Saint-Louis, 27 avr (APS) - L’ancienne ministre Awa Ndiaye a dit son engagement à faire gagner la liste dirigée par Mansour Faye, coordonnateur local de l’Alliance pour la République (APR) à Saint-Louis et à soutenir le président Macky Sall.
‘’Nous avons accepté de répondre favorablement à la main tendue du président Macky Sall’’, a-t-elle déclaré, samedi à Saint-Louis, sa ville d'origine.
Mme Ndiaye, qui s’exprimait lors d’un meeting au terrain Guelwars, a promis de ‘’travailler avec le coordonnateur de l’APR, Mansour Faye, pour le triomphe de cette formation politique aux prochaines élections locales’’, le 29 juin prochain.
Avec ses militants, cette ancienne collaboratrice du président Abdoulaye Wade, a confié avoir ‘’suivi, depuis deux ans, la longue marche du président Sall pour confirmer les espérances du peuple sénégalais et atteindre l’émergence aussi bien sur les plans social, économique, institutionnel que juridique’’.
Son adhésion à nouvelle majorité se justifie, selon elle, par patriotisme. ‘’Nous sommes conscients que ce Sénégal, qui nous appartient tous, ne se construira sans les filles et les fils du Sénégal’’, a dit Awa Ndiaye, qui a été proche de Karim Wade, actuellement en prison.
‘’Chacun d’entre nous a sa partition pour que le Sénégal puisse atteindre ses objectifs de développement pour les femmes, les jeunes les entreprises, objectifs de solidarité pour les les handicapés et les plus démunis’’, a-t-elle ajouté.
‘’Nous avons accepté de nous efforcer de relever les défis qui interpellent notre pays’’, a dit Mme Ndiaye assurant Mansour Faye de sa décision de ‘’ne pas tourner le dos au Sénégal, à Saint-Louis et de prendre en main son destin avec ses militants’’.
Awa Ndiaye a souligné que ‘’la politique c’est du réalisme, c’est d’abord répondre aux aspirations des populations et nul autre que le président de la République ne saura répondre à ces attentes’’.
Son départ du Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition) s'explique, selon elle, par sa mise à l'écart à Saint-Louis, où elle n'aurait pas été informée du choix du coordonnateur départemental porté sur Ameth Fall Baraya. Elle soutient en avoir informé, en son temps, Me Wade.
Quant au responsable local de l’APR, Mansour Faye, il s’est félicité de la forte mobilisation de l’ancienne ministre et de ses militants et sympathisants considérés, à partir de leur adhésion, comme des militants à part entière de leur nouvelle formation politique.
‘’Vous n’êtes pas venue vous réfugier à l’APR, c’est moi qui suis venu vous chercher’’, a affirmé M. Faye reconnaissant avoir ‘’longtemps démarché’’ Awa Ndiaye avant de réussir à l’introduire auprès du patron du parti, le président Sall.
‘’Nous allons ensemble à la conquête de la mairie (de Saint-Louis) et ensemble, nous partagerons ce que nous récolterons’’, a laissé entendre M. Faye, s'adressant à l’ancienne militante libérale.
Proche de la famille d'Abdoulaye Wade, alors au pouvoir, Mme Ndiaye a travaillé dans le cabinet présidentiel avant d'intégrer le gouvernement où elle a dirigé les ministères de la Culture et de la Famille.
Cependant, un rapport de l'Autorité de régulation des marchés publics (ARMP) a dénoncé la qualité de la gestion d'Awa Ndiaye, ex-figure féminine de la Génération du concret, mouvement politique de Karim Wade.
Dakar, 27 avr (APS) - L’équipe du Sénégal aura fort à faire dans les éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2015 où elle aura comme principaux adversaires, l’Egypte et la Tunisie, a décidé le tirage au sort de la compétition qui a eu lieu au Caire (Egypte).
Le 3ème adversaire du Sénégal pour la qualification sera connu à l’issue des deux tours préliminaires qui se joueront entre les équipes du Burundi, du Botswana, de la République Centrafricaine (RCA) et de la Guinée Bissau.
Pour le premier tour des préliminaires, il y aura Burundi-Botswana et RCA-Guinée Bissau. Ces matchs sont prévus pour les manches allers entre les 16 et 18 mai, les retours sont prévus deux semaines plus tard.
Ensuite dans un 2ème temps, les deux vainqueurs seront opposés en juillet et l’équipe qui sortira de ce tour rejoindra le groupe G composé de la Tunisie, de l’Egypte et du Sénégal.
Concernant ces deux équipes de l’Afrique du Nord, le Sénégal ne part pas favori même si l’Egypte a perdu du terrain ces derniers temps en ratant deux phases finales de CAN en 2012 (Gabon et Guinée Equatoriale) et en 2013 (Afrique du Sud).
Toutefois, l’Egypte a été le vainqueur des trois éditions de la CAN en 2006, en 2008 et en 2010.
Présent en 2012 en perdant toutefois ses trois matchs sur la marque 1-2, le Sénégal a été absent des Coupes d’Afrique des nations en 2010 (Angola) et en 2013 (Afrique du Sud).
Quant à la Tunisie, si elle a été éliminée dès le premier tour de la CAN 2013, elle fait partie des sélections les plus présentes en phase finale de Coupe d’Afrique des nations.
Avec des clubs jouant les premiers rôles en Afrique, la Tunisie a remporté la CAN en 2004 et le CHAN (une compétition réservée aux joueurs locaux) en 2011 au Soudan.
Dakar, 27 avr (APS) - L’AS Pikine a repris la première place de ligue 1 après sa large victoire 3-0 samedi aux dépens du Jaraaf de Dakar en match comptant pour la 18ème journée de ligue 1.
Avec ce succès, l’équipe de Pikine compte le même nombre (33 points) de que le Jaraaf qu’elle dépasse au goal-average, +13 pour les banlieusards et +11 pour l’équipe de la Médina.
Cette rencontre considérée comme le match phare de la 18ème journée de ligue 1, a vite tourné à l’avantage de l’équipe hôte, Pikine qui a marqué dès la 5ème minute par un penalty transformé par le défenseur, Cheikh Wade.
Adama Mbaye, dans un cafouillage en milieu de deuxième période, a doublé la mise avant qu’un défenseur du Jaraaf ne marque contre son camp dans les dernières minutes de la partie.
Dans les autres matchs de la journée jouée au stade Demba Diop, Niary Tally a battu le Port 3-1 et sort de la zone de la relégation où s’enfonce l’Olympique de Ngor qui doit toutefois jouer, dimanche.
Niary Tally compte 20 points grâce à ce succès et passe devant l’Olympique
de Ngor et Suneor qui joueront, dimanche, leur match de la 18ème journée de ligue 1 contre respectivement Linguère et Stade de Mbour.
L’autre rencontre entre le Port et le DUC s’est soldée par un nul 2-2.
La journée se poursuit ce dimanche :
Touré Kunda-Casa Sports
Diambars-US Ouakam au stade Caroline Faye de Mbour
Olympique-Linguère à Ngor
Suneor-Stade de Mbour à Diourbel.
L’AS PIKINE A MÉRITÉ SA VICTOIRE, SELON LES DEUX ENTRAÎNEURS
Dakar, 27 avr (APS) - L’AS Pikine qui a battu 3-0 le Jaraaf samedi lors de la 18ème journée de ligue 1, mérite largement sa victoire, ont déclaré Alassane Dia et Abdoulaye Sarr respectivement entraîneurs de l’AS Pikine et du Jaraaf.
‘’Je suis un entraîneur satisfait, les joueurs ont pris le match par le bon bout et ils sont restés concentrés tout au long de la partie’’, a indiqué le coach de l’équipe fanion de la banlieue.
Plus que la large victoire, 3-0, c’est la manière avec laquelle l’équipe de Pikine a engagé et joué la partie, qui a fait le plus plaisir à son entraîneur qui a indiqué qu’ils ‘’ont tiré les bonnes leçons de la rencontre contre le Touré Kunda’’.
L’AS Pikine, qui avait ouvert la marque, a été rejoint au score dans les dernières minutes de la partie (1-1) lors de son dernier match au stade Alassane Djigo (17-ème journée).
Abdoulaye Sarr, entraîneur du Jaraaf, a abondé dans le même sens saluant
la performance ‘’solide’’ de son adversaire.
‘’Ils ont réussi une belle victoire et d’ailleurs cette défaite s’apparente à une raclée pour nous’’, a-t-il dit relevant toutefois que dans le contenu il n’a rien à reprocher à ses joueurs.
C’est un jour sans et il faut reconnaître les mérites de l’adversaire qui a montré beaucoup plus d’envie et de détermination au cours de la partie, a-t-il ajouté.
PAR MAMADOU OUMAR NDIAYE
LA LUTTE AU COUTEAU DU SÉNÉGAL POUR OBTENIR LA GESTION DES FONDS
Le président Déby a opposé son droit de véto à toute possibilité de grâce.
A l’évidence, il n’était pas question pour le Sénégal de laisser échapper l’argent, le nerf de la guerre.
Tout le reste pouvait passer, lui échapper, sauf la gestion des fonds des Chambres africaines extraordinaires (CAE) créées au sein des juridictions nationales "pour la poursuite des crimes internationaux commis au Tchad durant la période du 7 juin 1982 au 1er décembre 1990".
L’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, affairiste en diable, avait compris tout le parti financier qu’il pouvait tirer de l’organisation d’un procès destiné à juger l’ex-président du Tchad, M. Hissène Habré, réfugié au Sénégal depuis 1990.
En effet, le dictateur tchadien Idriss Déby Itno, qui règne d’une main de fer sur un pays producteur de pétrole, étant prêt à tout pour faire juger son prédécesseur à la tête du pouvoir, et quelques pays européens dont la Belgique et la France, sans compter les Usa ayant fait de ce cas Habré un symbole de la lutte contre l’impunité, Wade avait gros à gagner en faisant monter les enchères.
C’est ainsi que, dans un premier temps, le Sénégal avait élaboré un budget d’un montant de… 18 milliards de francs (excusez du peu !) pour l’organisation de ce procès. Les potentiels bailleurs occidentaux ayant trouvé ce budget exagéré avaient marchandé et obtenu sa réduction à hauteur de cinq milliards de francs environ.
Et c’est Déby qui avait été le premier à cracher au bassinet en offrant une subvention de deux milliards de francs pour ce procès. Certaines sources prétendent même que l’actuel homme fort du Tchad aurait donné deux fois la somme de deux milliards mais enfin, tenons-nous en à ce qui a été annoncé officiellement.
Les USA, la France et les Pays Bas ont également annoncé leur contribution même si, à un moment donné, la pomme de discorde a été constituée par le fait de savoir qui devait gérer ces financements, les Européens notamment tenant à gérer eux-mêmes leur contribution. La confiance règne, à l’évidence…
Apparemment, les Africains non plus n’avaient pas tellement confiance aux autorités sénégalaises pour gérer les fonds promis. C’est ainsi que, dans les projets de statuts élaborés par l’Union africaine, on peut lire notamment ceci au premier alinéa de l’article 15 de ces statuts :
"Le Président de la Commission de l’Union africaine nomme un Administrateur des Chambres africaines extraordinaires".
Et de préciser dans ce même article que "L’Administrateur est en charge des aspects non-judiciaires de l’administration et du service des Chambres africaines extraordinaires. Il gère également les ressources en personnel des Chambres africaines extraordinaires en collaboration avec les différents Présidents de chambres et le ministère public. L’Administrateur est assisté, dans l’exercice de ses fonctions, par le personnel nécessaire au fonctionnement des Chambres africaines extraordinaires".
Eh bien, pour le Sénégal, il n’était évidemment pas question de voir la gestion de tout cet argent lui échapper ! Après avoir menacé de renoncer à organiser le procès, voire à expulser le président Habré, les autorités sénégalaises sont finalement parvenues à faire reculer l’Union Africaine et à lui faire lâcher prise sur cette question de l’Administration des Chambres africaines extraordinaires, entendez la gestion de l’argent, nerf de la guerre.
A l’arrivée, en effet, c’est-à-dire dans les statuts adoptés en définitive, il n’est plus question de nomination de cet Administrateur par le président de l’Union Africaine. En lieu et place, l’alinéa 1er de l’article 15 de ces statuts dispose que "le Ministre de la Justice de la République du Sénégal nomme un Administrateur des Chambres africaines extraordinaires".
Le reste de l’alinéa est sans changement. Belle victoire diplomatique — ou, plutôt, financière — du Sénégal ! En conséquence de quoi, l’ancien ministre de la Justice de notre pays, Mme Aminata Touré, aujourd’hui Premier ministre avait pu nommer son propre Administrateur des CAE. Et, donc, des fonds. Honni soit qui mal y pense !
Véto de Déby à une possibilité de grâce !
La question des sous réglée, le reste, tout le reste pouvait passer. Et, de fait, le projet de statut proposé par l’Union Africaine est passé comme lettre à la poste auprès de la partie sénégalaise. A quelques détails près, qui ont leur importance, surtout pour le président tchadien Idriss Déby Itno, principal bailleur des Chambres africaines extraordinaires et qui, à ce titre, peut se permettre de dicter ses volontés. Et ce en vertu du principe qui veut que "qui paye commande".
Ainsi, le dictateur tchadien ne pouvait évidemment pas laisser passer le sixième alinéa de l’article 26. Lequel ouvrait la porte à une possible grâce des personnes condamnées par les CAE à des peines de prison, lesquelles vont de 30 ans, peine plancher, à la perpétuité.
Et ça, c’est-à-dire la grâce, évidemment, il n’en était pas question pour Déby qui, à défaut de la peine de mort, qui n’est malheureusement pas (pour lui bien sûr) prévue par les statuts de la CAE, ne pouvait se satisfaire que de la prison à perpétuité pour son adversaire Hissène Habré qui l’empêche de dormir.
Il a donc opposé son véto à ce sixième alinéa de l’article 26 et les autorités sénégalaises elles-mêmes, en particulier le ministre de la Justice de l’époque, Mme Aminata Touré, en ont fait un casus belli. Il n’est pas inutile de reproduire in extenso ce sixième alinéa de l’article 26 des projets de statuts des CAE.
"L’Etat d’exécution (Ndlr, le pays où le prisonnier devra purger sa peine), devra être lié par la durée de la peine. Le Chef de l’Etat de l’Etat d’exécution peut, avec le consentement de l’Union africaine, gracier la personne condamnée si elle a effectué les deux tiers de sa peine ou lorsqu’il y existe des raisons humanitaires impérieuses justifiant une libération anticipée".
Eh bien là aussi, après une vive opposition du Sénégal, instrumentalisé par le Tchad, évidemment, cet alinéa 6 de l’article 26 des projets de statuts de la CAE a été purement et simplement supprimé. Conséquence : ledit article ne comporte plus que cinq alinéas !
Autrement dit, même si, par extraordinaire, un des condamnés était atteint d’un cancer en phase terminale, il ne pourrait même pas espérer être autorisé à aller mourir auprès des siens comme a pu en bénéficier le Libyen Abdelbasset Ali Al Megrahi qui avait été condamné pour sa responsabilité dans l’attentat de Lockerbie, en Ecosse, contre le Boeing de la Pan Am.
Un attentat qui avait fait 270 morts en 1988. Bien que condamné à la perpète, avec une peine de sûreté de 27 ans, le Libyen, atteint d’un cancer à la prostate, avait pu quitter le pénitencier des environs de Glasgow où il était emprisonné et rentrer dans son pays pour y mourir.
De même, au moins un membre du groupe terroriste français Action directe, avait été libéré pour raisons humanitaires afin d’aller mourir auprès des siens. Eh bien, pour les Chambres africaines extraordinaires, pas question pour les futures condamnés de bénéficier d’une quelconque grâce, même pour des raisons humanitaires !
On aura compris qu’en réalité, il s’agissait d’ôter au président de la République, M. Macky Sall, la possibilité d’user d’un éventuel droit de grâce pour libérer le président Hissène Habré.
Car ce curieux procès sera organisé pour juger un seul homme, le Tchad refusant obstinément de faire livrer un seul des 120 complices présumés de Habré pourtant visés par les ONG de défense des droits de l’homme dans leurs plaintes !
Hélas, cette disposition dépouillant le président de la République de ses prérogatives, Mme Aminata Touré, qui fait du jugement de Habré un point d’honneur, l’a signée sans état d’âme.
Enfin, autre disposition sur laquelle les autorités sénégalaises ont fait passer un coup de canif rageur, c’est dans le quatrième alinéa de l’article 27 des projets de statuts des CAE. Lequel était libellé ainsi :
"Avant de rendre une décision en vertu du présent article, les Chambres africaines extraordinaires peuvent solliciter, et prennent en considération, les observations de la personne condamnée, des victimes, des autres personnes intéressées ou des Etats intéressés, et les observations formulées au nom de ces personnes ou de ces Etats."
Là également, c’était apparemment trop demander que de prendre en considération les observations formulées, entre autres, par la personne condamnée. Laquelle n’a apparemment aucun droit et surtout pas celui à la parole ou à exprimer ses dernières observations avant que la sentence, disons plutôt le glaive, de la justice ne s’abatte sur elle.
Et de toutes façons les observations, même à supposer que par extraordinaire ces condamnés en fassent, ne seront pas prises en considération. Les passages qui posent problèmes — et que nous avons reproduits ci-dessus en gras — ont donc été supprimés de la version finale des statuts des Chambres africaines extraordinaires.
Filmer ou ne pas filmer, that is the question !
Enfin, s’agissant toujours de ces statuts des CAE, deux articles nous paraissent pour le moins contradictoires. Deux articles qui prennent une perspective singulière à la lumière de la polémique qui a opposé récemment le Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA) et le Procureur général des Chambres africaines extraordinaires à propos de la possibilité — ou non — de filmer et diffuser les débats des audiences des CAE.
Par exemple, l’article 22 de ces statuts dispose que "les audiences sont publiques et les questions relatives à la conduite des audiences sont régies par le Code de procédure pénale sénégalais".
Or, que vient nous dire l’article 36 ? Que "les audiences des Chambres africaines extraordinaires, sous l’autorité du Procureur général, sont filmées et enregistrées afin d’être diffusées sauf si cela contrevient aux mesures nécessaires à la protection des témoins et autres participants".
Le problème c’est que la police des audiences, elle, comme le dit l’article 22, est régie par le CPP sénégalais, lequel interdit formellement de tels enregistrements audiovisuels des audiences judiciaires ainsi que leur diffusion !
Imaginez un peu que le Procureur général veuille faire filmer les audiences et que le président de la Cour d’Assises des Chambres Africaines extraordinaires, à qui il revient de présider les mêmes audiences, refuse d’admettre caméras, micros et autres appareils enregistreurs dans la salle d’audience en se basant justement sur le CPP sénégalais.
Spectacle garanti ! A l’évidence, les services de Mme Aminata Touré, alors Garde des Sceaux, n’ont pas étudié attentivement les dispositions du projet de statuts des CAE pour y déceler toutes les incongruités.
Normal, seul l’article concernant la gestion des fonds intéressait la partie sénégalaise, le Tchad, lui, étant obnubilé par celui octroyant un pouvoir de grâce au chef de l’Etat d’exécution des peines (autrement dit, encore une fois, le pays où le condamné purge sa peine) ! Le résultat, on l’a vu : un formidable galimatias…
EUMEU SÈNE ET BOY NIANG PLAIDENT POUR LA RÉHABILITATION D’ALASSANE DJIGO
Dakar, 27 avr (APS) - Eumeu Sène et Boy Niang 2, deux champions de lutte natifs de Pikine, ont invité les autorités à réhabiliter le stade Alassane Djigo pour que l’équipe fanion de la banlieue puisse évoluer dans un stade digne d’une grosse équipe de l’élite du football sénégalais.
‘’Ce stade doit être remis à neuf surtout la pelouse qui n’offre plus de garanties’’, a indiqué Eumeu Sène venu supporter, samedi, l’AS Pikine pour le pousser à la victoire et au titre de champion 2014.
Cette équipe mérite largement d’avoir une belle pelouse, a insisté le champion de lutte battu récemment par Modou Lô lors d’un combat considéré comme l’une des affiches phares de la lutte avec frappe.
Révélant avoir taquiné le ballon comme tous les jeunes de Pikine, Eumeu Sène a aussi invité les autorités à doter le stade Alassane Djigo d’une tribune supplémentaire pour pouvoir accueillir le plus de monde possible.
A sa suite, Boy Niang 2 qui l’a rejoint sur la pelouse pour des pas de danse à la grande joie du public venu nombreux, a abondé dans le même sens relevant l’étroitesse de la tribune.
‘’Nous sommes fiers de ce que cette équipe fait et c’est pourquoi nous avons fait le déplacement’’, a dit le jeune lutteur, également fils de l'ancien champion de lutte "De Gaulle".
Le 23 février dernier, Boy Niang 2 sortait victorieux de son duel avec Baye Mandione, au terme d’un combat tenu au Stade Demba Diop de Dakar.
BEM, UNE GRANDE ÉCOLE "DANS LE TEMPS DU MONDE"
EXCLUSIF SENEPLUS : PAPE MADICKE DIOP, DIRECTEUR DU BUSINESS SCHOOL
BEM Dakar a organisé, le 9 avril, ses journées portes ouvertes pour rencontrer la communauté des élèves, étudiants et parents d’élèves et communiquer davantage sur les performances de l’école et montrer sa présence dans le monde professionnel à travers ses anciens étudiants qui y occupent des postes à haute responsabilité.
Son directeur général, Pape Madické Diop, a saisi l’occasion pour parler exclusivement à Seneplus des performances de l’école, de son partenariat avec de grandes universités du monde et de l’Académie CCBM qu’il vient de mettre en place.
Seneplus : Qu’est-ce qui fait l’excellence de BEM Dakar, primée trois années de suite, depuis 2011, première Business School d’Afrique noire francophone ?
Pape Madické Diop : BEM Dakar est une institution d’enseignement privé qui s’est installée à Dakar depuis 2008. Elle a pour vocation de former des managers opérationnels qui soient dans le temps du monde c’est-à-dire des managers capables, demain, de se déployer dans n’importe quelle partie du monde et aussi d’entreprendre de façon tout à fait remarquable et libre.
BEM Dakar a la chance et le privilège d’être primée en 2013, pour la troisième année consécutive, première Business School d’Afrique noire francophone. Si cette école est aujourd’hui connue et reconnue, elle le doit probablement à la qualité de ses enseignants mais surtout aux engagements que nous avons défendus jusqu’à présent et aux valeurs qu’elle incarne.
Le premier engagement, c’est d’avoir ici en terre africaine une école privée qui recrute exclusivement par voie de concours d’entrée. Cela veut dire avoir une école avec des promotions rigoureusement sélectionnées sur la base d’un concours exigeant et transparent. Et cela est salué par toute la communauté éducative et pédagogique.
Quelles sont les relations de BEM Dakar avec le monde de l’entreprise ?
Si BEM Dakar est connue et reconnue, c’est parce qu’aussi elle entretient des relations permanentes quasi-exclusives avec le monde de l’entreprise. Depuis sa constitution en 2008, l’école a mis en place un comité d’orientation stratégique, lequel est présidé par l’administrateur directeur général de la CBAO Abdel Karim Raghni qui a ses côtés tout ce que le pays compte de grandes entreprises et de PME dynamiques.
Donc des entreprises avec à leur tête des dirigeants tout à fait remarquables qui accompagnent l’école et qui, un peu, sont les sentinelles qui accompagnent la culture de l’excellence de cette institution. C’est tout cela, avec le corps professoral que nous avons, avec la qualité du personnel administratif, les relations internationales que nous entretenons avec de grandes universités sud africaines, ghanéennes, chinoises, américaines, c’est tout cela qui a été primé à la fois en 2011, mais également en 2012 et 2013 par le magazine Jeune Afrique.
Une consécration n’a de sens que parce qu’elle permet également à tous de mieux faire demain, de se projeter. Elle nous oblige à aller toujours vers l’avant et à porter encore plus les espérances de cette école et de toute la communauté à la fois des parents et des étudiants de l’école.
Quels sont les objectifs de votre partenariat avec certaines grandes universités du monde ?
Une grande école qui est dans le temps du monde a besoin d’avoir toujours des étudiants qui soient dans une dynamique de mobilité internationale. Des étudiants formés ici qui ont aussi appris à connaître d’autres cultures, d’autres expériences académiques ou professionnelles différentes. C’est dans ce sens-là que s’inscrit cette mobilité internationale de BEM Dakar.
Depuis le début nous avons signé cinq conventions avec des universités ghanéennes et à la suite nous avons signé avec l’Université de Stellenbosch de l’Afrique du Sud, la première université africaine. Toutes ces conventions permettent à nos étudiants et au corps professoral de BEM Dakar de s’inscrire dans cette mobilité.
Depuis 2012, nous avons signé des conventions avec deux universités chinoises, l’Université de Liaoning et l’Université Shenyang Jianzhu University, mais également avec l’Université de l’Alabama aux Etats-Unis. A partir de septembre, les étudiants de 2e, 3e et 4e année partiront dans ces différentes universités-là. Nous ferons partir au total une soixantaine d’étudiants dans ces différentes universités. Nos étudiants partiront et nous reviendront grandis, parce qu’ils auront acquis de nouvelles expériences, appris de nouvelles choses. C’est cela aussi une grande école.
Vous avez mis en place l’Académie CCBM. Quel est sont rôle et ses objectifs ?
C’est une initiative de BEM Dakar de participer un peu au développement des compétences d’une organisation importante d’une entreprise privée CCBM. J’ai discuté plusieurs fois avec le Président-directeur général du groupe CCBM, Monsieur Serigne Mboup, et de ces discussions sont nées à la fois plusieurs idées. L’une d’elle est précisément de mettre en place, de créer au sein de CCBM, une académie.
Qu’est-ce qu’une académie dans une entreprise ? C’est une sorte d’université d’entreprise, c’est un lieu d’échange, un lieu de partage d’expériences, de bonnes pratiques. C’est un lieu de développement des compétences des collaborateurs de cette entreprise-là.
J’ai l’habitude de dire une académie dans une entreprise, c’est plus qu’une école, plus qu’une université. C’est un lieu de vie, de partage et c’est que nous avons voulu mettre en place au sein de CCBM avec naturellement l’adhésion du président de ce groupe-là, Serigne Mboup, mais également de tous ses collaborateurs, de tout son staff.
C’est une première dans ce pays, cette collaboration entre une institution d’enseignement comme la nôtre et une entreprise dynamique de référence comme CCBM, portée par des Sénégalais. Donc au-delà de ce que nous avons fait, nous avons voulu également, Monsieur Serigne Mboup et moi, célébrer un compagnonnage, célébrer une proximité à la fois intellectuelle et professionnelle même si nous sommes d’une culture entreprenariale différente, d’une culture d’école différente. Mais nous avons la certitude, lui et moi, que nous pouvons participer chacun en ce qui nous concerne au développement de ce pays.
Et participer au développement de ce pays, c’est naturellement donner le meilleur à chacun de nos collaborateurs et faire en sorte que nos entreprises grandissent et que chaque collaborateur au sein de nos deux structures soit fier de l’organisation qui l’accueille et défendre cette organisation avec courage et dignité. C’est cela que nous avons voulu faire déployer au sein de cette académie CCBM.
Au Sénégal, le phénomène de la mendicité persiste et perdure toujours malgré les mesures que l’Etat prétend avoir prises pour enrayer le fléau. Une persistance qui a fini par mettre les organisations de défense des droits de l’homme, qui plaident encore et toujours pour une réglementation interdisant cette pratique, dans tous leurs états.
En octobre 2010, le gouvernement du Sénégal, alors dirigé par Souleymane Ndéné Ndiaye, avait annoncé l’interdiction de la mendicité dans les grandes artères de la capitale.
Le porte-parole du gouvernement de l’époque, M. Moustapha Guirassy, avait motivé cette mesure par le fait que "le Sénégal qui a ratifié la Convention internationale contre la traite des personnes, se doit de garantir la liberté personnelle, principe en porte-à-faux avec la mendicité puisque, lorsqu’il s’agit de mineurs, l’autorité a le devoir d’empêcher et de prévenir ce type d’exploitation car la place de l’enfant n’est pas dans la rue."
La suite, on la connait.En janvier 2011, le rapporteur de l’Onu en tournée dans les "daaras" (écoles coraniques) au Sénégal indiquait dans son rapport ceci : "Il n’y a aucune excuse pour l’exploitation des enfants. C’est non seulement inacceptable selon les normes internationales des droits de l’Homme, mais aussi incompatible avec n’importe quelle religion."
Pour terminer, il demandait aux autorités du pays de veiller à ce que tous les "daaras" soient conformes aux normes internationales de protection des droits de l’Homme. Depuis lors, les choses n'ont pas beaucoup bougé, hélas. Pourtant, en perspective de la tenue d’un conseil interministériel sur l’éradication de la mendicité des enfants au Sénégal, le prédécesseur de Mme Aminata Touré, M. Abdoul Mbaye, avait demandé, en février 2013, à l’ex-ministre de la Femme, de l’Enfance et de l’Entreprenariat féminin, Mme Mariama Sarr, de proposer un plan stratégique conduisant à un règlement "définitif" de ce phénomène. Et ce"dans les meilleurs délais".
Mieux, un atelier de trois jours réunissant acteurs institutionnels, non étatiques, religieux, membres de la société civile, entre autres personnes, pour un diagnostic relatif à la mendicité au Sénégal avait même été tenu. A l’issue du conseil interministériel du jeudi 14 février 2013, les mesures suivantes avaient été arrêtées : amélioration et réglementation des "daaras" ; mise en œuvre d’un plan de retrait des enfants de la rue ; application rigoureuse de la loi pénale contre les auteurs de maltraitance et d’abus commis sur des enfants ; amélioration et renforcement de l’offre de la formation coranique.
Le renforcement de la surveillance aux frontières pour arrêter le flux d’enfants mendiants avait également été décidé. Le Pm Abdoul Mbaye avait même indiqué, le 6 mars 2013,que le gouvernement s’acheminait vers "l'interdiction totale" de la mendicité des enfants dans les rues."Il y a des décisions qui ont été prises et on va vers l’interdiction totale de la mendicité des enfants dans les rues, car le Coran s’apprend dans un daara (école coranique, Ndlr) et non dans la rue" avait-il dit.
C’était suite à l'incendie qui avait fait neuf morts dans une école coranique de la Médina. Quant au président de la République, toujours au même endroit, il avait promis des mesures "très sévères" contre l'exploitation des enfants et indiqué que son gouvernement allait communiquer sur le sujet, dans les jours qui ont suivi le drame.
Poursuites contre des maîtres coraniques
S’exprimant lors de l’Evaluation périodique universelle (EPU) du Sénégal, le ministre de la Justice, Me Sidiki Kaba, a souligné que des dispositions "sont prises pour mettre un terme" à l’exploitation des enfants ainsi que "des programmes pour leur retrait de la rue et leur insertion sociale". Le document fait état de la mise en place d’un mécanisme de coordination entre les forces de sécurité et les intervenants directs pour renforcer le suivi des mouvements d’enfants au niveau des zones frontalières et des axes routiers.
D’après le ministre, cette série de mesures et d’engagements aurait même permis de poursuivre pénalement des maîtres coraniques qui incitaient les enfants à la mendicité. Toujours à en croire Me Sidiki Kaba, dans le cadre de la lutte contre la mendicité infantile, "une rencontre avec les représentants de la Gambie, de la Guinée, du Mali et de la Guinée Bissau s’est tenue le 8 avril 2013, pour explorer les voies et moyens de porter secours aux enfants en danger. Le Sénégal a également élaboré le 5 juin 2013, une feuille de route en vue de l’élimination des pires formes de travail des enfants d’ici 2016 (...)"
Malgré cette batterie de mesures, le fléau de la mendicité n’a pas encore été éradiqué dans notre pays. Une situation qui a fini par mettre dans tous ses états la Plateforme pour la protection et la promotion des droits humains. Dr Fatou Kiné Kamara, secrétaire générale de l’Association des juristes sénégalais (Ajs), et membre de ladite plateforme, explique la plainte par le fait que l’Etat n’a toujours pas appliqué la loi 2005-2006, qui garantit aux enfants des milieux défavorisés une protection qui les sauve de la rue, de la maltraitance corporelle, d’actes de pédophilie et pour non-assistance à enfants en danger dans la rue.
Selon Diarra Diop du bureau plaidoyer à l’Ong Save The children à Genève, ce fléau est devenu un "sujet de préoccupation" de la communauté internationale. Il constituerait d’ailleurs, à l’en croire, "l’un des principaux griefs faits au Sénégal par la communauté internationale à l’occasion de son Evaluation périodique universelle (Epu) devant le Conseil des droits de l’homme de l’Onu. Et de rappeler qu’en 2009, lors de sa première évaluation périodique universelle, le Sénégal avait reçu "20 recommandations l’invitant à lutter contre le travail des enfants ou le phénomène des enfants mendiants et talibés".
Par conséquent, dira-t-elle, "il est attendu du Sénégal l’adoption d’un Code de l’enfance et plus de visibilité des enfants dans la part du budget de l’Etat". L’organisation onusienne "exprime sa vive préoccupation sur le nombre important d’enfants en situation de mendicité, comme l’indique la publication récente du Rapport sur la Cartographie des Ecoles coraniques dans la Région de Dakar et celui de "Human Rights" Watch intitulé, Exploitation sous prétexte d’éducation".
En attendant la réglementation qui tarde toujours à être instituée dans ce pays, des bonnes volontés s’activent pour le bien-être des talibés. C’est dans ce cadre que l’association des élèves et étudiants de Ouakam a organisé, dimanche matin, une journée de consultations médicales gratuites, suivie d’une remise de dons, dans la commune d’arrondissement de Ouakam. Les bénéficiaires, recensés dans différents "daaras" de la localité ont été consultés par des médecins spécialistes dans leur domaine. Des médicaments ont été offerts aux enfants malades à cette occasion.
Autre initiative. Pour l'éradication du fléau de la "mendicité alimentaire" des enfants talibés, le club Soxna, en marge de la journée du talibé, avait annoncé le lancement, très prochain, du projet "Mbana" ou "grande marmite". Les membres de cette association annoncent ainsi la distribution de trois repas quotidiens à 50 "daaras" au terrain Acapes des Parcelles Assainies lors de cette journée. "Plus de talibés mendiants ciblés en quête des 3 repas quotidiens", c'est l'objectif que s'est fixé le club.
Soxna Coury Fall Mbacké, présidente de ladite association, explique que l’objectif visé est une éradication du fléau de la "mendicité alimentaire" au Sénégal. Ce, "pour contenir les enfants dans les daaras aux heures des trois repas". Une initiative qui entre en droite ligne de "la volonté future de retrait des enfants de la rue et leur insertion consécutive dans les daaras", a-t-elle informé.
Pour rappel, le club Soxna, qui est à sa 6ème édition dans la célébration de la Journée nationale des talibés, est une association de femmes qui a pour but de "rompre avec les habitudes qui placent la Soxna dans une situation de seconde zone, fut-elle éducative, politique, économique, sociale ou culturelle". Pour ce faire, le club Soxna compte "faire entendre la voix des femmes tout en affirmant et consolidant leur statut de Soxna (femmes vertueuses)".
C’est ce qu’on appelle une montagne qui accouche d’une souris. Dans ce qu’il est convenu d’appeler l’"affaire Karim Wade", il serait plus juste de parler d’accusations qui fondent comme beurre au soleil.
Une chose est sûre : les accusations triomphales portées, au lendemain de la première mise en demeure, par le Procureur spécial de la Cour de Répression de l’Enrichissement illicite (CREI), M. Alioune Ndao, se sont singulièrement rabougries.
A l’époque, le brave homme avait évalué le montant du patrimoine "volé" par le fils de l’ancien président de la République à près de 700 milliards de francs cfa. Puisqu’on ne prête qu’aux riches, il avait même prétendu que la filiale sénégalaise de la société DPW (Dubaï Port World), valorisée à quelque 325 milliards de francs, appartenait à Karim Wade qui possèderait en outre des aéroports à travers le monde dont celui de Jordanie.
Excusez du peu ! En fait, plus c’est gros et plus c’était sensé passer. A l’époque, nous avions écrit dans ces mêmes colonnes que ces accusations étaient rocambolesques et que nous n’y croyions pas. Puis, comme une baudruche, ces accusations se sont mises à se dégonfler !
Dubaï Port World ? Après une audience accordée par le président de la République, à Paris, aux dirigeants de la holding mère, un communiqué avait été publié disant que, tout compte fait, cette société appartenait bel et bien aux Dubaïotes en question auxquels il fut tout de même demandé d’acquitter un ticket d’entrée resté impayé de 25 milliards francs.
Le chèque signé fut aussitôt brandi comme un trophée de chasse par les croisés de la traque des biens mal acquis. Sur les 700 milliards de francs reprochés à Karim Wade, les 350 milliards, soit la moitié, tombaient aussitôt à l’eau !
Par la suite, après maintes "investigations" et autres commissions rogatoires infructueuses, témoignages à charge bidons et confrontations infructueuses, le Procureur spécial a bien été obligé de corriger sa copie et de revoir à la baisse ses chiffres.
Résultat : dans l’arrêt de renvoi notifié la semaine dernière au prisonnier le plus célèbre de Rebeuss, sur les 800 milliards de francs qui lui étaient reprochés — aux quelque 700 milliards de la première mise en demeure, il fallait en effet ajouter les 99 milliards du compte de Monaco qui lui ont valu la seconde mise en demeure —, le Procureur spécial Alioune Ndao ne poursuit plus M. Karim Wade "que" pour 117 milliards.
Et encore, dans cette somme sont compris les 46 milliards du compte-Arlésienne de Singapour — découvert la veille de la fin de la période d’instruction ! — qui appartiendrait au fils de l’ancien président de la République.
Curieux compte, en réalité, qui n’existerait que dans l’imagination des accusateurs. En tout cas, la société Dubaï Port World (encore elle !) dont on a dit que "Dubaï Ceramic" serait une filiale, a démenti vigoureusement une telle allégation.
De fait, dans l’organigramme de cette holding, qu’il est loisible de consulter sur le Net, ne figure nulle trace de cette société qui aurait procédé à des virements dans le compte attribué à "AHS Guinée Bissau" et dont M. Karim Wade serait le propriétaire.
Pour prouver que leur client ne possède rien dans ce dragon asiatique présenté comme un paradis fiscal, ses avocats ont écrit à la Banque mondiale ainsi qu’aux autorités de ce pays pour leur demander de rapatrier au Sénégal tous fonds découverts dans ce pays et qui appartiendraient à l’ancien ministre des Infrastructures, des Transports aériens, de la Coopération internationale et de l’Energie.
Si on enlève ces 46 milliards, dont tout prouve à l’évidence qu’ils n’existent pas, des 117 milliards pour lesquels le fils de Wade est poursuivi, il resterait 71 milliards. Présentée comme appartenant à Karim — on ne prête qu’aux riches, on vous dit ! — la société AHS est valorisée pour 20 milliards de francs.
Or, au terme de 19 commissions rogatoires envoyées à l’étranger, cela reste à établir. En tout cas, le procureur de Monaco, où ont été découverts des comptes de cette société domiciliée au Luxembourg, a, dans sa réponse aux autorités sénégalaises, dit que les seuls bénéficiaires économiques de AHS, c’est Ibrahim Aboukhalil dit Bibo et son frère Karim.
Surtout que les actes notariés de cette même société établissent bien la propriété de ces frères sur cette société spécialisée dans l’assistance aéroportuaire. Que valent, dans ces conditions, des témoignages arrachés dans les conditions que l’on sait, contre des actes authentiques valant jusqu’à inscription de faux ?
Or, le Parquet s’est basé sur les témoignages de Ely Manel Diop et de la notaire Patricia Lake Diop pour dire qu’AHS appartient à Karim Wade. En soustrayant les 20 milliards représentant la valeur de AHS du patrimoine prêté à Karim Wade, on retombe à 51 milliards.
Desquels il faudra sans doute enlever les 17 milliards de la valorisation de l’ensemble immobilier Eden Rock, également propriété de Bibo Bourbi, ainsi que "Black Pearl Finance", ex-Bmce Capital, société dont Bibo et Karim Aboukhalil possèdent les 40 % du capital, le reste appartenant au milliardaire marocain Othman Bengelloun.
"Black Pearl" est estimée par le Procureur à 9,9 milliards de francs. Le maître des poursuites qui aurait d’ailleurs reconnu que toutes ces sociétés appartiennent à Bibo Bourgi.
Quant au fameux compte de Monaco, dans lequel on disait avoir trouvé 99 milliards, un solde de dix milliards de francs a été retenu en définitive par le chef des poursuites dans sa grande mansuétude. Il reste le terrain de la Corniche dont l’entrepreneur Bara Tall attribue la propriété à Karim.
Or, curieusement, le directeur des Domaines aurait déclaré que le bail au nom de ce dernier aurait été annulé le 06 mars 2013, dont bien avant l’arrestation de Karim qui ne pouvait donc plus, légitimement, en être le propriétaire. Malgré tout, on a mis ce bien immobilier dans son patrimoine.
Enfin une société comme "AN Média", propriétaire de la télévision "Canal Infos News", a été valorisée à un milliard alors que tout le monde sait qu’elle ne valait pas un clou ! Pour dire que les accusations contre M. Karim Wade risquent de s’effondrer comme un château de cartes devant un tribunal et que le fabuleux patrimoine qui lui a été attribué, lui, a toutes les chances de fondre comme beurre au soleil.
De 800 milliards, l’accusé ne devra sans doute avoir à justifier le jour de son procès que quelques petits milliards, et encore… A l’arrivée, il ne restera sans doute plus rien qu’une volonté de faire taire un dangereux rival politique potentiel ou une manifestation d’une justice des vainqueurs, c’est selon…
Avant que Karim Wade et consorts soient renvoyés en procès, la commission d’instruction de la Crei avait organisé l’ultime confrontation générale.
D’une part, Karim Wade, Pape Mamadou Pouye, Bibo Bourgi, etc., d’autre part Me Mamadou Diop, Cheikh Diallo, Me Patricia Lake Diop, Elimanel Diop, etc. C’était dans une ambiance très douloureuse que tout ce beau monde s’était retrouvé dans les locaux de la Crei.
Des salutations s’échangeaient entre prévenus et témoins à charge bien qu’à peine audibles, nous rapporte-t-on. Il y avait aussi des poignées de main qui se faisaient du bout des doigts… A travers ces confrontations, l’ancien ministre d’Etat Karim Wade s’était distingué de par son silence méprisant.
Et ce contrairement aux co-accusés et autres témoins qui avaient tous répondu aux questions des juges. Certainement, Cheikh Diallo était trop gêné d’affronter son ex-ami et mentor Karim Wade pour une confrontation à charge.
Et comme l’exercice semblait trop difficile puisque les acteurs devaient se regarder les yeux dans les yeux, Cheikh Diallo avait préféré remettre aux juges une lettre à charge faisant office de procès-verbal… "Le Témoin" vous donne la suite en exclusivité.
Tenez ! Dès réception de la déposition écrite de Cheikh Diallo, le juge avait appelé Karim Wade et ses avocats pour leur révéler le contenu de la lettre. Après lecture de cette déposition aux allures de sentence venue d’un très cher ami, Karim Wade s’est tourné vers l’un de ses avocats, Me Amadou Sall, pour lâcher ces mots avec amertume : "Maitre, je mérite vraiment la prison".
Regards surpris de ses avocats qui n’en croyaient pas leurs oreilles. Et le prisonnier le plus célèbre de Rebeuss de continuer tranquillement : "… pour avoir aidé Cheikh Diallo…". Des propos qui ont plongé les locaux de la Crei dans une atmosphère de deuil. Bien qu’essayant de garder sa sérénité, un des avocats de Karim Wade aurait écrasé une "larme" discrète.
Attention ! nous dit-on, ce n’est pas le contenu de cette lettre qui a provoqué cette "larme", mais plutôt la place de choix qu’occupait Cheikh Diallo dans le cabinet de l’ancien ministre d’Etat Karim Wade : un frère plus qu’un ami ou collaborateur. Souhaitons que le Bon Dieu donne la foi et la force mentale à Karim Wade pour qu’il s’en remette. Ndeysssan !