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2 mai 2025
Par Babacar FALL
UNE CÉLÉBRATION SOUS LE SIGNE DE LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE
Mardi 25 février 2025, le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et l’Institut d’Enseignement supérieur Professionnel (ISEP) de Thiès célèbrent le Professeur Abdoulaye Ly, parrain de la première génération d’institutions
Mardi 25 février 2025, le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et l’Institut d’Enseignement supérieur Professionnel (ISEP) de Thiès célèbrent le Professeur Abdoulaye Ly, parrain de la première génération d’institutions publiques initiées en 2013 pour contribuer à la diversification de l’offre de formation supérieure professionnelle. Signe des temps ou coincidence, c’est cette même année que Abdoulaye Ly nous a quitté pour rejoindre le Créateur, Tout Puissant ! C’était le 31 mai 2013. Il avait alors 94 ans. C’était au terme d’une vie bien remplie et toute entière consacrée au Sénégal, à l’Afrique et à la communauté scientifique. C’est 11 ans après sa disparution que les autorités du pays l’ont choisi pour être le parrain de l‘ISEP de Thiès. A l’occasion de son 106e anniversaire, le Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation effectue le déplacement à Thies pour présider la première cérémonie d’hommage au Professeur Abdoulaye Ly et ainsi marquer la sollennité de la reconnaissance que le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye et le Premier Ministre Ousmane Sonko tiennent à exprimer au parrain de l’Institut Supérieur d’Enseignement Professionnel de Thiès. C’est là un signe important de la volonté des nouvelles autorités du pays de porter très haut les valeurs de patriotisme, de compétence, d’engagement au Sénégal, et à l’Afrique qu’a incarnées le Professeur Abdoulaye Ly, historien, leader politique panafricaniste.
En rapport avec la forte volonté des nouvelles autorités du Sénégal de jetter les bases d’une politique de souveraineté alimentaire, l’ISEP Abdoulaye Ly de Thiès a choisi de convier des experts pour animer la conférence sur le thème: “Abdoulaye LY : Eclairage sur la paysannerie - Enjeu de la souveraineté alimentaire au Sénégal.” L’objectif est de faire ressortir les leçons majeures à tirer des réflexions de Abdoulaye Ly et des expériences des politiques de développement rural au Sénégal et ailleurs en Afrique et dans le Monde pour offrir un socle à l’ambition affichée de réaliser la souveraineté alimentaire à l’horizon 20250. Dans le sillage de cet hommage, il apparait important de partager avec le lectorat le parcours de cet intellectuel engagé, de ce leader panafricaniste radical et de ce penseur de la dissidence longtemps confiné dans la pénombre.
PARCOURS DE RÉSILIENT
Né le 25 février 1919 à Saint-Louis du Sénégal, Abdoulaye Ly a fait ses études coraniques, primaires et secondaires dans sa ville natale et à Dakar, alors capitale de l’Afrique occidentale française. Il a fréquenté les Cours secondaires de Dakar. Après l’obtention du baccalauréat, en 1938, il poursuivit ses études supérieures en histoire à l’Université de Montpellier, en France. Avec l’éclatement de la Deuxième Guerre mondiale, en 1939, et en sa qualité de citoyen français, il fut appelé sous les drapeaux et a vécu l’expérience de la guerre. Après cet épisode, le Sergent Abdoulaye Ly a fait partie des troupes envoyées au Maroc où il resta deux années. Cette mobilisation lui a valu quatre années d’interruption de ses études
Démobilisé en 1943, Abdoulaye Ly reprend ses études d’histoire. Il obtient la licence d’enseignement à l’Université de Montpellier avant de s’inscrire à l’Université de la Sorbonne pour y préparer le diplôme d’études supérieures d’histoire. En février 1946, il fait accepter le sujet « La Compagnie du Sénégal de 1673 à 1696 » dans le cadre de la préparation de sa thèse de doctorat d’État ès Lettres. Dès lors, il partage sa vie entre l’action militante et la recherche académique, parcourant les services d’archives des villes portuaires de France (Marseille, Bordeaux, La Rochelle, Nantes, Saint-Malo, Le Havre, Rouen, Dunkerque, Dieppe), et de l’océan Indien (Port Louis) pour collecter les matériaux sur la traite négrière et rédiger sa thèse.
En 1951, il fut recruté par l’Institut Français d’Afrique Noire (IFAN). Il commence alors une brillante carrière de chercheur doublée de celle d’un homme politique de gauche. Fondateur et conservateur du Musée Historique de l’Afrique occidentale française (AOF) à Gorée, avant celui de la place Sowéto, il fut en 1955 Directeur adjoint de l’IFAN depuis 1955. C’est en 1977 qu’il a pris sa retraite en 1977. Sa présence à l’IFAN n’a été interrompue que par l’exercice des fonctions ministérielles entre 1957 et 1958 comme ministre de la Production et entre 1966 et 1970 au titre de ministre de la Santé et de l’Action sociale.
HISTORIEN DE LA TRAITE NÉGRIÈRE
En 1955, Abdoulaye Ly soutient sa thèse « La Compagnie du Sénégal ». Il est alors le premier sénégalais titulaire d’un doctorat d’État en histoire. Sa thèse étudie l’évolution du commerce de la Sénégambie du XVIIe au XVIIIe siècles. Il y met en évidence le rôle privilégié joué par la Compagnie du Sénégal dans la traite négrière et les formes de connexion entre l’histoire mondiale et l’histoire africaine. Il s’est attelé à déconstruire les codes multiséculaires du trafic atlantique de sucre et d’esclaves noirs qui caractérise la connexion des continents au profit de l’Europe mercantiliste. Son ouvrage magistral s’inscrit dans la même dynamique que les travaux de l’école de la dépendance et explique, en partie, les maux dont souffre le continent noir. Il préfigure les études sur l’histoire globale du continent africain.
C’est Abdoulaye Ly qui déblaie le terrain aux travaux de Samir Amin sur les relations entre Centre et Périphérie et de Walter Rodney sur « How Europe Underdeveloped Africa » (1972). Ses publications ont également servi de balises aux travaux des historiens Boubacar Barry, auteur de Le royaume du Waalo Le Sénégal avant la conquête (1972) et Abdoulaye Bathily, auteur du livre intitulé Les Portes de l’or Le royaume de Galam (Sénégal), de l’ère musulmane au temps des négriers (VIIIeXVIIIe s.) » (1985), qui ont porté sur l’importance de l’histoire de l’Atlantique dans l’évolution de l’Afrique et, en particulier, de la Sénégambie, à partir du XVe siècle et les conséquences sur les sociétés sénégambiennes de la domination progressive de l’Europe dans le cadre de la Traite Négrière et de la Colonisation. Tous ces travaux ont mis en évidence les origines historiques de la dépendance en Afrique qui continue, jusqu’à nos jours, de plomber les efforts de développement endogène et autocentré de tout un continent.
HOMME POLITIQUE ET PENSEUR PANAFRICANISTE RADICAL
En 1951, Abdoulaye Ly et ses compagnons Amadou Mahtar Mbow, Cheikh Fal, Abdoul Aziz Wane, Diaraf Diouf, Fadilou Diop et Solange Faladé, entre autres, mettent sur pied le GAREP (Groupement Africain de Recherches Économiques et Politiques), organisation anti-impérialiste conçue comme une structure d’orientation et d’animation de la FEANF (Fédération des Étudiants d’Afrique Noire en France). Abdoulaye Ly est le rédacteur du Manifeste. Il y joua un rôle central dans le processus d’unification des jeunes étudiants d’Afrique noire évoluant en France. C’est en 1952 qu’il rentre définitivement au Sénégal. En 1955, avec ses amis du GAREP, Abdoulaye Ly rejoint le BDS (Bloc Démocratique Sénégalais) de Léopold Sédar Senghor et il devient ministre de la production en 1957 sous le gouvernement de la Loi-cadre. Mais, sa fidélité à l’Indépendance l’amène, avec Amadou Mahtar Mbow, Assane Seck, Abdoulaye Guèye Cabri, Me Fadilou Diop et Thierno Ba, entre autres, à créer, en 1958, le Parti pour le Regroupement Africain (PRA)- Section Sénégal. Secrétaire général du PRA-Sénégal, Abdoulaye Ly s’oppose au présidentialisme néo-colonial. Il en paie le prix fort avec une détention politique entre 1963 et 1965. En 1966, le PRA-Sénégal intègre l’UPS (Union progressiste sénégalaise) de Léopold Sédar Senghor sur la base d’un accord politique précis. Il entre dans le Gouvernement et assure, entre 1966 et 1970, les fonctions de ministre de la Santé et de l’Action Sociale. Avec l’amorce de la relève de la classe politique qu’entreprend Léopold Sédar Senghor en 1970, en nommant Abdou Diouf au poste de Premier ministre, Abdoulaye Ly et ses amis de l’ex-PRA Sénégal quittent l’attelage gouvernemental et parlementaire avec le sentiment que leur génération avait rempli sa mission en jouant les premiers rôles. Dès lors, il consacré toute son énergie à accompagner les jeunes générations dans leurs expériences politiques. Abdoulaye Ly et ses amis politiques font le choix de cheminer entre 1982 et 1992 avec le Parti And Jëf, regroupant « une fraction de la jeunesse militante qui, avec constance et abnégation, a essayé de faire son chemin ».
Pour Abdoulaye Ly, cette expérience formelle avec les jeunes ainsi que les contacts et échanges variés et multiformes avec les divers segments de la société sont la condition d’éviter d’avoir une pensée morte. Aussi, Abdoulaye Ly est-il resté dans une quête permanente du savoir et dans la posture de servir les jeunes générations. Au regard de l’orientation des travaux de l’historien Abdoulaye Ly, on comprend le lien étroit entre sa production intellectuelle et son engagement politique pour l’émancipation des peuples africains. Toutes ses publications, depuis « Les Masses Africaines et l’Actuelle Condition Humaine » (1956), en passant par « POUR UNE POLITIQUE NOVATRICE DE GAUCHE EN AFRIQUE : Réflexion d’un vieux militant sur les conditions de cohérence et de tolérance » (2008), reflètent les préoccupations majeures de l’homme politique engagé dans l’action jusqu’à son dernier souffle. Il déconstruit le présidentialisme néocolonial et jette les bases de la construction d’un État démocratique restituant l’initiative au génie créateur des peuples africains. Prototype de l’intellectuel dissident, il publie en 1992, Les regroupements politiques au Sénégal (1956- 1970), un ouvrage considéré comme une autobiographie politique.
Ce livre a été complété par Dialogue avec Abdoulaye Ly. Historien et homme politique sénégalais, publié en 2001. Ces deux ouvrages offrent des repères pour comprendre l’évolution politique et intellectuelle du Sénégal contemporain. Son expérience de ministre l’amène à découvrir et analyser un système politique post-indépendance moulé dans le présidentialisme néocolonial qui est une négation de la démocratie réelle et citoyenne.
Ses ouvrages sur le système politique déconstruisent le mécanisme de gestion personnalisée du pouvoir mis en place dans la plupart des pays africains indépendants. La force d’Abdoulaye Ly a été d’avoir associé intimement sa réflexion intellectuelle hétérodoxe, originale et prodigieuse et son action politique pour baliser ses choix. C’est ce qui explique, malgré le poids de l’âge, sa capacité à dialoguer constamment avec toutes les générations qu’il a continué à inspirer tant au niveau politique que dans le domaine de la réflexion intellectuelle.
Doté d’un esprit scientifique aiguisé, il a produit une quinzaine d’ouvrages réflexifs entre 1955 et 2008 sur l’histoire politique, économique et sociale du Sénégal, les conditions de l’unité africaine et les tâches de l’élite. Son œuvre panafricaniste, son engagement politique et son sens du devoir accompli dans la dynamique du réarmement moral de la jeunesse du continent caractérisent, en partie, l’identité de ce grand patriote africain Le philosophe sénégalais Djibril Samb, ancien Directeur de l’IFAN Cheikh Anta Diop, a porté sur lui ce témoignage : « Abdoulaye Ly est un homme libre. Il y a chez lui comme un effort permanent de conciliation entre les exigences du statut d’historien, formé au culte de l’établissement minutieux des faits, et celles liées à la qualité de citoyen, imbu de valeurs traditionnelles, comprenant la gravité de la parole proférée, par essence immarcescible, surtout lorsqu’elle est infamante ».
Au double plan scientifique et politique, le combat du Professeur Abdoulaye Ly pour la restauration de la dignité humaine bafouée constitue un précieux lègue à exhumer au bénéfice de notre jeune génération soucieuse de relever les défis du développement d’une Afrique qui reste à libérer de la pauvreté, de la maladie pour l’épanouissement de tout le potentiel du continent. C’est ce penseur dissident, fécond et profond que la communauté scientifique africaine doit s’assigner de sortir de l’ombre ou de l’oubli et que la nation sénégalaise doit reconnaitre et honorer.
Réfléchissons sur les propos du Professeur Djibril Samb qui a ainsi qualifié la portée du modèle qu’a incarné l’historien et l’homme politique : « La constance de la vie et de l’œuvre de Abdoulaye Ly constitue certainement un modèle à méditer. Il nous enseigne que, dans la compétition des nations, l’Afrique doit non seulement faire entendre sa voix celle qui porte l’espoir mais aussi sillonner sa propre voie celle du développement global des humains ».
Pour matérialiser un voeu très cher à Abdoulaye Ly, sa famille a remis le 06 juillet 2022 à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar les ouvrages, manuscrits et documents d’archives que l’historien et homme politique sénégalais a laissés aux générations actuelles et futures. C’est une bibliothèque de 1571 ouvrages de diverses disciplines et un fonds 258 dossiers dont 152 dossiers manuscrits numérisés constitués de papiers rédigés par Abdoulaye Ly ou collectés par lui pour les besoins de ses activités de chercheur et d’homme politique. Il s’agit d’une véritable mine d’or pour les chercheurs en sciences sociales, économiques et politiques classée et appelée Fonds Abdoulaye Ly conservé à l’IFAN Ch. A. Diop.
La disponibilité de ces ressources documentaires et archivistiques est une belle opportunité qui élargit le champ des recherches amorcées par Abdoulaye Ly. Elle permet aussi de sortir de la pénombre ce vieux combattant très apprécié pour son double visage d’historien et d’homme politique qui, par la profondeur de sa production théorique et la constance de son engagement politique, est l’un des penseurs ayant le plus influencé l’histoire intellectuelle de l’Afrique de l’Ouest francophone.
Assurément, les différentes promotions d’étudiant(e)s de l’ISEP Abdoulaye Ly de Thiès pourront puiser dans le parcours et les valeurs incarnées par leur parrain pour se former et s’engager à servir avec compétence leur pays
UN RISQUE POUR LA VIABILITÉ DE LA CEDEAO
La décision unilatérale du Mali, du Burkina Faso et du Niger de se retirer de la Cedeao dans un contexte sous régional marqué par la présence du terrorisme et de l’insécurité constitue un risque même sur la viabilité de l’institution
Dans le cadre des célébrations du cinquantième anniversaire de la Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), Afrikajom Center a organisé hier, lundi 24 février une conférence préparatoire à la conférence régionale. Cet événement qui constitue une étape cruciale dans l’élaboration d’une vision prospective pour l’avenir de l’organisation régionale porte sur le thème évocateur : "La CEDEAO, 50 ans après : changer ou périr". Présidant la cérémonie d’ouverture de cette rencontre de deux jours, le représentant du ministre des affaires étrangères Mamadou Moustapha Seck a relevé que la décision du Mali, du Burkina Faso et du Niger de se retirer de la Cdeao constitue une risque sur la viabilité de l’institution.
La décision unilatérale du Mali, du Burkina Faso et du Niger de se retirer de la Cedeao dans un contexte sous régional marqué par la présence du terrorisme et de l’insécurité constitue un risque même sur la viabilité de l’institution surtout après l’intention affichée par le Togo de rejoindre l’AES. C’est l’avis de Mamadou Moustapha Seck qui représentait le ministre de l’Intégration africaine et des affaires étrangères à la cérémonie d’ouverture de la conférence préparatoire qui s’est ouverte hier lundi 24 février à Dakar, en prélude du cinquantième anniversaire de la Cedeao. Cet événement initié par Afrikajom Center pour sur le thème : "La CEDEAO, 50 ans après : changer ou périr". « Aujourd’hui nous assistons à un risque d’éclatement de l’institution avec le départ du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Après le relatif échec de la vision 20-20 de la CEDEAO, les chefs d’Etats et de gouvernements ont adopté aujourd’hui la vision 20-50 qui promeut une CEDEAO des peuples bâtie sur la paix et la prospérité . Le début de cette vision a coïncidé avec la recrudescence des coups d’Etat, les difficultés de trésoreries qui s’aggravent également et la mise en œuvre de grands projets qui connait aujourd’hui beaucoup de lenteurs. C’est pourquoi la célébration du cinquantenaire de la Cedeao doit être une occasion d’examiner profondément certaines questions », soutient-il.
Selon lui, cette décision de se retirer est d’autant plus problématique qu’elle a été prise par des régimes militaires qui en principe sont provisoires. Cependant, il a souligné que les défections de ces pays posent un réel problème de diplomatie préventive, d’alerte précoce et de riposte appropriée, mais également elle soulève les questions de la mise en œuvre par la Cedeao de ses propres instruments juridiques notamment le protocole de 2001 sur la démocratie et la bonne gouvernance, le mécanisme de 1999 et les cadres de prévention de conflits de 2008. « L’opinion publique Ouest Africaine ne semble plus accepter les deux poids deux mesures consistant à fermer les sur les coups d’Etats civiques, les coups d’Etats électoraux et militaires », déplore-til. Par ailleurs, M. Seck recommande à la Cedeao de procéder à l’occasion de la célébration du jubile d’or à un exercice d’autocritique sans complaisance. Selon lui, cet exercice ne devrait pas occulter des questions essentielles comme la nécessité par exemple de recentrer la Cedeao autour de ces objectifs initiaux à savoir l’intégration économique d’abord, l’urgence de réexaminer cette architecture institutionnelle de la Cedeao, une relecture voire un audit des textes de la Cedeao qui chevauchent, l’implication des organisations de la société civile et l’adoption d’une démarche visant à renforcer l’engagement des Etats membres dont certains ont le sentiment d’être marginalisés.
MAUVAISE APPLICATION DES TEXTES, INERTIE DE LA CEDEAO FACE A CERTAINES CRISES, GESTION DES COUPS D’ETAT : Ces échecs majeurs de la CEDEAO
Depuis quelques années la Cedeao fait face à quelques défis graves. L’institution sous régionale est aujourd’hui confrontée à un certain nombre de difficultés. C’est du moins le constat qui a été fait par Mathias Hounkpe, directeur régional de la fondation internationale pour les systèmes électoraux du Gabon. Il présentait une communication sur les échecs de la Cedeao lors d’un panel organisé hier, lundi 24 février dans le cadre de la conférence préparatoire en prélude de la célébration des 50 ans de la Cedeao. Parmi ces difficultés, il a cité l’application des textes et l’utilisation des instruments que la Cedeao a apporté. « Malheureusement ces textes ne sont pas appliqués. Prenez par exemple le mécanisme sur l’alerte précoce, par rapport aux autres régions d’Afrique, la Cedeao a le mécanisme le plus structuré. Mais on s’arrête à la collecte des informations. La plupart du temps, il y a des difficultés qui sont perçues durant des mois ou des années à l’avance à travers ce mécanisme d’observation. Mais, il n’y a pas de décisions, ni d’actions. Donc, les mécanismes existent mais ne sont pas utilisés », dénonce-t-il. Selon lui, il faut un mécanisme de suivi et d’évaluation de la mise en œuvre de ces textes pour qu’on soit en mesure dire ce qui marche ou ne marche pas. Le problème majeur auquel la sous-région est confrontée depuis quelques années est relatif au sentiment que la Cedeao est impuissante. « On assiste au déclin de la démocratie dans beaucoup de pays. Mais on n’a pas le sentiment que c’est une préoccupation de la Cedeao. Je prends par exemple les coups d’Etats constitutionnels, le fait que l’on manipule les constitutions pour se maintenir au pouvoir. Nous connaissons le cas du Togo, de la Cote d’Ivoire de la Guinée. C’est comme si la Cedeao était incapable de réagir face à ces situations. La Cedeao n’a pas pu prévenir pour les empêcher », se désole –t-il. Pour lui, cela a créé des frustrations chez les citoyens. Parce que, souligne-t-il, au niveau de la Cedeao, près de 80% des citoyens sont pour la limitation des mandats. « Lorsque les citoyens dans leur grande majorité sont pour la limitation des mandats et que les chefs d’Etats échappent à cette limitation sans réaction visible de la Cedeao, cela crée de la frustration et augmente la distance entre les citoyens et la Cedeao », a-t-il laissé entendre. La troisième catégorie de difficultés, c’est la gestion des coups d’Etats. « La moyenne de la durée de la transition aujourd’hui c’est 38 mois. Le Mali a déjà fait 54 mois, le Burkina 37 mois et le Niger 19 mois. C’est comme si la Cedeao n’a pas suivi l’évolution de l’environnement régional et s’est comporté de la même manière il y a 12 ans, 15 ans alors que l’environnement a changé », soutient-il.
IBRAHIMA KANE, PRESIDENT DU COMITE SCIENTIFIQUE D’AFRIKAJOM CENTER : « L’institution régionale n’a jamais connu une stabilité »
« Même si la Cedeao a adopté aujourd’hui une vision 20- 50 qui veut que la Cedeao soit désormais une communauté d’un peuple pleinement intégré dans une région paisible, prospère avec des institutions fortes respectueuses des libertés , les conditions de la réalisation de cette vision ne sont pas réunies. Les peuples sont les plus absents. L’institution régionale n’a jamais connu une stabilité. On est dans un contexte où la région manque de leadership. La situation économique de la Région est en train de prendre un tournant qui, si rien est fait, risque de plonger tous les Etats dans une situation de crise. La situation politique n’est pas des meilleures, parce que la démocratie qu’on a voulu à partir des années 90 imposer n’est pas encore quelque chose de partagée dans la région. Il y a un certain nombre d’Etats qui font des efforts et d’autres qui travaillent d’arrachepied à détruire le système».
CEDEAO, CHANGER OU PÉRIR
Entre crises politiques, montée du terrorisme, criminalité transfrontalière, entre autres, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est aujourd’hui confrontée à plusieurs défis.
Entre crises politiques, montée du terrorisme, criminalité transfrontalière, entre autres, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est aujourd’hui confrontée à plusieurs défis. Ce, malgré ses succès reconnus en matière d’intégration africaine, de paix et de sécurité, de libre circulation des personnes et des biens mais également de bonne gouvernance. Toutefois, elle doit surtout faire face au départ du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Le retrait de ces pays qui viennent de créer l’Alliance des Etats du Sahel (AES), met en lumière des fractures profondes au sein de la région. Le constat a été fait hier, lundi, 24 février, lors de l’ouverture de la Conférence préparatoire au Colloque marquant le cinquantenaire de la CEDEAO sur le thème « la CEDEAO, 50 après : changer ou périr »
L ’inquiétude grandit après le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la CEDEAO. Pour cause, le divorce entre l’organisme régional et ces pays considérés comme des membres stratégiques pourrait remettre en question la sécurité, la stabilité et la libre circulation des personnes et des biens dans la région ouest-africaine. Réunis hier, lundi 24 février, à l’occasion de l’ouverture de la conférence préparatoire au Colloque marquant le cinquantenaire de la CEDEAO sur le thème « la CEDEAO, 50 après : changer ou périr », des membres du Comité scientifique d'Africajom Center, des diplomates, des experts de la sousrégion, des universitaires, des femmes et des jeunes ont listé les défis auxquels fait actuellement face l’organisme régional. « Le premier grand défi de la CEDEAO, c'est le départ des trois pays. Ce n'est pas n'importe quels pays. C'est pratiquement le cœur vibrant du Sahel : le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Je pense que ces défis étaient déjà inscrits dans ce qu'on a construit comme le G7 Sahel », a déclaré d’emblée le fondateur de Afrikajom Center, Alioune Tine. En effet, le départ de ces pays constitue une crise politique et économique sans précédent dans la région ouest africaine. C’est pourquoi, dans sa communication, le coordonnateur du mouvement citoyen « Tournons la page » au Togo, David Dosseh indique « qu’il est clair que notre institution commune traverse une grande zone de turbulence avec le départ des trois pays de l'AES ». « Ce départ constitue à mon sens une évolution presque logique compte tenu des contradictions internes à l'organisation, au manque de leadership et compte tenu surtout de la position hégémonique de la conférence des Chefs d'États et de Gouvernements qui imprime un fonctionnement rigide et peu démocratique de l'institution », a fait savoir David Dosseh. A l’en croire, la CEDEAO a été incapable de mettre en place une série de réformes indispensables à son renouveau. « Elle a été incapable du coup de procéder à cette mutation vers la CEDEAO des peuples qui aurait pourtant accru son aura, qui lui aurait davantage conféré de crédibilité et qui lui aurait permis d'obtenir et d'avoir le soutien indispensable des peuples », a-t-il souligné.
Prenant la parole, le représentant de la CEDEAO, Constant Gnacaja a abondé dans le même sens. Il s’est interrogé sur ce qui fait qu’aujourd’hui, la CEDEAO n'est pas la communauté des peuples. « Les défis, nous les connaissons tous. Quand ça arrange les Etats, ils font appel à la CEDEAO. Quand ça ne les arrange pas, ils montrent leur souveraineté. C'est de ce seul mal que nous souffrons », at-il dit. En effet, la multiplication des crises politiques est réelle en Afrique de l’Ouest. « La région est confrontée à une montée du terrorisme, des coups d'État récurrents au Mali, au Niger, au Burkina. On sait qu'il y a la Guinée et il y a une espèce d'impuissance à la fois, et de l'organisation régionale et de l'organisation multinationale, les Nations Unies, à se dresser face à ce qui se passe en Guinée-Conakry », déplore Alioune Tine. A ces pays qui préoccupent la CEDEAO, s’ajoute le Togo où « il n’y a jamais eu d’alternance au Togo et il y a des formes de contournement de l’alternance et de pérennisation de régime », précise le fondateur du think tank Africajom Center
Parmi les défis auxquels fait face la CEDEAO, il y a aussi la criminalité transnationale, le trafic de drogue et d'êtres humains ainsi que l'exploitation illégale des ressources naturelles, qui menacent la sécurité régionale et affaiblissent les Etats membres
Le CEDEAO est également confrontée à une faiblesse institutionnelle. Selon Alioune Tine, « les capacités institutionnelles réduites et limitées de la CEDEAO entravent son efficacité dans la prévention et la résolution des conflits ». Le fondateur de Afrikajom Center pointe aussi du doigt l’absence d’attractivité de la jeunesse auprès de la CEDEAO. « Contrairement à ce qui se passait pour la génération des années 90, qui se bat pour les droits humains, pour la démocratie, nous avons une jeunesse qui soutient des dictateurs », regrette Alioune Tine. Ces défis économiques, politiques et géopolitiques remettent donc au goût du jour l’urgence d’une solution à la hauteur pour la CEDEAO..
REINVENTION DE LA CEDEAO : LA RECETTE DE ALIOUNE TINE
Face aux crises qui secouent la région ouest-africaine, la CEDEAO est sommée de hâter le pas pour retrouver sa place d’antan. De l’avis du fondateur de Afrikajom Center, il faut « réinventer, refonder, réformer, réparer et soigner les institutions malades de la CEDEAO ». « Il n'y a pas d'autres alternatives pour sauver la CEDEAO », précise Alioune Tine. Il propose également de « renforcer le dialogue avec les États sortants, c’est-à-dire les États de l'AES, d’engager toutes les initiatives diplomatiques si nécessaires, en vue de réconcilier la CEDEAO avec les États membres et les citoyens de la CEDEAO notamment en ciblant particulièrement les jeunes et les femmes, d’intégrer le développement politique, économique et social dans les réponses sécuritaires ». Le fondateur d’Afrikajom Center recommande « d’engager une réflexion pointue sur le partenariat sécuritaire international », « d’élaborer une géopolitique », de « renforcer la coordination entre les États et les organisations de la société civile » entre autres.
CONSTANT GNACAJA, REPRESENTANT DE LA CEDEAO : « IL FAUDRAIT QU’ON S’ADAPTE AUX DEFIS ET QU’ON TRAVAILLE A TROUVER DES SOLUTIONS »
« Les 50 ans de vie d’une institution, ce n’est pas une mince affaire. 50 ans de vie pour une personne, ce n’est pas non plus une mince affaire. Il y a des hauts et des bas. Si nous avons des problèmes, reconnaissons qu’il y a des problèmes et dialoguons autour de ces problèmes pour pouvoir trouver des solutions. Nous sommes dans une époque différente de 1975, l’année de naissance de la CEDEAO. Si 50 après, il y a de nouveaux défis, je pense qu’il faudrait qu’on s’adapte aux défis et travailler à trouver de solutions. Nous travaillons pour cela. La CEDEAO est ici représentée parce qu’elle croit à cette initiative de Afrikajom Center. Nous sommes en train de travail pour mettre en place le conseil économique, social et culturel de la CEDEAO pour renaitre les organisations de la société parce que quand nous parlons de la CEDEAO des peuples, il faudrait que ça soit une masse critique de citoyens qui puissent porter la vision de la CEDEAO, parler de ses réalisations et qu’on ne puisse plus laisser place aux fakenews ».
ALPHA OUMAR BA, REPRESENTANT DE LA DELEGATION GUINEENNE AU NOM DU FRONT REPUBLICAIN POUR DES ACTIONS PATRIOTIQUES, (FRAP) : «Nous sommes préoccupés du fait que la CEDEAO n'a pas assez de pouvoir pour obliger la Guinée à respecter les droits de l'homme»
«En tant que Guinéens, nous sommes préoccupés dans la mesure où la Guinée et la CEDEAO, il y a un an, avaient signé une date limite pour la transition. C’était le 31 décembre 2024. Aujourd'hui, on n'a pas respecté cela. Vous savez qu'il y a un problème de crédibilité de la CEDEAO à ce niveau. La Guinée a failli basculer à l'AES. S’il y avait ce respect de la bonne gouvernance et de la démocratie, je pense que notre pays ne serait pas à ce niveau-là. Donc, nous n'avons pas de solutions miracles en ce moment. Nous sommes plutôt préoccupés du fait que la CEDEAO n'a pas assez de pouvoir, n'a pas assez de force pour obliger la Guinée à respecter les droits de l'homme, à respecter un engagement signé par le Chef de l'État, luimême, qui était là, le colonel Doumbouya, la junte militaire, qui s'était engagé solennellement et aujourd'hui, rien n’est respecté ».
LIBRE CIRCULATION DES PERSONNES ET BIENS, MECANISMES DE LUTTE CONTRE LA CORRUPTION, PARLEMENT CEDEAO… Babacar Carlos Mbaye liste les réussites et succès de la CEDEAO
De la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace communautaire, en passant par le droit de résidence et d'établissements jusqu’à la mise en place des mécanismes de prise en charge des questions de droits de l'homme, de lutte contre la corruption, le consultant indépendant en Relations internationales, Intégration régionale et Gouvernance politique, Babacar Carlos Mbaye a cité des progrès accomplis par la CEDEAO au cours de ces 50 ans d’existence. Traitant le thème « les réussites et les succès de la CEDEAO », il a aussi magnifié la politique régionale de l'eau, la politique industrielle et commune de l'Afrique de l'Ouest, la politique de l'emploi, la politique de santé à travers l'organisation ouest-africaine de la santé. Par les réalisations de la CEDEAO, Babacar Carlos Mbaye cite aussi la création d'un cadre juridique favorable au renforcement de la démocratie, l’établissement d’un réseau d’institutions nationales des droits de l’homme en Afrique de l’Ouest. Selon le consultant indépendant en Relations internationales, Intégration régionale et Gouvernance politique, il existe un Parlement et une Cour de justice de la CEDEAO qui a un mandat de tribunal des droits de l'homme. « Elle devrait être suivie par le Conseil économique et social qui tardera à être mise en place, mais je pense que ça va se faire très prochainement », a-t-il dit. Aux réussites de la CEDEAO, s’ajoutent la prise d’instruments d'autonomisation comme l'adoption d'une convention sur la circulation des armes légères et mécaniques, la mise en place d'un système régional d'alerte précoce, l’interconnexion des réseaux électriques et l’appui aux systèmes de production de l’électricité de l’espace CEDEAO, la mise en place d’une agence consacrée à la sécurité alimentaire.
L’ETAT DU SENEGAL INTRANSIGEANT SUR LA QUESTION DE L’INDEPENDANCE
L’Etat du Sénégal très ferme a immédiatement rejeté cette question de séparation soulevée par le Mfdc. Lors de cette rencontre tenue en Guinée Bissau, certains points signés lors des accords de 2023 ont été enrichis.
Pas question d’une séparation de la Casamance ! Les plénipotentiaires sénégalais restent fermes sur le problème politique de l’indépendance soulevée par les ailes réunifiées du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (Mfdc) lors du conclave de Bissau.
L’Etat du Sénégal très ferme a immédiatement rejeté cette question de séparation soulevée par le Mfdc. Lors de cette rencontre tenue en Guinée Bissau, certains points signés lors des accords de 2023 ont été enrichis. Les modalités du dépôt des armes et les mesures à prendre à ce sujet ont été discutés lors de ce conclave portant sur quatre points soulevés par le mouvement irrédentiste et allant des questions sécuritaires aux questions politiques en passant par les questions de justice et les engagements des ailes politiques et combattantes unifiées du Mfdc.
La lancinante question de l’extradition qui pèse sur certains responsables de l’aile extérieure du Mfdc a fait l’objet d’échanges. Toutefois, pour la question de l’amnistie abordée au cours de ce conclave de Bissau, le Comité provisoire des ailes réunifiées du Mfdc devra élaborer un mémorandum sur les faits visés tout comme il devra fournir une liste les personnes concernées sur la demande de grâce présidentielle qui ne peut être accordée qu’après condamnation définitive de la justice.
L’Etat du Sénégal a pris acte des engagements du comité provisoire, tout en précisant que le déminage humanitaire en Casamance et la sécurisation du processus de retour concerté des refugiés et des déplacés sont pris en compte par le Plan Diomaye Pour la Casamance. Les deux parties, celle dirigée par l’Amiral Pape Farba Sarr pour l’Etat du Sénégal et celle du Mfdc et de ses ailes réunifiées sous la houlette du chef rebelle César Atoute Badiate ont convenu de la mise en place d’une commission mixte de supervision et du suivi de l’application de l’accord de Bissau, conformément aux dispositions dudit accord. Ces accords paraphés à Bissau entre l’Etat du Sénégal et le Mfdc sonnent-ils comme un nouveau tournant dans la recherche d’une paix définitive en Casamance ?
La question trouve toute sa pertinence sur certaines décisions prises par l’Etat du Sénégal qui marque son empreinte sur un processus de paix qui aborde une nouvelle phase rassurante. Mais, à la lumière de ce qui s’est dit à Bissau, tout semble tourner autour de l’évaluation des accords déjà signés avec le Mfdc en Août 2023. Aujourd’hui, les deux parties veulent aller plus loin que les simples déclarations faites après ces accords signés entre le Mfdc et l’Etat du Sénégal.
Il faut rappeler qu’en 2023, l’Etat du Sénégal a paraphé un protocole d’accord avec le front sud du Mfdc et la faction de Diakaye qui ont convenu de déposer les armes pour fortifier un processus de paix qui prend un nouvel élan. Ces conclusions prises à Bissau pourraient être un déclic sur l’instauration d’une paix définitive en Casamance et une bouffée d’oxygène pour des populations du sud entrainées dans une psychose de près de quarante ans de conflit en Casamance.
Des ailes réunifiées du Mfdc dans la mouvance de ces accords, reste à convaincre la faction du chef rebelle Salif Sadio toujours réticente qui semble se démarquer de ces accords. Les éléments de ce chef rebelle non concernés ou « pas impliqués » continuent de briller par leur indifférence à ces discussions avec l’Etat du Sénégal même s’ils adoptent depuis une posture « calme » Qui pour enclencher des discussions avec cette faction « radicale » de Salif Sadio aphone depuis le démantèlement des bases rebelles du Nord Sindian par l’armée Sénégalaise. Le chef rebelle se « cantonne » t-il dans son ancienne posture et exigeante au point qu’il est difficile voire « impossible » d’enclencher des discussions avec lui ? Ou l’Etat du Sénégal cherche-t-il d’abord à rassembler des factions du mouvement qui affichent leur volonté de cheminer pour cette paix avant de s’orienter vers Salif Sadio ? Des interrogations qui méritent d’être soulevées surtout que depuis la médiation de Sant’Egidio qui avait permis la libération des sept soldats sénégalais capturés dans la zone frontalière avec la Gambie par les hommes de Salif Sadio en 2022, les contacts avec le chef rebelle sont devenus rares pour ne pas dire inexistants.
Le chef rebelle et ses hommes ont fini par se replier sur eux-mêmes qualifiant souvent les discussions entre les autres factions rebelles et l’Etat du Sénégal de compromis par leurs frères d’armes. Si pour bon nombre d’observateurs, la paix définitive en Casamance passe par la réunification de toutes les factions rebelles, y compris celle de Salif Sadio pour d’autres en multipliant ces accords avec des factions rebelles en phase avec le processus de paix, la Casamance frappée par des décennies de conflit n’est plus loin du bout du tunnel. Avec le rôle désormais joué par les voisins de la Guinée Bissau et de la Gambie, zones de repli souvent des éléments du Mdfc, l’espoir est permis pour une paix définitive en Casamance. Reste à convaincre certaines poches de résistance à adhérer a ce processus de paix désormais dans une nouvelle dynamique qui suscite beaucoup d’espoir pour les populations du sud qui attendent de voir du concret.
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LES UNES DE LA PRESSE DE CE MARDI 25 FEVRIER 2025
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Yoor-Yoor Bi, L'Observateur, Libération, Le Quotidien, Enquête, Vox Populi, Le Verdict News, L'As, Record, Le Soleil, Le Témoin Quotidien
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texte collectif
CULTURE ET NATURE EN DANGER
Autour de la Maison Ousmane Sow, la frénésie des constructions a entraîné l’apparition d’un dépôt de ciment, issu des chantiers environnants, qui attaque directement les sculptures. Ces œuvres, trésors d’une richesse inestimable, sont en péril
Le Sénégal se trouve à un carrefour critique, où la préservation de son héritage culturel et de son environnement devient une urgence. Face à des menaces croissantes sur ses trésors naturels et artistiques, une coalition d’intellectuels, d’artistes et d’acteurs économiques lance un appel à l’action. Il est temps de réconcilier modernité et tradition, et de protéger un patrimoine unique qui pourrait disparaître si des mesures radicales ne sont pas prises. La survie de notre identité et de notre environnement est en jeu : il est impératif d'agir avant l’effacement irrémédiable.
Quand les feuilles tremblent, ce n’est pas l’affaire des racines - Wole Soyinka
L’Afrique, terre de mémoire et d’espérance, berceau de récits millénaires et d’horizons ouverts sur l’infini de l’univers, vacille aujourd’hui entre l’éclat d’un patrimoine inestimable et les ombres menaçantes de la modernité mal apprivoisée. Son âme culturelle, fragile écrin de vérités profondes, et son environnement, miroir de ses légendes et gardien de ses peuples, appellent à un sursaut. Car le temps presse, et le silence des actions pourrait bientôt laisser place au fracas de pertes irréparables.
Le Sénégal, emblème de cette Afrique résiliente, dépasse le simple territoire : il est notre histoire vivante, notre espace économique partagé, et un site culturel d'une richesse immense, trop souvent négligée. C’est sur cette terre que se forgent nos espoirs, nos luttes et nos rêves collectifs. Pourtant, dans ces terres sénégalaises, nous sommes témoins d’une dégradation alarmante de l’environnement et des œuvres d’art, menaçant notre patrimoine naturel et culturel, pilier de notre identité commune.
Ces préoccupations nous hantent. Elles rappellent que les débats sur l'Afrique ne sont pas l'apanage des politiques. Ils engagent chacun de nous, car l'avenir de notre continent est une responsabilité partagée.
Il existe une urgence, non de simples mots mais de sens profond : celle pour le Sénégal de se réapproprier une souveraineté culturelle vacillante sous le poids d’un monde uniformisé. Comment peut-il laisser le vent de la mondialisation effacer les traces indélébiles de ses ancêtres, leurs danses, leurs contes, leurs savoirs ? Pourtant, des lieux témoignent encore de la grandeur de son génie créatif.
Par exemple, la Maison Ousmane Sow, par sa majesté et son souffle intemporel, raconte ce qu’est le corps humain : une vérité incarnée, un temple de résilience, un pont entre l’art et la science. Ces sculptures, immobiles et pourtant si vibrantes, rappellent que le passé nourrit l’avenir, que le geste ancestral peut éclairer les enjeux technologiques d’aujourd’hui.
Mais ce sanctuaire est menacé. Les dommages collatéraux de la boulimie foncière et de la désorganisation urbanistique ont des conséquences désastreuses sur la durabilité des œuvres. Autour de la Maison Ousmane Sow, la frénésie des constructions a entraîné l’apparition d’un dépôt de ciment, issu des chantiers environnants, qui attaque directement les sculptures. Ces œuvres, trésors d’une richesse inestimable, sont aujourd’hui en péril. À cela s’ajoute un problème crucial : l’urbanisation anarchique bloque l’accès à ce lieu d’art et de mémoire, érigeant des murs là où il faudrait des passerelles.
Quand les mots nous manquent face à ces défis, nous nous tournons encore vers le poète et l’artiste, ces échos des émotions profondes et des vérités silencieuses. Comme l’affirmait Wole Soyinka, « quand les feuilles tremblent, ce n’est pas l’affaire des racines. » Pourtant, nos racines, nourries par un passé fertile, doivent irriguer notre avenir. Il nous faut faut donc retrouver le pacte brisé : une harmonie avec l’environnement.
L’environnement sénégalais, ce vaste poème de sable, de forêts et de mers, murmure un appel à l’écoute. Le désert qui avance, les mangroves qui s’effacent, les forêts sacrées qui tombent sous les coups des tronçonneuses, tout cela dépasse la simple perte matérielle. C’est une déchirure de l’âme collective, une rupture du pacte scellé avec la terre par nos ancêtres.
Dans la Casamance des mythes et des génies protecteurs, la forêt n’était pas seulement un lieu. Elle était un sanctuaire, une mémoire vivante, un pont entre le visible et l’invisible. Mais aujourd’hui, le bruit de la modernité semble plus fort que le murmure des arbres. Pourquoi le Sénégal tournerait-il le dos à cette sagesse ancienne ? Pourquoi laisserait-il les lois aveugles de l’économie réduire la nature à une simple ressource, alors qu’elle est avant tout une alliée ?
L’Afrique, ce continent fertile, a produit des arbres majestueux dont les racines s’étendent au-delà des frontières de ses États. Ces racines doivent nourrir nos peuples, faire fleurir nos espoirs et porter des fruits pour les générations futures. Renouer avec ces pratiques n’est pas une régression, mais un acte de lucidité, un retour à l’essentiel : construire un roman culturel collectif
Pour que l’Afrique rayonne, il faut construire un roman culturel collectif, ancré dans nos mythes, nos légendes et nos récits. Toute civilisation survit par la force de ses histoires. Nos paysages, traditions, rites, littératures et mémoires forment un grand tissu culturel, précieux et fragile, qui porte notre continent, notre humanité et nos rêves partagés.
La Maison Ousmane Sow, tel un phare, peut guider ce renouveau. Elle est la preuve que la culture, loin d’être un luxe, est un moteur de transformation. Elle montre que l’art peut être à la fois ancrage et envol, qu’il peut inspirer des réponses aux défis contemporains. Mais elle ne pourra remplir ce rôle que si elle est préservée, si son accès est garanti, si elle devient le symbole d’une ville pensée pour ses habitants et non contre eux.
Notre cri de cœur est donc un appel à l’action et à l’espoir.
Ce n’est pas un adieu, mais une promesse que le Sénégal doit se faire à lui-même, une promesse que ses enfants doivent porter : celle de ne pas sombrer. Préserver sa souveraineté culturelle et retrouver son harmonie avec l’environnement ne sont pas des choix secondaires. Ce sont des nécessités vitales, des actes d’amour pour sa propre identité et pour les générations à venir.
Alors qu’il se relève. Qu’il protège ses trésors. Qu’il planifie ses villes avec sagesse. Qu’il réconcilie modernité et nature. Qu’il inspire sa jeunesse avec les exemples de ses géants, comme Ousmane Sow. Qu’il montre au monde qu’un Sénégal en harmonie avec lui-même peut devenir un modèle universel.
Le temps presse, mais il n’est pas trop tard. Qu’il agisse, avant que les échos de ses richesses ne deviennent de simples souvenirs.
Signataires de l’appel pour la souveraineté culturelle
Acogny, Germaine – Fondatrice École des Sables
Anne, Mama – Productrice Audiovisuelle, Suisse
Badiane, Alioune – Artiste, Sénégal
Ba, Babacar – Consultant
Ba, Fatimata Kiné Diallo – Écrivaine, Sénégal
Bocoum, Hamady – Directeur de recherche-Classe Exceptionnelle, UCAD
Bounaffaa, Hicham – DG Phare des Mamelles
Celac, Catherine – Présentatrice/Journaliste
Dembele, Cheikh Raphaël – Ingénieur Économiste Logistique et Transports
Diagne, Amadou Lamine Sall – Poète, Lauréat des Grands Prix de l’Académie française
Diallo, Aïssatou – CEO La Maison BINAF SARL
Diallo, Maitre Boucounta – Avocat à la cour, Sénégal
Diokhane, Bara – Avocat, Sénégal
Diop, Aminata Johnson – Fondatrice de l’Agence Culturelle Africaine et du Pavillon Africain
Diop, Mamadou – Professeur, USA
Diop, Moustapha – DG
Daf, El Hadji Moctar – Inspecteur Principal Navigabilité des aéronefs, Enquêteur technique accidents et incidents d'avions
Dike, Ifeoma – Art Advisor
Dione, Boubakar – Directeur juridique de Bpifrance
Fall, Me Ousseynou – Avocat à la cour
Fall, Me Aly – Bâtonnier élu du Barreau du Sénégal
Fortes, Laura – Journaliste, RTS 1
Gueye, Ousmane – Artiste, Sénégal
Kane, Amadou – Ancien Ministre, Ancien PDG Banque BICIS
Kane, Amadou Elimane – Écrivain, France
Kane, Pape Samba – Journaliste, écrivain, Dakar
Kassé-Sarr, Fatou – DG Labell'Com et promotrice du Carnaval de Dakar Suñu Cosaan
Lamko, Koulsy – Écrivain, Directeur Hankili So Africa, Mexico
Loum, Moustapha – Ingénieur Agro-alimentaire
Mbaye, Malick – Expert supérieur en télécommunications et en informatique
Mboup, Fatou – Entrepreneure, Administratrice générale de la Fondation Amadou Mahtar Mbow pour les savoirs endogènes
Ndaw, Seyda Magatte – Opérateur économique
Ndiaye, Me Moustapha – Notaire, Président de la Biennale de Dakar
Ndiaye, Saïdou – Gérant, SND Consulting
Ngom, Pap' Amadou – Entrepreneur, Paris
Niang, Alioune Badara – Consultant, Sénégal
Sagna, Mahamadou Lamine – Enseignant/Chercheur, USA
Samb Sall, Ghaël – Présidente du Fonds d’Archives Africain pour la Sauvegarde des Mémoires et directrice des Éditions Vives Voix
Sarr, Bousso – Chef d’entreprise
Sarr, Seynabou Dia – CEO Global Mind Consulting Group
Senac, Gerard – Président Honoraire d’Eiffage Sénégal
Sidibé, Papa Mady – Investisseur professionnel
Sougoufara, Mama – DG ICS
Sow, David – Logistique Canal+Sénégal
Thiam, Chef Pierre – Culinary Ambassador, Agriculture Durable, États-Unis
EXCLUSIF SENEPLUS : La géopolitique des grandes puissances ne doit en aucun cas dicter les choix des dirigeants africains, qui doivent défendre leur peuple. C’est l’avis d'Aminata Touré.
La souveraineté du Sénégal et de l’Afrique doit être défendue sous tous ses aspects par les Sénégalais et les Africains, face à n'importe quel pays. Aucun impérialisme ne doit plus avoir droit de cité chez nous. C’est pour cela que l’unité de l’Afrique est pertinente, afin de défendre sa sécurité, régler ses problèmes collectivement, selon Aminata Touré, pour qui la politique des partenaires étrangers devrait être secondaire pour les Africains.
«C’est notre posture personnelle qui est importante. Ce que d’autres présidents vont faire doit être secondaire pour nous, pays africains. Le plus important, c’est quelles politiques vont servir nos propres intérêts que nous voulons mettre en place. C’est ça la démarche. Donald Trump ou pas, les Africains, ce qui devrait les intéresser, c’est comment gérer souverainement et ensemble leurs pays, industrialiser leur agriculture, former leurs jeunes et soutenir les femmes… »
Dans cette perspective, que la France perde de son influence en Afrique ne doit être le souci d’aucun Africain, selon le Haut Représentant du Président de la République, Aminata Touré, qui a trouvé « malheureuse » la sortie d’Emmanuel Macron face à ses ambassadeurs, où il accusait les Africains d’être ingrats et prétendait que la France n’est pas congédiée du Sahel mais partie de son propre chef.
En tout cas, les bases militaires étrangères en plein 21e siècle dans nos pays ne sont pas tolérables, d’après l’ancienne Garde des Sceaux. Aminata Touré est sans concession, qu’il s’agisse de la France, de la Russie, de la Chine ou de tout autre pays, cela « c’est terminé », a martelé Aminata Touré.
« La question d’avoir des bases dans les pays des autres est une question dépassée, c’est un anachronisme, ça n’existe nulle part. Au nom de quoi vous voulez avoir des bases dans les pays de quelqu’un d’autre ? C’est fini, c’est terminé », estime Aminata Touré.
Dans la même veine, que les États-Unis choisissent de renvoyer des étrangers de leur sol reste une décision souveraine, voire même légitime. Pour Aminata Touré, ce qui compte, c’est le Sénégal, c’est l’Afrique d’abord. Puisque de l’autre côté, Donald Trump professe à la ville et au monde l’Amérique d’abord, les Africains devraient aussi assumer de dire, d’assumer et de faire tout pour l’Afrique d’abord.
En revanche, dans le processus d’expulsion, les États-Unis devraient se comporter comme le pays civilisé qu’ils prétendent être, en respectant strictement les droits des émigrés. C’est le moment d’en donner la preuve. Parce qu’être émigré ne rime pas avec criminel.
JAMMEH, EL BECHIR... SUR LA LISTE DES DIX ANCIENS DIRIGEANTS LES PLUS RECHERCHES
Quatre des dix anciens chefs d’État les plus recherchés pour leur implication présumée dans des crimes contre l’humanité durant leur mandat sont originaires d’Afrique. Il s’agit de dirigeants de la Gambie, du Soudan, de la République centrafricaine et...
Quatre des dix anciens chefs d’État les plus recherchés pour leur implication présumée dans des crimes contre l’humanité durant leur mandat sont originaires d’Afrique. Il s’agit de dirigeants de la Gambie, du Soudan, de la République centrafricaine et de l’Éthiopie.
Parmi eux, l’ex-président gambien Yahya Jammeh, en exil en Guinée équatoriale après sa défaite électorale de 2016, Omar el-Béchir, ancien dirigeant soudanais incarcéré depuis sa destitution en 2019, François Bozizé, réfugié en Guinée-Bissau après son éviction en Centrafrique, et Mengistu Haile Mariam, qui vit au Zimbabwe depuis sa chute au début des années 1990.
La semaine dernière, Justice Info a publié une liste accablante des dix dirigeants actuels et anciens visés par des accusations de crimes contre l’humanité, qualifiant ce groupe de « club très exclusif ».
Parmi les figures non africaines figurent le président russe Vladimir Poutine, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l’ex-président syrien Bachar al-Assad, aujourd’hui en exil en Russie. D’autres dirigeants recherchés incluent Sheikh Hasina du Bangladesh, Haibatullah Akhundzada, chef des talibans, ainsi qu’un ancien dirigeant birman.
Le rapport est accompagné d’une carte interactive indiquant les pays d’origine de ces dirigeants et les lieux où certains d’entre eux vivent actuellement en exil.
Vers un tribunal spécial pour juger Yahya Jammeh
En Afrique de l’Ouest, les dirigeants régionaux se sont engagés à accélérer la mise en place d’un tribunal spécial hybride pour juger l’ex-président gambien Yahya Jammeh. Ce dernier est accusé d’une série de violations graves des droits humains sous son régime autoritaire, qui s’est étendu sur 22 ans, jusqu’en 2016.
Les crimes présumés incluent des assassinats, des disparitions forcées, des actes de torture et des viols. Bien qu’aucun mandat d’arrêt n’ait été émis contre lui, Jammeh nie toute implication. Parmi les exactions documentées entre juillet 1994 et janvier 2017 figurent également l’exécution sommaire d’au moins 240 personnes, dont de nombreux opposants politiques, ainsi que l’administration d’un faux traitement contre le sida à des patients non avertis.
El-Béchir : un mandat d’arrêt international en vigueur
Concernant Omar el-Béchir, la Cour pénale internationale (CPI) a émis deux mandats d’arrêt à son encontre, le 4 mars 2009 et le 12 juillet 2010. L’ex-président soudanais est poursuivi pour crimes de guerre – notamment des pillages et des attaques contre des civils – ainsi que pour crimes contre l’humanité, incluant meurtres, extermination, transferts forcés, tortures et viols.
La CPI l’accuse également de génocide, estimant qu’il a intentionnellement provoqué la destruction de groupes ethniques en leur infligeant des conditions de vie insoutenables. Ces crimes auraient été commis dans la région du Darfour, notamment après l’attaque de l’aéroport d’El-Fasher en 2003, et jusqu’au 14 juillet 2008.
Bozizé et Mengistu : des condamnations déjà prononcées
L’ancien président centrafricain François Bozizé fait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis le 27 février 2024 par la Cour pénale spéciale (CPS) de Bangui. Il est accusé de crimes contre l’humanité pour des massacres commis entre février 2009 et mars 2013 par sa garde présidentielle et ses forces de sécurité. Les charges portent également sur des assassinats, des disparitions forcées, des actes de torture, des viols et d’autres traitements inhumains infligés aux détenus de la prison civile et du camp militaire de Bossembélé, au centre du pays.
Quant à Mengistu Haile Mariam, ancien dirigeant éthiopien, il a été reconnu coupable de génocide et de crimes contre l’humanité par la Haute Cour fédérale d’Addis-Abeba. Condamné à la prison à perpétuité par contumace le 28 décembre 2006, il a été jugé responsable des purges sanglantes entre 1977 et 1978.
En tant que leader du régime militaire du Derg, Mengistu a orchestré une répression impitoyable, visant à éliminer toute opposition politique. Le tribunal a établi que plus de 2 000 personnes ont été exécutées sous son commandement, dont des membres de la famille royale éthiopienne, tandis que plus de 2 400 autres ont subi des actes de torture.
Selon Justice Info, le Code pénal éthiopien inclut les groupes politiques dans la définition du génocide, ce qui a permis d’établir les charges retenues contre lui.
LE PLAN DE LA FSB
Le Sénégal va naturaliser un basketteur américain pour renforcer son équipe nationale masculine, a révélé le président de la Fédération sénégalaise de basket-ball (FSB), Maître Babacar Ndiaye.
Le Sénégal va naturaliser un basketteur américain pour renforcer son équipe nationale masculine, a révélé le président de la Fédération sénégalaise de basket-ball (FSB), Maître Babacar Ndiaye.
»Je ne veux pas parler du poste du joueur qui sera naturalisé. L’entraîneur m’a soumis un joueur et la procédure est lancée. C’est un Américain », a-t-il précisé, dans un entretien paru ce lundi dans le quotidien sportif »Record ».
Le Sénégal a déjà naturalisé le basketteur américain Clevin Hannah en 2016 et son compatriote, Pierria Henry, en 2021
Selon le président de la FSB, l’instance fédérale de basket va utiliser le règlement permettant de »prendre un joueur naturalisé à défaut d’avoir des binationaux ».
L’équipe nationale de basket-ball a réalisé, dimanche, le carton plein dans les éliminatoires de l’Afrobasket 2025 en Angola.
Les Lions ont remporté leurs trois matchs et terminé premier du groupe C, devant le Cameroun et le Rwanda également, qualifiés pour l’Afrobasket.
Me Babacar Ndiaye a indiqué que le sélectionneur national, Ngagne Desagana Diop, a envoyé son plan de préparation qui sera soumis au ministre de la Jeunesse, des Sports de la Culture.
Il a souligné que le technicien, qui était absent du tournoi de Rabat (Maroc), a aussi fait l’expression de ses besoins.
»Nous allons discuter avec le ministère en fonction des moyens disponibles. Mais, toutes les dispositions seront prises pour mettre l’équipe dans de bonnes conditions », a ajouté Me Ndiaye.