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29 avril 2025
CAN, LE CAMEROUN SUR LE PODIUM
Le sursaut de la bête blessée: déçu par une élimination cruelle en demie, mené 3-0 par le Burkina Faso lors de la petite finale, le Cameroun a trouvé les ressources pour terminer sa Coupe d'Afrique sur la troisième marche du podium (3-3, 5-3 tab), samedi
Il fallait bien 70 minutes de jeu aux Lions Indomptables pour se remettre de la désillusion, cette élimination cruelle contre l'Egypte aux tirs au but (0-0, 3-1 tab)...
Après plus d'une heure de jeu en effet, le Cameroun était au plus mal, victime d'une humiliation à domicile et d'Etalons burkinabés brillants de réalisme.
Mais les entrants ont fait la différence, retrouvant du coeur, à l'image du capitaine Vincent Aboubakar, auteur d'un doublé sensationnel en trois minutes (85e, 88e) pour égaliser juste avant la séance de tirs au but, après la réduction du score de Stéphane Bahoken (72e).
L'attaquant camerounais a signé ses 7e et 8e buts de la compétition, qu'il finira sans doute comme meilleur buteur.
Symbole du renversement ahurissant du match, c'est le gardien André Onana qui a été le héros de la séance de tirs au but, en détournant une tentative, alors qu'il avait été coupable d'une énorme erreur en première période, offrant un but au Burkina.
Cette petite finale, affiche identique à celle du match d'ouverture du 9 janvier, a finalement accouché d'un scénario similaire, renversée par les locaux, et par Aboubakar, déjà double buteur un mois plus tôt (2-1).
- L'élan brisé des Etalons -
Cinq fois vainqueur de la CAN, le Cameroun finit sa compétition sur une bonne note, à 24 heures de la finale Egypte-Sénégal, dimanche (20h00).Une résurrection inespérée, deux jours seulement après sa demi-finale, là où le Burkina Faso, battu par le Sénégal (3-1), avait disposé d'un jour de repos supplémentaire.
Pour les Camerounais, l'orgueil démontré samedi pourra servir, à moins de deux mois d'un barrage décisif pour la qualification au Mondial-2022, face à l'Algérie, un autre déçu de la CAN.
Pour les Etalons du Burkina Faso, qui visaient une place sur le podium pour la troisième fois de leur histoire, l'issue est cruelle, au bout d'un match dingue, marquée par les nombreuses blessures, et le remplacement juste avant la séance de tirs au but du gardien Farid Ouedraogo, blessé.
Les Burkinabè avaient pourtant réalisé un sans faute en début de rencontre, en marquant dès leur première occasion, une reprise de Steeve Yago après un centre d'Issa Kaboré (24e), puis en bénéficiant d'une improbable erreur d'Onana, détournant dans son but un centre anodin de Kaboré (43e).
Et Djibril Ouattara (49e) était venu parachever ce qui ressemblait alors à une humiliation...Avant que la rencontre ne prenne une tournure totalement folle, et que les Lions ne redeviennent indomptables.
SALAH-MANÉ, DE DUO ANGLAIS À DUEL AFRICAIN
Coéquipiers prolifiques à Liverpool dans le championnat anglais, l’Égyptien Mohamed Salah et le Sénégalais Sadio Mané se retrouvent en finale de la CAN 2022 ce dimanche 6 février 2022. Point d’orgue d’une rivalité sur le continent depuis quelques années
Le 5 septembre 2014 à Dakar, Sadio Mané et Mohamed Salah se croisaient pour la première sur la pelouse du stade Léopold Sédar Senghor lors des éliminatoires de la CAN 2015. Le Sénégal, avec un Mané fraîchement arrivé à Southampton, battait l’Égypte (2-0) de Mo Salah qui entamait sa deuxième saison à Chelsea. Sadio avait marqué, Mohamed était resté muet.
Bien malin qui pouvait prédire que le Sénégalais et l’Égyptien se retrouveraient, plus de 6 ans après en finale de la 33e CAN, en guides éclairés de leur sélection pour décrocher le trophée, s’approprier peut-être le titre du meilleur joueur du tournoi et certainement celui du Joueur africain de l’année.
Fritures sur la ligne
De Dakar à Yaoundé, les trajectoires Mo Salah et Sadio Mané ont épousé divers chemins pour finir au haut niveau, à Liverpool où ils écrivent leur légende.
Salah, le gaucher, à droite, Mané, le droitier, à gauche, buteurs insatiables, dynamiteurs de défense en Angleterre et en Europe depuis leur association en 2017. Un duo à 255 buts à ce jour. Jamais probablement un tandem n’avait porté aussi haut et aussi longtemps un club. Mais l’association de bienfaiteurs a souvent connu des grincements sur la ligne, moins à cause d’une course au meilleur buteur en Premier League que d’une rivalité sur le contient. La course au titre de Ballon d’or et surtout au titre de Joueur africain de l’année a parfois fait grésiller la connexion entre l’Égyptien et le Sénégalais avant que leur mentor Jürgen Klopp ne rétablisse le réseau entre les deux compères.
Aujourd’hui, le coach allemand de Liverpool suit avec attention ses poulains s’affronter à des milliers de kilomètres de la Mersey dans une finale qu’il compte « regarder ». « C'est vraiment très impressionnant à voir. (…) C'est évidemment difficile d'aller aussi loin dans un tournoi, ce sont des superstars, donc la pression qu'ils avaient sur leurs épaules était énorme. Je suis vraiment fier de la façon dont ils ont géré la situation, pour être honnête. »
LEÏLA SLIMANI ET MBOUGAR SARR : LA LITTÉRATURE FRANÇAISE, C'EST EUX
Elle est née au Maroc et lui, au Sénégal. Tous deux lauréats du prix Goncourt, ils abordent dans leurs romans l’héritage colonial et font entendre un discours nuancé sur l’identité. Dialogue au sommet
L'Obs |
Grégoire Leménager et Elisabeth Philippe |
Publication 05/02/2022
Aux oreilles de certains, leurs prénoms ne doivent pas sonner suffisamment « français ». Pourtant, la Franco-Marocaine Leïla Slimani et le Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr, héritiers de Camus ou Kundera, incarnent aujourd’hui la littérature française et la font rayonner bien au-delà de frontières étriquées. Tous deux ont reçu, très jeunes, le prix Goncourt. Leïla Slimani, à 35 ans, pour « Chanson douce » en 2016 ; Mohamed Mbougar Sarr, à 31 ans, pour « la Plus secrète mémoire des hommes », en novembre. Si leurs styles sont aux antipodes – épuré pour elle, luxuriant pour lui – ils se rejoignent sur de nombreux thèmes comme l’identité, le métissage et la colonisation.
Ces questions traversent le puissant roman goncourisé de Sarr, dans lequel un jeune écrivain sénégalais part sur les traces d’un auteur culte et disparu, un certain T. C. Elimane, « Rimbaud nègre » acclamé en France dans les années 1930 avant d’être voué aux gémonies. Un personnage en partie inspiré par l’écrivain malien Yambo Ouologuem, prodige d’abord encensé puis accusé de plagiat. Dans cette odyssée follement littéraire qui passe par l’Afrique, l’Europe et l’Amérique latine, qui convoque aussi bien Roberto Bolaño que Witold Gombrowicz, Sarr multiplie les points de vue pour ouvrir la réflexion et les imaginaires. Cette polyphonie, Leïla Slimani la cultive elle aussi dans son nouveau roman, « Regardez-nous danser », deuxième volet parfaitement maîtrisé de sa saga historique « le Pays des autres ».
On y retrouve, comme de vieilles connaissances, la famille d’Amine et Mathilde dans le Maroc postcolonial des années 1960, écartelé entre ses aspirations à la liberté et l’exercice brutal du pouvoir par Hassan II. On croise des hippies, des femmes en bikini, Roland Barthes et un certain Mehdi, qui se rêve écrivain et que tout le monde surnomme Karl Marx. Comme dans ses précédents romans, et à l’instar de Mohamed Mbougar Sarr, Leïla Slimani a l’art de faire passer des idées complexes et nuancées par les corps de ses personnages, les sons, les odeurs, mélange capiteux de haschich, de soleil et de sueur. Il était donc tentant de réunir ces deux romanciers qui ont tant en commun. Ensemble, ils ont parlé du sexe en littérature, de la pensée décoloniale et de leur statut de symboles. Sans tabous.
Vous étiez-vous déjà croisés ?
Leïla Slimani. Je garde un souvenir très précis de la première fois. Mohamed avait dit une phrase très belle, que j’ai souvent réutilisée, pour définir la francophonie : « C’est lire Balzac à Dakar et avoir envie de devenir écrivain ; j’espère que quelqu’un, un jour, dans la Creuse, lira Sony Labou Tansi ou Ahmadou Kourouma et aura envie de devenir écrivain. » Je l’ai tout de suite trouvé très sympathique. En plus, j’avais lu ses livres, « Terre ceinte », « De purs hommes », où beaucoup de choses résonnaient avec mes engagements. Et le Sénégal et le Maroc ont des liens très étroits, notamment au niveau religieux. Dès que j’ai lu « la Plus secrète mémoire des hommes », j’ai envoyé un mot à Mohamed et dit à tout le monde qu’il fallait lire ce roman. J’ai été très heureuse quand il a eu le prix Goncourt.
Mohamed Mbougar Sarr. Par la force des choses, je t’ai connue avant que la réciproque soit vraie, car tu as publié avant moi. Je me rappelle que quand j’ai lu « Dans le jardin de l’ogre », ce qui m’avait frappé, c’était la référence à Kundera, un de nos amours communs. Et j’étais tout intimidé de te rencontrer.
Vous l’êtes encore ?
MMS. Oui. Je suis intimidé par tout le monde. Mais par Leïla, bien sûr. Elle a été un agent officieux pour « La plus secrète mémoire des hommes ». Beaucoup de gens m’ont dit l’avoir lu parce que Leïla Slimani leur en avait parlé. Il faudrait que je songe à la rémunérer.
Peut-on savoir ce qu’elle vous a écrit au sujet de votre livre ?
MMS. Je ne sais plus. Mais c’était très touchant et je serais jaloux que quelqu’un d’autre le voie.
Leïla Slimani, qu’est-ce qui vous a semblé si éblouissant dans « la Plus secrète mémoire des hommes » ?
LS. Bien sûr, il y a la langue, le fait que ce soit très brillant intellectuellement et très drôle, mais ce qui m’a le plus touchée et frappée, c’est le corps. Il y a une sensualité que j’ai très rarement trouvée, à part dans certains romans sud-américains, avec une description des corps, du désir, des scènes de sexe, des personnages féminins qui existent charnellement… Je suis très sensible à un discours extrêmement profond et des idées complexes, mais malgré tout, ce qui vous reste à la fin, c’est une goutte de sueur, la forme des cuisses, le regard que l’on peut porter sur le corps de quelqu’un.
MMS. Je me rappelle très précisément « Dans le jardin de l’ogre ». Ce qui m’avait frappé, c’est de comprendre qu’en nous, c’est le corps qui pense le mieux et le plus profondément. L’esprit est une émanation de la chair, et c’est comme ça que le personnage du roman vit. Après, je n’ai pas de discours théorique élaboré sur la sensualité, mais il me semble que c’est un point d’entrée efficace, la perspective la plus pertinente sur l’humanité. Par la sensualité se révèle toujours quelque chose de plus intime, de plus fort.
LS. Je prends une forme de plaisir à raconter, à rencontrer mes personnages d’abord par leur corps. Quand je pense à eux, je pense toujours à ce qu’ils ressentent physiquement. Est-ce qu’il est gros ou maigre, est-ce qu’il transpire, quelle est son odeur, comment il déglutit ? Parfois, décrire un détail physique en dit beaucoup plus que de longs discours. Et puis je viens d’une culture où le corps est souvent empêché. La culture marocaine ne vous pousse pas au plaisir, on n’y parle pas de sexualité. C’est ce que je voulais montrer dans mon nouveau roman, qui décrit une petite parenthèse hédoniste au Maroc dans laquelle on se baigne, on se dénude, on prend le soleil, on danse.
MMS. Au Sénégal, c’est la même chose, alors que c’est une culture où la sensualité est présente : dans la cuisine, la danse et surtout dans la langue. C’est très présent dans les métaphores en wolof, qui sont même souvent très sexuelles. Mais ce n’est admis que là. C’est peut-être cette langue qui est présente lorsque j’écris, comme une sous-langue, une langue cachée, une langue secrète, qui irradie aussi. Mais il y a quelque chose d’empêché, de réprimé.
COUPE D'AFRIQUE DES NATIONS, LE REVE CHER DU SENEGAL
Dakar, déjà dans sa finale. Alors que les Lions affrontent l’Egypte ce dimanche, l’espoir d’un premier sacre continental fait vibrer les supporters sénégalais. Tous espèrent voir enfin briller leur première étoile continentale.
Dakar, déjà dans sa finale. Alors que les Lions affrontent l’Egypte ce dimanche, l’espoir d’un premier sacre continental fait vibrer les supporters sénégalais. Tous espèrent voir enfin briller leur première étoile continentale.
« Tout le pays n’attend que la victoire. Tout ce que nous voulons, c’est que l’équipe nous apporte enfin la coupe, il est temps. Ça fait longtemps qu’on se demande quand viendra cette première étoile. »
« Nous sommes fatigués de vivre en permanence les déceptions. Le Sénégal n’a jamais remporté la coupe et certains disent qu’on ne la gagnera jamais. Donc, nous voulons que les joueurs surprennent tout le monde. En ce moment, notre maillot manque une étoile. On veut juste qu’ils nous une mettent une. »
L’attente est grande, tellement grande que l’impatience a gagné les rangs des Sénégalais. Ici, tout le monde n’a qu’un seul mot à la bouche : la victoire rien que la victoire. Le Sénégal qui attend toujours son premier trophée continental comme le montre le titre de ce quotidien spécialisé : un peuple, un but, un trophée. En tout cas, les Sénégalais sont impatients et avec beaucoup de confiance que cette fois, les Lions remporteront enfin la Coupe.
Et la confiance est de mise. Le visage montré par la bande à Sadio Mané lors de ses dernières sorties a dissipé tous les doutes.
« J’y crois à 500%. Dimanche, inchallah, on sera champion d’Afrique. C’est le moment ou jamais, on a les bons joueurs, on a tout ce qu’il faut pour gagner. Donc, on est dans l’obligation de gagner. On doit gagner, on doit gagner. On doit être sur le toit de l’Afrique. »
La ferveur reste donc grande et elle fait les affaires des commerçants. Maillots, drapeaux, drapelets, leurs produits s’arrachent comme de petits.
« En tant normal, je vend des produits venant du Mali, mais comme c’est la finale, on a basculé vers le Vert-Jaune-Rouge. Et franchement, les affaires marchent. Les supporters aiment et ils viennent acheter ».
Mais le plus important pour ces supporters, c’est bien de voir enfin le nom du Sénégal inscrit au palmarès de la Coupe d’Afrique des nations.
HISTORIQUE DES RENCONTRES ENTRE LIONS ET PHARAONS
Le Sénégal et l'Egypte s'affronteront en finale de la coupe d'Afrique des nations Cameroun 2021. en prélude à cette rencontre voici une historique des confrontations entre les deux formations.
Le Sénégal et l'Egypte s'affronteront en finale de la coupe d'Afrique des nations Cameroun 2021. en prélude à cette recontre voici une historique des confrontations entre les deux formations.
7 mars 1986 : Sénégal - Égypte 1-0 CAN 1986 (1er tour)
2 août 1987 : Égypte - Sénégal 1-0 Jeux africains de 1987 (1er tour)
25 janvier 1997 : Sénégal - Égypte 0-0 Qualifications pour la CAN 1998
13 juillet 1997 : Égypte - Sénégal 2-0 Qualifications pour la CAN 1998
28 janvier 2000 : Égypte - Sénégal 1-0 CAN 2000 (1er tour)
9 juillet 2000 : Sénégal - Égypte 0-0 Qualifications pour la Coupe du monde 2002 (Tour final)
6 mai 2001 : Égypte - Sénégal 1-0 Qualifications pour la Coupe du monde 2002 (Tour final)
20 janvier 2002 : Égypte - Sénégal 0-1 CAN 2002 (1er tour)
10 octobre 2003 : Égypte - Sénégal 1-0 Match amical
7 février 2006 : Égypte - Sénégal 2-1 CAN 2006 (Demi-finale)
5 septembre 2014 : Sénégal - Égypte 2-0 Qualifications pour la CAN 2015
15 novembre 2014 : Égypte - Sénégal 0-1 Qualifications pour la CAN 2015
- 12 rencontres
- 4 victoires pour le Sénégal
- 2 matchs nuls
- 6 victoires pour l’Egypte
- 6 buts marqués par les Lions
- 8 buts encaissés
GREENPEACE SALUE UN RAPPORT DE LA FAO
Ce récent rapport, publié le 21 janvier par l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture confirme, selon l’Ong, les inquiétudes de Greenpeace Afrique concernant “l’impact négatif considérable” des usines de farine et d’huile
Ce récent rapport, publié le 21 janvier par l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture confirme, selon l’Ong, les inquiétudes de Greenpeace Afrique concernant “l’impact négatif considérable” des usines de farine et d’huile de poisson au Sénégal et en Afrique de l’Ouest.
A en croire le rapport, le Sénégal “pourrait connaître un déficit de l’offre de poisson d’environ 150 000 tonnes par an au cours des années 2020” alors que le pays est “fortement dépendant de la consommation de poisson”. Selon le Dr Aliou Ba Responsable de la campagne Océans : "Ces chiffres démontrent la gravité de la situation déjà critique de la disponibilité et de l’accessibilité du poisson au Sénégal.”
D’après le même rapport, en 2018, les usines de farine de poisson installées au Sénégal comptaient 129 travailleurs permanents et 264 travailleurs temporaires, généralement recrutés parmi la population locale. Ces industries présentent ainsi un faible poids socio-économique alors qu’elles représentent une menace majeure pour les moyens de subsistance de 600 mille travailleurs du secteur de la pêche artisanale parmi lesquels des milliers opèrent dans les activités de post-capture, dominées pour l’essentiel par des femmes mareyeuses, micro-mareyeuses et transformatrices de produits halieutiques.
Toutes choses qui poussent Dr Aliou Ba, responsable de la campagne Océans à dire que « les États Ouest-africains devraient se passer de ces industries destructives et prendre leurs responsabilités afin de préserver la sécurité alimentaire, les emplois et le bien-être des populations ». Avant d’ajouter : « nos gouvernements ont créé un modèle économique qui profite aux industriels des pays développés, plutôt qu’à notre propre population. Ils doivent changer cela maintenant. Tout type de développement devrait placer les intérêts des peuples africains en son centre ».
D’autant plus que selon Greenpeace, « la matière première utilisée dans ces usines consiste en de grandes quantités de petits poissons pélagiques (essentiellement des sardinelles et des ethmaloses) pêchés dans les eaux marines et estuariennes puis transformés en farine ou huile de poisson pour nourrir des animaux dans les pays développés au détriment de la consommation locale. Ainsi, Greenpeace Afrique continue de réclamer des actes forts de la part de l’Etat du Sénégal pour la durabilité de la pêche et la protection des métiers des femmes transformatrices de poissons à savoir : (i) le gel de nouvelles autorisations d’implantation d’usines de farine de poisson comme stipulé dans les recommandations des concertations nationales sur les usines de farine et d’huile de poisson tenues le 24 Octobre 2019 ; (ii) la prise de décision interdisant l’utilisation du poisson entier par les usines de farine et d’huile de poisson, et la fermeture des usines de farine et d’huile de poisson utilisant du poisson frais propre à la consommation humaine ; (iii) la protection des métiers des femmes par la signature du décret de reconnaissance des métiers de la transformation artisanale des produits halieutiques.
FRANCE AU SAHEL, COMMENT RESTER
Que valent les succès tactiques affichés par les responsables militaires à l’échelle de ces contrées immenses quand les systèmes de gouvernance des pays concernés s’effondrent, conspués par les populations qui applaudissent les coups d’état militaires ?
Quitter le Mali, mais comment rester au Sahel ? C’est un repli difficile mais inévitable auquel la France est contrainte, 9 ans tout juste depuis le déclenchement de son engagement militaire dans la région. La justification reste la même : lutter contre le terrorisme djihadiste. Mais à l’aune des sacrifices en vies humaines et du coût des opérations, le bilan s’avère pour le moins contrasté.
Question stratégique
Que valent les succès tactiques affichés par les responsables militaires à l’échelle de ces contrées immenses quand les systèmes de gouvernance des pays concernés s’effondrent, conspués par les populations qui applaudissent les coups d’état militaires ? Sans attendre le coup de semonce de la junte malienne et l’expulsion de notre ambassadeur, les effectifs français ont déjà été réduits.
Mais pour l’Elysée et pour les partenaires européens associés sans enthousiasme à l’opération Takuba, la question la plus difficile reste stratégique. Quels sont désormais les objectifs politiques d’un tel engagement ? La menace djihadiste peut-elle être endiguée dans des Etats faillis alors que les infiltrations se propagent vers l’ouest et le sud du sous-continent ? Quelles erreurs d’analyse ont donc été commises ?
Quel est le jeu de la Russie, qui déploie ses mercenaires et alimente la colère anti-française ? Avant le sommet Europe-Afrique dont Emmanuel Macron voulait faire un temps fort de la présidence française de l’Union et qui aura lieu à Bruxelles dans une quinzaine de jours, comment re-calibrer et re-localiser l’engagement français, comment le justifier, comment convaincre les partenaires européens qu’il s’agit bien d’enjeux communs au sud de la Méditerranée ?
Docteure en science politique, diplômée de l'Institut d'Études Politiques (IEP) de Paris et spécialiste des politiques internationales de sécurité et de la réforme des systèmes de sécurité en Afrique de l’Ouest
Il y a dix ans, l’historien Léo Balai ramenait à la lumière le naufrage du Leusden. En 1737, ce navire négrier sombrait au large de la Guyane avec, à son bord, 664 captifs enfermés par l’équipage. Interview sur un naufrage et un assassinat sans précédent
Il y a 284 ans, un navire négrier dénommé le Leusden sombrait au large de la Guyane. A son bord 664 esclaves enfermés dans la cale périssaient en mer. 72 membres de l’équipage et 16 captifs épargnés par les marins étaient parvenus à quitter le navire.
Des centaines de captifs ont été abandonnés sciemment à leur sort. Une catastrophe et un crime sans précédent. A partir de 2012, des historiens et des scientifiques ont commencé à chercher l’épave du Leusden. Pour l’instant sans succès. Un docu-fiction réalisé par Guy Deslauriers écrit par Patrick Chamoiseau et Laetitia Fernandez est en court de tournage. Interview de la co-auteure Laetitia Fernandez.
Outre-mer la 1ère : Qui sont les artisans de la redécouverte de l’histoire du Leusden ?
Laetitia Fernandez : Le premier archéologue qui s’est intéressé au Leusden se nomme Jerzy Gawronski. Ce Hollandais avait assisté en 2012 à la soutenance de thèse de son ami Léo Balai sur l’histoire de ce naufrage. Leo Balai est un historien surinamien spécialiste de l’esclavage qui vit à Amsterdam. Tous les deux, Jerzy et Léo, avaient commencé en 2013 sans argent à chercher la trace du Leusden au Surinam. Ils avaient rencontré les autorités locales pour les convaincre de participer à une mission d’envergure afin de trouver le navire. Ils ont commencé leurs recherches à Galibi sur les bords du Maroni. Grâce à un magnétomètre, ils sont arrivés à la conclusion que le bateau s’était échoué plus à l’est, de l’autre côté de l’estuaire du Maroni. Donc en Guyane française ! Ils ont aussi recoupé des cartes anciennes marines de l’époque hollandaises et françaises avec des cartes marines contemporaines.
Où en sont les recherches du Leusden, ce navire négrier qui a fait naufrage au large de la Guyane en 1737 ?
En novembre 2021, nous avons filmé la deuxième mission conjointe franco-hollandaise de scientifiques sous la houlette de Michel Lhour. Cet archéologue s’est passionné pour cette histoire. En 2019, l’équipe de Michel Lhour et du DRASSM (Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines de Marseille) avaient repéré grâce à un magnétomètre deux anomalies significatives. Ces perturbations du champ magnétique proviennent de la présence de fer. Les chercheurs avaient identifié du fer dans les fonds marins qui permet d’attester la présence du Leusden. Entre les canons, les ancres et les fers des esclaves, le navire avait une masse ferreuse de 12 tonnes.
Toute l’équipe franco-hollandaise est donc revenue en novembre 2021 en Guyane à Mana. Une zone de 20 km2 a été délimitée au large, à 7 km du littoral, entre Awala-Yalimapo et Mana. L’objectif était de repérer de nouvelles anomalies en quadrillant toute la zone avec le magnétomètre embarqué sur un drone. Une nouvelle anomalie a été détectée confirmant la zone du naufrage, selon les scientifiques. Ensuite les plongeurs sont descendus avec des fers à béton pour traverser les couches de sédiments (vase et sables) afin de toucher l’anomalie. Les eaux dans lesquels les plongeurs évoluaient étaient opaques et agitées, sans aucune visibilité. Les conditions climatiques étaient telles que les trois semaines de recherche ont été insuffisantes pour trouver le Leusden. Les chercheurs envisagent une nouvelle expédition dès que possible. Il leur faut trouver un financement pour rester plus longtemps et avec du matériel adéquat.
Quand et dans quelles circonstances le Leusden, ce navire négrier hollandais, a-t-il fait naufrage ?
En novembre 1737, le Leusden a quitté Elmida, le comptoir de la Côte de l’Or (le Ghana actuel en Afrique) pour une dixième traversée. Le navire avait environ 700 captifs à son bord. Il avait passé des mois à errer sur les côtes africaines entre Accra et Elmida, de mai à novembre 1737. Il avait du mal à s’approvisionner en captifs. Les Hollandais n’avaient pas bonne réputation, ils payaient mal et échangeaient des marchandises de piètre qualité. Par ailleurs, le navire était en très mauvais état. Le capitaine hollandais du Leusden mort en novembre 1737 a été remplacé par un Suédois. Malgré tout, la traversée s’est particulièrement bien passée. Pas d’acte de piraterie ni de tentative de mutinerie, ni d’épidémie. Vingt captifs sont morts pendant la traversée.
Quand le navire est arrivé au large de la Guyane, le 30 décembre 1737, il a longé les îles du Salut. C’est à proximité de l’île du Diable que tout a basculé, le vent s’est levé. Une tempête et un brouillard ont empêché le capitaine de distinguer les côtes. Il pensait être arrivé dans l’estuaire de la rivière Surinam qui mène à Paramaribo, là où devaient débarquer les captifs vendus comme esclaves sur les plantations du Surinam. Mais il ne voyait rien. Quand enfin, l’équipage a pu y voir quelque chose, ils se sont rendus compte qu’ils étaient dans l’estuaire du Maroni. Le capitaine a envoyé le troisième officier en repérage à bord d’une chaloupe. En attendant son retour, l’équipage a tenté de se dégager des bancs de sable, mais avec des vents de plus en plus violents et de l’eau qui commençait à s’infiltrer dans le bateau, la situation devenait compliquée.
C’est à ce moment-là qu’un petit groupe de captifs est monté pour prendre l’unique repas du jour vers 16h et ont du regagner la cale. Les archives ne nous disent pas s’il y a eu une tentative de mutinerie. On peut tout imaginer à ce moment-là. Deuxième acte de la tragédie : le bateau a buté sur des bancs de sable en tentant de regagner le large. N’y parvenant pas, il a commencé à s’enfoncer dans l’eau. C’est à ce moment-là, quand ils comprennent qu’ils n’arriveront pas à regagner la haute mer que l’équipage a décidé de clouer les écoutilles de la cale et de condamner les 664 captifs à la noyade. Aucune chance ne leur a été donnée d’échapper à leur sort, à la noyade, alors que le Leusden était tout près de la côte. Pendant toute la nuit qui va suivre, le bateau s’est enfoncé. On peut imaginer la lente agonie des captifs prisonniers de la cale.
On sait que 16 captifs dont trois femmes, ont été épargnés, ils étaient probablement sur le pont au moment du drame occupés à essayer de sauver le bateau. Les 72 membres d’équipage ainsi que les 16 captifs épargnés sont montés à bord de deux chaloupes et ont quitté le navire et abandonné à leur sort les captifs. Les marins ont pris soin d’emporter avec eux un coffre contenant 23 kilos d’or qu’ils devaient rapporter à la couronne danoise. La tragédie va être passée sous silence en Hollande et dans le monde. Seul un préjudice sera évoqué pour la compagnie néerlandaise des Indes occidentales. Le fait qu’il y ait très peu d’abolitionnistes en Hollande, contrairement à la France et à l’Angleterre a sûrement contribué au silence, puis à l’oubli. Il aura fallu attendre près de trois siècles, le travail de Léo Balai, historien d’origine surinamienne et vivant à Amsterdam, pour exhumer cette histoire.
DIFFICILE EXPLICATION DE LA RAREFACTION DU POISSON A PODOR
Le chef du service départemental de la Pêche et de la surveillance de Podor (Nord), Serge Emile Ntap dit ’’comprendre difficilement la rareté’’ du poisson dans le marché local, dans un terroir disposant de quatre cours d’eau permanents.
Podor, 5 fev (APS) - Le chef du service départemental de la Pêche et de la surveillance de Podor (Nord), Serge Emile Ntap dit ’’comprendre difficilement la rareté’’ du poisson dans le marché local, dans un terroir disposant de quatre cours d’eau permanents.
’’Le poisson se fait rare à Podor, le marché local est approvisionné en poisson de mer à partir des villes côtières que sont Dakar, Saint Louis et même Nouakchott’’, a-t-il expliqué dans un entretien avec l’APS.
M. Ntap a déploré : ‘’c’est un véritable paradoxe. Cette situation est incompréhensible, car outre le Fleuve Sénégal, le département de Podor dispose de trois autres cours d’eau que sont le Doué, le Gayo et le Ngallenka’’.
‘’Et, a-t-il ajouté, pourtant, les acteurs éprouvent toutes les difficultés à trouver du poisson’’. Il a toutefois expliqué cette situation par ’’la présence du barrage de Diama qui constituait un point de passage des espèces marines et d’eau douce vers leurs zones de reproduction".
‘’Autre facteur non moins important, le changement climatique qui a négativement impacté sur l’écosystème de manière générale et sur les ressources halieutiques en particulier’’, a-t-il soutenu.
Serge Emile Ntap a aussi indexé certaines pratiques de pêche néfastes de la part des acteurs. ’’Ils capturent des espèces immatures alors que c’est formellement interdit par le Code des pêches’’, selon lui.
Il a assuré que pour une régénération de la ressource, des CLP (Conseils locaux de pêche) ont été mis en place.
‘’Déjà la commune de Podor et les arrondissements de Thillé Boubacar, Gamadji Saré et Saldé ont procédé à l’installation de leurs CLP dont l’objectif est d’assoir une cogestion avec le service départemental’’, a-t-il dit.
M. Ntap a aussi évoqué l’instauration des moments de repos biologique’, parmi les mesures prises par son servie pour faciliter une régénération de la ressource
LE TAS ANNULE LA SUSPENSION D’UN AN D’ISSA HAYATOU
Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a annoncé vendredi, dans un communiqué, l’annulation de la suspension d’un an de toute activité liée au football prononcée en juin, 2021 par la Fédération internationale (FIFA) contre Issa Hayatou,
aoundé, 5 fév (APS) - Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a annoncé vendredi, dans un communiqué, l’annulation de la suspension d’un an de toute activité liée au football prononcée en juin, 2021 par la Fédération internationale (FIFA) contre Issa Hayatou, ancien président de la Confédération africaine (CAF).
Le Comité d’éthique de la FIFA avait jugé Issa Hayatou ‘’coupable d’avoir enfreint son devoir de loyauté, dans le cadre d’un contrat d’un milliard de dollars signé en septembre 2016 par la CAF avec la société française Lagardère Sports’’.
La justice du football mondial l’avait alors suspendu pour un an et lui avait infligé 30.000 francs suisses d’amende.
Le 24 août 2021, l’ancien président de la CAF avait contre-attaqué par un recours au Tribunal arbitral du Sport (TAS).
Le TAS dans son jugement indique que ‘’la décision de la chambre de jugement de la commission d’éthique de la FIFA du 17 juin 2021 est annulée’’.
Il ajoute que ‘’la FIFA renonce à ses frais et verse à M. Issa Hayatou, un montant de 5 000 francs suisses à titre de contribution à ses frais de justice et autres dépenses’’.
Le TAS estime ainsi que ‘’l’intéressé n’a pas enfreint l’article 15 du Code éthique de la FIFA’’.