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25 avril 2025
ANNE CÉCILE ROBERT S’INSCRIT DANS LA CONTINUITÉ
C’est désormais officiel ! L’Union de la presse francophone (Upf) est dirigée par une femme. Anne Cécile Robert a été officiellement installée dans ses nouvelles fonctions de présidente de l’Upf lors de la cérémonie d’ouverture des 49èmes Assises de Upf
Malick GAYE - Envoyé spécial au Maroc |
Publication 26/07/2022
Anne Cécile Robert a remplacé Madiambal Diagne à la tête de l’Union de la presse francophone (Upf). Si le Sénégalais s’est évertué à redorer le blason de cette organisation, son successeur dit s’inscrire dans la continuité. Elle l’a fait savoir hier lors de la cérémonie d’ouverture des 49èmes Assises internationales.
C’est désormais officiel ! L’Union de la presse francophone (Upf) est dirigée par une femme. Anne Cécile Robert a été officiellement installée dans ses nouvelles fonctions de présidente de l’Upf lors de la cérémonie d’ouverture des 49èmes Assises internationales de la presse francophone à Benguerir au Maroc. Si l’équipe sortante a été félicitée pour avoir repositionné l’Upf dans une dynamique de renouveau avec le retour des partenaires internationaux, Anne Cécile Robert compte poursuivre le chemin tracé par Madiambal.
«Je vais essayer de faire vivre les grandes missions de l’Upf. Nous allons continuer à défendre la liberté de la presse et la liberté d’expression. Nous allons aussi défendre la langue française d’une manière dynamique, ouverte, pas défensive en étant claire sur les principes et fraternelle avec l’ensemble de la profession. L’objectif est de faire de l’Upf le lien et le lieu de tous les journalistes pour échanger et s’aider mutuellement. On veut faire vivre cette diversité culturelle linguistique qui nous caractérise», a expliqué Anne Cécile Robert tout juste après le discours de Madiambal Diagne, le président sortant. Celui-ci qui aura inscrit le Sénégal dans «l’histoire de l’Upf d’aussi belle manière».
Selon le président sortant, «la volonté avait été que je prolonge un mandat de plus, mais je pense qu’il faut renouveler les énergies, les équipes. Et donner un nouveau challenge à de nouvelles compétences. Je pars rassuré et confiant dans l’esprit que l’Upf atteindra encore des sommets».
Avant d’ajouter ceci : «Je pense que cette équipe va insuffler une nouvelle énergie. Nous sommes rassurés de placer l’Upf entre des mains aussi crédibles et aussi respectées à travers le monde. Mon statut de président international me donne l’honneur et le privilège de siéger au Comité international et c’est déjà une façon d’accompagner l’équipe.»
«NOUS AVONS RÉUSSI À FAIRE RENAÎTRE L’UPF»
Après huit années passées à la tête de l’Union de la presse francophone (Upf), Madiambal Diagne a passé le témoin à Anne Cécile Robert. Le désormais ex-président de l’Upf dresse un bilan satisfaisant de sa présidence.
Propos recueillis par Malick GAYE - Envoyé spécial au Maroc |
Publication 26/07/2022
Après huit années passées à la tête de l’Union de la presse francophone (Upf), Madiambal Diagne a passé le témoin à Anne Cécile Robert. Le désormais ex-président de l’Upf dresse un bilan satisfaisant de sa présidence.
Après 8 ans à la tête de l’Union de la presse francophone, vous venez d’achever votre mandat. On imagine que vous quittez le poste avec le sentiment du travail accompli…
On peut le dire. J’ai quitté la présidence avec beaucoup de gratitude, de reconnaissance pour les membres de cette organisation qui m’ont fait confiance de me confier les destinés de ce grand mouvement des médias pendant 8 bonnes années, avec une équipe compétente, dévouée, engagée. Nous avons réussi à faire renaître l’Upf qui était dans une situation assez délicate. Aujourd’hui, elle compte parmi les organisations les plus fortes, les plus dynamiques et les plus crédibles de l’environnement des médias au niveau international. On ne peut qu’en être satisfait. Et la reconnaissance qui m’a été témoignée par mes pairs, provenant de plus de 50 pays à travers le monde, me va droit au cœur. Je ne saurais les remercier pour cette marque d’amitié, de fidélité et de solidarité.
A votre arrivée, l’Upf était endettée. Aujourd’hui, la page est tournée. Quels sont vos regrets ?
Effectivement, l’Upf avait des ardoises partout. Nous avions des dettes de loyer, de personnel. Par l’engagement, l’initiative de toute une équipe, nous avons réussi à restaurer la situation. Nous avons réussi, par moments, à engranger tellement de ressources que des placements financiers ont été opérés pour sécuriser l’Upf. C’était un bon choix stratégique parce qu’ils ont permis pendant la pandémie du Covid-19 où il n’y avait pas d’activité, de continuer notre mission et de fonctionner correctement. C’est une réussite. Aujourd’hui, nous passons le flambeau en laissant dans les caisses de l’Upf l’équivalent de deux ans de fonctionnement. C’est une prouesse saluée par le Comité international. La plus grande réussite, c’est d’avoir marqué le retour de l’Upf sur la scène internationale auprès des organisations faîtières des médias. C’est non négligeable parce qu’aujourd’- hui, toutes les organisations des systèmes des Nations unies, le gouvernement français qui avait effacé l’Upf de ses tablettes, sont revenus pour des plages de collaboration avec notamment le ministère français de l’Europe et des affaires étrangères. Ils nous ont appuyés pour ces 49èmes assises. Ce que le gouvernement français avait arrêté depuis 2006. Nous avons engagé des chantiers pour la défense et la protection des journalistes, pour le renforcement des libertés des médias. Ce chantier est éternel. Tous les jours, ces acquis peuvent être remis en cause dans différents pays du monde. Nous avons fait un travail de veille, de vigilance et de protection des droits des journalistes. Nous nous attèlerons à le continuer. Il est heureux que l’Upf soit confiée à Anne Cécile Robert. Elle est une journaliste reconnue et une universitaire. Elle a une aura et une crédibilité qui rassurent les partenaires et les journalistes. L’Ufp ne pouvait être confiée en de meilleures mains que celles de Anne Cécile Robert. Je suis heureux d’avoir pour successeur une personne que j’admire et que j’apprécie.
Ombre au tableau, vous avez trouvé des sections locales qui avaient pris l’Upf pour «des camps de vacances». Qu’avez-vous fait pour les contraindre au travail ?
Nous avons enclenché une dynamique de rénovation de l’Upf. Des gens pensaient que l’Upf, c’était pour des vacances. Mais on joint l’utile à l’agréable. Nous nous rencontrons, nous faisons des visites touristiques, des découvertes et de l’animation culturelle. Mais il y a un travail scientifique qui est là. Les thèmes des Assises répondent à des préoccupations des médias. A chaque fois, nous proposons des thématiques d’actualité à nos participants. Nous avons voulu encourager nos sections nationales à davantage de rigueur dans le fonctionnement, renforcer la crédibilité, les compétences et les ressources humaines qui s’y trouvent. C’est cet élan de renouveau et de rénovation qui a été un moment assez difficile que nous avons réussi à mettre en œuvre. Nous avons prêché par l’exemple en nous imposant des exigences de transparence. Pour la première fois, nous avons institué un commissaire au compte agrégé en France pour certifier nos comptes. Nous avons voulu que cette exigence soit répercutée aux sections nationales pour une transparence absolue sur chaque euro dépensé. Nous avons réussi ce pari. Nous avons fait en sorte que l’Upf s’ouvre à des jeunes journalistes, des étudiants en journalisme et insufflé du sang neuf pour redonner du dynamisme. Nous avons aussi fait en sorte que la place de l’Upf au niveau institutionnel puisse êtr e renforcée afin qu’elle soit reconnue par les institutions internationales et par les différents gouvernements des pays dans lesquels on opère. Depuis, les pays se bousculent pour organiser des rencontres de l’Upf. Nous sommes cette année au Maroc, deux autres pays sont candidats pour abriter les Assises l’année prochaine. En octobre prochain, nous avons un symposium à Bari consacré aux pays européens et méditerranéens.
Au Cameroun, le gouvernement n’a pas respecté ses engagements de financer à hauteur de 152 mille euros la rencontre de l’année passée. Comment éviter ce genre de désagrément à l’avenir ?
C’est une situation regrettable que le gouvernement camerounais n’ait pas respecté ses engagements. Nous ne désespérons pas de recouvrer cette dette. Mais cela arrive. C’est la première fois qu’un gouvernement nous doit une ardoise après avoir pris des engagements. La difficulté économique a fait que cette dette n’a pas été recouvrée mais c’est un passif que nous constatons, nous ferons en sorte que l’Upf continue de fonctionner. Je dois dire que c’est un épiphénomène cette histoire. Je ne sais pas pourquoi c’est souvent agité, mais si on peut la recouvrer, on le fera. Autrement, l’Upf continuera de plus belle manière. La section du Cameroun est dynamique et engagée. Vous avez pu constater la présence de la section du Cameroun en grand nombre comme toutes les années. La section camerounaise a été très engagée pour que je reste à la tête de l’Upf. Mais je crois qu’il faut trouver le temps et l’heure de partir. Je les rassure que je resterai avec l’Upf car mon statut d’ancien président me donne droit à être membre d’office du Comité international.
NJ AYUK PLAIDE POUR DES CONTRATS À LONG TERME
NJ Ayuk explique dans un article, «les contrats de vente à long terme pourraient être la clé du succès du gaz naturel au Sénégal et en Mauritanie »
Dans son prochain rapport intitulé Petroleum Laws-Benchmarking Report for Senegal and Mauritania, la Chambre africaine de l’énergie que dirige NJ Ayuk exhorte les entreprises de la région à faire de l’obtention de contrats de vente de gaz à long terme une priorité.
«Agissez maintenant pour conclure des accords de vente à long terme pour le gaz et le Gnl (gaz naturel liquifié).» Tel est le message du président exécutif de la Chambre africaine de l’énergie aux compagnies pétrolières et gazières opérant au Sénégal et en Mauritanie.
En effet, explique NJ Ayuk dans un article, «les contrats de vente à long terme pourraient être la clé du succès du gaz naturel au Sénégal et en Mauritanie. Avec le lancement de nombreux projets de gaz naturel dans les deux pays, nous devrions entendre parler d’encore plus de contrats de vente de gaz à long terme».
Actuellement, souligne-t-il, «Kosmos Energy et ses partenaires (Bp, Petrosen, la compagnie pétrolière publique sénégalaise, et la Société mauritanienne des hydrocarbures) n’ont réussi à obtenir des contrats de vente que pour les volumes de la phase 1 du projet Greater Tortue Ahmeyim. Et ce, malgré le fait que le projet est estimé à 15 trillions de pieds cubes de potentiel de production de gaz, soit suffisamment pour 30 ans de production ou plus.
Dans le cadre d’un autre partenariat prometteur entre Bp et Kosmos Energy, le champ gazier en eaux très profondes de Yakaar-Teranga, au large du Sénégal, dont les réserves de gaz naturel sont estimées à 2739 milliards de pieds cubes, seule une fraction des volumes de la phase 1 a fait l’objet de contrats. Et c’est plus que ce que l’on peut dire du projet Bir Allah de Bp en Mauritanie, qui devrait produire 1642 barils par jour de pétrole brut et de condensat, 277 millions de pieds cubes (Mccfd) par jour de gaz naturel et 1304 Mccfd de gaz naturel liquide d’ici 2030. Pour l’instant, la production de BirAllah n’a pas encore fait l’objet d’un contrat. Je ne saurais trop insister sur l’importance de conclure des contrats de vente à long terme pour contribuer à la réussite des projets gaziers. Lorsque les entreprises s’assurent d’acheter du Gnl pendant des décennies, par exemple, elles ont beaucoup plus de chances d’obtenir le soutien des investisseurs dont elles auront besoin pour produire le gaz naturel qu’elles finiront par liquéfier. Pourquoi ? Les contrats à long terme minimisent les risques pour les investisseurs, ils savent que les recettes provenant des ventes de Gnl contribueront à couvrir leurs coûts d’investissement».
A son avis, «le lancement de projets de gaz naturel devrait faire exploser les niveaux de production au Sénégal et en Mauritanie, qui passeront de pratiquement rien à 265 000 barils équivalent pétrole par jour (boepd) d’ici à la fin des années 2020. Cette dynamique devrait s’amplifier, la production doublant presque pour atteindre plus de 500 000 boepd d’ici à 2035, triplant pour atteindre 750 000 boepd d’ici à 2040, et continuant à augmenter jusque dans les années 2040. M. Ayuk estime que «ces perspectives sont très prometteuses, tant pour les compagnies pétrolières et gazières de la région que pour les populations du Sénégal et de la Mauritanie.
Le gaz généré par ces projets peut créer des emplois et des opportunités entrepreneuriales considérables. Il peut répondre aux besoins nationaux des programmes de conversion du gaz en électricité conçus pour lutter contre la pauvreté énergétique. Il peut être monétisé et, à son tour, contribuer à financer des infrastructures indispensables, des pipelines aux ports, avec le potentiel de favoriser la croissance et la diversification économiques. Enfin, il peut servir de matière première pour les usines pétrochimiques et d’engrais, ce qui contribuera à l’industrialisation et à une croissance économique encore plus forte».
Ce sont toutes les raisons pour lesquelles, indique le président exécutif, «la Chambre africaine de l’énergie, dans son prochain rapport intitulé Petroleum Laws-Benchmarking Report for Senegal and Mauritania, exhorte les entreprises de la région à faire de l’obtention de contrats de vente de gaz à long terme une priorité. En favorisant la stabilité des revenus des projets gaziers et la sécurité des investisseurs, les accords à long terme aideront le Sénégal et la Mauritanie à tirer pleinement parti de leurs ressources en gaz naturel».
«NOUS VOULONS L’ANNULATION DE TOUS LES FRAIS DE MAGASINAGE DURANT L’EMBARGO»
Libre échange avec Souleymane Baba Traoré, président du Conseil malien des chargeurs
Propos recueillis par Dialigué FAYE |
Publication 26/07/2022
Après la levée des sanctions contre le Mali, la Direction générale du Port autonome de Dakar (Pad) a décidé d’annuler les frais de magasinage des marchandises en transit au Mali, à compter du début d’entrée en vigueur de l’embargo (7 ¬janvier 2022) jusqu’au 3 juillet 2022, date de levée de celui-ci. Le Conseil malien des chargeurs veut que toutes les compagnies maritimes en ¬fassent de même. Souleymane Baba Traoré, le président de ces opérateurs économiques ¬maliens, l’a confirmé vendredi dernier, en marge de leur ¬visite à la Chambre de commerce, d’industrie et ¬d’agriculture de Dakar (Cciad).
Suite à la levée des sanctions économiques et financières de la Cedeao contre le Mali, les chargeurs maliens, sous la houlette du président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali, a effectué une visite au Sénégal. Quel est l’objet de cette visite ?
L’objet de notre visite au Sénégal et à la Chambre de commerce n’est autre que de venir remercier sincèrement, et de vive voix, les autorités sénégalaises, au nom de tous les opérateurs économiques maliens et des populations maliennes, même au nom du gouvernement, parce qu’en fait, cette délégation devrait être conduite par deux ministres, malheureusement, les sanctions individuelles n’étant pas levées, les ministres n’ont pas pu faire le déplacement. Nous pensons sincèrement que le Mali et le Sénégal sont un seul peuple. C’était la Fédération du Mali qui a été dissoute en 1960. Après l’éclatement de cette fédération, le Sénégal et le Mali n’ont pas pu se séparer. La preuve, aujourd’hui, le Mali fait passer par le Sénégal, 70% de ses marchandises. Cela veut dire que 70% de l’économie malienne passent par le Sénégal. Ce qui n’est pas une petite chose. C’est pourquoi, après la levée des sanctions de la Cedeao contre le Mali, nous avons jugé utile de faire le déplacement pour remercier d’abord toutes les autorités sénégalaises, nos confrères de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar (Cciad), notamment les chargeurs, les populations sénégalaises. L’embargo a duré six mois et cela a coûté très cher à notre économie. Pour les détentions de conteneurs, de surestaries et de magasinage, nous nous sommes retrouvés avec beaucoup de montants à payer.
Les conteneurs qui étaient en souffrance au Port de Dakar, par exemple, sont estimés à combien ?
Au niveau du terminal de Dp World, par exemple, nous sommes à 256 conteneurs en souffrance, sans compter ceux qui sont au niveau des autres lignes maritimes. Pour vous dire que les frais de stationnement, de surestaries, de détention de conteneurs sont énormes. Nous sommes venus voir les autorités portuaires. Dieu merci, avant même notre arrivée, le Port autonome avait déjà exonéré tous ces frais de magasinage durant la période concernée. On avait reçu cette note avant de venir à Dakar. Et les responsables du Port avaient même fait le déplacement à Bamako pour nous en parler. Pour ce qui concerne les autres partenaires, notamment les Douanes, entre autres, le Port ne peut pas les forcer à annuler les frais. Mais le Port a, quand même, montré la voie, pour faire comprendre que le Mali est un pays frère. Le Port a écrit à toutes les compagnies maritimes pour leur demander d’en faire de même. Quand nous sommes venus, nous les avons rencontrés un à un. Pratiquement, tout le monde est réceptif à notre demande et à faire quelque chose. Nous leur avons dit que nous ne voulons pas de 20%, ni de 30%, nous voulons l’annulation de tous ces frais. Et Dp World a ainsi exonéré tous les frais de magasinage. Plus loin, il s’engage à rembourser aux opérateurs économiques les montants qui ont été payés au cours de l’embargo. Car si nous voulons aller loin, marchons ensemble. Et le Sénégal veut aller avec le Mali et le Peuple malien. Nous n’avons jamais voulu que notre marchandise reste pendant six mois dans le Port. C’est un cas de force majeure. Nous demandons à tous les concessionnaires d’annuler tous les frais de magasinage, de stationnement. Je pense qu’on est sur la bonne voie. Nous avons rencontré beaucoup de gens ; nous continuons à échanger avec tout le monde et espérons qu’on aura gain de cause.
Quel a été le rôle de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar (Cciad) dans le processus qui a abouti à la levée des sanctions et à l’annulation des frais que vous êtes en train de demander auprès de vos partenaires ?
La Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar (Cciad) s’est impliquée dans la recherche de solutions, depuis le début de la crise. Elle a été à la hauteur. Le président de la Cciad, Abdoulaye Sow, a rencontré le Président sénégalais, Macky Sall, par ailleurs président en exercice de l’Union africaine (Ua), pour plaider la cause du Mali, de l’unité, du réalisme. La Chambre de commerce de Dakar en a fait son propre cas. C’est pourquoi nous sommes venus les remercier.
La Cciad vous invite à aller visiter le marché d’intérêt national ainsi que la gare des gros porteurs sis à Diamniadio. Est-ce qu’une participation des opérateurs maliens à ces deux infrastructures est envisageable ?
Aujourd’hui, il est temps que les opérateurs économiques et les institutions puissent collaborer. Si on avait une participation dans le Port de Dakar, est-ce que les autorités n’allaient pas réfléchir à deux fois avant de poser cet acte ? C’est pourquoi depuis notre arrivée, nous avons dit que nous voulons participer au développement du Sénégal et du Mali. Aucun des deux pays ne peut se développer seul. Il faut qu’on aille ensemble. Unis, nous serons forts. Il faut que nous soyons ensemble. La preuve, pendant ces six mois, ce n’est pas le Mali seul qui a été impacté par les sanctions. L’économie sénégalaise en a aussi pâti. A l’approche de la Tabaski, beaucoup de Sénégalais avaient peur de ne pas trouver un mouton, à cause des sanctions. Chaque jour, des centaines de camions entrent au Sénégal avec des produits maliens pour approvisionner le marché sénégalais. Le développement ne peut se faire d’un seul côté. Nous sommes un même peuple. On ne pourra pas se développer si on n’est pas ensemble. C’est pourquoi nous pensons qu’il est temps de prendre des actions dans tout ce qui se passe au Sénégal et le Sénégal aussi doit prendre des actions au Mali. Ce brassage nous permettra d’éviter que des politiques ne puissent prendre certaines décisions comme celles que nous venons de voir. On n’a pas besoin de telles décisions pour mettre à genoux nos économies. Et ce sont les opérateurs économiques qui peuvent aider les chefs d’Etat à refuser ces actes qui n’honorent pas l’Afrique.
Dans le cadre de la lutte contre les tracasseries sur les corridors, surtout sur l’axe Dakar-Bamako, des initiatives ont été entreprises. Malgré tout, le problème demeure. Est-ce que les opérateurs économiques maliens et sénégalais ont des solutions à proposer pour régler définitivement ces difficultés ?
Effectivement, le problème demeure. Mais nous sommes là-dessus. En termes de développement, tout ne peut pas se faire en un seul jour. Hier (jeudi, l’entretien a été réalisé le vendredi), nous avons rencontré les services des Douanes sénégalaises. Ils sont en train de moderniser les procédures, afin de rendre le trafic des marchandises beaucoup plus fluide, dans la célérité et la sécurité. Du côté des acteurs, c’est la même chose.
EGALITE DES GENRES, LA PREMIERE STRATEGIE DU FMI
Le Fonds monétaire international (Fmi) est doté d’une première stratégie relative à l’égalité des genres.
Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international a adopté vendredi dernier, la première stratégie de l’institution de Bretton woods «relative à l’égalité des genres, qui vise à intégrer le genre dans les activités fondamentales du Fmi».
Le Fonds monétaire international (Fmi) est doté d’une première stratégie relative à l’égalité des genres. Ladite stratégie, qui a été adoptée vendredi dernier par le Conseil d’administration de l’institution de Bretton woods, «vise à intégrer le genre dans les activités fondamentales du Fmi (surveillance, développement des capacités et assistance financière), dans le respect de son mandat». Cela implique, de façon plus systématique, selon la Directrice générale du Fmi citée dans un communiqué, «d’examiner les conséquences macroéconomiques des inégalités entre les genres lorsqu’elles sont déterminantes à ce niveau, d’évaluer les conséquences des chocs et des politiques sur chaque genre et de fournir des conseils stratégiques précis et adaptés dans les domaines macroéconomique et financier, ainsi qu’un soutien en matière de développement des capacités».
Kristalina Georgieva d’ajouter : «Cette stratégie relative à l’égalité des genres ne pourrait pas être plus opportune. Elle permet au Fmi de s’adapter à l’évolution des besoins, des défis et des priorités de ses pays membres. Cette stratégie se fonde sur les travaux menés par les équipes du Fmi au fil des années. Les crises, notamment la pandémie et les guerres, ont de graves conséquences sur la vie et les moyens d’existence des femmes, aggravant les effets du changement climatique et de la fragilité mondiale accrue. Ces changements exacerbent les inégalités existantes entre les genres et de plus en plus, les pays membres du Fmi améliorent leurs politiques pour mettre en œuvre des mesures qui tiennent compte de ces questions.»
L’intégration de l’égalité des genres au Fmi, précise Mme Georgieva, «commence par la reconnaissance du fait que la réduction des disparités entre les genres va de pair avec une croissance économique plus soutenue, une stabilité et une résilience économiques plus fortes et une réduction des inégalités de revenu. Des politiques macroéconomiques, structurelles et financières bien conçues peuvent contribuer à des résultats concrets et inclusifs et bénéficier de façon équitable aux femmes, aux filles et à la société en général».
La stratégie s’articule autour de 4 axes
La stratégie relative à l’égalité des genres s’articule autour de quatre axes.
Le premier consiste à «donner aux équipes du Fonds, la possibilité d’accéder à des données ventilées par sexe pertinentes et à des outils de modélisation pour mener des analyses des politiques publiques».
Pour le deuxième axe, l’institution veut «établir un cadre de gouvernance solide afin de garantir que les aspects de l’égalité des genres qui sont importants au niveau macroéconomique soient intégrés dans les travaux du Fmi relatifs aux différents pays selon une approche impartiale quel que soit le pays membre, et créer une structure organisationnelle interne propice». Quant au troisième, il devrait porter sur le «renforcement de la collaboration avec les partenaires externes pour tirer profit du partage des connaissances et de l’apprentissage par les pairs, exploiter les complémentarités et maximiser les effets sur le terrain».
S’agissant du quatrième axe, le Fmi entend «utiliser efficacement les ressources allouées à l’égalité des genres en réalisant des économies d’échelle et en évitant le chevauchement des activités».
Quid de la mise en œuvre de la nouvelle stratégie ? Les services du Fonds monétaire international informent qu’elle «débutera immédiatement, mais se fera de manière progressive et maîtrisée». Et pour la Directrice générale, «la bonne mise en œuvre de cette stratégie aidera les pays membres à parvenir à une croissance et à une résilience économiques plus inclusives et équitables. Quand les femmes réussissent, les pays réussissent».
Par Hamidou ANNE
THIERNO ALASSANE SALL, ESPRIT REBELLE
La filiation de gauche et le courage de l’homme l’obligent, malgré l’adversité virulente et radicale au régime Bby, à ne jamais se départir de l’exigence de hauteur et de responsabilité. Il fera un excellent député
Quand j’ai rencontré Thierno Alassane Sall la première fois, nous avons eu une longue conversation d’environ 4h 30 mn. Nous avons parlé de son livre que j’avais lu avec intérêt ; l’ouvrage diffère des traditionnels livres politiques, qui sont souvent un condensé de lieux communs sans consistance et relatés dans une langue pauvre. Puis nous avons discuté d’histoire et de littérature ; de Victor Hugo dont il est un lecteur attentif, de Sankara qu’il tient en estime, de Fanon et de nombreux auteurs dont Marx, qui peuplent son hôtel de l’insomnie. Il m’a fait l’honneur de me faire visiter sa bibliothèque remplie d’essais politiques, d’ouvrages de philosophie et d’histoire, de biographies d’hommes d’Etat de diverses régions du monde. Thierno Alassane Sall, compétent et rigoureux, est très cultivé. Ayant la particularité de côtoyer beaucoup d’hommes politiques, je dois reconnaître qu’il est agréable de discuter avec quelqu’un qui a cette dimension intellectuelle devenue rare sous nos cieux. Le monde politique sénégalais est peuplé d’individus grossiers et sans talent, des personnes vulgaires mues par la réussite sociale qui échafaudent des plans pour exister par le mensonge et la manipulation et récolter des dividendes électoraux.
J’ai revu plusieurs fois Thierno Sall, et nos discussions ont toujours duré des heures, car sa compagnie intellectuelle est agréable. Nous avons des désaccords au sujet de points précis. L’homme peut être rigide, et je n’avais pas approuvé la divulgation de certaines informations dans son livre qui me paraissaient devoir rester secrètes. Avec le temps je le connais davantage, notamment par l’intermédiaire d’un de ses conseillers, mon ami Pape Sène avec qui j’ai écrit un livre il y a quelques années. Pape est un intellectuel romantique, un fin lecteur de Cheikh Anta Diop, qui transporte des idéaux d’une époque ancienne et glorieuse dans ces temps modernes où le dérisoire est promu en sacro-sainte valeur.
Avoir le type de profil de Thierno Sall dans l’opposition est salutaire pour l’intérêt et le niveau du débat démocratique. Le célèbre «Nous allons réduire l’opposition à sa plus simple expression» a été une formule malheureuse qui poursuivra son auteur, même au terme de sa carrière politique. Elle rappelle le triste ma waxon waxet qu’a traîné Abdoulaye Wade tel un fardeau. Le Sénégal est une démocratie ; une démocratie s’honore d’avoir une opposition vive et féconde. Parmi celle-ci, diverse et foisonnante, figurent des populistes et des démagogues mais aussi, heureusement, des personnalités républicaines au sens élevé des responsabilités, à l’instar de Théodore Monteil, Ibrahima Dème ou Thierno Sall.
Ce dernier est exigeant, parfois peu souple, mais honnête et responsable. Sauf catastrophe, il sera député de la prochaine législature, et c’est une très bonne nouvelle pour le débat démocratique et la vitalité de l’opposition républicaine. Thierno Sall fera un excellent député, s’il met sa hargne et sa compétence au service de son mandat pendant cinq années.
Il ne sera pas dans les coups d’éclat, n’échangera ni insultes ni coups de poing dans ce lieu sacré des institutions républicaines. J’ai foi en la capacité de l’homme à être un «député du peuple», expression depuis galvaudée, mais dont la signification première me semble juste.
La filiation de gauche et le courage de l’homme l’obligent, malgré l’adversité virulente et radicale au régime Bby, à ne jamais se départir de l’exigence de hauteur et de responsabilité. Le débat public est pris en otage par des excessifs et des insignifiants de tous bords. Ces derniers paradent et veulent sponsoriser toutes nos idées pour voir laquelle est digne d’être portée. La vulgarité a pris ses aises dans le corps politique. Or, dans un tel contexte, être révolutionnaire, c’est faire preuve de nuance dans le propos tout en étant ferme sur les principes.
Le chef de la République des Valeurs fait face à la meute, ignore les médisances de journalistes et commentateurs partisans et arides. Il refuse les injonctions à la soumission. Il a été l’un des premiers à s’opposer fermement à l’appel à la violation de la Constitution et au report des élections porté par la bien bavarde société civile de Twitter quand «la liste» de cette dernière a été rejetée par le Conseil constitutionnel.
Thierno Sall est une métaphore humaine de l’insoumission. Pas surprenant, pour un homme qui a fourbi ses armes dans le syndicalisme lycéen et dans les arcanes du vieux parti de gauche And Jëf, fabrique précieuse de penseurs et de militants en col Mao dont l’influence sur la politique sénégalaise est vieille de plusieurs décennies. La formation académique, la culture politique, l’expérience de l’Etat font de Thierno Alassane Sall un esprit, un rebelle, qui ne verse ni dans le folklore dépolitisant ni dans l’injure permanente.
LES HABITANTS DE KEUR MASSAR EXIGENT LA FINITION DES TRAVAUX
Les fortes pluies enregistrées ces derniers jours avaient plongé dans la hantise des inondations certains Sénégalais, plus particulièrement les habitants des Parcelles Assainies Unité 3, Unité 2, de Camille Bass entre autres
Les fortes pluies enregistrées ces derniers jours avaient plongé dans la hantise des inondations certains Sénégalais, plus particulièrement les habitants des Parcelles Assainies Unité 3, Unité 2, de Camille Bass ainsi que ceux de la cité des Enseignants et Aïnoumadi, quartiers situés à Keur Massar. Constatant cependant une nette amélioration par rapport aux deux années précédentes, les habitants de ces quartiers exigent le renforcement des motopompes et surtout la finition des travaux.
Contrairement aux deux dernières années pendant lesquelles des véhicules de la Gendarmerie et de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers étaient mobilisés à côté des motopompes et des canots de sauvetage, cette année, la voie qui mène vers Jaxaay n’a pas connu ce décor. Selon le délégué de quartier de Camille Basse, les travaux d’ouvrages destinés à lutter contre les inondations dans la banlieue de Dakar ont été payants.
En effet, Mamadou Sène trouve que la situation des inondations de cette année est moins grave que celles des années précédentes. «Certes, on avait tous peur dès les premières gouttes de pluie, mais il faut reconnaître que les travaux ont fortement atténué les dégâts. L’année dernière à cette période, j’étais sur le terrain, mais aujourd’hui, vous m’avez trouvé chez moi. Cela montre que la situation n’est pas trop catastrophique», indique le délégué de quartier. N’empêche, il invite les autorités à accélérer les travaux. «Elles doivent surtout fermer les égouts pour éviter que le sable ou les ordures bloquent les canaux», souligne Mamadou Sène. Contrairement à notre premier interlocuteur, Osseynou Fall déplore le manque de motopompes dans certains quartiers.
Ainsi, il demande à l’Etat de renforcer les moyens, notamment les motopompes dans les quartiers. «C’est très regrettable de voir des familles ou des bonnes volontés se cotiser pour acheter des motopompes, alors que l’Etat devrait mobiliser les moyens nécessaires pour nous aider», tonne Ousseynou Fall. Un sentiment que partage sa colocataire répondant au nom d’Aïssata. Cette quadragénaire et mère de famille fait face, depuis 4 ans, à la furie des eaux de pluies. Chaque année, elle vivait le même calvaire avec sa famille. «Heureusement que cette année, la situation s’est beaucoup améliorée. Avec les premières pluies, j’ai eu une grosse frayeur au ventre. Toute la devanture de la maison était totalement remplie d’eau. Avec l’aide des jeunes du quartier, les eaux ont été dégagées », explique cette habitante de l’Unité 3 des Parcelles Assainies. Elle appelle les autorités à appuyer les quartiers en matériel et en essence et à renforcer les motopompes.
A l’image des quartiers Camille Bass et de l’Unité 3, les fortes pluies ont semé un désarroi à la cité Enseignant et Aïnoumadi 1. Quelques jours seulement après son ouverture à la circulation, l’autopont de Keur Massar, dont l’objectif est d’améliorer la mobilité urbaine de ce département populeux, est décrié par les habitants de ces deux quartiers qui se sont retrouvés prisonniers des eaux, après les pluies diluviennes. «Ils ont construit le pont sans prévoir de canalisations pour nous. Conséquence : les eaux de ruissellement provenant de l’ouvrage se sont déversées directement dans nos maisons. N’eût été la mobilisation des jeunes, beaucoup de familles seraient obligées d’abandonner leurs maisons», soutient un habitant de la zone.
Poursuivant, il déplore le manque de pragmatisme des autorités qui ont bâclé le travail sans aucune mesure d’accompagnement. «Il est très bon de construire un autopont pour soulager les populations, mais si les autorités avaient fait les études préalables, on n’allait pas se retrouver dans cette situation», ajoute notre interlocuteur qui invite cependant les autorités à rectifier le tir pour éviter une pareille situation lors des prochaines pluies. «Nous n’avons toujours pas l’esprit tranquille. Nous craignons que les prochaines pluies nous causent beaucoup de dégâts», alerte-t-il.
A LA STATION DE KEUR MASSAR, LES ROUTES TOUJOURS INONDÉES…
Chauffeur de taxi-clando sur l’axe Keur Massar-Jaxaay, Seydina vit la même psychose. Assis en attendant son tour pour le départ, il est obligé de garer sa voiture à chaque fois qu’il pleut pour éviter d’abimer son moteur. «Depuis la dernière pluie, les routes sont impraticables. Beaucoup de chauffeurs ont garé leurs voitures pour éviter de bousiller leurs véhicules», affirme Seydina qui relève une négligence de la part des autorités. «A défaut de la canalisation, les autorités communales devraient au moins déployer des camions de vidange pour permettre aux populations de vaquer à leurs occupations en cas de pluies. Mais les routes sont toujours inondées et rien n’a été fait depuis lors», se désole le chauffeur de taxi clando. Le même décor inquiétant est noté à la station de Keur Massar. Malgré la présence de quelques motopompes, la route qui mène vers la mairie ne désemplit toujours pas. Les passants sont obligés de faire de nombreux détours pour vaquer à leurs occupations. C’est le cas de Fatima Ndiaye qui devait se rendre au marché. «On n’a même pas envie de sortir de chez soi. Regardez ces eaux ! On dirait qu’on n’a pas d’élus !» peste notre interlocutrice. Elle invite ainsi les autorités communales à faire un minimum d’efforts pour dégager les eaux. «On vit chaque année la même situation, parce que nos autorités ne prennent pas de précautions. Elles attendent qu’une situation se produise pour faire leur cinéma», fulmine Fatima Ndiaye.
210 MILLIARDS POUR RÉSOUDRE LA PROBLÉMATIQUE DES DÉPLCAMENTS À DAKAR
En organisant hier une audience publique sur le projet de restructuration du transport de masse, le Cetud a voulu présenter les résultats de l’impact environnemental et social de ce projet
En organisant hier une audience publique sur le projet de restructuration du transport de masse, le Cetud a voulu présenter les résultats de l’impact environnemental et social de ce projet. d’un coût global de 210 milliards, ce projet vise à résoudre les problèmes de déplacements dans la capitale.
L’Etat du Sénégal a initié deux grands projets de transport de masse que sont le TER et le BRT. A cet effet, un projet de la restructuration globale a été mis en place et son ambition est de constituer un réseau métropolitain de transport public moderne, efficace et accessible pour répondre à la demande et proposer une offre de transport intégré et compétitif autour du BRT et du TER.
L’impact environnemental de ce projet a été présenté hier aux acteurs à l’occasion d’une audience publique. Selon le directeur du Cetud, Thierno Birahim Aw, l’heure est venue de valider les études de l’impact environnemental d'un projet extrêmement important. «C’est le troisième grand projet de transport de Dakar. Il s'agit d'un projet planifié sur 10 ans dont la première phase est en cours de validation. La validation de cette étude d'impact doit prendre en compte la préoccupation de l'ensemble des parties prenantes pour un meilleur déroulement de ce qui est en perspective», explique-t-il.
Il ajoute que sur la période 2022-2024, ils vont investir sur un projet impliquant les opérateurs de transports locaux pour un raccordement efficace du Ter et du Brt, mais aussi un desserrement au niveau des quartiers. Cela ira de Yeumbeul à Sangalkam en passant par Grand-Yoff, mais aussi le LacRose etles pôles d'aménagement important pour la région de Dakar. «Il s'agira de 14 lignes prioritaires desservies par 400 bus sobres en carbone et qui rouleront avec du gaz ou à l'électricité.A noter sur l'ensemble du projet : 32 lignes prioritaires, environ 1000 bus. En termes de financement pour la première phase, il y a au moins 210 milliards de francs qui vont permettre de faire des aménagements d'infrastructures en continuité de l'effort qui se fait déjà par l'État du Sénégal, de contribuer à l'assainissement, à l'éclairage public», dit-il.
Pour le projet, il y aura deux dépôts importants pour le stationnement des bus à gaz et électriques. «Nous allons aussi avoir 18 terminales qui vont compléter le Ter et le Brt, mais aussi tenir compte de la transition énergétique des transports qui sont polluants, de la transition numérique pour une meilleure régulation de l'offre et de la demande de transport public», indique le sieur Aw.
Interpellé sur l’état d’avancement du Brt, Thierno Birahim Aw affirme qu’il est très bien avancé. «Les résultats sont visibles et nous allons renforcer clairement avec l'évaluation qui va se faire avec la période pluvieuse. Ce projet va s'inscrire sur cette ambition de faire des routes pour redonner de la capacité à la circulation pour des performances économiques en environnement amélioré, avec le dispositif d'assainissement adéquat pour que les routes soient protégées», affirme le directeur du Cetud.
IL ACHÈTE DES BIJOUX VOLÉS D’UNE VALEUR DE 40 MILLIONS FCFA À 900 000 FCFA
En voulant plus, on risque de tout perdre. Ibra Guèye, bijoutier de son état, ne va pas démentir cet adage.
Ibra Guèye est traîné en justice par Ibrahima Guèye pour recel de bijoux et de manchettes en or d’une valeur de 40 millions de nos francs. Le prévenu qui risque un an de prison ferme sera édifié sur son sort le 29 juillet prochain.
En voulant plus, on risque de tout perdre. Ibra Guèye, bijoutier de son état, ne va pas démentir cet adage. Il ressort des débats d’audience du tribunal des flagrants délits de Dakar que tout est parti de la fugue de Malick Guèye, fils du plaignant Ibrahima Guèye. Le 22 mars dernier, il avait volé une montre et un bracelet appartenant à sa mère. Il est revenu à charge le 28 mars 2022, à l'insu de tous les membres de sa famille, pour dérober d'autres bijoux et des boutons manchettes avant de s'évaporer dans la nature. Après quelques jours d’investigations, le père finit par retrouver son fils non loin des deux voies de Liberté 6. Alors, son fils lui confie avoir cédé les bijoux à un bijoutier du nom de Ibra Guèye à 500.000 FCFA. L'enquête a permis l'interpellation du mis en cause le 4 avril dernier. Devant les enquêteurs, le bijoutier a confirmé avoir acheté l'ensemble des biens à 900.000 FCFA auprès de Malick Guèye.
Attrait hier au tribunal de grande instance de Dakar pour recel de bijoux et de manchettes en or d'un montant de 40 millions FCFA, Ibra Guèye a nié ces accusations qui pèsent sur lui. Néanmoins, il confirme que c’est le fils du plaignant, Malick Guèye, qui lui a vendu cinq montres. «Et ce jourlà, il était accompagné de son ami Fabrice qui est un client. Je lui ai réparé d'abord une chaîne.Il m’a par la suite expliqué qu’il a hérité des montres de sa défunte mère, depuis trois mois. Ce sont des montres en cuir serties d'or», ditil. Pour se dédouaner, le prévenu estime avoir acheté de bonne foi. Il poursuit: «Malick est en classe de Terminale, il est majeur. Il a affirmé devant les enquêteurs s'être servi de l'argent pour se payer de la drogue. J'ai fondu les bijoux un mois plus tard, avant de les céder à 1,4 million de francs. La partie civile veut me faire condamner alors que je suis un soutien de famille. J'ai offert la montre acier à un ami», s’est-il défendu. D'après Fabrice, l’ami de Malick, celui-ci était parti récupérer son argent auprès du prévenu. Le juge lui fait savoir que cela prouve à suffisance qu’il est un complice. «Avant le vol, Malick s'est concerté avec toi. On ne peut pas poursuivre ce dernier puisque son père a retiré sa plainte contre lui», a renseigné le juge.
De son côté, la partie civile, Ibrahima Guèye, expert-comptable de formation, révèle que sa femme a rendu l'âme le 16 février 2022. «Ce n'est pas la première fois que le prévenu comparait pour recel ou vol. C'est un multirécidiviste. Les 5 boutons de manchette coûtent 500.000 Fcfa l'unité. Il savait très bien l'origine des biens. La valeur des sept montres est de 40 millions FCFA. C'est moi qui ai acheté toutes les montres. J'ai acquis la première montre en 1997. Les autres entre 2007 et 2022. J'avais entamé une médiation pénale. Comme c'est mon fils qui est à l'origine des faits, Je lui ai réclamé 20 millions de francs», a demandé M. Guèye en guise de dommages et intérêts.
Dans son réquisitoire, le parquet a soutenu que le prévenu ne pouvait pas ignorer l'origine frauduleuse des biens. « Nous ne sommes pas en présence d'un profane. Il a acheté l'ensemble des biens à 900.000 FCFA. On est en présence d'une partie civile qui ne veut pas se faire de l'argent. Elle a réclamé la moitié du préjudice parce qu'elle estime que son fils est aussi coupable. Le mis en cause a fréquenté le marché Sandaga au moins pendant 15 ans», a déclaré le maître des poursuites qui a requis un an de prison ferme.
Assurant la défense du prévenu, Me Abdoulaye Tall souhaite que la partie civile prouve le montant invoqué. «En matière de recel, il y a toujours de l'exagération sur le prix. Il n'est pas un élément à abattre. Son épouse vient de lui donner un cadeau de la vie», a souligné Me Tall qui plaide une application humanitaire de la loi.
Son confrère, Me Ndiack, a ajouté que leur client est un homme honnête et sérieux. «Je l'ai connu il y a dix ans. Et il a perdu son frère, il y a six mois. Il s'est toujours battu pour subvenir aux besoins de sa famille. Je vous demande de faire preuve de mansuétude», a-t-il sollicité. Délibéré au 29 juillet prochain.
PAR Farid Bathily
LA SANTÉ DU PAPE FRANÇOIS OBJET DE SPÉCULATIONS
Ces dernières semaines, le patron de la Curie romaine physiquement affaibli, est au centre de rumeurs de démission si persistantes que même ses démentis ne parviennent pas à les dissiper
Pour certains observateurs du Saint-Siège, la question n’est plus désormais de savoir si le pape François - de son vrai nom, Jorge Mario Bergoglio - va renoncer à sa charge pontificale, mais plutôt d’en déterminer le timing. Et à ce jeu, les pronostics vont bon train.
Depuis plus d’un mois, le Vatican bruit de rumeurs d’une prochaine démission du pape argentin, âgé de 85 ans. En cause, l’état de santé fragile de ce dernier. Notamment depuis l’intervention chirurgicale du côlon qui a duré plusieurs heures et qu’il a dû subir en juillet 2021. À cela s’ajoutent des problèmes récurrents de sciatique et de douleurs au genou qui l’ont récemment contraint à annuler, à son "grand regret", un voyage prévu de longue date en Afrique.
Faisceau d’indices ?
Outre ces soucis de santé handicapants pour son agenda et son âge avancé, le souverain pontife pose depuis peu un certain nombre d’actes que beaucoup ont vite fait d’interpréter comme des signes avant-coureurs d’une démission.
C’est le cas de son prochain déplacement à la basilique Sainte-Marie de Collemaggio, prévue le 28 août 2022, soit le lendemain du consistoire (une assemblée de cardinaux) qu’il a convoqué dans la capitale italienne.
Cela s’inscrit, selon le Vatican, dans le cadre d’une visite papale de réconfort aux habitants de la ville de L’Aquila, au centre de l’Italie, dans les Abruzzes sinistrée par un séisme en 2009. Mais ce lieu n’en reste pas moins chargé de symboles. C’est en effet là où repose la dépouille du démissionnaire pape Célestin V au 13e siècle. C’est là également que Benoît XVI, le prédécesseur de François 1er, avait jeté les bases de sa renonciation en laissant sur place son pallium en 2009, avant d’abandonner ses charges quatre années plus tard.
Précédent favorable
La décision inédite en 600 ans prise par le pape Benoît XVI avait contribué à lever, un tant soit peu, le tabou sur la démission des papes. Le pape François bénéficie donc d’un précédent sur lequel il peut s’appuyer s’il décidait de mettre fin à sa charge de chef de l’Église catholique. Même si sa démission créerait une situation tout à fait inédite avec trois papes, un pape en exercice et deux à la retraite.
Mais pour l’heure, le successeur du pape Benoît XVI ne semble pas penser à se retirer. "Cela ne m’a jamais traversé à l’esprit", a-t-il répondu récemment à la presse britannique, qualifiant ses actes, sujets à interprétations de la part du public, de simples coïncidences. Le prélat argentin a tout de même réaffirmé qu’il n’aurait aucun mal à céder la place si sa santé l’y obligeait.
En visite au Canada cette semaine, le pape a été vu en fauteuil roulant dès sa descente de l'avion qui l'a amené du Vatican.