Kano (Nigeria), 31 mai 2015 (AFP) - Des islamistes armés ont attaqué deux villes du nord-est du Nigeria, mettant le feu à des bâtiments publics et pillant les magasins et les stations-service, ont déclaré dimanche des habitants et un officier de police.
Aucun bilan n'est disponible pour l'instant, et les informations sur cette double-attaque survenue samedi soir dans les villes de Galda et Fika, dans l'État de Yobe, mettent du temps à émerger, les antennes-relais des opérateurs de téléphones ayant été détruites.
A Fika, située à 150 km de Damaturu, la capitale de l'État, "les hommes armés de Boko Haram sont arrivés dans deux pick-ups et sur plusieurs motos vers 21H00 (20H00 GMT), ils se sont mis à tirer dans tous les sens et ils ont lancé des grenades sur le commissariat de police, obligeant la police à fuir et les habitants à s'enfermer chez eux", a rapporté Abubakra Maigoro, un habitant.
Les islamistes ont aussi brûlé un ensemble de logements de fonctionnaires et 13 véhicules, selon M. Maigoro. "Ils ont brûlé tous les piliers télécoms dans la ville et on est obligés d'aller en haut des collines, dans la brousse, pour (...)passer des appels", a expliqué Ibrahim Sagir, un autre habitant.
Des soldats mobilisés à Potiskum, à 50 km de là, n'ont pu repousser les islamistes et ont fini par se retirer, selon MM. Maigoro et Sagir. Un officier de police de Potiskum a confirmé cette attaque à l'AFP, mais n'a pas pu donner de bilan des victimes dans l'immédiat.
"Des soldats d'ici ont été déployés mais ils ont été dépassés par les hommes armés", a-t-il confirmé sous couvert d'anonymat. A Galda, à 20 km de Fika, une autre attaque a eu lieu vers 20H00 (19H00 GMT) selon des témoins et l'officier de police.
"Les hommes armés ont attaqué notre ville en tirant partout pour faire peur à la population, avant d'entrer dans les boutiques et de repartir avec la nourriture et des jerricans d'essence", a rapporté Muhammad Garba, un habitant.
"C'est après avoir attaqué Galda qu'ils se sont dirigés vers Fika", a-t-il ajouté. Ces nouvelles attaques surviennent 48 heures après l'investiture du nouveau président nigérian Muhammadu Buhari, qui a promis de faire de la lutte contre Boko Haram, "un groupe de gens fous et sans Dieu", la priorité de son mandat.
Le groupe islamiste, affaibli depuis le déclenchement, en février, d'une opération militaire impliquant les pays de la région, a déjà mené plusieurs attaques samedi à Maiduguri, la capitale de l'État de Borno voisin.
DES WEB-VISITES, POUR LES IVOIRIENS, DE L'EXPOSITION "LES MAÎTRES-SCULPTEURS DE COTE D'IVOIRE"
Paris, 31 mai 2015 (AFP) - Visiter l'exposition "Les Maîtres de la sculpture de Côte d'Ivoire" depuis ce pays, via internet, c'est ce que propose le musée du quai Branly où sont présentées jusqu'au 26 juillet 300 pièces d'une quarantaine d'artistes.
Du 1er juin jusqu'à la clôture de l'exposition, la société des Amis du quai Branly, présidée par Lionel Zinsou, organise des web-visites, en direct, animées par un conférencier du musée.
Elles sont organisées sur une dizaine de sites en Côte d'Ivoire (musée, école, université...), tous connectés à une plateforme en ligne grâce à un partenariat avec Orange, annonce le Quai Branly dimanche dans un communiqué.
Il est possible de suivre la visite depuis une salle de cinéma, une salle de classe ou de conférence, via un tableau numérique interactif ou un vidéoprojecteur et "d'échanger en direct, de chaque côté de l'écran", explique le musée.
"Les équipements mis à la disposition du guide permettent d'enrichir la visite avec des sons et des films documentaires", précise le quai Branly.
En présentant les oeuvres de ces maîtres-sculpteurs, certains reconnus, d'autres qu'on n'identifient que par leur style, l'exposition bouscule l'idée reçue selon laquelle l'art africain n'est qu'anonyme et collectif.
Le sites retenus pour ces web-visites sont, à Abidjan, le Musée des Civilisations de Côte d'Ivoire (MCCI, le 1er juin et le 20 juillet), le Lycée Blaise-Pascal (1er juin), l'Agence OCIT Alpha 2000 (8 juin), l'Institut Goeth (15 juin), l'Ecole de Formation Artistique et Culturelle (EFAC, 29 juin), ainsi qu'à Grand-Bassam, à la Maison du Patrimoine (6 juillet), à Bouaké, au Centre Culturel Jacques Aka (13 juillet) et à Cocody, à l'Université FHB (20 juillet).
LE COLONEL BAIDY BA APPELLE À LA PROTECTION DE LA FORET DE MBAO
Mbao (Pikine), 31 mai (APS) - Le colonel Baidy Ba, directeur des eaux et forêts, de la chasse et de la conservation des sols, a réitéré dimanche son appel aux populations de Dakar et de sa banlieue à protéger la forêt classée de Mbao, en vue notamment de la réalisation d’un ‘‘plan d’aménagement’’.
‘‘Nous sommes ici à la forêt classée de Mbao pour lancer un message qui concerne encore une fois la protection de la forêt classée’’, a dit le colonel Baidy Ba, à l’occasion d’une randonnée pédestre organisée par ses services, en collaboration avec l’Agence de promotion des INVESTISSEMENTS et des grands travaux (APIX).
‘‘Cette randonnée pédestre est une occasion pour nous de rassembler toutes les populations de la banlieue et celles venues de Dakar, auxquelles nous disons que nous devons protéger cette forêt classée qui fait 700 hectares et qui aujourd’hui fait l’objet d’un plan d’aménagement de la direction des eaux et forêts FINANCÉ par l’APIX et la Banque mondiale’’, a insisté le colonel Ba.
Il a indiqué que le plan en question va à terme doter la forêt d’installations d’utilité publique.
‘‘C’est un plan qui prévoit aujourd’hui beaucoup d’activités. Il y est prévu des activités socioéconomiques, des projets sociaux récréatifs avec notamment l’érection d’un parc sportif et d’un parc animalier. Ce qui va à terme en faire un lieu de détente pour les populations de Dakar’’, a-t-il souligné.
Revenant sur les problèmes posés par les occupations illégales notées dans la forêt, le colonel Ba a expliqué que le plan d’aménagement va aider à trouver des solutions.
‘‘Toutes les occupations illégales ont été identifiées. Et les occupants seront mis sur d’autres sites. il y aura des blocs bien définis dans lesquels, il est (entre autres) prévu des périmètres maraichers, des plantes médicinales’’, a-t-il annoncé.
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FACEBOOK, TWITTER, SKYPE...
LES JEUNES ET LES RÉSEAUX SOCIAUX - UN REPORTAGE VIDÉO DE FODÉ MANGA DE SENEPLUS
(SenePlus.Com, Dakar) - Facebook, Twitter, Skype, Viber, WhatsApp ont la cote chez les jeunes. Ils permettent de communiquer sans bourse déliée. Du moins, juste de quoi se payer une connexion internet.
Ils permettent de communiquer aisément, avec possibilité d'allier voix, texte et vidéo. Ils ont démocratisé l'accès à l'information et accéléré sa diffusion dans le monde entier. Les réseaux sociaux sont du béni pour ses utilisateurs, particulièrement pour les enfants et ados qui peuvent difficilement s'en priver.
Cette addiction comporte des avantages, mais aussi des inconvénients. Au micro de Fodé Manga de www.SenePlus.com , les jeunes content leur rapport à ces nouveaux instruments de communication.
MATAR BA: "LA FIFA DOIT CONTINUER A COMBATTRE LA CORRUPTION"
Tocky Gare (Diourbel), 31 mai (APS) – Le ministre des Sports, Matar Ba, a salué, samedi à Tocky Gare (région de Diourbel), la reconduction du Sepp Blatter à la tête de la FIFA, en soulignant que l’institution ''doit continuer à combattre la corruption''.
''La CAF a pris position pour voter Blatter mais il a des collaborateurs qui sont soupçonnés. Il faut l’accompagner et continuer à combattre la corruption'', a notamment dit le ministre des Sports.
Il présidait la cérémonie d’inauguration du nouveau stade de la commune de Tocky Gare, FINANCÉ par le Programme national de développement local (PNDL) à hauteur de 15 millions de FCFA.
''Ce qui s’est passé à la FIFA est déplorable. On parle de complicités, de soupçons. La corruption est à combattre, parce qu’on ne peut pas se développer avec elle'', a encore ajouté le ministre des Sports, dans un entretien avec la presse.
Le Suisse Sepp Blatter, 79 ans, a été réélu, vendredi, à la tête de la FIFA pour un nouveau mandat de 4 ans. Sa réélection a eu lieu sur fond de scandale de corruption qui a éclaboussé une quinzaine de ses collaborateurs.
DANS LE SUD-EST DU NIGER, DENI DES AUTORITÉS FACE AUX SOUFFRANCES DES DÉPLACÉS DE BOKO HARAM
Joris FIORITI, Issouf SANOGO à BOSSO |
Publication 31/05/2015
Bosso (Niger), 31 mai 2015 (AFP) - Vingt mille déplacés vivent désormais à même le sable ou dans des cases en paille délabrées: l'évacuation précipitée des habitants du lac Tchad, très critiquée par les humanitaires, accentue la fragilité du sud-est du Niger menacé par Boko Haram.
"On s'est assis sur les grands principes de gestion de populations!", tonne le représentant d'une importante ONG sous couvert d'anonymat. "Il y a à Niamey un manque de considération du degré de souffrance et de vulnérabilité des personnes".
Le 25 avril, les islamistes de Boko Haram avaient anéanti une position militaire sur le lac Tchad, faisant 74 morts, dont 28 civils. 32 soldats avaient également disparu. Le 30, les autorités nigériennes ripostaient en ordonnant l'évacuation sous cinq jours de dizaines d'îles.
Une quinzaine de milliers d'habitants sont attendus, mais il en viendra plus de 36.000, dont 16.000 Nigérians expulsés ensuite vers le Nigeria. Certains ont raconté leur exode à l'AFP: des dizaines de kilomètres à pied, sans eau ni nourriture, pendant lesquels des mères ont abandonné leurs enfants agonisants...
"Trop peu de dispositions ont été prises pour répondre aux conséquences humanitaires de ces mouvements", déplore Loukas Petridis, représentant de la Croix-Rouge au Niger, qui réclame "des vivres et un accès à l'eau de toute urgence".
Réponse du porte-parole gouvernemental Marou Amadou: "On est dans une situation de guerre où les choses n'ont pas été prévues. On ne peut pas détacher cette crise humanitaire du contexte terroriste".
De la nourriture, des couvertures, des nattes et des seaux ont été distribués aux déplacés par les autorités, assure Yacouba Soumana Gaoh, le gouverneur de la province de Diffa frontalière avec le nord-est du Nigeria, le fief des insurgés.
"La prise en charge a été bonne. On ne peut donner que ce qu'on a", ajoute-t-il avec aplomb, dénonçant une "campagne d'intoxication" contre le régime.
- Dénuement criant -
A Bosso, petit bourg à un jet de pierre du Nigeria où nombre d'entre eux vivent depuis lors, le dénuement des déplacés est pourtant criant. Des centaines de personnes, assises sous un soleil de plomb, attendent stoïquement la distribution de sacs de riz.
La Croix-Rouge et l'ONG Médecins sans frontières sont les deux seules organisations actives sur place. L'ONU, qui circule sous escorte militaire dans la région, et les autres ONG considèrent la zone trop risquée.
Des centaines de soldats nigériens et tchadiens sont ainsi basés à Bosso, craignant d'éventuelles incursions islamistes. "Le sud-est du Niger, c'est un peu le summum de ce qui peut arriver.
Il y a des problèmes sécuritaires, de réels problèmes humanitaires, un terrain ultra-compliqué avec des moyens limités", explique un cadre d'ONG. L'enjeu dépasse largement celui des déplacés du lac Tchad.
Ces deux dernières années, quelque 150.000 personnes ont fui Boko Haram au Nigeria et au Niger. Solidarité oblige, les 600.000 habitants du cru ont aidé leurs voisins en péril.
A présent, les greniers des maisons sont vides. Les paysans n'ont pu cultiver cette année sur les rares terres arables, contiguës à la rivière Komadougou qui sert de frontière avec le Nigeria, par crainte des islamistes.
Sécurité toujours, des centaines de kilomètres de frontières sont fermées et le commerce avec le Nigeria a chuté. Reste l'élevage, principal pourvoyeur de ressources de la zone, et l'espoir que la saison des pluies, prévue en juin, soit bonne.
"S'il ne pleut pas du tout, ce n'est pas Diffa qui sera le problème, mais tout le Niger", pays sahélien très pauvre parmi les plus aidés au monde, analyse Benoît Thiry, le représentant du Programme alimentaire mondial (PAM), "optimiste" pour le Sud-Est.
A Diffa, des semi-remorques gorgés de riz quittent chaque jour l'entrepôt du PAM, qui prévoit de nourrir sous peu 140.000 réfugiés, en plus de 80.000 habitants de la province, soit plus d'un quart de sa population.
"Les problématiques s'amplifient. Et en même temps, ça ne suit pas en terme de mobilisation financière de la communauté internationale", s'agace Benoît Moreno, le porte-parole du Haut-commissariat aux réfugiés (HCR).
Un autre cadre humanitaire salue la "résilience énorme" des victimes de Boko Haram, qui n'émeuvent pas les bailleurs étrangers mais "ne demandent jamais rien". Et ne semblent pas près d'obtenir davantage.
DEUX JOURS D'HOMMAGE NATIONAL AUX VICTIMES DU SOULÈVEMENT QUI A EMPORTÉ COMPAORÉ
Ouagadougou, 31 mai 2015 (AFP) - Le Burkina Faso a mis ses drapeaux en berne samedi et dimanche en hommage aux victimes de l'insurrection populaire qui avait chassé du pouvoir l'ex-président Blaise Compaoré fin octobre, après 27 ans de règne.
35 personnes ont été tuées dans les manifestations populaires des 30 et 31 octobre qui ont entraîné la chute de M. Compaoré, aujourd'hui réfugié en Côte d'Ivoire. Seules 28 d'entre elles ont été décorées et élevées au rang de "héros nationaux" par le président Michel Kafando, lors d'une cérémonie à Ouagadougou samedi.
Les autres victimes n'ont pas reçu les honneurs, "car certains ont trouvé la mort lors des pillages qui ont accompagné les manifestations populaires contre le régime déchu", a justifié le ministère de l'Administration territoriale.
En hommage aux morts, le gouvernement a ordonné la mise en berne samedi et dimanche des drapeaux dans les édifices publics et missions diplomatiques du Burkina Faso et la suspension des festivités et manifestations de réjouissances.
Le président Kafando a posé la première pierre d'une stèle qui sera construite au pied du "Monument des héros nationaux", érigé sous l'ère Compaoré dans le quartier huppé de Ouaga2000, dans le sud de la capitale
. Le représentant des familles de victimes, Babou Bamouni, a réclamé "vérité et justice" pour les personnes tuées pour la plupart par balles. "Martyrs des 30 et 31 octobre nous, vos familles (...) marquons notre disponibilité à aller vers la réconciliation mais à deux conditions: d'abord la vérité et la justice", a déclaré M. Bamouni.
Les blessés, estimés à 660, ont également réclamé justice. Et "justice sera rendue", a assuré M. Kafando. Selon le ministère de la Justice, neuf dossiers sont en cours d'instruction.
Le peuple burkinabè s'était soulevé les 30 et 31 octobre pour protester contre le projet du président Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 1987, de modifier la Constitution pour lui permettre de se maintenir au pouvoir à la fin de son mandat en 2015.
M. Kafando, un ancien diplomate de 73 ans qui a succédé à M. Compaoré, doit céder le pouvoir en novembre prochain à l'issue du scrutin présidentiel prévu le 11 octobre.
UN ELU LOCAL ASSASSINE PAR DES HOMMES ARMES A TOMBOUCTOU
Bamako, 30 mai 2015 (AFP) - Un élu local a été assassiné par des hommes armés à Tombouctou (nord du Mali), une région où des milliers de personnes fuient l'insécurité, a-t-on appris samedi de source sécuritaire, confirmée par un habitant et le Programme alimentaire mondial.
"Mohamedou el Maouloud Ag Mohamedoun, élu communal de la région de Tombouctou, a été assassiné vendredi par des hommes armés sur un site de déplacés", a affirmé à l'AFP une source sécuritaire malienne contactée par l'AFP depuis Bamako par téléphone.
L'information a été confirmée par un membre de la famille de la victime, qui a précisé que M. Ag Mohamedoun a été tué à Halima, une localité située à environ 100 km de Tombouctou.
"Les assassins sont venus en voiture. Ils ont tiré sur mon oncle. Tout le monde a fui. Nous vivons vraiment dans l'insécurité la plus totale. Les populations se déplacent, se sauvent à cause de l'insécurité", a affirmé la même source.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a indiqué cette semaine, dans un communiqué, qu'"environ 31.000 personnes ont été obligées de fuir au cours des deux dernières semaines, la plupart dans la région de Tombouctou, suite à une escalade d'attaques par des groupes armés".
Plus de 500 autres personnes ont traversé la frontière vers le Niger, la Mauritanie et le Burkina Faso voisins, a-t-il ajouté. L'organisation affirme fournir actuellement "une assistance alimentaire à quelque 29.000 personnes déplacées suite à la recrudescence de (la) violence dans le nord du Mali" dans la région de Tombouctou, sans donner d'autres précision.
L'organisation humanitaire OCHA avait estimé début mail à environ 15.000 le nombre de personnes déplacées dans la région de Tombouctou, à cause de l'insécurité.
Le nord du Mali est tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda après la déroute de l'armée face à la rébellion, d'abord alliée à ces groupes qui l'ont ensuite évincée.
Bien que les jihadistes aient été dispersés et en grande partie chassés de cette région par l'opération Serval, lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France - relayée depuis août 2014 par Barkhane, dont le rayon d'action couvre l'ensemble du Sahel - des zones entières échappent encore au contrôle
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COMMENT ÇA ROULE
DANS LE QUOTIDIEN DES TAXIMEN DAKAROIS - UN REPORTAGE VIDÉO DE FODÉ MANGA DE SENEPLUS
(SenePlus.Com, Dakar) – L’offre de taxis à Dakar a pris de vitesse la demande. Depuis un peu plus d’une dizaine d’années, les professionnels du secteur notent que le nombre de "Jaune et Noir" au mètre carré a explosé dans la capitale sénégalaise.
Du coup ce qui devait être le signe d’une prospérité qui attire les investisseurs dans le secteur s’est révélé une source de précarité. "Il y a trop de taxis, nous arrivons difficilement à assurer les versements", a-t-on l’habitude d’entendre de la bouche des taximen.
L’avènement des bus Tata et les embouteillages qui bouchent les principales artères dakaroises ne sont pas pour arranger les choses. Comment vivent-ils cette situation ? Comment en est-on arrivé là ? Quelles sont les solutions envisageables ? Qu’attendent-ils de l’État ?... Des taximen se prononcent au micro de Fodé Manga de www.SenePlus.Com.
L’uniforme nous change de l’ambiance d’un jour de l’année 1983. A la tête d’une junte militaire, le général Muhammadu Buhari a pris le pouvoir. Cette opération réussie sonne le glas du président démocratiquement élu, Shehu Shagari.
A défaut d’être adoubé par vote populaire, ce militaire dirige le pays entre 1983 et 1985. Comme une leçon sue, des collègues militaires l’ont, à leur tour, renversé au bout de 20 mois d’exercice du pouvoir. Aujourd’hui âgé de 72 ans, il revient au pouvoir par la grâce du suffrage universel. Elle est donc fermée, la parenthèse des échecs électoraux de 2003, 2007 et 2011.
La démocratie en construction depuis l’entrée en vigueur de la Constitution de 1999 le snobait à chaque fois qu’il lui tendait la main. Le Nigéria lui a préféré, 15 années durant, son ex-collègue militaire reconverti civil, Olusegun Obasanjo ou encore Goodluck Jonathan.
Dans ce sacre électoral, le boubou de civil sauve les apparences dans un pays qui, depuis 1960, aura connu 6 coups d’Etat pour 28 ans de régime militaire, une guerre civile sanglante de 1967 à 1970 (certains spécialistes parlent d’un million de morts).
Les apparences sauvées, reste alors à vêtir la réalité du manteau honorable de démocrate et, surtout, de capitaine d’un navire appelé à vaincre les périls que sont l’insécurité, la misère sociale, le recul économique, le défi démographique, la corruption et l’indiscipline.
Au pouvoir dans les années 80, Buhari I (le militaire) n’hésitait pas à sévir contre les fonctionnaires indélicats, les trafiquants de drogue et une icône rebelle de la musique comme Fela Kuti. Revenu au pouvoir, Buhari II montre qu’il n’a pas trop souffert des souvenirs ressassés sur des affiches de campagne griffant l’image de Buhari I : « Tyran un jour, tyran toujours ».
Il ne rigole pas, non plus, avec l’indiscipline comme avec l’occupation d’une partie du territoire. Apôtre de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale, Buhari II porte un discours assez ferme sur Boko Haram. Il garde la réputation d’homme à poigne, en sachant, bien sûr, que le contexte démocratique ne célèbre plus les tyrans.
Musulman originaire du Nord, Buhari est le symbole de la diversité dans un pays confronté à la pieuvre Boko Haram. Il est le trait d’union entre le Nord, en majorité musulman, et le Sud, en majorité chrétien.
Le fait d’arborer l’étendard d’une république indivisible est un bon point. Son charisme renaissant a résisté à la propagande électorale qui l’a présenté comme un extrémiste musulman. Pourtant, ses partisans soutiennent qu’il a lui-même échappé à un attentat terroriste en 2014.
Il a capitalisé le large consensus autour de sa candidature, matérialisé par une coalition « All progressive congress (Apc) », pour être élu, en mars dernier, avec 54 % des voix contre 45 % pour le président sortant Goodluck Jonathan.
Outre l’insécurité, l’économie est un point essentiel sur sa feuille de route, dans un pays qui se retrouve face à une forte demande sociale et à une démographie importante. L’une des locomotives de l’Afrique (avec l’Afrique du Sud) doit gommer les inégalités grossissantes et combattre la corruption.
La démographie a une déclinaison sociale qu’il urge de prendre en charge, à travers le chômage des jeunes. Rétablir un Etat de droit, c’est également préserver les forces vives de la tentation terroriste et des trafics en tout genre.
La chute des cours mondiaux du pétrole (70 % des recettes de l’Etat) ne facilite pas la tâche au nouveau pouvoir appelé à trouver d’autres créneaux porteurs de croissance. L’agriculture est déjà un champ d’expérimentation de sa capacité à innover.
Le mieux-être pour tous les Nigérians est la nouvelle guerre de ce « démocrate converti, prêt à gouverner de façon démocratique ». Il entend marcher sur les périls, en dépit des réserves du très influent Prix Nobel de littérature nigérian (1986), Wole Soyinka.