KEEMTAAN GI – SURENCHERE
Nos autorités ont ouvert inutilement un front. Bêtement ! Ce, au moment où la Nation a plus besoin d’unité que de haine ou de vengeance. Elles ont ouvert une fissure dans laquelle se sont engouffrés des esprits fanatiques et obscurantistes. Cette foule qui ne pense pas ou pense mal. Selon elle, l’Etat serait contre une communauté qu’il haïrait et voudrait humilier. Bon, allons ! On se calme, les gars. Dépassionnons le débat. Le jeu n’en vaut pas la chandelle. Gare à l’excès. Tout ce qui est excessif étant insignifiant. Le subit relent de générosité qui s’est installé avec la radiation du flic-talibé fleure bon l’obscurantisme, le fanatisme et la haine envers l’Etat. Même si nous jugeons la sanction loufoque et disproportionnée, il serait dangereux de la circonscrire à un combat contre une communauté ou un guide qui est dans le cœur de tous les musulmans. Et il est également tout autant audacieux de voir des leaders d’opinion s’inviter dans cette surenchère. Cette subite générosité, on peut la déployer autour d’autres personnes qui en ont plus besoin. Savoir raison garder et ne pas suivre la meute. Notre commune volonté de vivre étant plus précieuse que cette surenchère financière. Chaque jour, des compatriotes font entendre leur détresse, leur douleur, leur peine, leur misère, sans pouvoir bénéficier de cette charité déployée autour du policier radié. Et c’est triste de voir des intellectuels, ou qui se prétendent tels, s’engouffrer dans cette brèche dangereuse qui ravive la haine dans les cœurs. Savoir raison garder. Le seul combat qui vaille étant celui contre ce salaud de Covid-19. On se calme, messieurs et dames. Barrons la route à l’obscurantisme, l’intolérance, la haine et au fanatisme ! Autant de choses qui ont broyé d’autres peuples. KACCOOR BI
MACKY PREMIER VACCINE, DIOUF SARR DEUXIEME
On annonce pour mars les premiers vaccins au Sénégal. Seulement, pour la force ou la preuve par l’exemple, les Sénégalais s’attendent à ce que le premier d’entre eux, qui détient actuellement la totalité des pouvoirs entre ses mains, se fasse vacciner en premier. Une manière de donner une confiance au peuple. Et surtout que Macky Sall a toujours habitué les Sénégalais à être le premier citoyen à être servi. C’était valable lors du lancement de la carte d’identité numérique Cedeao, puis les passeports biométriques Cedeao. Alors la preuve par trois, Macky Sall ne peut pas ne pas être le premier à recevoir le vaccin de la Covid-19. Il ne peut pas faire moins que le président turc Tayyip Erdogan qui a reçu ce jeudi son vaccin contre le Covid-19 devant les caméras de télévision. Un acte qui, selon un porte-parole de son parti cité par les médias locaux, vise à dissiper les doutes de la population concernant le vaccin anti-covid. Et comme entre Macky et Erdogan, c’est du « Mburu ak Sow », nul doute que notre président ne va pas rater cette belle occasion de se faire vacciner en premier ! D’cci mars, l’on aura le temps de voir l’efficacité des nombreux vaccins en essai un peu partout dans le monde. Après Macky, ce sera le ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr. Des infos nous rapportent que le patron de la Santé s’est dit prêt d’ailleurs à être le premier Sénégalais à être vacciné. Mais comme il a un patron, il devrait se battre pour être deuxième, sinon Marième Faye Sall ou Idy « Mburu ak Sow » pourrait rafler la deuxième position
LE POLICIER RADIE BOUBOU DIALLO RECRUTE PAR BOUGANE GUEYE
Pape Boubou Diallo, le policier radié pour un « soudjott » à Serigne Modou Kara ne chômera pas. Outre l’élan de solidarité de la communauté mouride qui lui a déjà offert deux terrains nus (voir par ailleurs), il a été recruté par Bougane Guèye Dany. Il travaillera aux côtés du groupe de presse D-Médias au siège de la holding à Keur Gorgui. Pape Boubou Diallo percevra le même salaire que quand il était à la police. Il bénéficiera également de 3 mois de congés payés. Serigne Modou Kara a donné sa bénédiction et a prié pour Bougane Guèye à la suite de son geste en faveur de son talibé.
REBEUSS LA POLICE EN CROISADE CONTRE LES NUISANCES SONORES
Le commissariat de police de Rebeuss a mené dans la matinée de ce jeudi 14 janvier 2021, une opération coup de poing contre les nuisances sonores provoquées par les tabliers établis le long des intersections allant de l’avenue Petersen à la rue Galandou Diouf avec l’avenue Blaise (communément appelé Avenue Petersen X Balaise et Rue Galandou Diouf X Blaise Diagne). Cette opération a été menée en collaboration avec le préfet de Dakar, le sous-préfet de Dakar- Plateau et le commissaire central de Dakar, chef du service régional de sécurité publique. Elle a été longtemps réclamée et souhaitée par les riverains, dans cet endroit jouxtant l’ancien bâtiment du Service d’hygiène. Elle a rencontré un franc succès et a permis de mettre fin à une situation sonore excessive qui polluait la vie dans le quartier. Par plusieurs fois, les riverains avaient appelé l’Etat à la rescousse pour mettre fin à cette nuisance sonore sans commune mesure à Dakar, et qui perturbait leur quiétude, tous les jours de la semaine, du lever du soleil jusque tard dans la nuit. Au cours de l’opération, des policiers en civil ont récupéré près d’une dizaine de mégaphones, certains tabliers ayant réussi à cacher leur matériel. Le responsable de la police, qui coordonnait l’opération, a averti les tabliers qu’aucune nuisance sonore ne sera plus tolérée dans cet endroit, qui est l’une des plus grandes voies de passage de Dakar. Au nom des riverains, M. Ibrahima Cissé a remercié l’administration territoriale ainsi que la police pour cette opération de salubrité publique. La joie de ces populations est d’autant plus grande qu’elles pourront non seulement retrouver la quiétude dans leurs foyers, mais aussi que leurs enfants pourront réviser leurs leçons dans le calme. Car, ils étaient contraints d’attendre la nuit, après le départ des tabliers pour revoir ces leçons.
NECROLOGIE
Les audiences de flagrant délit au niveau du tribunal de Pikine- Guédiawaye ont été toutes renvoyées hier à huitaine. Renseignements pris auprès des greffes, on nous signale que le substitut du procureur Saliou Ngom a perdu un de ses frères. Du coup, tous les présidents de chambres et les procureurs étaient partis à l’enterrement. En cette douloureuse circonstance, le Témoin quotidien profite de cette occasion pour présenter ses sincères condoléances au procureur Saliou Ngom et à toute sa famille. Que Dieu accueille le défunt dans Son paradis.
GRAND YOFF MAMADOU LAMARANA DIALLO BAT SA FEMME A QUI IL REPROCHE DES RAPPORTS EXTRA-CONJUGAUX
Pour une dispute conjugale, le ressortissant guinéen Mamadou Lamarana Diallo a battu et blessé grièvement son épouse H. Diallo au visage. Les faits se sont déroulés dans la nuit du 12 au 13 janvier dernier aux environs de 4 heures du matin au quartier Cité Millionnaire à Grand Yoff. L’époux reprochait à sa femme d’entretenir des rapports extra-conjugaux avec des jeunes. Contrairement aux faits relatés dans la presse en ligne, le commissaire de Grand Yoff précise qu’il n’y a pas eu de meurtre. Autrement dit, l’époux n’a pas poignardé à coups de couteau ni tué sa femme. Le mis en cause ne jouit pas de ses facultés mentales, il était sous traitement dans un hôpital psychiatrique bien avant les faits qui l’opposent à sa femme.
AFFAIRE ASSANE DIOUF LE TRIBUNAL VA STATUER SUR LES EXCEPTIONS ET LE FOND DU DOSSIER AUJOURD’HUI
Celui que l’on présente comme l’insulteur public numéro, Assane Diouf, a comparu, hier, à la barre du tribunal de grande instance de Dakar. Il est poursuivi pour provocation directe à une manifestation, outrage à agent dans l’exercice de ses fonctions et rébellion. Le tribunal, après avoir renvoyé l’affaire jusqu’à aujourd’hui, va statuer sur les exceptions et probablement sur le fond du dossier. Son avocat, Me Ciré Clédor Ly, demande l’annulation des actes de procédures. Selon la robe noire, la procédure d’arrestation de Assane Diouf est nulle. Le parquet rappelant le réquisitoire introductif du prévenu fait savoir que le procureur est compétent puisque les infractions poursuivies ont été commises par moyen de diffusion publique. Le tribunal a renvoyé l’affaire jusqu’à aujourd’hui (vendredi) pour statuer sur les exceptions et probablement sur le fond du dossier.
KOLDA LE PROPHETE DE LA SECTE « MBAKHE ROUKHOU » ARRETE
Al Hassane Mbacké Rouhou Lahi Baba, guide suprême de la secte islamique « Mbakhé Roukhou » et prophète autoproclamé, a été cueilli, ce jeudi. L’arrestation s’est produite en début d’après-midi dans son village de Saré Ngagne, dans la commune de Bourouco, département de Médina Yoro Foula, devant ses disciples. Depuis quelques temps, le prophète autoproclamé à la tête de cette secte islamique a la particularité de prier en langue locale, pulaar. Cependant, son arrestation n’a rien à voir avec ses activités religieuses. Il a été arrêté, selon les sources, pour avoir épousé une mineure de force et sans le consentement des parents de la jeune fille. Suffisant pour que les éléments de la brigade de gendarmerie de Kolda procèdent à son arrestation
Non, le combat politique aux États-Unis n’a opposé ni Donald Trump et le reste du pays, ni les Démocrates aux Républicains.
Il s’agissait d’un combat sans pitié pour le contrôle de l’avenir du monde entre d’une part (1) le bloc mondialiste comprenant les Démocrates et Républicains internationalistes qui pensent que l’hégémonie américaine passe par la mondialisation, le contrôle des organisations internationales, les guerres perpétuelles et la maitrise du changement climatique et, d’ autre part (2) le bloc populiste, isolationniste et antimondialiste moins organisé et disposant de moins de ressources, que dirige Trump et qui pense que la grandeur de l’Amérique passe par un retour aux sources avec le concept de « Make America Great Again », parfois abrégé en MAGA, et que le pays doit passer avant le reste du monde (« L’Amérique d’abord »). Au nom de la souveraineté nationale, ce bloc est contre le multilatéralisme, les interventions militaires à l’extérieur, contre l’immigration et soutient le Brexit en Europe.
Sur le plan géographique, il s’agit d’un affrontement entre (1) l’Amérique des grandes métropoles de la Côte-Est et de la Côte Ouest qui a organisé et profité de la mondialisation : Hollywood et les nouvelles technologies de l’information en Californie (Yahoo, Google, Facebook, Youtube, Apple, etc.) et des grandes métropoles de l’Est qui contrôlent la politique nationale, l’État profond, les organisations internationales, ainsi que la finance et la bourse (Washington DC et New York et ; (2) l’Amérique du Centre et du Sud moins peuplée, plus rurale, laborieuse, celle des Télévangélistes ayant peu profité de la mondialisation.
Le bloc ayant profité de la mondialisation vient de remporter une victoire écrasante avec un contrôle de tous les pôles du pouvoir : la Maison Blanche, le Congrès, le Sénat et les médias. Dès lors, la question pertinente est de savoir qui a réellement gagné, comment ils ont a gagné et quelles sont les conséquences de cette victoire pour l’Amérique et le reste du monde.
Une alliance idéologique pour la mondialisation entre les Démocrates et les Républicains libertaires et néoconservateurs
Avant que Donald Trump ne soit président et que MAGA ne crée le ciment idéologique populiste, il était plus facile pour les élites américaines de maintenir l'illusion mensongère de la concurrence dichotomique entre Républicains et Démocrates.
Trump est venu bouleverser l’ordre établi en mettant l’accent sur les politiques défavorables à la mondialisation pour résoudre les problèmes des Américains les plus pauvres : fin des négociations commerciales multilatérales notamment le partenariat transpacifique, retrait des accords de Paris sur le climat, politiques anti-migratoires, approbation des pipelines Keystone et Dakota Access pour le transport du pétrole canadien vers les États-Unis malgré leur impact sur l’environnement, exigence de la réciprocité commerciale, confrontation avec la Chine, pression sur les alliés de l’OTAN pour qu’ils augmentent leur budget militaire et refus de poursuivre les guerres perpétuelles de l’Occident à l’étranger. Il a également élargi la base électorale de son parti aux minorités noires traditionnellement fidèles aux Démocrates. Face à ces menaces, les Démocrates et les Républicains anti-Trump ont trouvé un terrain d’entente commun contre lui sur la mondialisation et sa personnalité extravagante.
Le bloc mondialiste qui a gagné les élections comprend : (1) les Démocrates mondialistes, progressistes, multilatéralismes et militaristes (Clinton, Obama) appuyés par les multinationales, ainsi que les élites médiatiques, des nouvelles technologies, du cinéma et de la finance internationale; (2) les Républicains libertaires partisans du moins d’État, du libre-échange et de la libre circulation des personnes et farouchement opposés aux politiques protectionnistes de Trump ; les Républicains modérés sans ancrage idéologique à droite (Sénateur Mitt Romney); les Républicains néoconservateurs (Bush, Cheney, Bolton) partisans des guerres perpétuelles ayant semé le chaos en Irak, Afghanistan et proches du militarisme du bloc Clinton-Obama, mais inquiets face aux réticences guerrières de Trump. Cet aréopage conservateur et ses Think-Tank (« Club de Réflexion ») sont restés réfractaires au populisme et fidèles au mondialisme dans un parti dont la base sociologique avait basculé vers les classes populaires. Pour assurer la victoire, les élites mondialistes ont mobilisé une grande coalition autour d’un référendum sur la personnalité de Trump en s’appuyant essentiellement sur les minorités visibles et invisibles et les populistes de gauche ayant voté pour Sanders aux primaires contre Biden et dont les préoccupations sociales sont proches de celles des partisans de Trump.
Les Progressistes convergent avec les populistes Trumpistes sur les inégalités sociales et la nécessité de réduire les excès de la mondialisation sur le tissu économique et social ou d’augmenter le salaire minimum. En revanche, ils divergent avec les Trumpistes sur les questions d’immigration, du changement climatique ou du rôle prépondérant de l’État pour augmenter les dépenses sociales. Cette aile gauche du parti Démocrate est un caillou dans la chaussure de Biden dont le cabinet sera essentiellement composé des élites des affaires et de la finance, des interventionnistes militaristes de l’administration Obama et des néoconservateurs et des représentants des progressistes et des minorités.
Ingrédients de la victoire : un mariage entre la réinvention du système électoral et l’alliance avec les forces de l’argent et des medias
Premièrement, sous l’impulsion de l’équipe ayant porté Obama au pouvoir (David Plouffe, John Podesta, David Axelrod), les Démocrates ont réussi utiliser la pandémie du Covid-19 comme excuse pour redéfinir les règles du jeu électoral sur la façon dont les votes seraient exprimés et comptés dans les « swing states » ou États clés (Wisconsin, Michigan, Pennsylvanie, Géorgie et Arizona) dont la législature est pourtant contrôlée par les Républicains.
Ainsi, les bulletins de vote par correspondance ont été envoyés à tout le monde, même à ceux qui n’en demandaient pas. Les exigences d’identification des électeurs ont été suspendues, des urnes mobiles ont été déployées, le traitement des bulletins de vote défectueux a été assoupli et les listes électorales n’ont pas été actualisées. Sur cette base, les Démocrates ont mobilisé des équipes chargées de faire voter et collecter les bulletins des groupes ayant une faible propension à voter tandis que les Républicains continuaient de compter sur des stratégies électorales éculées, notamment le porte-à-porte pour aller voter le jour des élections, le réseau télévangélique, les publipostages de la radio et télévision.
Deuxièmement, les Démocrates ont réussi à créer une alliance avec les médias grand public, les géants des médias sociaux (YouTube, Twister, Facebook, Amazon et Google) et l’État profond afin de maitriser et contrôler le narratif électoral et réduire leurs adversaires au silence en cas de besoin. Les conservateurs n’avaient pas les moyens de rivaliser avec cette machine. Car ils n’ont pas su développer une offre politique et un écosystème de communication adaptés à l’évolution de la société américaine.
Troisièmement, les Démocrates ont mobilisé des moyens financiers illimités pour la victoire. Il convient de noter que la plupart des hommes les plus riches du monde sont proches des Démocrates (Bezos, Gates, Zuckerberg, Ellison, Ballmer, Page, Brin). Cette oligarchie a dépensé plus que jamais pour faire triompher le mondialisme qui lui a permis de s’enrichir à une échelle sans précédent. Á titre d’exemple, Mark Zuckerberg et son épouse ont débloqué 350 millions de dollars pour soutenir les équipes chargées de l’inscription des électeurs et de la supervision des élections et pousser les gens à aller voter. George Soros, Michael Bloomberg et d’autres hommes d’affaires ont également donné des centaines de millions de dollars pour soutenir la campagne et favorisé au niveau des États, l’élection de dirigeants capables d’orienter les politiques publiques en faveur des démocrates.
Face à cette armada, Trump a mis en place une machine de mobilisation des fonds à travers les petites contributions des donateurs individuels galvanisés par son message populiste autour de l’idéologie conservatrice de « l’Amérique d’abord ». En dehors de quelques magnats des casinos, les milliardaires conservateurs ont peu contribué à sa campagne.
Une gouvernance difficile en raison de la coalition hétéroclite au pouvoir
Sur le plan national, deux dangers guettent la nouvelle administration. En premier, la restriction de la liberté d’expression et le néo-maccartisme visant à éradiquer du monde politique, de l’entreprise, des médias et de la culture près de la moitié des Américains ayant voté pour Trump. Ceci pourrait radicaliser cette frange de la population qui a perdu foi dans le processus démocratique et se traduire par la montée des tensions et de la violence.
Ensuite, les politiques mondialistes et militaristes de l’administration Biden risquent de diviser la base progressiste du parti démocrate. Face à la montée des inégalités sociales et raciales dans un pays où 1 % de la population contrôle 50 % de la richesse nationale, la demande sociale est forte. Si leur mobilité sociale est entravée par le retour en force du libre-échange effréné, un nombre croissant de Noirs, d’Hispaniques et de Blancs pauvres pourraient faire défection et s’allier aux populistes de la Droite Trumpiste contre leur ennemi commun. Ceci pourrait permettrait au parti Républicain de reprendre le Congrès en 2022 et peut-être la Maison Blanche en 2024.
Au niveau international, on devra logiquement s’attendre à une amélioration des relations avec la Chine afin de poursuivre le modèle mondialiste permettant de délocaliser la production et l’emploi afin de dégager le maximum de profits pour les entreprises et de faire financer les déficits américains par les surplus des pays bénéficiaires de la mondialisation. Concernant la libre circulation des personnes, les politiques d’immigration seront assouplies conformément aux promesses électorales de Biden. Par ailleurs, il y aura un retour en force du multilatéralisme comme instrument de politique étrangère (changements climatiques, négociations commerciales multilatérales, gestion collective de la pandémie du Covid). Ceci renforcera l’emprise des organisations internationales sur les pays pauvres afin de faire échec à toute tentative d’alliance de ces pays avec les puissances concurrentes comme la Chine. Á ce sujet, le FMI a profité de la crise de la Covid-19 pour augmenter substantiellement ses prêts à l’Afrique, verrouillant ainsi tout endettement futur avec la Chine. Tout pays ayant un programme avec le FMI n’a pas le droit de s’endetter ailleurs sans l’autorisation préalable du Fonds et peut difficilement mettre en œuvre des politiques visant à développer ses industries. Enfin, les guerres et les politiques de déstabilisation risquent de reprendre à grande échelle au Moyen-Orient, en Afrique et ailleurs pour le contrôle des ressources stratégiques.
Eugene Nyambal est économiste, ancien Conseiller pour l’Afrique au FMI et chef de projet à la Banque mondiale
LA DOCTRINE MACRON EN AFRIQUE, UNE BOMBE À RETARDEMENT BUDGÉTAIRE
Ce que le président français dénonce en Europe, il le défend en Afrique. Il renforce le stéréotype selon lequel il ne faut pas faire confiance au secteur public africain pour fournir des services publics de qualité
Le Grand Continent |
Daniela Gabor, Ndongo Samba Sylla |
Publication 14/01/2021
Cet article est également disponible en anglais sur le site du Groupe d’études géopolitiques.
On pourrait croire, après avoir lu les premiers paragraphes du récent entretien de Macron dans le Grand Continent, qu’un Corbyn français est au pouvoir. Il condamne le consensus de Washington, le paradigme qui réclame « réduction de la part de l’État, privatisations, réformes structurelles, ouverture des économies par le commerce, financiarisation de nos économies, avec une logique assez monolithique fondée sur la constitution de profits ». L’« économie financiarisée », l’enfant monstrueux du consensus de Washington qui nous promettait la prospérité mais n’a fait que donner le pouvoir aux financiers, a détruit l’environnement, augmenté les inégalités et alimenté l’autoritarisme, nous amenant à un point de rupture politique.
La Doctrine Macron, ou le Consensus de Paris, s’engage à inverser ces tendances. Pour lutter contre les maux de l’économie financiarisée, la doctrine Macron propose une solution à trois piliers : plus d’Europe, un véritable partenariat Europe-Afrique et des coalitions avec les gouvernements et les acteurs non gouvernementaux. Sur le papier, la doctrine Macron rompt avec la tradition coloniale. Elle appelle à réinventer l’« axe afro-européen » et impose aux Européens de « montrer que cet universalisme qu’on porte n’est pas un universalisme de dominant, ce qui était celui de la colonisation, mais d’amis et de partenaires ». La doctrine Macron appelle à faire de l’Europe « la première puissance éducative, sanitaire, digitale et verte » avec des investissements massifs, et elle promet par extension un partenariat avec l’Afrique qui rompe avec le colonialisme comme avec la financiarisation.
Pourtant, paradoxalement, la doctrine Macron – explicitement fondée sur une critique de la financiarisation et de la privatisation des biens publics – coexiste avec la poussée française en faveur du Consensus de Wall Street, qui promeut un partenariat avec les investisseurs mondiaux pour financiariser le développement et privatiser les biens publics, en particulier en Afrique.
Le Consensus de Wall Street
Au cours de la dernière décennie, le G20, le FMI, la Banque mondiale et d’autres banques multilatérales de développement (dont la Banque africaine de développement), et les agences nationales de développement (dont l’Agence française de développement, l’AFD) ont poursuivi un nouveau programme de développement axé sur un grand pacte avec la finance privée : le Consensus de Wall Street. Sa logique est puissante. La surabondance mondiale des portefeuilles d’actifs financiers – les milliers de milliards gérés par les investisseurs institutionnels, principalement du Nord – pourrait financer les objectifs de développement durable, étant donné l’hypothèse de ressources publiques limitées dans le Sud. Par exemple, le programme de la Banque mondiale intitulé « Maximiser les financements pour le développement », introduit en 2017, promet aux investisseurs institutionnels des marchés d’un potentiel de 12 000 milliards de dollars dans les secteurs du social, de la santé, des infrastructures, des transports et de l’éducation. Mais les investisseurs institutionnels sont soumis à des règles d’investissement spécifiques dont il faut tenir compte si on veut qu’ils financent le développement. La question urgente en matière de développement devient alors : comment « accompagner » les investisseurs institutionnels (fonds de pension, compagnies d’assurance, fonds d’investissement) et leurs gestionnaires d’actifs vers ces opportunités ?
Spontanément, on pourrait penser à la réponse suivante. Les investisseurs pourraient acheter davantage d’obligations d’État émises par les pays africains – dans leur devise, pour éviter les problèmes bien connus de viabilité de la dette extérieure. Ces pays utiliseraient à leur tour ces conditions de financement à meilleur marché pour investir massivement dans l’éducation, le numérique, la santé et les services publics « verts », comme notre champion de l’axe eurafricain l’envisage pour l’Europe. Mais ce n’est pas la bonne réponse.
Les investisseurs privés veulent plutôt des projets de développement « bankables ».
« Lorsqu’elles se demandent si un projet séduira les investisseurs, la première chose que les banques multilatérales de développement devraient se demander, c’est : “les gens vont-ils payer pour l’utiliser ?” Les investisseurs sont beaucoup plus confiants dans les rendements lorsque les projets intègrent un ensemble d’utilisateurs prêts à payer1. » Cette logique, bien décrite par la Banque interaméricaine de développement, est reprise par toutes les autres banques multilatérales de développement. Elle indique que le Consensus de Wall Street est un projet visant à réduire les investissements publics directs et la prestation de services publics et à les transférer au secteur privé. L’habillage du programme de privatisation du Consensus de Washington a changé, mais la substance reste la même : les citoyens paient des frais d’utilisation pour les services publics, désormais construits et fournis par le biais de partenariats public-privé (PPP).
Mais l’ambition du Consensus de Wall Street va au-delà d’une simple vague thatchérienne de privatisations. Il s’agit plutôt de transformer l’État, pour qu’il n’ait plus pour seule fonction que de neutraliser les risques (derisk en anglais) liés aux investissements des financiers mondiaux. Lorsque les citoyens n’ont pas les moyens de payer les services privatisés, l’État intervient et indemnise les investisseurs, il assume lui-même les risques inhérents aux projets de développement afin que les investisseurs reçoivent un flux de trésorerie régulier. Un projet bankable est un projet dans lequel l’État s’engage à fournir aux investisseurs de tels filets de sécurité.
La pandémie en cours a donné un nouvel élan politique à cette ambition. Voici comment l’Alliance mondiale des investisseurs pour le développement durable, qui travaille sous les auspices des Nations unies, a présenté dans son manifeste de juillet 2020 sa vision de la réponse à la pandémie : « Un défi d’une telle ampleur exige que nous renforcions les partenariats public-privé à un degré jamais atteint depuis la Seconde Guerre mondiale – et un degré qui n’a peut-être jamais été vu en temps de paix ». De même, la Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP26), qui porte sur le financement privé, préconise des « solutions sur mesure » pour les pays en développement, notamment des « partenariats public-privé, des viviers de projets rentables et de nouvelles structures de marché, afin de faciliter des opportunités commercialement viables d’investissement durable ».
La Banque mondiale prêche donc à l’Afrique l’« impératif du PPP », et la crise actuelle, semble-t-il, ne l’a rendu que plus pressant.
L’axe afro-européen : des bombes à retardement budgétaires
Les partenariats public-privé sont des accords contractuels à long terme par lesquels le secteur privé s’engage à financer et à gérer des services publics – hôpitaux, autoroutes, centrales d’énergie renouvelable, logements étudiants, canalisations et égouts, etc. – tant que l’État partage les risques. Pour les gouvernements, il s’agit d’un arrangement intéressant, car ils n’ont pas besoin d’avancer les fonds. Les États qui présentent un déficit important en matière d’infrastructures et dont les ressources publiques sont limitées, selon l’argument habituel, pourraient déléguer l’exécution de missions de service public au secteur privé sans augmenter leur endettement. Les États doivent assumer certains des risques – c’est-à-dire, neutraliser les risque liés à ces investissements – mais de tels engagements ne comptent pas comme des dépenses publiques tant que les risques ne se matérialisent pas.
En France, les partenariats public-privé ont été dénoncés depuis des années, y compris par la Cour des comptes2, pour leur coût supérieur aux investissements publics directs, l’aggravation de la pauvreté et les inégalités d’accès. Le Sénat français les a qualifiés de « bombes à retardement budgétaire », puis la Cour des comptes européenne s’est jointe à lui.
Toutes ces mises en garde n’ont cependant pas freiné le gouvernement français dans son ardeur à défendre ces partenariats en Afrique. Par exemple, l’« Initiative France-Banque Mondiale », promue par l’Agence française de développement et son réseau de partenaires financiers dans les pays de la zone franc en Afrique, place ces mêmes partenariats au cœur des efforts pour redonner du souffle à la présence économique française qui est sur une pente déclinante dans les anciennes colonies françaises et à l’étendre au reste de l’Afrique.
La vision du « développement comme neutralisation des risques encourus par les investisseurs privés (development as derisking en anglais), inscrite dans la rhétorique des coalitions de l’axe afro-européen, piège les États africains et leurs citoyens dans la logique monolithique de subvention des profits des entreprises et des gestionnaires d’actifs européens.
Tout d’abord, dans les pays africains qui y ont recours, cette stratégie risque d’augmenter la dette souveraine en devises étrangères. Prenons l’autoroute à péage entre Dakar, la capitale du Sénégal, et le nouvel aéroport (également financé par un partenariat public-privé). Sa gestion a été attribuée dans le cadre d’un contrat partenariat public-privé de trente ans au groupe français Eiffage. Le gouvernement sénégalais a emprunté environ 137 millions d’euros directement à la Banque africaine de développement et à la France (via l’Agence française de développement, l’AFD) « pour fournir la subvention à l’investissement » à Eiffage et pour financer la restructuration des zones urbaines concernées et le déplacement des habitants.
Deuxièmement, les citoyens africains devront payer des frais d’utilisation pour rendre les projets de développement bankables. La méthode de calcul des frais est une boîte noire où les opérateurs privés de partenariat public-privé ont un pouvoir important. Reprenons l’exemple de l’autoroute à péage du Sénégal. Selon une étude récente de LEGS-Africa, une organisation de la société civile sénégalaise, pour une distance de 72 km, les usagers sénégalais paient environ 4,50 euros pour emprunter ce que la presse française appelle « l’autoroute du futur ». Au Maroc, les usagers de l’autoroute Casablanca-Rabat paient 2 euros pour une distance de 87 kilomètres. En Côte d’Ivoire, faire route d’Abidjan à Yamoussoukro, soit 250 km, coûte 3,80 euros.
Troisièmement, le développement comme neutralisation des risques signifie que les États africains doivent engager des ressources publiques lorsque les redevances d’utilisation ne suffisent pas à générer le chiffre d’affaires auquel les investisseurs privés s’attendent. Les États africains assument le risque lié à la demande, les risques politiques ou contractuels ainsi que les risques de change, tous cachés dans des contrats de partenariat public-privé qui font à peine l’objet d’un véritable contrôle public.
LE SAEMSS S'ÉLÈVE CONTRE LES FLASH CAS DANS LES ÉCOLES
Les "flash cas", nouvelle tendance dans les pratiques des écoliers sénégalais, consistent à vilipender, de manière anonyme, sur un réseau social, des camarades de classe, des membres du personnel enseignant
Le Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (SAEMSS) interpelle le ministère de l’Education nationale et ses services déconcentrés sur les "flash cas" dans les écoles, une pratique qu’il juge "inacceptable" dans les établissements scolaires.
Les "flash cas", nouvelle tendance dans les pratiques des écoliers sénégalais, consistent à vilipender, de manière anonyme, sur un réseau social, des camarades de classe, des membres du personnel enseignant ou administratif.
"Les flash cas sont légion dans nos écoles. C’est inacceptable, c’est intolérable et nous ne pouvons plus l’accepter", a martelé Saourou Sène, lors d’un point de presse conjoint avec des responsables locaux de son syndicat.
"Nous interpellons le ministère de l’Education, ses services déconcentrés, notamment l’inspecteur d’académie, les IEF, pour qu’avec eux, nous puissions faire toute la sensibilisation au niveau des élèves pour que ces pratiques-là cessent", a poursuivi le syndicaliste.
Les enseignants n’accepteront pas ces pratiques, parce qu’elles "ne correspondent pas aux valeurs qu’incarnent l’école sénégalaise", encore moins aux valeurs de la société sénégalaise, a fait valoir Saourou Sène.
"Nous le disons à haute et intelligible voix, nous n’accepterons pas que ces flash cas continuent en milieu scolaire", a-t-il insisté, relevant qu’une affaire liée à cette pratique a été signalée à Thiès et à Guéoul récemment.
Concernant le cas de Thiès, la section régionale du SAEMSS avait porté plainte auprès des juridictions locales, mais avait dû retirer la plainte, à la demande de l’enseignante qui en a été victime, et qui disait ne pas souhaiter l’emprisonnement des élèves auteurs présumés.
"En tout cas pour cette fois-ci, nous laissons passer conformément à la volonté de l’enseignante qui était victime, mais la prochaine fois, le syndicat n’acceptera pas qu’on retire la plainte", a souligné Saourou Sène.
"Nous allons porter plainte et les contrevenants répondront de leurs actes devant les juridictions", a-t-il averti, avant d’interpeller directement les parents d’élèves pour qu’ils veillent davantage à l’éducation des enfants.
Selon lui, même si l’école a une part de responsabilité dans l’éducation, elle fait "plus d’instruction que d’éducation", dans le cas du Sénégal.
Aussi le syndicaliste exhorte-t-il les parents à ’’sensibiliser leurs enfants pour qu’il ne versent pas dans des situations qu’ils ne pourront pas contrôler’’.
Le SAEMSS a par ailleurs invité le gouvernement au suivi du protocole d’accord de 2018, signé entre l’Etat et les syndicats d’enseignants, ainsi que la question de la formation continue des enseignants.
Concernant le retard de paiement des reliquats d’indemnités dues à certains enseignants suite à leur participation aux examens, malgré les virements effectués par l’Etat, il exige que leurs émoluments leurs soient versés "dans la semaine".
ABDOUL KANE PRÉCONISE DES MESURES PRÉVENTIVES RIGOUREUSES ET CONCERTÉES
Le bureau de la Coalition pour la Santé et l’Action sociale (COSAS) s’est réuni le samedi 09 janvier 2021. Il s’est penché sur l’évolution inquiétante de la pandémie de Covid-19
Le bureau de la Coalition pour la Santé et l’Action sociale (COSAS) s’est réuni le samedi 09 janvier 2021. Il s’est penché sur l’évolution inquiétante de la pandémie de COVID-19, caractérisée par l’apparition d’une deuxième vague apparemment plus sévère que la première.
"La période de décrue de 3 mois (septembre – octobre – novembre) n’a pas été mise à profit par les autorités pour mette en place des mécanismes de veille et d’anticipation et pour renforcer le système de soins (équipements, oxygène, laboratoires... etc.).
Le constat est fait par le bureau de la Coalition pour la Santé et l’Action sociale (COSAS) que dirige Pr Abdoul Kane, dans un communiqué. Lequel, parvenu à emedia, déplore que "les autorités, elles-mêmes ont pu, en mettant en sourdine la communication sur la pandémie et en apportant leur caution à de grands rassemblements (tournées économiques, inaugurations, anniversaire) contribuer à démobiliser les populations et donner l’impression que la pandémie était vaincue."
Pour rappel, le 6 janvier dernier, pour faire face à l’augmentation inquiétante des cas, les autorités politiques ont décrété l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu de 21 à 05 heures du matin. "Ces mesures, même si elles peuvent aider à amoindrir la propagation du virus, se révèlent très éprouvantes pour les couches populaires (mobilité urbaine, promiscuité, perte de revenus, difficultés à se restaurer le soir...) et sont difficiles à maintenir dans la durée.
Elles entrainent aussi une injustice envers les structures et individus qui ont des activités économiques nocturnes légales", déplore la COSAS. Poursuivant, son président ajoute que la situation des établissements scolaires "demeure préoccupante", avec des dispositifs de lavage des mains qui "ont disparu ou ne sont plus fonctionnels", "le surpeuplement observé au niveau de certaines classes, où les élèves s’entassent à 3 ou 4 sur des tables-bancs, sans porter de masques."
Le cardiologue indique toujours pour s’en désoler que "les marchés traditionnels ne font pas l’objet de la même attention que lors de la première vague. Le Parlement en charge de l’évaluation des politiques publiques, n’a pas procédé à un bilan partiel de la gestion de la première vague.
Les pouvoirs publics sont confrontés à un mécontentement émanant surtout de la jeunesse désœuvrée, mais aussi des syndicats de travailleurs et des acteurs du secteur informel. Des concitoyens font de moins en moins confiance à un État dont certaines initiatives comme la modification de la loi sur l’état d’urgence, ne sont pas toujours comprises."
Par ailleurs, "on constate une implication insuffisante des partis politiques et des organisations de la société civile dans la gestion de la pandémie", relève le document.
Parmi les recommandations, Pr Abdoul Kane propose d’abord, d’"initier ou reconduire des mesures préventives rigoureuses et concertées au niveau des marchés, des lieux de commerce, des lieux de culte, des universités, des écoles, du transport avec des mesures d’accompagnement et des indemnisations, en cas de nécessité."
Ensuite, de "privilégier la concertation à la coercition en renforçant la dynamique communautaire, qui devra tirer profit de la nature pyramidale et des acquis en matière de santé communautaire de notre système sanitaire (agents de santé / relais communautaires, matrones, badjenu gox,)."
Puis, de "développer cette stratégie autour des collectivités locales avec l’implication active des organisations de jeunes, les groupements de femmes, les élus locaux, les notabilités religieuses et autres personnes-ressources."
De "mettre sur pied / redynamiser les comités de veille et d’alerte communautaire, au niveau des quartiers, des villages et des lieux de travail, devant chacun, élaborer un plan d’action communautaire prenant en compte les réalités locales (riposte à la COVID – 19 sous directives communautaires)."
De "décentraliser les moyens y compris ceux financiers et mobiliser des financements locaux (présidents de collectivités territoriales, leaders politiques, mécènes), pour permettre à ses comités de mener leurs tâches à bien, à savoir identifier des groupes vulnérables pour les protéger et commencer à les sensibiliser sur les vaccinations à venir."
Le "renforcement les capacités des acteurs communautaires dans l’accompagnement psychosocial des cas pris en charge à domicile", et "l’instauration d’un système de suivi-évaluation à tous les niveaux, basé sur le nombre de cas, ce qui suppose un dépistage plus important et le partage des informations épidémiologiques jusqu’au niveau des localités, sans trahir pour autant la confidentialité des dossiers médicaux", sont également souhaités.
Enfin, la COSAS encourage les pouvoirs publics "à rompre avec leur style directif" privilégiant "les mesures d’exception" et à s’engager dans la voie "d’un dialogue fructueux avec les forces vives et les communautés".
OUMAR GUÈYE SOULIGNE L’IMPORTANCE DE LA COOPÉRATION DÉCENTRALISÉE
Le ministre a rappelé que le président Macky Sall a décidé, lors de la Journée nationale de la Décentralisation, le 22 octobre 2020, la réhabilitation de la direction de la coopération décentralisée.
Dakar, 14 jan (APS) - La coopération décentralisée est ’’un levier important’’ d’appui aux Collectivités territoriales, a souligné, jeudi à Dakar, le ministre des Collectivités territoriales, du développement et de l’aménagement des territoires, porte-parole du gouvernement, Oumar Gueye.
’’La coopération décentralisée entre collectivités territoriales sénégalaises et étrangères constitue un levier important d’appui aux collectivités territoriales sénégalaises’’, a-t-il notamment indiqué.
M. Gueye intervenait lors d’un échange par visioconférence avec l’ambassadeur de France à Dakar, Phillippe Lalliot, et Christine Moro, ambassadrice déléguée pour l’action extérieure des Collectivités territoriales, depuis la France.
Cette rencontre entre dans le cadre de la sixième réunion du Comité de pilotage du dispositif conjoint d’appui à la coopération décentralisée franco-sénégalaise.
Le ministre a rappelé que le président Macky Sall a décidé, lors de la Journée nationale de la Décentralisation, le 22 octobre 2020, la réhabilitation de la direction de la coopération décentralisée.
Selon lui, cette mesure figure en bonne place dans le projet de décret d’organisation du ministère des Collectivités territoriales, du développement et de l’Aménagement des Territoires.
’’Ceci permettra d’assurer une plus grande lisibilité auprès des collectivités territoriales sénégalaises et des partenaires institutionnels ou opérateurs au Sénégal, de définir une stratégie coordonnée des efforts du ministère en matière de coopération décentralisée’’, a expliqué le ministre.
’’Ainsi, au fur et à mesure que le dispositif se déploie et se fait connaitre, les demandes des collectivités territoriales s’accroissent et même de nouveaux partenariats sont créés. Ces deux dernières années, je me réjouis que le dispositif conjoint ait suscité et valorisé le développement de dix nouveaux partenariats de coopération’’, a-t-il ajouté.
’’Nous pouvons nous réjouir que des ressources importantes dans le cadre du renforcement de capacités aient été mobilisées, de 2015 à 2020, à travers 69 projets cofinancés, pour un montant total de 2 237 460 €, soit 1 467 677 550 FCFA au profit de 25 communes et 11 départements du Sénégal’’, a souligné Oumar Gueye.
Selon lui, c’est la preuve que l’instrument est apprécié par les élus locaux et les autres acteurs.
’’Dès lors, nous devons poursuivre la mise en œuvre du dispositif, renforcer la communication et veiller à une gestion exemplaire des projets portés par nos collectivités territoriales. Une exigence de bonne gouvernance, accompagnée d’une disponibilité de l’appui technique, et d’équilibre des partenariats, tels sont les crédo qui doivent nous guider’’, a-t-il fait savoir.
Oumar Guèye a indiqué que l’enjeu de l’appel à projets 2021, qui sera lancé, est un enjeu de territoires, d’attractivité, mais aussi de dynamisme et de gestion axée sur les résultats.
EDK ET PETROSEN SONT LÉGALEMENT INTERVENUS DANS CETTE AFFAIRE
Me Moussa Diop, répondant aux accusations de son successeur, avait évoqué le marché de carburant liant les entreprises Pétrosen, Edk et Dakar Dem Dikk.
Lors de sa conférence de presse organisée, chez lui, le mardi 12 janvier 2021, l’ancien directeur de la société Dakar Dem Dikk, Me Moussa Diop, répondant aux accusations de son successeur, avait évoqué le marché de carburant liant les entreprises Pétrosen, Edk et Dakar Dem Dikk. Dans ses propos, il disait que le carburant était livré par des véhicules banalisés. Des déclarations qui semblent être loin de la vérité des faits.
En effet, Dakar Dem Dikk a, dans le cadre de son budget 2020, obtenu des fonds pour financer de carburant et de lubrifiants, dans le cadre du marché clientèle F-DT 019/2020. Ainsi, un avis d’appel a été lancé pour le marché précité alloti en deux lots. Lesquels sont l’approvisionnement en carburant et lubrifiants dépôt Ouakam, Gare AIBD, (HLM Grand Yoff) et Gare de Thiès et l’approvisionnement en carburant et lubrifiants dépôt Thiaroye, dépôt de Keur Massar et Gare des Parcelles Assainies. Et, d’après le recours de l’Autorité de régulation des marchés publics, à l’ouverture des plis, le 20 juillet 2020 six offres ont été reçues parmi lesquelles celles de Total Sénégal, de Vivo Energy et de Pétrodis. Et, selon toujours le document, après notification du rejet de son offre, le 21 août 2020, Total Sénégal a saisi la société Dakar Dem Dikk d’un recours gracieux par lettre reçue le 28 août 2020, auquel cette dernière a répondu défavorablement le 07 septembre 2020 à l’Agence de régulation des marchés publics (ARMP). Non satisfaite de la réponse de l’autorité contractante, Total Sénégal a introduit auprès du Comité de Règlement des Différends (CRD) pour contester le rejet de son offre et l’attribution provisoire du marché relatif à l’acquisition de carburant et de lubrifiants, lancé par la société Dakar Dem Dikk. Le recours ayant été déclaré recevable, le CRD a ordonné la suspension de la procédure et sollicité de l’autorité contractante la transmission du dossier.
Sur ce, l’actuel directeur de Dakar Dem Dikk et son équipe se sont retrouvés dans un dilemme. Autrement dit, ils se sont retrouvés dans un blocage alors que les bus devaient rouler. Pour décanter la situation, le successeur de Me Moussa Diop a, sur ces entrefaites, sollicité Edk et Petrosen pour acheter du carburant. Ce, en attendant que le recours soit vidé. C’est ainsi, informe-t-on, que les deux entreprises sont intervenues dans cette affaire de carburant de DDD. Elles ont d’ailleurs respecté toutes les procédures. Ayant accepté de vendre du carburant à Dakar Dem Dikk, Edk a, toute de même confié le transport à une autre entreprise. Et ce que Me Moussa Diop a qualifié de véhicule banalisé n’est rien d’autre qu’un véhicule peint sous une couleur neutre et sans aucun logo d’une société quelconque.
L'UNION AFRICAINE OBTIENT 270 MILLIONS DE VACCINS POUR LE CONTINENT
Les vaccins, dont au moins 50 millions seront disponibles entre avril et juin, seront fournis par les laboratoires Pfizer-BioNTech, AstraZeneca dont la production est en Inde, et Johnson & Johnson
L'Union africaine a obtenu 270 millions de vaccins anti-Covid pour le continent, dont la plupart des pays n'ont pas les moyens de financer l'immunisation de leur population, a annoncé mercredi soir dans un communiqué l'Afrique du Sud, qui assure la présidence tournante de l'UA.
Les vaccins, dont au moins 50 millions seront disponibles entre avril et juin, seront fournis par les laboratoires Pfizer-BioNTech, AstraZeneca dont la production est en Inde, et Johnson & Johnson. "Nous avons franchi une étape supplémentaire pour obtenir des vaccins de manière indépendante en utilisant nos propres ressources limitées", a souligné le président sud-africain Cyril Ramaphosa, cité dans le communiqué.Des accords pour aider les pays africains à financer l'achat de ces vaccins ont été conclus avec la banque panafricaine Afreximbank (Africa Export-Import Bank) et la Banque mondiale.
L'Afrique a été officiellement relativement épargnée jusqu'ici par la pandémie: le continent enregistre un peu plus de 3 millions de cas et plus de 74.000 décès, selon les données officielles, contre 16 millions de cas et plus de 500.000 décès pour l'Amérique du Sud et les Caraïbes par exemple. Mais plusieurs pays sur le continent font face à une virulente deuxième vague de l'épidémie, à l'image de l'Afrique du Sud, pays de loin le plus touché avec plus d'1,2 millions de cas et 35.000 morts.L'initiative lancée par l'UA est distincte du dispositif Covax, de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et de partenaires privés, pour un accès équitable aux vaccins. L'objectif de l'OMS est de fournir des doses pour jusqu'à 20% de la population des pays participants avant la fin de l'année, le financement de ces vaccins étant assuré pour les 92 pays les plus pauvres ou un peu plus riches du monde. La semaine dernière, l'OMS a annoncé que ces derniers recevraient les premières doses entre fin janvier et mi-février."Si l'initiative Covax est essentielle pour l'Afrique, l'Union africaine craint que les volumes, qui seront disponibles entre février et juin, ne dépassent pas les besoins pour les soignants et ne soient donc pas suffisants pour contenir les chiffres croissants de la pandémie en Afrique", explique le communiqué.
Par ailleurs, l'objectif d'immuniser 20% de la population n'est pas suffisant pour freiner le virus, ajoute le texte. "Les scientifiques du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC) ont indiqué que nous devons atteindre au moins 60 % de la population pour ralentir significativement la propagation de la maladie". La mission de l'UA pour trouver des vaccins mène des discussions avec d'autres fabricants pour obtenir davantage de vaccins, précise le communique, car "la route est encore longue" pour vaincre le virus, a reconnu M. Ramaphosa.
par l'éditorialiste de seneplus, Tidiane Sow
POURQUOI FAISONS-NOUS CE QUE NOUS FAISONS
EXCLUSIF SENEPLUS - Comme nous ne savons pas comment influencer les comportements, nous nous bornons à répéter : “lavez-vous les mains”, “porter les masques”, si nous ne baissons pas les bras tout bonnement. Cela n‘est pas suffisant
Pourquoi les gens ne font-ils pas une chose aussi simple que porter un masque qui peut leur sauver la vie ? Pourquoi les gens prennent-ils des pirogues pour rejoindre l’Europe au prix de leurs vies ? Pourquoi les gens refuseraient-ils un vaccin qui peut leur sauver la vie ? Telles sont les questions récurrentes qui taraudent nombre de spécialistes en analyse comportementale.
Prenons le cas du port du masque : une petite enquête de trottoir fait ressortir plusieurs raisons différentes derrière ces comportements que nous qualifions d’inciviques : certains ne croient pas à l’existence de la maladie. Pour eux, c’est un vaste complot ourdi par des forces occidentales pour nous vacciner et nous faire disparaitre ; pour d’autres, cela représente juste un inconfort pour respirer, mais suffisant pour ne pas porter de masque ; il y en a pour qui la maladie semble si lointaine, qu’ils ne se sentent pas concernés. “Je ne connais personne de mon entourage immédiat qui en soit mort”, te rétorquent-ils ; “Dieu est aux commandes. Je mourrai quand je dois mourir”, disent certains ; “Nous sommes une terre de protégés de Dieu, rien ne nous arrivera”, disent d’autres, etc.
Pour résoudre ce problème comportemental, c’est-à-dire amener les gens à porter le masque, il faut s’intéresser à toutes les composantes du comportement actuel et les résoudre toutes ensemble.
Un volet important pour combattre la maladie passe par un changement des comportements. Ce n’est pas seulement une question de médecine et de remparts coercitifs. Comme pour le Sida, où 90% des communications dans les séminaires mondiaux étaient axées sur comment vivre avec la maladie, sur les progrès réalisés en matière de découverte de médicaments et seulement 10%, sur comment influencer les comportements pour ne pas attraper la maladie, ici et ailleurs, pour la Covid-19, on se focalise aussi sur comment préserver le nombre de lits pour ne pas exploser les systèmes de santé, laissant en bord de route le changement des comportements. Nous voilà face à une maladie qui infecterait peu de personnes si seulement on se comportait différemment.
Comme nous ne savons pas trop comment influencer les comportements (c’est difficile en effet) nous nous bornons à répéter les messages inaudibles de “lavez-vous les mains”, “porter les masques”, respecter la distance sociale”, si nous ne baissons pas les bras tout bonnement. Cela n‘est pas suffisant.
Le vrai problème de l’homme en réalité est qu’il pense. Nous sommes en permanence dans une boucle : nous observons, nous pensons, nous établissons des conclusions et enfin sur cette base nous agissons. Telle est notre prison mentale. Si vous voulez changer la façon d’agir, il vous faut changer la façon de penser qui mènera à des conclusions mentales différentes qui, à son tour, aboutira à un comportement différent. C’est tout l’art du coach, agent de changement.
Il me revient en mémoire cette citation de W. Rogers : “Qu’il y aurait 3 sortes d’individus ; ceux qui apprennent par les livres, une autre catégorie d’individus qui apprennent à partir de l’observation et enfin les autres - et ils sont nombreux - qui doivent uriner sur un câble électrique dénudé pour apprendre par eux-mêmes.”
Nos candidats à l’émigration feraient sans nul doute partie de cette dernière catégorie : ils n’apprennent pas par les médias et les publications que l’Europe est en récession, qu’elle se recroqueville sur elle-même et que les politiques sociales n’y sont plus avantageuses. Ils n’apprennent pas par l’observation de ce qui s’y passe : la maladie fait rage là-bas plus qu’en Afrique et que ceux qui y sont établis perdent leurs jobs et ne travaillent plus. À quoi bon y aller au péril de sa vie ? Ils veulent y aller conformément à ce qu’ils croient et ne changeront d’avis que lorsqu’ils s’en rendront compte par eux-mêmes. Peu leur chaut ce qu’on leur dira.
Pour les convaincre de ne pas tenter l’aventure, donc de changer de comportement, il faudrait avant tout qu’ils le veuillent et cela signifie qu’ils doivent penser différemment. Comme pour le port du masque, c’est une tâche difficile. Ils résisteront à toutes tentatives de changer leur point de vue. Leurs raisons seront aussi diverses. Ils s’agripperont à toutes sortes d’arguments : économiques, sociales et autres pour ne pas rentrer en dissonance avec leurs croyances. Changer est juste difficile.
Le cœur du phénomène de pourquoi les gens résistent aux efforts que l’on déploie pour leur faire changer de point de vue, malgré toutes les évidences qui militeraient à ce qu’ils le fassent, repose sur la notion de : pourquoi les gens font ce qu’ils font ?
À la place de la classique méthode essai/erreur, Dr Bandura de Palo Alto nous dit que l’homme peut apprendre en observant les autres en action, c’est ce qu’il appelle : l’expérience par procuration. Observer les autres en action serait la chose la plus proche de notre expérience personnelle. Les pensées qui affectent le comportement sont composées de mini cartes mentales de cause/effet : “Si je prends la pirogue, j’arriverai en Espagne et j’échapperai à cette vie sans sens que je mène ici”. “Si je prends la pirogue, je meurs en mer” sont deux cartes mentales qui induisent des comportements différents.
Les gens choisissent leurs comportements sur la base de ce qu’ils pensent qu’il leur arrivera comme résultats.
Si on veut changer un comportement et n’importe quel comportement du reste, il faut impérativement changer les cartes cause/effet. Pour cela, il faut comprendre les cartes mentales existantes. Qu’est-ce qui fait que les gens prennent la mer en pirogues ? Qu’est-ce qui fait que les gens ne portent pas de masque ? Qu’est-ce qui fait que les gens continuent à aller dans des cérémonies de tout genre ? Il faudra leur poser les questions, recueillir leurs réponses et surtout ne pas répondre à leur place.
Plutarque a dit quelque part que “le cerveau de l’enfant n’est pas un vase qu’il faut remplir, mais un foyer qu’il faut échauffer”. Le remplir consisterait à y semer des cartes mentales préétablies, l’échauffer c’est lui donner les moyens de pouvoir changer de cartes mentales, autrement dit de pouvoir penser différemment si le besoin s’en faisait sentir. Deux conditions sont nécessaires pour que les gens adoptent cette voie de changement de comportement : qu’ils estiment que cela en vaut la peine et qu’ils soient capables de le faire. Sans cela, peine perdue.
Il faudra enfin leur apprendre à dompter leurs biais cognitifs, car ces derniers peuplent la plupart de leurs croyances. Si nous prenons la théorie du complot souvent invoquée par nos concitoyens pour nier la maladie et légitimer ainsi la transgression du port de masque, nous constatons que le “biais de négativité” s’exerce à fond. Notre imaginaire a une propension tournée plus vers la malveillance que la bienveillance. Notre quotidien n’est-il pas plus peuplé de “raab”, de “djinns”, de “liguey bou bon” et autres pratiques maléfiques que de divinités clémentes et d’actions de grâce ? Cela expliquerait en grande partie notre prédisposition au complotisme, une routine bien commode pour expliquer les malheurs qui nous tombent dessus ou qui nous guettent et notre difficulté à convaincre certains citoyens de porter le masque, de renoncer aux voyages en mer et demain de se faire vacciner.