 562 : Simples 2247 (446 à Dakar), avec effraction 19 (04 à Dakar), de véhicules automobiles 05, d’engins deux roues 20 (01 à Dakar), de bétails 32 (05 à Dakar), à la roulotte 04 (01 à Dakar) Les demandes d’interventions concernent 11.181 cas (1287 à Dakar)
Au chapitre des infractions aux réglements, on peut relever : Amendes forfaitaires : 94.056.000 Frs CFA, Pièces de véhicules saisies 36.581, Mise en fourrière 7.193 dont : Véhicules 2.487, Engins deux roues 4616, Calèches 90. Il y a eu 2112 accidents constatés dont : Matériels 1258, Corporels 829, Mortels 25. Motif d’interpellation des 116 étrangers gardés-à-vue : Guinéen de Conakry: 67 dont 26 pour détention et usage de chanvre indien, 14 pour détention et trafic de chanvre indien, 03 pour abus de confiance, 11 pour vol, 01 pour recel, 01 pour délit routier, 01 pour VI, 01 pour EXP, 02 pour port d’arme, 01 pour faux, 01 pour détournement de mineur, 01 pour attentat à la pudeur
NIGERIAN : 11 dont : 05 pour détention et trafic de CI, 01 pour vol, 02 pour faux et usage de faux, 01 pour viol, 01 pour port d’arme, 01 pour atteinte aux moeurs.
MALIEN : 10 dont 01 pour vol, 03 pour escroquerie, 06 pour détention et trafic de chanvre indien.
IVOIRIEN : 0 2 pour escroquerie.
SOMALIEN : 01 pour faux et usage de faux.
MAURITANIEN : 04, 01 pour détention et usage de chanvre indien.
SIERRA LEONAIS : 01 pour vagabondage
GAMBIENS : 05 dont 03 pour détention et usage de chanvre indien, 01 pour escroquerie, 01 pour diffamation
SITUATION DES DEFERES 3.259 dont : Nationaux 3.157, Etrangers 102 Armes saisies 52 dont : Couteau 40, Coupe-coupe 10, Arme à feu 02.
KAFFRINE : DU MATÉRIEL AGRICOLE D’UNE VALEUR DE 74 MILLIONS DE FRS CFA OFFERT AUX PRODUCTEURS DE KAHI
La coopérative des producteurs de semences certifiées (COPROSEM) de la commune de Kahi a offert, jeudi, du matériel agricole d’un coût de 74 millions de frs CFA aux producteurs de cette localité, a constaté l’APS.
"Ces équipements constitués de charrettes, de houes, de semoirs, de charrues entre autres sont mis à la disposition des producteurs de Kahi pour contribuer à la politique de l’Etat dans le cadre du développement de l’agriculture au Sénégal", a soutenu le président de la COPROSEM de Kahi, Ali Diaw.
Il s’exprimait ainsi en marge de l’assemblée générale de la COPROSEM de Kahi, en présence, des producteurs, des partenaires et des élus locaux.
Selon lui, ce matériel d’une valeur de 74 millions de frs CFA, est obtenu grâce notamment aux projets "Naatal mbay", l’ASPRODEP (association sénégalaise pour la promotion du développement par la base) et le FONGIP (Fonds de garantie des investissements prioritaires).
"Nous voulons remettre à temps à nos producteurs tout le paquet d’intrants pour accroître les rendements dans notre commune", a laissé entendre M. Diaw.
"A ce jour, nous avons collecté plus de 676 tonnes de semences certifiées. Et 400 tonnes sont déjà distribuées à des producteurs. Notre seul et unique objectif c’est d’accompagner l’Etat du Sénégal et participer à l’édification de notre nation", a-t-il ajouté.
L’adjoint au maire de Kahi, Moustapha Signane s’est, pour sa part, félicité du geste de la COPROSEM de Kahi avant d’indiquer que ce matériel va contribuer à l’allégement des travaux champêtres des producteurs de sa commune.
Pour faire face à la forte demande de données désagrégées sur la pauvreté, l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), en partenariat avec la Banque mondiale, a élaboré des cartes de pauvreté. Cette base de données constitue un véritable outil d’aide à la prise de décisions en faveur des pauvres.
Les décideurs disposent maintenant d’un outil qui leur permet d’apprécier le caractère de leurs interventions, surtout en matière de lutte contre la pauvreté monétaire. Grâce au soutien de la Banque mondiale, l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) a élaboré une base de données appelée «Cartes de pauvreté». Il s’agit des cartes qui donnent plus de détails sur le niveau de pauvreté aussi bien à l’échelle départementale que communale. Alors qu’auparavant, les informations relatives à la pauvreté n’étaient pas désagrégées. Les indicateurs de pauvreté qui étaient produits ne permettaient pas de saisir les différences entre les espaces géographiques. C’est pourquoi, soutient Djibril Ndoye, économiste à la Banque mondiale, «ces cartes de pauvreté constituent un outil efficace d’aide à la prise de décisions en faveur des pauvres. Elles permettent en effet d’améliorer le ciblage des interventions publiques dans une perspective de rationalisation des ressources. Souvent utilisées dans le cadre de filets sociaux et protection sociale, ces cartes sont également recommandées pour une gestion efficace des politiques de subvention et de cash transfert. Elles constituent également un puissant outil d’allocation de ressources en matière de décentralisation». Ces cartes de pauvreté, souligne l’économiste, «réfèrent certes à la situation de 2011, mais elles restent encore pertinentes dans l’appréciation des choix publics à la faveur des populations les plus défavorisées».
Le directeur général adjoint de l’Ansd est du même avis. En effet, explique Babacar Ndir, «les programmes de lutte contre la pauvreté ne sont efficaces que s’ils visent les zones où se trouvent les populations les plus démunies. Le ciblage des interventions a toujours été limité par la difficulté d’obtenir des informations qui permettraient de circonscrire un programme au niveau local. Les cartes de pauvreté recèlent ainsi un important potentiel pour le ciblage très précis des zones d’intervention pour la priorisation des actions de développement social à conduire». Ainsi recommande-t-il leur appropriation par tous les acteurs socioéconomiques. Et à l’Ansd de tout mettre en œuvre pour une mise à jour continue de ces cartes afin de les rendre plus pertinentes.
Concernant la Banque mondiale, indique Djibril Ndoye, ces cartes vont servir aux travaux de diagnostic systématique pays à partir duquel sera défini le prochain cadre de partenariat entre la Banque mondiale et le gouvernement du Sénégal sur la période 2018-2021.
Et pour les besoins de mise à jour de ces cartes, il annonce que le projet, financé par la Banque mondiale pour la réalisation de cycles d’enquête harmonisée sur la pauvreté et les conditions de vie dans les huit pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) sur la période 2017-2021, constituera une opportunité à saisir par l’Observatoire sur la pauvreté et les conditions de vie (Opcv).
Il est possible d’exporter sur le marché américain sans payer de droits de douane grâce à la loi américaine sur la croissance et les opportunités en Afrique (Agoa) ; une loi qui vise à accroître le commerce et les investissements américains avec l’Afrique subsaharienne. Seulement, beaucoup d’exportateurs sénégalais ignorent tout de ces possibilités.
Le montant des exportations sénégalaises aux Usa en 2015 a atteint 71 millions de dollars, soit plus de 41 milliards de francs Cfa. De cette somme, 15 millions de dollars, soit près de 9 milliards de francs Cfa, sont entrés en franchise de droits de douane. En effet, le Sénégal est éligible au Système généralisé de préférences (Sgp) et à la loi américaine sur la croissance et les opportunités en Afrique (Agoa). Son objectif est d’accroître le commerce et les investissements américains avec l’Afrique subsaharienne pour stimuler sa croissance, encourager et faciliter son intégration à l’économie mondiale. Mais durant cette même année 2015, 7 millions de dollars, soit près de 4 milliards de francs Cfa de produits sénégalais pourtant éligibles à l’Agoa, n’ont pas bénéficié de cette franchise de droits de douane. «Cela s’explique par le fait que ces exportateurs ne connaissent pas soit les démarches ou l’Agoa tout simplement», a expliqué Dr Malick Diop, le directeur général de l’Agence sénégalaise de promotion des exportations (Asepex).
C’est la raison pour laquelle l’Asepex a organisé mercredi dernier un atelier de partage sur les opportunités d’exportation pour les entreprises sénégalaises à travers l’Agoa. L’objectif est de les vulgariser auprès des exportateurs afin de booster leur compétitivité. De cette rencontre l’on retiendra que dans le Plan stratégique de développement des exportations de l’Asepex, un important volet est dédié à l’Agoa. A terme, cette vision doit faire du Sénégal l’un des pays africains les plus compétitifs sur le marché américain, un hub pour les investissements américains en Afrique, mais aussi viser à multiplier par 10 le volume d’exportation en 2 ans. Pour ce faire, 4 axes prioritaires ont été dégagés. Dans un premier temps, il s’agit de développer l’offre exportable sénégalaise et améliorer sa compétitivité sur le marché américain. En second lieu, assurer une appropriation et une meilleure connaissance des opportunités offertes par le marché américain. Ensuite, assurer une meilleure visibilité des produits d’exportation du Sénégal sur le marché américain. Et enfin, contribuer à la mise en place d’un environnement incitatif et favorable au développement des exportations sous Agoa.
Il faut noter que l’Agoa a été prolongé de 2015 jusqu’en 2025. Ainsi, plus de 1 800 produits allant de l’agriculture aux textiles y sont éligibles. Ce dispositif permet aux quelques 38 pays d’Afrique en voie de développement d’exporter sur le marché américain un bon nombre de produits sans payer les droits de douane. Mais pour être éligible à l’Agoa, un produit exporté doit être élevé, produit ou fabriqué dans le pays bénéficiaire de l’Agoa en respectant les conditionnalités des règles d’origine pour les articles généraux. Si des matériaux étrangers sont importés dans le pays bénéficiaire de l’Agoa, il est requis une valeur ajoutée d’au moins 35% entre autres critères.
IBRAHIMA SORY DIALLO ESPÈRE DES ÉCLAIRAGES SUR LE CONTRAT TOTAL
Le réseau «Publiez ce que vous payez Sénégal» (Pcqvp) prendra part au colloque sur les hydrocarbures prévu vendredi et samedi à Dakar. Son coordonnateur national l’a fait savoir et il estime que c’est une bonne initiative car, selon lui, beaucoup de personnes s’épanchent sur la question sans pour autant en maîtriser les tenants et les aboutissants. «Nous nous félicitons de la tenue par le comité national de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie) de cette importante session de formation sur les hydrocarbures», a laissé entendre Ibrahima Sory Diallo qui dit espérer que «cette tribune sera mise à profit pour éclairer la lanterne des Sénégalais sur les contrats de Total qui alimentent plusieurs conversations». En outre, il invite les pouvoirs publics centraux à éviter les erreurs ayant surgi au cours de la révision du Code minier et consistant à la mise à l’écart des acteurs de la société civile durant le processus. Pour cette fois, M. Diallo appelle les autorités à associer la société civile dans le réexamen du Code pétrolier en cours et pour lequel elle a une expérience et une expertise à faire valoir. «Dans un contexte Itie, surtout à la veille de la validation du Sénégal, il serait bon que toutes les parties prenantes soient associées», interpelle M. Diallo qui lance un appel tendant à impliquer les acteurs spécialisés de la société civile dans le Comité d’orientation stratégique (Cos-Petrogaz).
Par rapport aux nouveautés de la norme Itie relative à l’utilisation des données ouvertes et à la divulgation de la propriété réelle, le représentant de l’Afrique francophone au conseil mondial de «Publiez ce que vous payez» révèle que ce sera pour bientôt. Il ajoute espérer que ce colloque international sur les hydrocarbures contribuera grandement à éclairer les Sénégalais. Plusieurs sommités mondiales du pétrole et du gaz sont attendues à la rencontre dont le chef de l’Etat Macky Sall présidera la cérémonie officielle.