Le syndicat des Inspectrices et Inspecteurs de l’Éducation nationale du Sénégal (Siens) s’est affilié à la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts/Force du Changement), pour les élections de représentativités des centrales syndicales du 30 mai prochain, auxquelles 14 d’entre elles seront en lice.
Cette décision du Siens, selon Cantara Sarr, a été prise à l’issue d’un vote de l’ensemble des membres de la Commission Administrative, instance de bilan, de réflexion et de décision en charge de la direction du syndicat entre deux congrès. Car, estime le secrétaire général du Siens, la Cnts/Fc est solidement ancrée au sein du mouvement ouvrier tout en s’ouvrant à l’élite des travailleurs, sur une ligne d’indépendance et de construction d’un pacte de stabilité sociale. S’y ajoute, insiste le syndicat des inspecteurs, la préservation de l’emploi et de l’outil de travail, de même que l’amélioration effective des conditions de travail et de vie des travailleurs, que réclame chacune et chacun de nous.
Outre l’optique de réconciliation des entités du mouvement syndical, le Siens soutient que la Cnts/Fc se singularise dans le champ syndical par des positions et propositions qui les interpellent. Il s’agit de la résorption du «passif social», condition première d’un apaisement du climat social et d’une projection vers de nouvelles conquêtes sociales.
«La prise en charge correcte et diligente de la question des droits et libertés en vue de la restauration d’équilibres rompus dans le domaine de l’égalité devant la loi et du registre des sanctions, notamment en matière de rémunération et de traitement administratif et parfois judiciaire des cas et dossiers individuels d’agents et d’organisations de travailleurs», insiste Cantara Sarr. En soutenant la Cnts/Fc, le Siens s’engage «aux côtés des masses laborieuses, pour la préservation des grands principes garantis par la charte fondamentale, le code du travail ainsi que les engagements de l’Etat dans le cadre des conventions internationales».
Recomposition intelligente du mouvement syndical
En obtenant 89,85% des suffrages valablement exprimés avec en toile de fond un taux de participation de 74,72%, le Siens compte mettre à profit ses performances des dernières élections de représentativité du secteur de l’Education et de la formation, pour la prise en charge des préoccupations des corps de contrôle. C’est ainsi qu’il a été décidé de rejoindre les rangs de la Cnts/Fc pour «une recomposition intelligente du paysage syndical dans une perspective de construction de consensus forts au profit de l’ensemble des travailleurs».
VERS UNE LOI D’ORIENTATION POUR LA REPARTITION DES REVENUS
Le Premier Ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne a présidé hier, vendredi 26 mai la cérémonie d’ouverture du colloque sur les enjeux de l’exploitation pétrolière et gazinière en Afrique organisé par l’initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie). A cette occasion, il a révélé que la répartition équitable des revenus tirés des hydrocarbures sera pour bientôt l’objet d’une loi d’orientation.
Pour préserver les intérêts des générations futures, la répartition des revenus tirés des hydrocarbures sera pour bientôt l’objet d’une loi d’orientation. La révélation est du Premier Ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne. Il présidait hier, vendredi 26 mai, la cérémonie d’ouverture du colloque pluridisciplinaire sur les enjeux de l’exploitation pétrolière et gazinière en Afrique organisé par l’initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie).
«La répartition des revenus tirés de l’exploitation des hydrocarbures entre les générations actuelles et les générations futures sera très bientôt d’une loi d’orientation qui va s’inspirer des meilleures pratiques en Afrique et dans le monde en vue de garantir une valorisation optimale des ressources, mais aussi préserver les intérêts des générations futures», a-t-il indiqué.
Selon lui, l’industrie du pétrole et du gaz connait des spécificités qui poussent les Etats à innover pour mettre en place les schémas directeurs capables de préserver de mieux les intérêts du pays abritant les gisements. C’est d’ailleurs pour cette raison dit-il que le gouvernement du Sénégal s’est engagé dans un processus de rénovation de notre code pétrolier.
Par ailleurs, il souligne que les exigences qu’induit l’entrée d’un Etat dans le cercle des pays producteurs d’hydrocarbures appellent à des ajustements et à la mise en œuvre d’un cadre dialectiquement soucieux de la rentabilité économique mais aussi des impératifs de développement durable.
«Ayant constaté qu’il manque à la plupart des pays africains, des ressources humaines qualifiées pour mener les négociations des contrats complexes de l’industrie extractive face à des sociétés accompagnées des meilleurs experts de l’économie minière et pétrolière, le président Macky Sall, dans le cadre du Nepad, a déjà invité les pays du G7 à veiller à traduire dans ces contrats les intérêts des investisseurs des populations locales et de l’Etat. Il y a d’ailleurs un fonds qui a été mis en place par le G7 à la disposition de l’Afrique. Un fonds sur lequel nos Etats peuvent tirer pour renforcer nos capacités de négociation», a soutenu le Premier Ministre.
De son coté, le Pr Ismaila Madior Fall, président du comité national Itie informe que le rapport de Price Waterhouse Cooper a relevé que l’Afrique a eu la plus grande part dans les premières découvertes mondiales en 2015 et en 2016 soit 57% de ces découvertes. A son avis, ces tendances continuellement et durablement haussières rend attractif le continent.
C’est dans cette atmosphère générale de renouveau économique de l‘Afrique, poursuit-il, grâce à une meilleure exploitation de ces ressources naturelles qu’il faut situer les tendances récentes au Sénégal. « En effet derrière l’Angola et le Mozambique, le Sénégal s’est illustré remarquablement avec les découvertes importantes réalisées en 2015 à la fois par Kosmos Energy dans le domaine du gaz et Caim Energy pour ce qui est du pétrole. Ces récentes découvertes de pétrole et de gaz ont suscité de l’enthousiasme chez l’Etat, les populations et les investisseurs », a-t-il conclu.
«REUNIR AUTANT DE PERSONNALITES POLITIQUES D’ENVERGURE SUR UNE MEME LISTE EST UN MOYEN D’AUGMENTER LES CHANCES D’ENGRANGER LE PLUS DE VOIX POSSIBLE»
MAURICE SOUDIECK DIONE DOCTEUR EN SCIENCE POLITIQUE SUR LA FLORAISON DES COALITIONS DE L’OPPOSITION
Recueillis par Jean Michel DIATTA |
Publication 27/05/2017
A moins de deux mois des élections législatives du 30 juillet prochain, l’on constate une floraison de coalitions de l’opposition. Ce qui pousserait les plus sceptiques à penser à une dispersion des forces de l’opposition. Le Docteur en Science politique, non moins Enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, Maurice Soudieck Dione ne le voit pas de cet œil, dans la mesure où, selon lui, ces coalitions sont formées autour de «personnalités politiques connues et reconnues». Donc, pour lui, «réunir autant de personnalités politiques d’envergure sur une même liste est un moyen d’augmenter les chances d’engranger le plus de voix possible».
Comment comprendre cette multiplication des coalitions de l’opposition à cette veille des législatives ?
C’est une effervescence politique tout à fait normale. Le mode de scrutin majoritaire à un tour au niveau départemental, à l’aune duquel 105 députés sur 165 sont élus, et où le vainqueur remporte tous les sièges même avec une voix de différence, oblige les partis politiques à se regrouper. Dès lors qu’il était fort improbable qu’il y eût en lice, une seule et unique liste de l’opposition, du fait des nombreuses contradictions d’intérêts et des logiques de positionnement par rapport à la présidentielle de 2019, il fallait donc s’attendre à une multiplication des pôles oppositionnels pour briguer les suffrages des Sénégalais pour les législatives du 30 juillet prochain.
Cette multitude de coalitions de l’opposition n’augmenterait-elle pas les chances de la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar, de garder intacte ou même d’augmenter sa majorité à l’Assemblée nationale ?
Je ne le pense pas, dans la mesure où les partis ne sont pas allés individuellement aux élections. La stratégie de Mankoo Taxawu Senegaal qui fédère l’essentiel des forces de l’opposition est, à ce titre, fort illustrative. Réunir autant de personnalités politiques d’envergure sur une même liste est un moyen d’augmenter les chances d’engranger le plus de voix possible, et de limiter les effets néfastes du mode de scrutin majoritaire à un tour, au niveau départemental. Sans compter que les autres coalitions également sont constituées autour de personnalités politiques connues et reconnues qui peuvent également comptabiliser des scores assez appréciables.
Quelle devrait être la démarche de l’opposition pour être à mesure d’imposer une cohabitation au régime du Président Macky Sall ?
La mise en place entre autres de la coalition Mankoo Taxawu Senegaal qui regroupe la plupart des forces de l’opposition, est encore une fois une méthode judicieuse pour capter au mieux les voix de l’électorat. Mais la coalition doit minutieusement et ingénieusement structurer et articuler sa communication politique. Pour être efficace, celle-ci ne doit pas être basée sur le dénigrement et l’idée qu’il faille gagner les législatives pour instaurer une crise au sommet de l’État, créer une situation de blocage des institutions, ou s’inscrire dans une logique vindicative. Si l’opposition mène une communication agressive et violente, le discours risquerait d’être contre-productif, car les électeurs sénégalais sont des citoyens éclairés, et la majeure partie d’entre eux est en dehors des partis politiques et de leurs contradictions internes et intersubjectives. Donc, il faut une campagne basée sur des idées pertinentes, des propositions et projets intéressants; sur la critique des insuffisances et imperfections de la gouvernance actuelle, tout en évitant les arguments ad hominem et contra hominem. Au demeurant, il faut dire que la brutalité du mode de scrutin au niveau départemental, peut favoriser la constitution d’une majorité et donc d’une certaine manière la stabilisation et la rationalisation de l’ordonnancement institutionnel, d’où une réduction des chances de l’avènement d’une cohabitation, du fait qu’il semble rester encore au régime en place, un certain capital de légitimité. Seulement, au regard des résultats des élections législatives de 2012, l’hypothèse ne saurait être totalement écartée. En effet la coalition Benno Bokk Yakaar avait obtenu 1.040.899 voix, sur 1.968.852 suffrages valablement exprimés, soit 53,06 % des voix, soit 119 sièges sur 150, avec un taux de participation de 36,67%. Or, en ce moment la coalition englobait la majeure partie des forces sociopolitiques, après la chute du Pds et ses alliés que tous avaient combattus, et dans un contexte où le régime du Président Sall était encore en état de grâce ! Depuis, Idrissa Seck a quitté la coalition, l’Afp a connu une scission avec le départ de Malick Gakou, qui a créé le Grand parti, le Ps traverse une crise avec notamment la dissidence de Khalifa Ababacar Sall, en plus des crises internes dans Benno Bokk Yakaar, liées aux investitures. La conjonction de tous ces éléments fait qu’une cohabitation n’est pas absolument à écarter. Mais au-delà, le plus important sera d’apprécier l’écart de voix entre la coalition au pouvoir, Benno Bokk Yakaar, et l’opposition, car ce sera en effet un baromètre pour appréhender l’assise populaire du régime, afin de se projeter sur la présidentielle de 2019. D’autant plus que les alternances de 2000 et de 2012 ont toutes été marquées par un affaiblissement des régimes en place à la suite des élections qui les ont précédées : lors des législatives de 1998 en effet, malgré la victoire confortable du PS en termes de sièges, 93 sur 140, il n’avait obtenu qu’une faible majorité de 50,2% des voix ; les locales de 2009 préfigurait déjà la chute du Président Wade, après qu’il a perdu la plupart des grandes villes, dans une atmosphère sociale de mécontentement grandissant.
Certaines personnalités de l’opposition, dont le patron de l’Act Abdoul Mbaye et Ousmane Sonko du Pastef ont refusé d’aller en coalition avec les partis traditionnels qui ont déjà exercé le pouvoir. Pensez-vous que les valeurs qu’ils veulent véhiculer épousent les réalités électorales au Sénégal ?
Je crois qu’il faut faire la part des choses. Abdoul Mbaye a été Premier ministre du Sénégal, du 3 avril 2012 au 1er septembre 2013, donc il a eu à gouverner avec des partis politiques et des personnalités politiques qui avaient déjà servi sous les régimes des Présidents Diouf et Wade. Ousmane Sonko quant à lui n’a pas encore participé à l’exercice du pouvoir à quelque niveau que ce soit, gouvernemental, parlementaire ou local. Certes, tous les deux affirment qu’ils veulent se démarquer de certaines pratiques politiques, mais ont reproduit les mêmes appareils. Je ne dis pas les mêmes pratiques. Mais le problème est de savoir est-ce qu’ils pourront massifier leurs partis, sans tomber dans les travers qu’ils dénoncent, vu le fonctionnement clientéliste des partis politiques. C’est un défi non négligeable qu’ils doivent relever.
Mais, il faut dire aussi qu’Abdoul Mbaye et Ousmane Sonko sont à la tête de jeunes partis, qui, comme eux-mêmes, n’ont encore participé à aucune élection. Dans ces conditions, quelle place pouvait-on leur accorder dans une liste de coalition, où il y aurait déjà beaucoup de ténors, plus expérimentés politiquement et avec des partis mieux implantés ? Leur intégration dans Mankoo Taxawu Senegaal semblait donc poser un problème par rapport à leur représentativité. Dans quel département pourrait-on les mettre tête de liste, puisqu’ils débutent leur carrière politique ? Et si l’option de mettre tous les leaders ayant des ambitions présidentielles sur la départementale était retenue, les mettre sur la liste nationale, ne serait-ce pas une rupture d’égalité, par rapport aux autres présidentiables de la coalition ?
D’autant plus que ces derniers pourraient avoir l’impression de travailler à faire élire sans coup férir des chefs de parti dont on ne sait encore rien de leur popularité ! Ensuite, le fait pour Abdoul Mbaye et Ousmane Sonko de se retrouver dans cette grande coalition qu’est Mankoo Taxawu Senegaal pourrait leur porter préjudice en termes de visibilité politique. En définitive, il me semble que les différentes coalitions mises en place obéissent à des rationalités politiques tout à fait compréhensibles, par rapport aux intérêts des uns et des autres.
En somme, comment voyez-vous ces échéances futures, au vu du bouillonnement noté dans le milieu politique, en ce moment ?
Les législatives du 30 juillet 2017 sont des joutes électorales cruciales qui cachent plusieurs enjeux. Des enjeux de pouvoir pour le régime qui cherche à renouveler sa majorité parlementaire, car autrement le Président Sall aurait du mal à gouverner et à dérouler son programme. Des enjeux de contre-pouvoir pour l’opposition qui veut modifier le rapport de force en sa faveur, et réfréner le régime en place, dans ce qu’elle estime être des dérives par rapport au respect des droits et libertés, et par rapport à l’éthique dans la gouvernance. Des enjeux liés à l’élection présidentielle de 2019, car les potentiels candidats à cette compétition politique sont déjà en train de se préparer. C’est pourquoi au-delà des élections législatives, les partis en vue de 2019, évitent d’aller en rangs dispersés, car ce serait prendre inutilement le risque de démontrer une faible représentativité parlementaire pour chacun d’entre eux, à cause du mode de scrutin pour une bonne part ; ce qui pourrait psychologiquement affaiblir les leaders, et avoir donc pour eux, des conséquences politiques néfastes, en vue de la présidentielle de 2019. À signaler en passant que la coalition Benno Bokk Yakaar se caractérise par un gigantisme politique particulièrement exorbitant, qui dépasse largement le cadre de l’APR. On comprend dès lors qu’Idrissa Seck, Pape Diop, le PDS, de même que les dissidents Malick Gakou et Khalifa Ababacar Sall notamment, sortis des flancs des deux principaux partis souteneurs de Benno Bokk Yakaar, à savoir le PS et l’AFP, sont en train, à travers les législatives, de dérouler leur agenda en perspective de 2019. C’est dans cette optique qu’il faut encore inscrire les stratégies des autres leaders : Abdoulaye Baldé, Cheikh Tidiane Gadio, Mame Adama Guèye, Abdoul Mbaye, Ousmane Sonko, etc., eu égard à l’échéance électorale présidentielle de 2019 !
La démarche unitaire envisagée par l’opposition sénégalaise pour «imposer au régime en place une cohabitation» à l’issue des élections législatives du 30 juillet s’est effondrée comme un chapeau de carte. À quelques heures de la fin de la période de dépôt des listes des candidats prévue le 29 mai prochain, le nombre de coalitions issues des flancs de l’opposition est passé d’une liste unique à presque une dizaine de coalitions.
L’opposition sénégalaise a échoué dans son projet de constituer une liste unique pour les élections législatives du 30 juillet. Et pour cause, à quelques jours de la fin des dépôts des listes de candidats pour ces prochaines élections devant entrainer le renouvellement des effectifs prévue le 29 mai prochain, des coalitions fusent de partout dans les rangs des partis opposés à la coalition Benno Bokk Yakaar.
À ce jour, elles ne sont pas moins de six coalitions à se constituer pour les prochaines législatives dont plus de la moitié est formée par des formations politiques issues des flancs du Front Mankoo Wattu Sénégaal qui regroupait la plupart des partis de l’opposition sénégalaise, de mouvements citoyens, de syndicats et de personnalités indépendantes.
Mankoo Taxawu Sénégal
D’abord, la coalition Mankoo Taxawu Sénégaal, constituée d’une dizaine de formations politiques, était une initiative de l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade. Grâce à son implication personnelle, le secrétaire général national du Pds était parvenu à convaincre la plupart des ténors de l’opposition à faire bloc ensemble pour «imposer» une cohabitation à l’Assemblée nationale à l’actuel chef de l’État, Macky Sall, président de l’Alliance pour la République (Apr). Il s’agit entre autres, de Mamadou Diop Decroix d’Aj/Pads, de Mansour Sy Djamil de Bës Nu ñakk, Papa Diop de Bokk Gis Gis, Cheikh Bamba Diéye du Front pour le Socialisme et la Démocratie-Benno Jubël (Fsd-Bj), de Malick Gakou du Grand parti, de Modou Diagne Fada «Les Démocrates Réformateurs (Ldr /Yeesal). Mais aussi du maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall de l’Initiative 2017 qui regroupe (And Pencoo de Moussa Tine, Anc du maire des Parcelles assainies Moussa Sy, Parti socialiste (PS) des Valeurs et du Mouvement d’initiatives et d’Actions, Taxawu Dakar).
La coalition de Baldé,Gadio, Guirassy et Marième Wane Ly
Constituée par le député-maire de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé, Cheikh Tidiane Gadio, Moustapha Bamba Guirassy et Marième Wane Ly, cette coalition qui n’a pas encore de nom officiel se veut celle «de la 3ème voie, en vue des prochaines élections législatives». En conférence de presse la semaine dernière, l’ancien ministre des affaires étrangères de Me Abdoulaye Wade et leader du mouvement citoyen «Luy Jot Jotna», Cheikh Tidiane Gadio a annoncé l’arrivée d’autres formations politiques dans les jours à venir. Et, il a notamment cité l’Alliance patriotique Diambar pour la République (Apdr) d’Abdoulaye Fall Mao, l’Initiative pour une politique de développement (Ipd) dirigée par Ibrahima Abou Nguette, membre de la coalition Macky2012 et le parti Ligueyal Askan Wi ainsi que d’autres mouvements.
La coalition Joyyanti de l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye
Lancée le jeudi dernier, la coalition «Joyyanti» à l’image du bloc constitué par le maire de Ziguinchor et compagnie, se veut également comme alternative aux deux forces constituées par le groupe Benno Bokk Yakaar et Mankoo Taxawu Sénégal. Outre la formation de l’ancien Pm, l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act), Joyyanti est composée de quatre autres partis politiques dont la Ligue des masses de Cheikh Sidya Diop, le Mouvement national des serviteurs des masses d’Aliou Seck, la Nouvelle alternative pour la solidarité de Serigne Moustapha Mbacké, le Rassemblement et l’unité et le Parti africain pour la renaissance et l’émergence, Abdou Karim Fall.
«And Suxali Sénégal», Baatu Askanwi
Fondées respectivement par Serigne Fallou Mbacké, responsable politique du Pds et Président du Conseil départemental de Mbacké et Déthié Diouf, les coalitions «And Suxali Sénégal», Baatu Askanwi partagent le même dénominateur commun avec celles citées un peu plus haut. Elles sont toutes fondées par des responsables de partis membres du Front Mankoo Wattu Sénégal. S’agissant de la coalition Baatu Askanwi, elle est constituée outre du parti VISA de Déthié Diouf, de l’ASSAM d’Ansoumana Dione, du parti REVE d’Abdourahmane Dabo et d’autres associations et mouvements citoyens.
À côté de ces coalitions constituées par des formations issues du Front Mankoo Wattu Sénégaal, il existe également d’autres initiées par des responsables de partis politiques qui se réclament de l’opposition mais non membres du bloc Mankoo Wattu Sénégaal. Il s’agit notamment du mouvement «Osez l’avenir» de la mairesse socialiste de Podor, Aïssata Tall Sall, la coalition de l’Union Citoyenne Bunt bi qui a déposé sa caution le mercredi 17 mai dernier, la coalition «Leeral» de Me El Hadji Diouf mais aussi de la Coalition en gestation du leader de Pastef, Ousmane Sonko et Mame Adama Gueye.
Par Koffi ANNAN
COTE D'IVOIRE : LES SOULEVEMENTS ARMES A REPETITION MINENT L’AVENIR
J’ai été peiné d’apprendre la mort de quatre «démobilisés» cette semaine, surtout après le décès d’un des leurs lors de la récente mutinerie des forces armées. Mes pensées vont à leurs familles ce soir, ainsi qu’aux agents des forces de l’ordre blessés au cours de leur intervention. Ces soulèvements armés à répétition n’en demeurent pas moins profondément préoccupantes. La population se retrouve périodiquement prise en otage par des hommes censés la protéger. Tant les Ivoiriens que leurs voisins, comme moi, en ont été ébranlés.
Comme la plupart des Africains de l’Ouest, j’étais heureux de voir la Côte d’Ivoire se remettre progressivement de la crise de succession prolongée suite au décès de Président Houphouët-Boigny.
La Côte d’Ivoire est un moteur économique pour toute la sous-région, et nos destins sont entrelacés. Or le pays a enregistré d’impressionnants taux de croissance depuis l’arrivée au pouvoir de Président Ouattara, ce qui s’est traduit par des améliorations visibles, notamment en matière d’infrastructures.
La grève des fonctionnaires, les mutineries et maintenant le soulèvement des « démobilisés » qui s’est terminé dans le sang hier sont venus rappeler que tous les Ivoiriens ne ressentent pas personnellement, ou en tout cas pas suffisamment, les fruits de cette croissance. Or je suis bien d’accord que si la croissance n’est pas largement et équitablement répartie, elle ne pourra pas être durable.
Mais sans paix et sécurité, et sans le respect de l’Etat de droit, il n’y aura pas de croissance à partager et, partant, pas de développement ou d’amélioration des conditions de vie. C’est pourquoi les soulèvements armés à répétition sont profondément délétères pour l’avenir de la Côte d’Ivoire.
Les moyens employés tant par les mutins que par les démobilisé pour exprimer leurs doléances étaient non seulement illégaux ; ils n’étaient surtout pas digne du code d’honneur et du devoir du militaire. Leurs exigences auraient dû passer par des canaux pacifiques, légaux et institutionnels, et non pas par les armes. Les responsables doivent rendre des comptes. Sinon d’autres encore pourraient être tentés de suivre leur exemple.
Le succès économique est fondé sur la confiance. C’est grâce à la confiance en la stabilité retrouvée que la Côte d’Ivoire a pu attirer tant d’investissements et d’aide internationale ces dernières années, qui ont été les moteurs de la croissance.
Mais si la confiance prend des années à gagner, elle peut être perdue en un instant, et ces incidents qui se multiplient ont effectivement miné des années d’efforts de tourner la page des chapitres sombres de l’histoire du pays. Tous les Ivoiriens en paieront les conséquences, ainsi que leurs familles, si l’instabilité et la peur du passé devaient revenir en Côte d’Ivoire.
La Côte d’Ivoire est enfin en train de se remettre d’une décennie perdue de guerre civile. Aucun patriote ne devrait mettre en danger ce processus de reconstruction. Les forces armées en particulier ont la responsabilité de protéger la Nation. L’avenir du pays dépend de leur allégeance et leur respect de la constitution. Les civils, les militaires, les démobilisés – tous les Ivoiriens - doivent faire primer l’intérêt supérieur de la Nation. Il en va de l’avenir du pays.
* Ancien Secrétaire general des Nations Unies
Prix Nobel de la Paix