Le Bureau exécutif national (Ben) du Syndicat National des Travailleurs du Pétrole et du gaz (Sntpg) a déposé un préavis de grève pour non application de la convention collective. Dénonçant la situation qui prévaut dans le secteur des hydrocarbures et l’état des négociations sur le projet de convention collective du sous-secteur du transport d’hydrocarbures, le Ben n’exclut pas d’aller en grève pour se faire entendre.
Les travailleurs des hydrocarbures seront en grève dans les prochains jours si le gouvernement ne réagit pas à leurs doléances. En effet, le Ben du Sntpg qui s’est réuni avant-hier exprime sa solidarité aux travailleurs et au top management de la société Fortesa et aux populations des localités à la suite de l’incendie d’un puits de gaz dans le site d’exploitation de Ngadiaga.
Evoquant la pandémie du Covid-19, les syndicalistes magnifient la capacité de résilience des sociétés et entreprises du secteur du pétrole et du gaz. «Nous lançons un appel aux acteurs du secteur pour une vigilance accrue dans l’application diligente des mesures de protection édictées par les autorités sanitaires».
Après avoir déposé un préavis de grève depuis plusieurs mois, le Ben du Sntpg exhorte les délégués du personnel, les délégués syndicaux et les travailleurs membres du Syndicat National des Travailleurs du Pétrole et du Gaz du Sénégal/Force du changement (Sntpgs/FC) à se tenir prêts à tout appel de leur organisation. «Malgré la forte mobilisation observée dans le sous-secteur du transport au cours de la tournée de sensibilisation, le Sntpgs-Fc continue de subir l’indifférence et l’arrogance caractérisée d’une grande majorité d’employeurs du sous-secteur des transports d’hydrocarbures», clament les membres du Ben.
Ces derniers ajoutent que les employeurs font fi de la volonté de l’autorité de tutelle de faciliter les négociations de la convention collective de branche du sous-secteur des transports d’hydrocarbures et la résolution du conflit de Gazal transport, sous l’arbitrage de l’administration du travail. «Le Ben rappelle, que la négociation de la convention collective de branche dans le sous-secteur des transports routiers d’hydrocarbures, et le combat contre les violations des droits et libertés syndicaux des travailleurs constituent les points centraux de la plateforme revendicative, objet d’un préavis de grève toujours en vigueur», expliquent les syndicalistes qui réitèrent leur engagement et leur détermination à faire aboutir la plateforme minimale qui est l’objet du préavis.
«LE CABINET ‘’ERA’’ N’A PAS ETE CHOISI POUR AUDITER UN FICHIER»
Déthié Faye, le coordonnateur du pôle des non-alignés du dialogue politique sort de son mutisme pour éclairer la lanterne des Sénégalais
Alors qu’une polémique est en train de s’installer en ce qui concerne la désignation des experts pour auditer le fichier électoral et évaluer le processus électoral et l’implication d’Antoine Félix Diome dans le processus, le coordonnateur du pôle des non-alignés du dialogue politique sort de son mutisme pour éclairer la lanterne des Sénégalais. Selon Déthié Faye, le cabinet «Era » dont on parle n’a pas pour mission d’auditer un fichier.
«L’AS» : Toussaint Manga a fait dernièrement une sortie pour remettre en cause le cabinet «Era» impliqué dans le choix des experts chargés d’auditer le fichier et d’évaluer le processus électoral. Comment jugez-vous l’intervention du député du PDS?
Déthié FAYE : Il faut commencer par préciser à l’intention de l’opinion que l’audit d’un fichier électoral ne se fait pas par des cabinets, mais par des experts indépendants pris individuellement. Le cabinet « Era » n’a pas été choisi pour auditer un fichier. Il a pour mission de publier les Termes de références (Tdr) que la commission politique a élaborés dans différentes plateformes afin que les experts qui le souhaitent puissent soumissionner. L’autre mission du cabinet, c’est de présélectionner les meilleures offres après le dépôt des candidatures et de les présenter au comité de suivi et d’évaluation mis en place par la commission politique du dialogue national. Celui-ci examine les dossiers sur la base des critères définis pour pouvoir valider la liste. Une fois que cette validation est faite, le cabinet prend les dispositions nécessaires pour faire venir les experts et les présenter au comité de suivi. Une fois que ce travail est fait, le cabinet s’écarte et n’a plus de relation avec le comité de suivi et d’évaluation. A partir de ce moment, le cabinet désigné par l’USAID qui finance l’audit ne rendra compte qu’à cette dernière pour lui présenter ses états financiers et lui expliquer comment les fonds destinés à l’audit ont été dépensés.
Où est-ce que vous en êtes aujourd’hui avec le choix des experts indépendants chargés de l’audit du fichier et de l’évaluation du processus électoral ?
Nous avions donné au cabinet «Era » la mission de lancer l’appel à candidatures et de recevoir les candidatures jusqu’au 12 décembre. Et on lui a donné ensuite une semaine, du 12 au 19 décembre pour faire un travail préliminaire de présélection. Nous avons eu deux séances de travail à travers lesquelles le cabinet nous a présenté les résultats de son travail. Nous sommes en train d’examiner ces résultats, candidat par candidat, pour valider une liste. Nous comptons finir avant la fin de cette semaine ou au début de la semaine prochaine. Il nous reste une seule séance. Et après que nous aurons validé les choix, le cabinet prendra les dispositions pour le déplacement à Dakar des experts qui devront venir de l’étranger. Le cabinet va nous les présenter et se retirer. A partir de ce moment, nous allons discuter avec eux sur la méthodologie, sur ce que nous attendons d’eux, sur la périodicité de nos rencontres afin qu’ils nous restituent l’état d’avancement de leurs travaux. Ainsi, nous serons informés des difficultés qu’ils rencontrent, le cas échéant prendre les mesures nécessaires pour les mettre dans les conditions acceptables de travail pour pouvoir produire des résultats probants.
Est-ce que le ministre de l’Intérieur Antoine Félix Diome a une mainmise dans le comité de suivi et de l’évaluation ?
Que cela soit Antoine Félix Diome comme son prédécesseur, nous n’avons pas de contact avec le ministère de l’Intérieur. Nous travaillons au niveau de la commission de dialogue politique et les rapports sont destinés exclusivement au président de la République. Le comité ne demande l’avis d’aucune autorité sur ce qui est en train de se faire. Nous disons voilà ce que nous voulons et les autorités regardent ce qu’elles peuvent nous apporter dans cette dynamique. Mais il n’y a pas de possibilité d’interférence et d’influence en direction du comité de suivi et de l’évaluation de la commission du dialogue politique national. Ce n’est pas possible.
MACKY SALL, LE GRAND TIMONIER
Suppression du poste de Premier ministre, tentative de dislocation de l’opposition, création d’une task-force... Comme son idole Mao, le président est de nature à recentrer tous les pouvoirs sur lui pour pouvoir régner en maître absolu
La modification de la loi sur l’état d’urgence continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive. Toutefois, elle entre manifestement dans le cadre d’un processus enclenché par le président Macky Sall depuis le début de son deuxième mandat. Suppression du poste de premier ministre, tentative de dislocation de l’opposition, création d’une task-force, les mesures qui laissent entrevoir comme son idole «Mao», qu’il veut s’arroger tous les pouvoirs.
Il faut croire que même après avoir passé plus de 30 ans à côté du très libéral Abdoulaye Wade, le président de la République n’a pu se départir de ses premières amours idéologiques. Et à la lumière de ses agissements, le maoïsme l’a plus influencé dans sa trajectoire politique que le libéralisme. Et le chef de l’Etat Macky Sall l’avoue même dans son livre : ‘’Lors d’une interview en 2012, dans le magazine Jeune Afrique, on m’a demandé quels étaient mes modèles politiques. J’ai donné deux noms attendus : Nelson Mandela et Charles de Gaulle. Mandela pour son courage légendaire qui le dresse face à un pouvoir fort et le paye de sa liberté. De Gaulle pour son audace, son nationalisme, son patriotisme.‘’ Et l’auteur du livre Le Sénégal au Cœur d’ajouter : ‘’Le troisième nom a fait sursauter mon interlocuteur : Mao Tsé Toung ! Je lui ai expliqué que l’on pouvait être, comme moi, un social libéral et admirer le Grand Timonier.’’ Comment ne pas constater que l’ancien président du parti communiste chinois a fortement teinté la personnalité politique du président Macky Sall.
Manifestement, c’est lui son modèle et les actions menées par le président de la République depuis sa victoire en 2019 semblent le démontrer à suffisance. Comme Mao, il est de nature à recentrer tous les pouvoirs sur lui pour pouvoir régner en maître absolu. D’abord pour ce deuxième mandat, le président Macky Sall a décidé d’opter pour un gouvernement sans premier ministre pour être, selon lui, beaucoup plus proche des administrés. Mais lors de son dernier face-à-face avec la presse à l’occasion de la fin de l’année, il a parlé sur un ton qui montre que pour lui, le premier ministre n’a aucun pouvoir et qu’il préfère gérer le pays sans intermédiaire. Par ailleurs, les relents hyper présidentialistes de l’ancien militant de And-Jëf ne se limitent pas à cette mesure.
En effet, le président Macky Sall qui avait déjà absorbé le PS, l’AFP et la quasi-totalité de la gauche historique lors de son premier mandat tente d’instaurer dans sa deuxième mandature la dictature du ‘’parti unique‘’ ou du moins de la ‘’coalition unique’’ avec le Benno Bokk Yaakaar. Avec le dialogue national qui visiblement n’a été qu’une chambre d’enregistrement de la transhumance, qui a permis l’arrivée dans la coalition présidentielle de grands ténors de l’opposition. Le président du parti Rewmi Idrissa Seck qui a eu à avoir des mots durs à l’encontre de son ‘’nouvel ami’’, estimant que la vision de ce dernier s’arrête à Diamniadio, entre dans le gouvernement.
LA TASK-FORCE, UNE VIEILLE RECETTE COMMUNISTE
Les anciens membres émérites du PDS comme Omar Sarr, Me Amadou Sall ou encore Babacar Gaye se réconcilient avec leur ancien frère de parti. Ainsi Macky Sall confirme sa logique de réduire l’opposition à sa plus simple expression. D’être seul à exister. D’autant qu’au même moment, le chef de l’Etat coupe les têtes de ceux à qui les sénégalais prêtent des ambitions présidentielles pour 2024 comme les ministres Aly Ngouille Ndiaye, Amadou Ba, Matar Cissé et l’ancienne présidente du CESE Aminata Touré. Et comme le Président chinois, il s’est débarrassé aussi de ses militants qui n’ont pas suivi la ligne du parti en se prononçant sur la possibilité ou non du chef de briguer un troisième mandant dans 3 ans. Et ce n’est pas l’ancien directeur de Dakar Dem Dikk qui dira le contraire. En outre et sous la houlette de son directeur de cabinet Mahmouth Saleh, lui aussi trotskiste convaincu, le président Macky Sall a créé une Task-force qui est aussi une vieille recette communiste de propagande des actions du ‘’parti-état‘’.
MODIFICATION DE LA LOI SUR L’ETAT D’URGENCE, LA GOUTTE D’EAU QUI PEUT FAIRE ULTERIEUREMENT DEBORDER LE VASE ?
Et loin de se rassasier de ses pouvoirs déjà très étendus, le président de la République s’est arrogé le droit de décréter l’état d’urgence en cas de catastrophe sans passer par l’Assemblée nationale. Une modification qui a provoqué l’ire des organisations de la société civile qui y voient une dérive autoritaire et un coup de Jarnac donné à la séparation des pouvoirs. Les spécialistes du droit aussi crient au scandale. Pour le Pr Ngouda Mboup, la notion catastrophe est trop vague et peut prêter à confusion. Dans le même ordre d’idées, le docteur en sciences politiques Moussa Diaw pense qu’en votant cette loi, les députés exposent les sénégalais à un danger. Est-ce que ces appréhensions sont légitimes ? Peut-être. Car le chef de l’Etat maintient toujours le flou quant à sa participation à la prochaine élection. Les juristes sont divisés sur la question. Et tout cela dans une ambiance délétère où l’opposition radicale, incarnée par les Ousmane Sonko, Guy Marius Sagna, «Y en a marre» et autres, défie le régime. Donc cette nouvelle prérogative donnée à Macky Sall, si elle n’est pas utilisée à bon escient, peut dans les années à venir provoquer des troubles. Espérons simplement que le chef de l’Etat ne va pas se servir de cette loi pour museler des opposants trop gênants et asseoir sa suprématie. Non pas comme Mao encercler les villes par les campagnes, mais l’opposition par les dispositifs juridiques.
EMILE BADIANE, DIOULOULOU, BAILA ET TOBOR, LES PONTS DE TOUS LES DANGERS
S’il y a des infrastructures qui ne rassurent pas du tout les populations de la région de Ziguinchor, ce sont bien les ponts qui se trouvent sur l’axe Ziguinchor-Banjul via Séléti.
Des messages d’alerte sur la situation des ponts de la région de Ziguinchor s’intensifient depuis quelque temps. La dernière sortie sur la question émane du collectif Doyna lors de sa réunion le 29 novembre dernier. Ces infrastructures qui sont dans un état de vétusté très avancé inquiètent plus d’un dans la région sud.
S’il y a des infrastructures qui ne rassurent pas du tout les populations de la région de Ziguinchor, ce sont bien les ponts qui se trouvent sur l’axe Ziguinchor-Banjul via Séléti. La plupart d’entre eux sont vétustes. Les usagers qui affrontent un danger permanent en traversant ces infrastructures n’en peuvent plus de vivre avec la peur au ventre. «On ne peut pas avoir l’esprit tranquille en traversant le pont de Diouloulou. Personnellement, je tremble à chaque fois que je monte sur ce pont en voiture », raconte Aissatou Diatta, habitante du village de Diouloulou.
Pourtant, soutient-elle, de nombreuses promesses ont été faites aux populations de Diouloulou sans être respectées. «Après l’élection du Président Macky Sall en 2012, une équipe est venue faire l‘évaluation. Et en son temps, les autorités parlaient de construction imminente d’un pont à deux voies. Huit années sont passées, mais toujours rien. Pire encore, à chaque veille d’élection, ils viennent faire semblant pour leurrer les populations et repartir», peste-t-elle. Ousmane Diassy, notable de Diouloulou, lui emboîte le pas sur un ton on ne peut plus colérique. «Nous avons écrit des lettres au chef de l’Etat, nous avons fait des appels, nous avons envoyé des rapports. Mais jusque-là, rien. Je suis vraiment déçu. Chaque fois, on nous raconte la même histoire sans agir. Ils vont attendre qu’il y ait une catastrophe pour venir nous présenter leurs condoléances. Ce n’est pas du tout sérieux», s’indigne le sieur Diassy.
Ces inquiétudes sont aussi partagées par une bonne partie des chauffeurs et transporteurs de l’axe Ziguinchor-Séléti. «L’heure est grave et l’Etat doit réagir très vite parce qu’à tout moment, ces ponts vétustes peuvent céder et provoquer une catastrophe. Les risques sont énormes à chaque fois qu’un gros-porteur traverse ces ponts qui peuvent céder à tout moment», alerte Ousmane Thiam transporteur rencontré à une dizaine de mètres du pont Emile Badiane.
Selon lui, la vétusté de ces ponts expose toute l’économie de la Sénégambie. «Ces ponts se trouvent sur une route de la CEDEAO. Si un seul s’effondre, il n’y aura pas de circulation de biens et de personnes et toute l’économie de la zone sera grippée», signale notre interlocuteur. Mamadou Sarr, réparateur de moteurs de pirogues, officiant sous le pont Emile Badiane de Ziguinchor, déplore, lui, l’état des garde-fous. «Il y a deux ans, un camion gros-porteur a fini sa course dans les eaux du fleuve Casamance, occasionnant la mort de deux personnes.
Cela confirme la mauvaise qualité des garde-fous établis sur le pont. Et cela veut dire que nous qui travaillons sous le pont, nous sommes en danger», dit le mécanicien marin. Cette détresse des populations sera bientôt un vieux souvenir, selon le gouverneur de Ziguinchor qui a présidé le 12 janvier dernier la conférence territoriale régionale. «Les travaux de reconstruction des ponts de Baila et Diouloulou ont commencé et sont même exécutés à 25%. Les études sont déjà réalisées, le matériel de construction est en train d’être fabriqué. Donc, les travaux vont démarrer sur le terrain au mois de mars pour le pont de Baila et au mois de juin pour le pont de Diouloulou», annonce Guedj Diouf, chef de l’exécutif régional de Ziguinchor.
WEST HAM FAIT UNE OFFRE POUR BOULAYE DIA, NAPLES TOUJOURS INFLEXIBLE POUR KOULIBALY
Le marché du transfert hivernal est encore ouvert pour les internationaux sénégalais.
Le marché du transfert hivernal est encore ouvert pour les internationaux sénégalais. Convoité en Angleterre et en Allemagne, l’attaquant Boulaye Dia, actuellement co-meilleur buteur de Ligue 1, va faire l'objet d'une offre de West Ham lors de ce mercato. Selon Télefoot, c’est le club West Ham qui est passé à l’attaque en mettant 10 millions d’euros sur la table pour le joueur sénégalais. Le Mercato d’hiver pourrait rouvrir un nouveau chapitre sur le transfert de Kalidou Koulibaly. Sky sport, informe que le président du club napolitain Aurelio De Laurentis a encore prévenu tous les clubs qui souhaiteraient enrôler le capitaine des Lions en maintenant le prix à 110 millions d’euros.
Alors que son contrat avec Reims court jusqu'en juin 2022, Boulaye Dia se rapproche de plus en plus d'un départ lors de ce mercato d'hiver. Selon Téléfoot, West Ham, s'est séparé de son attaquant Sébastien Haller en le vendant 22,5 millions d'euros à l'Ajax Amsterdam va proposer 10 millions d'euros au Stade de Reims pour recruter l'attaquant sénégalais. Les Hammers qui ont cédé l'international ivoirien surtout dans le but de renflouer leurs caisses, souhaitent pallier le départ de leur joueur en utilisant une partie du montant de la vente. Meilleur buteur de Ligue 1 en compagnie de Mbappé avec 12 buts marqués en 17 de Ligue 1, l’international sénégalais de 24 ans a déjà été un temps dans le viseur de l'Olympique de Marseille. Mais s’il pourrait bien rejoindre la Premier League dans les prochains jours, cette première offre devrait être, a priori, repoussée par le club champenois, qui réclame 15 millions d'euros dans ce dossier.
Selon maxifoot, cette somme reste toutefois largement à la portée des décideurs londoniens, qui vont jouer la montre pour mettre la pression sur leurs homologues rémois. Le dossier de son compatriote Kalidou Koulibaly pourrait également être relancé de plus belle lors de ce nouveau mercato d’hiver. D’après des propos rapportés par le journaliste de Sky Sports , le président du Napoli Aurelio De Laurentiis aurait prévenu toute la concurrence qui souhaiterait encore s’activer sur le marché pour enrôler le défenseur international sénégalais. Le président napolitain aurait indiqué que l’international sénégalais n’est pas à vendre en janvier, à moins de 110 millions d’euros. «Il semble qu’en janvier, Koulibaly n’ira nulle part. Il reste et c’était encore le cas ce matin. Quiconque se présente avec autre chose que 110 millions d’euros pour Koulibaly peut l’oublier. Il n’est absolument pas à vendre, à moins que l’un des grands clubs d’Angleterre ne trouve 110 millions d’euros», rapporte le quotidien anglais.
Le dirigeant va-t-il réussir cette fois à convaincre ou participera-t-il à refroidir les les gros prétendant. Pour le moment les clubs les plus en vue dans ce dossier se sont vraisemblablement orientés vers d’autres options. Toujours privés de Virgil van Dijk et Joe Gomez, les Reds de Liverpool auraient en effet opté pour le défenseur turc de Schalke 04 Ozan Kabak ou la révélation du LOSC Sven Botman. Tout comme Manchester United qui surveillerait toujours le Français Dayot Upamecano en vue d’un transfert l’été prochain.
Par Anne-Claude Ambroise Rendu,
INCESTE, AU-DELA DU BRUIT MEDIATIQUE, ENTENDRE LA TRAGIQUE BANALITE DU PHENOMENE
Pourtant, les chiffres sont là : selon une enquête Ipsos publiée en novembre 2020 un Français sur 10 serait victime d’inceste même si, rappelons-le, les chiffres, en particulier en matière de criminalité sexuelle, ne sont pas toujours probants.
Comme trop souvent l’actualité fonctionne sans mémoire du passé et sans histoire. Les toutes récentes révélations de Camille Kouchner, qui accuse dans un livre son beau-père Olivier Duhamel d’avoir abusé de son frère jumeau, suscitent un torrent médiatique et des réactions étonnées, comme si la chose – l’inceste – et son émergence dans l’espace public constituait une nouveauté.
Pourtant, les chiffres sont là : selon une enquête Ipsos publiée en novembre 2020 un Français sur 10 serait victime d’inceste même si, rappelons-le, les chiffres, en particulier en matière de criminalité sexuelle, ne sont pas toujours probants. Certes, il a fallu attendre, la fin du XXe siècle pour que l’inceste devienne un sujet de discussion publique. Le Monde ne commence à consacrer des articles à la judiciarisation de l’inceste, c’est-à-dire à des procès pour attentats à la pudeur sur moins de 15 ans commis par un ascendant, qu’en mars 1974, ouvrant le feu de manière très significative avec une affaire d’inceste rural.
L’inceste rural, vu comme produit de l’arriération et de la rudesse des mœurs campagnardes, est en effet un topos de la littérature médicale depuis le XIXe siècle.
DEPASSER LA PROHIBITION DE L’INCESTE?
En avril 1971, Michel Polac consacre à l’inceste un épisode de son émission « Post scriptum », avec le film de Louis Malle, Le Souffle au cœur, récit d’un inceste maternel. Les invités, sans condamner ni louer l’inceste, l’analysent comme une donnée avec laquelle une société doit composer et s’interrogent sur la possibilité de dépasser la prohibition de l’inceste. En réaction, Michel Polac reçoit une avalanche de lettres de protestation, qui dénoncent « un sujet infect » en souhaitant que les invités, ces « vicieux salopards », se fassent dérouiller et/ou castrer. Polac est finalement sanctionné par le conseil d’administration de l’ORTF et l’émission disparaît dans le courant du mois de mai. Cet épisode, dont la rumeur s’éteint avec l’été commençant, montre d’une manière éloquente la force du silence qui pèse sur l’inceste : ce « sujet infect » n’a pas encore droit de cité à la télévision. Par ailleurs il montre aussi que pour de nombreux téléspectateurs, le traitement a été jugé trop léger et inadapté
CREER LES CONDITIONS POUR EVOQUER LES AFFAIRES D’ABUS
Après cela, la décennie 1970 va être pour les médias celle d’une ouverture au « discours sur la sexualité » qui créé les conditions d’évoquer peu à peu ce qu’on appelle alors la pédophilie. La télévision en particulier affronte l’inceste et les évocations fictionnelles ou documentaires du viol par inceste se multiplient. Ainsi, en 1978, le journal de 20 h d’Antenne 2 consacre un reportage de trois minutes au cas d’un enfant de huit ans violé par son père – sans dommages cette fois pour la rédaction.
À partir du milieu des années 1980, différentes « affaires » attirent l’attention des médias et des pouvoirs publics sur les lacunes du dispositif de protection de l’enfance. Ainsi, dans L’enfant derrière la porte en 1982, David Bisson raconte son calvaire d’enfant martyrisé. Peu après, 1986 marque un tournant décisif en matière de parole publique sur l’inceste. Lors des débats des Dossiers de l’écran diffusés par Antenne 2, le journaliste Alain Jérôme donne en direct la parole à trois femmes adultes, victimes de pères ou de frères incestueux, parmi lesquelles Éva Thomas qui vient de publier Le viol du silence.
L’émission est annoncée par le magazine chrétien La Vie sous le titre : « les barreaux de la prison de l’inceste vont voler en éclats ».
L’IMPACT DU TEMOIGNAGE
La télévision prend le risque du témoignage vivant des victimes en même temps qu’elle sollicite l’avis des téléspectateurs. Après avoir écrit dans l’incipit de son livre – « À quinze ans j’ai été violée par mon père », pour la première fois, une victime d’inceste témoigne à visage découvert, après que deux autres femmes, de dos elles, ont raconté leur histoire (toujours dans cette même émission des Dossiers de l’écran).
Trente ans après les faits, ces victimes viennent parler de souffrance qui semblent toujours très vives, offrant l’occasion au public de comprendre que la particularité du dommage causé par le viol – incestueux ou non – est de se conjuguer au futur. Le retentissement de l’émission est énorme et il n’est pas excessif de dire que toute la presse – nationale, régionale et étrangère (L’illustré Suisse, Il Mattino, La Republica) – en parle, d’une voix unanime. L’insistance est mise sur le mutisme des victimes (Le Républicain lorrain, 29/08/1986, La Voix du Nord, 27/08), sur « l’hypocrisie et le silence complice » qui règne sur le sujet (Le Figaro, 02/09/1986) et sur la grande victoire que constitue cette prise de parole : « Les petites filles ne se sentent plus coupables » (Le Matin, 02/09/1986). « Toutes les couches de la société sont concernées », remarquent enfin les journaux Télé Journal (30/08 au 05/09/1986,) et Le Républicain lorrain (27/08 et 29/08/1986).
UNE RUPTURE DANS LE PAYSAGE LITTERAIRE
Deux ans plus tard, l’écrivaine Christiane Rochefort publie La Porte du fond, avec cet exergue : Il était le pacha du harem avec ses deux femmes. Bon, une et demi. Moi ce n’était qu’un jeu. J’étais encore une enfant. Les enfants, c’est sacré. Couronné par le prix Médicis, l’ouvrage donne la mesure du changement qui s’opère dans le paysage littéraire après un siècle de silence ou de représentation irénique (inceste amoureux excessif ou passionnel) chez Emile Zola (La Curée) Jean Cocteau (Les Enfants Terribles) ou Louis Malle (Le Souffle au cœur). En décrivant un inceste père-fille comme un cercle vicieux condamnant l’enfant abusé au silence, le roman sarcastique et furieux de Christiane Rochefort inscrit désormais cette figure littéraire dans le cadre de l’abus de pouvoir et du crime.
BRISER UN « VIEUX TABOU »
C’est à nouveau, pour « pour briser ce qui reste un vieux tabou » que François de Closet réunit le 27 mars 1989 sur le plateau de son émission Médiations, des spécialistes et des témoins des actions diverses menées contre l’inceste. Ainsi est présentée l’émission, fidèle au topos désormais presque classique de la révélation. Le reportage réalisé auprès de très jeunes enfants n’est sans doute pas étranger à la réussite de cette soirée. L’émission aurait ce soir-là presque atteint le chiffre de 40 % de part d’audience : mieux que les Dossiers de l’écran trois ans plus tôt (Médias, 12/09/1986). « Après, il m’a dit de ne pas le dire à ma maman parce que sinon il m’a dit qu’il me tuerait moi et ma maman », murmure Sandrine, 10 ans, abusée pendant deux ans par l’ami de sa mère. De surcroit, ce magazine a un impact.
Claudine, une des invitée, est poursuivie peu après par le tribunal de grande instance de Saint-Brieuc, pour diffamation à l’encontre de son père, comme du reste Patrick Le Lay, PDG de TF1, et François de Closets lui-même. La jeune femme est condamnée en juillet 1989 à un 1 franc symbolique. « Le tribunal de St Brieuc a tranché : le viol en famille doit rester secret » commente Libération, en juillet 1989.
ROMPRE L’ANONYMAT
En donnant la parole aux victimes, mais surtout en offrant à la curiosité et à la compassion du téléspectateur leur visage, singulier, unique, la télévision rompt l’anonymat que maintient l’écrit. Elle permet la reconnaissance et l’identification, bref elle fracasse le silence plus que n’importe quel média, le voyeurisme auquel elle invite étant la garantie même de la transgression qu’elle s’autorise. Cette fois encore la presse écrite se fait un large écho de l’émission.
Rappelant que « pendant que l’opinion se focalise sur quelques meurtres d’enfants, d’autres sont violés ou agressés par un parent dans l’indifférence générale » (Télérama, 15/03/1989). C’est donc au cours de cette deuxième moitié des années quatre-vingt que les victimes commencent à se faire entendre. Désormais, la cause semble entendue : il s’agit de dénoncer des agissements massifs qui enfreignent les valeurs essentielles de la société, et la communauté de jugement est unie dans l’accusation. Dès lors, la parole des victimes semble désormais « autorisée » et les livres de témoignages se multiplient au cours des années 1990.
LE PARADOXE DELA « PAROLESUR L’INCESTE»
Pourtant, et c’est tout le paradoxe de la « parole sur l’inceste », l’intense bruit médiatique qui caractérise ces quelques années, est oublié aussitôt que passé et depuis les années 2000 chaque « affaire » de dénonciation publique des viols d’enfants ou d’inceste semble provoquer la stupeur comme s’il s’agissant d’une « découverte » ou pis d’un fait nouveau. Cette « stupeur » témoigne d’une résistance profonde persistante à reconnaître la banalité de l’inceste. Le faire c’est mettre en cause ce pilier de l’ordre social qu’est la famille, c’est délicat. Il faut compter également avec le système médiatique pour lequel seul l’inédit a une véritable valeur. La personnalisation des dénonciations, l’appartenance des dénonciatrices à des milieux sociaux privilégiés, dans lesquels on maîtrise la parole et plus encore l’écriture, concentre le scandale sur quelques figures de notables, comme l’a montré l’affaire Gabriel Matzneff. Cette dernière n’était pourtant pas neuve et répondait, 30 ans après, aux confessions littéraires de Matzneff qui n’a jamais rien dissimulé de ses goûts et de ses pratiques.
LE MYTHE DES ANNEES 68 « DEVIANTES»
Après le mythe de « l’inceste rural », voici le XXI e siècle obsédé par un autre mythe : l’inceste ou l’agression sexuelle sur mineur fruit de la libération des mœurs des années 1970 et déviance du gauchisme ou du progressisme. Il est devenu presque banal de dénoncer l’effet délétère de Mai 68 sur les comportements sexuels, ce qui témoigne d’une erreur d’appréciation. Si Mai 68 a libéré la parole sur la sexualité, autorisant le développement de revendications relatives aux sexualités alternatives, l’événement a aussi ouvert une fenêtre et attiré l’attention sur la criminalité sexuelle et ses victimes. Du même coup, l’enjeu de ces révélations se trouve fréquemment déporté, puisqu’elles sont instrumentalisées à des fins politiques faisant largement oublier que l’inceste est un phénomène que l’on pourrait malheureusement qualifier d’« ordinaire ». Une chose demeure : alors que l’inceste est un des crimes les plus réprouvés moralement, il est aussi l’un des crimes les moins révélés et dénoncés, preuve s’il en fallait de la persistance du déni.
Anne-Claude Ambroise Rendu,
Professeur D’histoire contemporaine, Université De Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines(Uvsq) Université paris Saclay (thecOnveRsAtiOn.cOM)
QUAND DES SENEGALAIS NARGUENT L’AUTORITE
Le port obligatoire du masque de protection n’est toujours pas respecté dans les lieux publics et privés ; les rassemblements dans les marchés et les marchés hebdomadaires continuent
Une semaine après le déclanchement de l’état d’urgence (sanitaire) assorti d’un couvre-feu de 21h à 5h du matin sur l’étendue des régions de Dakar et Thiès pour contenir la propagation de la Covid-19, des Sénégalais semble faire fi de restrictions édictées par les autorités pour accompagner ce régime d’exception. Contrairement aux prescriptions de l’Arrêté n°000031 du 06 janvier 2021, du ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome, chargé de la Sécurité publique, les le port obligatoire du masque de protection n’est toujours pas respecté pour tous, dans les lieux publics et privés ; les rassemblements dans les marchés et les marchés hebdomadaires appelés «Louma» continuent. Constat dans certains marchés et espaces recevant du public où ces gestes et mesures barrières sont foulé au pied.
12h au marché Police des Parcelles Assainies. Ici, le port de masques, pourtant obligatoire, n’est pas respecté par la majorité de ceux qui fréquentent ce lieu de commerce. Ceux en détienne un, s’ils ne le porte pas mal, ils le gardent dans la poche, la pochette ou en main, pour en cas… C’est le cas de cette femme vendeuse de poisson du nom de Maman Mbaye, aperçue masque à la main, que nous approchons. Pour elle, le port de masques est respecté dans leur marché. «Au marché Police, nous respectons le port de masques. Nous nous protégeons tout en protégeant nos clients. J’ai enlevé mon masque juste pour respirer puisque les clients diminuent à cette heure de la journée. Chaque matin, il y a des contrôleurs qui viennent vérifier si le port de masques est respecté. Si non, ils nous font sortir pour nous en procurer et c’est pareil pour les clients», a-t-elle dit.
Avant de lancer un message de sensibilisation et appeler le peuple sénégalais à retourner vers Dieu car, pour elle, c’est le seul protecteur contre cette pandémie. Si Maman Mbaye soutient que le port de masque est respecté dans leur marché, son collègue Mame Thierno Diallo constate que ce n’est pas le cas pour tout le monde. «Il y a certainement la majorité qui respecte le port de masques, comme vous l’avez constaté ; mais il y a aussi d'autre qui négligent ça. La maladie ne recule pas, mais on a tendance à baisser les bras. Et aussi la sensibilisation a diminuée. Au début de la pandémie, il y avait agents de la mairie qui passaient pour sensibiliser et même distribuer des masques de protection. Mais, actuellement, on ne voit personne par-là pour le faire. Sinon, il y a les travailleurs du marché qui le font pour se protéger. Par contre, il y a toujours le contrôle, même se ce n'est plus comme avant. On peut dire que c’est un départ de lion et une arrivée de chat. Et tout ça, c’est la faute du gouvernement. Il ne donne pas la parole aux spécialistes de la santé. Chacun parle de son côté. Ils ont politisé la pandémie et voilà le résultat, on ne respecte plus rien», a-t-il confié. Autre lieux de commerce, même constat.
Au marché Fith Mith de Guédiawaye aussi, de nombreux commerçants et visiteurs font fi de cette mesure de protection dans cet espace commercial qui reçoit la visite de nombreux vendeurs et clients, entre autres. Pis, certaines personnes semblent même oublier la récurrence de la Covid-19, malgré les activités de sensibilisation menées depuis le début de la pandémie. «Le masque est dans mon sac», s’explique Bineta Diop, une vendeuse de légumes, lorsqu’on lui demande pourquoi elle n’en porte pas.
«AU MOMENT OU NOS DIRIGEANTS NOUS SENSIBILISENT ET NOUS DEMANDENT DE RESPECTER LA LOI, EUX ILS VIOLENT LA LOI»
Pour ce commerçant du nom de Mamadou Ba, titulaire d’un Bac+2, c’est normal que les Sénégalais ne respectent plus les mesures édictées par l’Etat. «Si les gens ne respectent plus les mesures édictées par le gouvernement, c’est à causse de nos dirigeants. Au moment où ils nous sensibilisent et nous demandent de respecter la loi, eux ils violent la loi. Ils interdisent le ressemblent et retournent pour le faire. À la fin, on ne sait plus sur quel pied danser. Avec ce couvre-feu, c’est comme si la Covid-19 ne circule que la nuit. Les gens ne se rassemblent pas la nuit, mais les rassemblements se font en pleine journée dans les moyens de transports, les lieux publics et privés... On n’arrive vraiment pas à comprendre, c’est comme si la loi n’est là que pour les «badolo» (les pauvres). Nous avons tous vu ce qui s’est passé aussi bien au premier couvre-feu qu’en ce couvre-feu. Au moment où nous les «badolo» nous sommes est dans nos maisons, des soi-disant fils à papa et des gents d’autres nationalités organisent des «piscines party» aux Almadies, en plein couvre-feu, l’alcool et la chicha coulent à flot. Des jeunes et même des couples mariés osent défier l’autorité et on nous parle de loi. Mais la quelle exactement ? Celle pour les pseudos fils à papa ? La vraie question que je me pose est : ‘’pourquoi les Forces de l’ordre n’ont pas usé de la violence habituelle, utilisée contre les Sénégalais lambda, avec ces gosses de riches ? Tout récemment, on a emprisonné le rappeur 10 mille problèmes pour violation du couvre-feu et on l'a condamné à 3 mois de prison avec sursis. À la fin, on ne comprend pas», se désole-t-il.
L’ETAT DURCIT LA LUTTE CONTRE LA COVID-19 : Le port de masques désormais obligatoire partout
L’Arrêté n°000031 du 6 janvier 2021, portant le port obligatoire de masques de protection dans les lieux publics et privés, dispose : «Afin de limiter la propagation du coronavirus, est prescrit pour une durée de trois (3) mois, le port de masques sur l’ensemble du territoire national, le port obligatoire de masques sur la voie publique, les services de l’administration publique quelque soit le mode de gestion, les services du secteur privé, les lieux de commerce, les moyens de transport public et les moyens privés transportant au moins deux personnes».
MACKY, UNE GESTION EN QUESTION
Alors qu’il est présenté par certains de ses proches comme un « grand » réformateur des institutions de la République », ces réformes ou mesures sont souvent une source de division de l’opinion en raison parfois du contexte de leur mise en œuvre
A plus de huit ans d’exercice de pouvoir, le président de la République, Macky Sall, est loin d’être convaincant en matière de réforme. Alors qu’il est présenté par certains de ses proches comme un « grand » réformateur des institutions de la République », ces réformes ou mesures sont souvent une source de division de l’opinion en raison parfois du contexte de leur adoption ou mise en œuvre.
L’adoption par l’Assemblée nationale du projet de Loi n°46/2020 modifiant la loi n°69-29 du 29 avril 1969 relative à l’état d’urgence et à l’état de siège, le lundi 11 janvier dernier, remet au gout du jour le débat sur la portée des mesures ou réformes du régime en place.
En effet, alors que cette modification permet l’adaptation de la législation nationale au défi actuel lié notamment aux catastrophes naturelles ou sanitaires, ce texte, comme la plupart de certaines mesures phares déjà initiées par le régime en place, a été plutôt à l’origine d’une vive controverse au sein de l’opinion nationale.
La nouvelle écriture des articles 24 nouveau et 25 nouveau qui écartent l’Assemblée nationale au profit du président de la République qui peut déléguer ses pouvoirs au « Ministre de l’Intérieur, tout ministre dont l’intervention est nécessaire, les gouverneurs et les préfets » dans le processus devant conduire à la mise en branle d’un régime d’exception en cas de catastrophes naturelles et sanitaires, à son exécution et son renouvellement dans un délai d’un mois, a plus provoqué des suspicions chez bon nombre d’acteurs de la scène politique mais aussi de la société civile. Ces derniers, loin de rejeter cette réforme, dénoncent plutôt une « marginalisation de l’Assemblée nationale sur des questions aussi importantes que l’exercice des droits des citoyens dans un contexte de gestion des situations d’urgence sécuritaire et sanitaire ».
Toutefois, il faut préciser que cette situation n’est pas une nouveauté sous le régime en place. Depuis son arrivée au pouvoir, l’actuel chef de l’état a déjà fait face à plusieurs agitations contre ses mesures et/ou ré formes de la part non pas uniquement de ses adversaires politiques mais aussi d’une bonne frange de la société civile. C’est le cas notamment lors du référendum du 20 mars 2016.
Très attendu par bon nombre de Sénégalais en ce sens qu’il devait permettre l’adoption des réformes préconisées par cette commission, ce rendez-vous a finalement viré à un théâtre de confrontation entre opposants et partisans du oui après la décision du président Sall de choisir à lui seul ce qui est bon pour le peuple sénégalais, suite à la réception du rapport de la Commission nationale de réformes des institutions (Cnri).
A côté des réformes, il y a également les manquements au principe de la bonne gouvernance notés dans la mise en œuvre de certaines mesures phares. Il en est ainsi de la mesure de distribution des denrées alimentaires au profit des couches vulnérables lors de la première vague de propagation de la pandémie du nouveau coronavirus au Sénégal en mars de l’année dernière.
Décrétée par le chef de l’Etat, Macky Sall lui-même dans le cadre de la stratégie gouvernementale de riposte contre la première vague de la Covid-19, cette mesure de distribution des denrées alimentaires a été très vite fourvoyée dans sa phase de mise en œuvre par de scandales présumes dans la gestion de l’enveloppe de 69 milliards affectés par l’Etat à l’ancien ministre du Développement communautaire, de l’Équité sociale et territoriale, non moins beau-frère du président Macky Sall. Une situation qui avait fini par impacter négativement sur la portée de la mesure sociale du président de la République.
LA GUERRE DES VACCINS
Ils sont nombreux les laboratoires qui se sont lancés dans une course avec un objectif de découvrir un vaccin efficace contre la Covid-19, chacun y allant dans sa piste de recherche.
La covid-19 qui est apparue à Wuhan en Chine en décembre 2019 continue de faire des ravages dans le monde entier avec son lot de morts au quotidien. D’où cette course au vaccin. De la Chine en passant par les Etats-Unis, la Russie, pour ne citer que ces pays-là, des laboratoires, sur le pied de guerre, ont mis au point un vaccin. Mais, derrière cet état de fait, il y’ a aussi des enjeux géopolitiques et une bataille de chiffres. Chaque laboratoire revendique son taux d’efficacité. Un casse-tête que l’on retrouve jusque dans la conservation du vaccin. Chaque firme y va avec sa propre température, donnant du tournis au pays sous-développés où les populations ne savent plus à quel vaccin se fier.
Ils sont nombreux les laboratoires qui se sont lancés dans une course avec un objectif de découvrir un vaccin efficace, chacun y allant dans sa piste de recherche. C’est ainsi que des vaccins développés selon des techniques différentes et avec des degrés d’efficacité et de coûts différents sont mis sur le marché pour contrôler la covid-19 bien que l’OMS avait annoncé en mai dernier que le vaccin contre le covid-19 devrait être un « bien public mondial » disponible partout et à faible coût.
SINOPHARM, PFIZER/BIONTECH, MODERNA, ASTRAZENECA, L’EFFICACITEEN JEU
«Le vaccin chinois de Sinopharm est efficace à 79,34 %», avait indiqué dans un communiqué l’Institut des produits biologiques de Pékin, la filiale du groupe pharmaceutique qui est chargée de sa conception. Toutefois, ce chiffre de 79,34% est nférieur à celui du vaccin américano-allemand Pfizer/BioNTech (95%) et à celui de la société de biotechnologie américaine Moderna (94,1%). Quant au britannique, AstraZeneca, il revendique un taux d’efficacité de 70% mais qui pourrait atteindre 100% avec deux doses. Pour la fabrication du vaccin de Sinopharm, le « virus est utilisé comme élément principal pour fabriquer les anticorps et entrainer une immunité protectrice et le virus passe par plusieurs méthodes chimiques pour être tué, il est donc inactif», informe-t-on. Ce qui est différent du vaccin Pfizer et dont la technologie basée sur l’ARN-messager. « Les vaccins Moderna et Pfizer sont des vaccins à ARNm : ce qui signifie qu’une partie du code génétique du coronavirus est injectée dans le corps, déclenchant la fabrication de protéines virales par l’organisme, mais pas le virus entier, ce qui suffit à mobiliser le système immunitaire pour attaquer ». Le vaccin Pfizer doit être conservé à -70 degrés et celui de Moderna à -20 degrés et le stockage et la conservation du vaccin de Sinopharm entre 2 et 8 degrés. Ce qui revient à dire que le «vaccins Sinovac et Oxford-AstraZeneca sont beaucoup plus utiles pour les pays en développement qui ne sont pas en mesure de stocker de grandes quantités de vaccin à des températures aussi basses ».
AU-DELA D’UN VACCIN, DES ENJEUX GEOPOLITIQUES!
Une dimension géopolitique existe bel et bien dans la course au vaccin contre le coronavirus. Selon certains spécialistes, l’annonce du vaccin russe Spoutnik V par le président Poutine en août dernier visait à « replacer la Russie dans la bataille scientifique et politique autour du coronavirus qui se joue surtout entre les États-Unis et la Chine ». Toutefois, pour d’autres, « la visibilité médiatique a été donnée principalement aux vaccins issus de la recherche des pays du Nord (États-Unis ou certains pays d’Europe) qui ont été les premiers à annoncer des résultats ».
EN ATTENDANT LECOVAX, LE SENEGAL EN DISCUSSION AVEC LES CHINOIS
Le Sénégal n’a pas encore choisi son vaccin mais le ministre de la Santé et de l’Action Sociale, Abdoulaye Diouf Sarr a annoncé que le Sénégal est en discussion avec les autorités chinoises pour l’acquisition des vaccins de Sinopharm même si dans un premier temps, il attend les vaccins de Covax (initiative mondiale visant à assurer l’accès rapide et équitable de tous les pays aux vaccins contre la COVID-19). Le Sénégal prévoit donc de commander 200 mille doses de vaccins auprès du laboratoire pharmaceutique chinois Sinopharm. Un vaccin qui rencontre un franc succès en Afrique. Plusieurs pays comme le Maroc, l’Egypte comptent l’utiliser. Sinopharm a aussi assuré que son vaccin est efficace contre les nouvelles souches du virus. Il faut aussi dire que plusieurs autres vaccins contre la covid-19 sont en phase d’essais cliniques.