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3 mai 2025
CE QUE KARIM M’A DIT...
Karim Wade ne veut pas d’une amnistie. C’est en tout cas, ce qu’a dit, en somme, Mamadou Diop de Decroix qui dit avoir discuté de cette question avec le fils de Me Wade il y a peu
Karim Wade ne veut pas d’une amnistie. C’est en tout cas, ce qu’a dit, en somme, Mamadou Diop de Decroix qui dit avoir discuté de cette question avec le fils de Me Wade il y a peu.
«C’est un point très important que Khalifa Sall et Karim Wade retrouvent leurs droits civiques. Karim Wade me fait dire que lui, il demande une révision de son procès. Il me l’a dit il y a quelques jours. On se parle souvent. Il n’est pas pour une amnistie. Pour son cas personnel, il n’est pas pour une amnistie, il est pour la réouverture de son procès», a indiqué l’ancien ministre du Commerce qui était l’invité du Grand Jury de la Rfm.
Ainsi, pour lui, cette réouverture du procès ne dépend que de Macky Sall: «De toute façon le comité des Droits de l’Homme de l’Onu a clairement dit cela. Donc c’est une question de volonté politique. Ce ne sont pas des questions de Droit, d’articles de loi. Non. Si le président de la République veut que cette question soit réglée cette question sera réglée», indique-t-il.
Pour rappel, depuis les manifestations de mars, la question de l’amnistie est soulevée pour taire les rancœurs.
par l'éditorialiste de seneplus, tidiane sow
TCHAD, LA POLITIQUE DU LAISSER-FAIRE ET LA LOI DES GRANDS NOMBRES
EXCLUSIF SENEPLUS - La France avait soutenu Habré contre Goukouni avant de jouer le pion Déby contre Habré. Vers qui va-t-elle se tourner cette fois ? Il y a une part maudite dès qu’on calcule large. Déby l’a appris à ses dépens
Idriss Deby Itno, soutenu par la Libye et le Soudan, est arrivé au pouvoir grâce à la France qui voulait se débarrasser du président Hissen Habré devenu encombrant et pas fiable. La France n’a eu qu’à laisser-faire. Déby a marché sans encombre sur N’Djaména dont il s’est emparé et Habré défait, s’est réfugié au Sénégal.
L’histoire semble se répéter au Tchad : Les colonnes du FACT marchent aujourd’hui sur N’Djaména comme jadis, Déby fondit sur N’Djaména pour extirper Habré et comme, avant lui les forces du FAN de Habré le firent pour déloger le président du GUNT Goukouni Weddeye. La seule différence cette fois, est que Déby a trouvé la mort avant que les FACT n’aient rejoint la capitale. Les français avaient soutenu Habré contre Goukouni avant de jouer le pion Déby contre Habré. Vers qui vont-ils se tourner cette fois ? Un Mahamat vaut bien un mahamat*
A chaque étape la France omniprésente au Tchad, s’est montrée championne du laisser-faire, tant que cela ne nuisait pas à ses intérêts. Déby lui servait de relais sur plusieurs théâtres d’opérations, que ce soit dans la région des Grands Lacs, du Mali ou celle des 3 frontières. L’armée tchadienne est l’une des plus aguerries et des mieux équipées de l’Afrique subsaharienne. Rompue aux guerres contre les islamistes, elle est essentielle dans le dispositif déployé sur le terrain au Mali, Niger et Burkina. La base aérienne française installée au Tchad sert de point d’appui aux opérations de Barkane. Elle est vitale pour couvrir les forces engagées dans le conflit au Sahel.
Déby, à qui on posait la question de sa longévité au pouvoir, répondait devant des journalistes de TV5 interloqués, qu’il pensait bien raccrocher, mais que la France voulait qu’il restât. C’est vrai qu’il avait su rendre ses abords attrayants, présent sur tous les fronts chauds du Sahel, mais il avait aussi verrouillé d’une main de fer l’intérieur du Tchad. Macron a loué son courage, Hollande sa loyauté et le fait qu’on pouvait compter sur lui. Nul doute que cette disparition brutale rebat un peu les cartes. Macron s’est déplacé, pour les obsèques certes, mais aussi surtout, pour tâter le pouls et s’assurer à qui reviendra le flambeau de défendre les intérêts de la France dans la région. Il discutera avec les nouvelles autorités autoproclamées, essaiera de comprendre et jaugera à quels risques seront exposés les intérêts français. Alors seulement, il décidera, à cette aune et à cette aune seulement, à qui apporter son soutien : à la rébellion du Nord dirigée par Mahamat Mahdi Ali ou au Conseil Militaire de Transition dirigé par Mahamat Idriss Déby qui se fissure déjà. S’il tranche en faveur de la rébellion du Nord alors il laissera faire et ces derniers marcheront triomphalement sur N’Djaména. S’il penche pour le nouveau comité alors les forces françaises avec quelques frappes bien ciblées stopperont la progression des rebelles sur N’Djaména et imposeront Déby fils. La France voudra coûte que coûte que le Tchad maintienne le schéma actuel avec ses quelque 2500 hommes sur les fronts de combat. Ce sera sans aucun doute l’unique argument de la négociation que s’apprête à faire Macron avec le nouveau pouvoir en place. Donnant-donnant. Dans tous les cas, on aura une impression de déjà-vu. Adouber le nouveau préfet de la France au Tchad, tel est le sens du déplacement de Macron.
Déby fils aura eu une lourde tâche ce vendredi 23 avril, jour de deuil national : enterrer son père et réussir l’examen de passage devant Macron.
Et le peuple tchadien me diriez-vous ? Qu’importe qu’il souffrît, qu’importe que ses libertés démocratiques fussent piétinées - en atteste la mascarade d’élection de la semaine dernière - tant que l’allié jouerait son jeu, la France ne s’embarrassera pas de ces considérations, elle le protégerait. La politique ne s’encombre pas de sentiments.
Idriss Déby Itno aura fait 30 ans au pouvoir, il s’apprêtait à entamer un sixième mandat, après avoir muselé l’opposition et remporté à près de 80% les élections. Son bilan à la tête du Tchad est désastreux. Classé 187e sur 189 mondial en termes d’indice de développement humain et 42e sur 44 en Afrique subsaharienne selon l’indice démocratique, ce pays manque de tout. Comment après de tels échecs pense-t-on à vouloir rempiler ?
Qu’arrive-t-il de si tragique à ces hommes, dont les accessions au pouvoir génèrent tant d’espoir, pour qu’ils faillissent à ce point ? Au lieu de faire respirer la démocratie par les citoyens et de s’atteler au développement, ils se muent en monarques absolus, coupés de leur peuple. Ils ne comptent plus que sur la France, à qui ils ne cessent de fournir constamment des gages de soumission, pour ne pas sortir de ses faveurs et perpétuer ainsi leur règne.
Serait-ce l’absence d’avenir pour un futur ancien président, comme disait Giscard, qui fait qu’ils s’accrochent désespérément au pouvoir et vivent ainsi la malédiction des grands nombres ? Tenez, si vous faites du ataya tous les jours, il y a peu de chance que vous cassiez un verre dans l’opération. Si 10 millions de Sénégalais font du ataya tous les jours, pendant un mois, la probabilité du nombre de verres cassés augmentera considérablement. Il y a une part maudite dès qu’on calcule large, disait M. Serres.
Si vous faites deux mandats au pouvoir, il y a peu de chances que vous en soyez chassé brutalement ou même tué. Si vous y faites plus de deux mandats alors la probabilité d’y mourir brutalement ou de finir dans une retraite peu glorieuse augmente considérablement. Déby qui s’apprêtait à faire un sixième mandat après 30 ans de pouvoir l’apprend à ses dépens. Avant lui Aziz, IBK, Compaoré, Diamé, Béchir en avaient tous fait l’amère expérience. Comme quoi, le mal est décidément dans les grands nombres.
La polémique continue d’enfler à Marodi. Après le départ de Halima Gadji alias Marième Dial, d’autres acteurs montent au créneau pour dénoncer la «précarité» dont ils sont victimes. James, Mage et Léna, avaient même traîné en justice le producteur Massamba Ndour. Dans cet entretien accordé à iGFM, «Mage» revient sur ce litige qui a été porté devant les tribunaux. C’est une actrice dégoûtée, voire remontée et déçue, qu’on a eu au bout du fil. Depuis les Etats-Unis, elle parle...
Le Silence de Mage…
«Si je me suis tue pendant tous ces derniers mois depuis la fin du tournage de la saison 1 de Golden, c’était pour différentes raisons. Mais aujourd’hui je tiens à dissiper le doute et faire taire des rumeurs. Partout les gens me demandent pourquoi Golden 2 n’est pas tournée comme si cela ne dépendait que de moi. J’ai toujours répondu et me répète encore que, je ne suis que l’un des Acteurs principaux de cette série et non pas la Productrice. Donc la suite de cette série ne dépend pas de moi, mais de Marodi, donc de Mass Ndour», a-t-elle fustigé (…) Les acteurs et les artistes doivent connaître leur valeur. Je suis avant tout une Artiste qui respecte le secret professionnel et les termes des contrats qu’elle a signé. Quand je commence un travail je me donne à fond afin que le résultat puisse s’approcher de la perfection. Nous autres Artistes nous avons un devoir que je m’évertue à remplir : il ne s’agit pas seulement de distraire un public mais aussi d’éduquer, de transmettre un message, de réconcilier, d’animer, de calmer…»
Les débuts avec Mass et Golden…
«J’ai passé presque toute ma vie à l’étranger avec plus de 20 ans aux États-Unis, un peu moins en France et au Brésil, et quand j’ai éprouvé l’envie d’avoir un pied-à-terre solide chez moi au Sénégal c’était parce que je voulais vraiment y travailler et faire un retour dans le monde de l’audiovisuel Sénégalais et en ramenant mes expériences, apporter mon humble participation à l’amélioration de notre cinéma Sénégalais. Je ne peux donc pas me permettre de venir signer un contrat, avec soi-disant l’une des meilleurs boîtes de production pour m’amuser, perdre mon temps et faire perdre du temps, après avoir fini de tourner un long métrage! Mass Ndour m’a proposé Golden à Ouagadougou, au moment où le long métrage ‘’Frontières’’ où je suis Actrice principale, avait remporté depuis sa sortie plus de 10 prix dans le monde entier. J’ai tout de suite adoré Golden».
«Les conditions étaient très difficiles»
«Il est anormal que les autres pays réussissent dans leur cinéma et que nous on traîne derrière, alors qu’on a les capacités et peut-être même mieux que les autres. Les choses doivent changer. Quand je m’engage dans quelque chose j’y vais à fond et avec Marodi j’ai plongé les yeux fermés dans ce projet, avec une confiance aveugle et passionnément. Les conditions de travail étaient très difficiles, et parfois insupportables, et j’ai supporté ce que je n’aurai jamais supporté ailleurs. Mais encore une fois quand je crois en quelque chose je fonce la tête baissée et plus on avançait, plus le public aimait cette série et cela me motivait pour continuer à donner le meilleur de moi-même.»
«Tout le monde s’imaginait que j’avais gagné le jackpot…»
«Quelle ne fut ma surprise d’apprendre sur les réseaux sociaux, à peu près 6 à 7 mois après la fin du tournage, que Golden passait sur la chaîne A+. Des amis m’apprenant que l’affiche de Golden se trouvait dans près de 500 stations de métro en Europe, spécialement cette énorme affiche avec toute la famille Gaye, à la Gare du Nord en plein croisement de la ligne du RER ! Tout le monde s’est dit que j’avais gagné le jackpot, que la saison 2 allait démarrer de suite avec des millions qui tomberaient à flot! Marodi avait vendu Golden à Canal sans que cela ne soit spécifié dans mon contrat ni dans un autre. Je ne vais pas dévoiler ici les termes de mon contrat de travail avec Marodi, mais cela n’était pas dans nos accords et ce préjudice avait donc entraîné des conséquences sur ma vie familiale, professionnelle et sur ma santé. De surcroît doublé en Français, ce que j’aurai tant souhaité moi-même faire...Puis Golden était ensuite diffusée sur d’autres chaînes liées à Canal».
«Les conditions de tournage étaient horribles»
«C’est dommage ! Car, jamais au plus grand jamais je ne me serai lancée dans cette aventure où j'ai été, en quelque sorte, humiliée, moi qui viens des USA avec une expérience plutôt grand écran. Je me suis faite avoir comme une débutante parce que j’ai fait confiance en quelqu’un de mon pays pour notre cinéma. Après tous les efforts donnés, et l’appréciation du public après 8 longs pénibles mois de tournage qui ont fini par me faire hospitaliser à Paris pendant 10 jours (énorme stress causant d’horribles maux d’estomac), voilà ce que je méritais comme coup de massue ? J’étais déçue, en colère, triste, et malgré cela, pendant un an (depuis mai 2020), je me suis tue, sans jamais parler de cela à qui que ce soit sur les réseaux.»
Le procès...
«M’étant jointe à Dany (Léna Thomas Ndiaye) et à James (Julo Souleymane Ndiaye) pour intenter un procès contre Marodi, contre Mass Ndour: Dany avait déjà gagné son 1er procès contre Marodi, nous avons fait bloc à 3 et malgré de multiples tentatives de conciliation avec Mass Ndour, le procès a finalement eu lieu et nous avons gagné. C’était en mars 2021.... Et pendant tout ce temps-là, je n’ai jamais révélé quoi que ce soit de cette situation (horreur du buzz !) malgré les relances du public et questions de mes proches et amis. Durant les tentatives de conciliation je m’étais dit simplement qu’une solution à l’amiable serait trouvée et que l’aventure pouvait continuer sur de nouvelles bases: à un moment donné j’ai moi-même pris la décision de parler directement à Mass pour même arrêter la procédure et trouver un terrain d’entente, tellement la pression de la demande pour la saison 2 était forte.»
La médiation et la condamnation
«Quelques personnes ont tenté médiations. Mass Ndour n’a jamais accepté et on est donc allés droit au procès d’où on est sortis victorieux. Bien sûr que j’ai un goût amer dans la bouche car cela aurait pu se passer autrement : ce n’est pas pour l’argent que j’ai fait cela mais c’est pour une question de principe. L’artiste est une personne qui doit se faire respecter, les termes d’un contrat doivent être respectés et surtout nous devons tous tirer des leçons de cette situation : sans éducation, sans formation, sans coaching, sans conseillers compétents en cinéma, les Acteurs continueront à signer des contrats incomplets, ambigus, il faut connaître ses droits. Sans cela il y aura toujours des frustrations, des grincements de dents, des séries inachevées et notre cinéma sénégalais n’ira nulle part.
«Des acteurs vont toujours jouer dans de mauvaises conditions»
«Nous avons au Sénégal un très bon potentiel, il nous faut juste ces quelques efforts, de la discipline, et de la rigueur au travail pour que nous puissions faire plus ce que nous avons déjà fait et notre cinéma pourra même dépasser les autres pays pourquoi pas, nous sommes en très bonne voie. (…) Je pensais que les choses allaient changer et que Massamba Ndour allait comprendre. Mais rien, il a enfoncé le clou. Hélas, on aura toujours certains acteurs qui vont accepter de jouer dans de mauvaises conditions, juste pour se faire voir à l'écran et ça arrange les maisons de production, comme Marodi qui en profitent. Mais, en même temps, avec cette (malheureuse) situation qu’est la nôtre, les gens ont les yeux ouverts».
Golden saison2
Serai-je prête pour Golden 2? Bien sûr ! Mais....Cela ne dépend pas de moi. Alors « les fans de Mage », sachez que ce n’est ni à cause de mon absence du Sénégal (avec le modernisme le problème de distance n’est plus un problème et cela ne l’a pas été en saison 1), et ce n’est ni à cause de ce virus, ni à cause de l’argent que Golden2 n’est pas (encore) tournée.
IL Y AVAIT UNE VÉRITABLE RUPTURE ENTRE LE POUVOIR ET LA JEUNESSE
Le président de la République a bien fait d’organiser le Conseil présidentiel pour l’emploi des jeunes. C’est l’avis de Alioune Tine, fondateur d’Africajom Center, invité du Jury du dimanche
Le président de la République a bien fait d’organiser le Conseil présidentiel pour l’emploi des jeunes. C’est l’avis de Alioune Tine, fondateur d’Africajom Center, invité du Jury du dimanche. Il pense que l’initiative est bonne dans la mesure où il y avait une véritable rupture entre le pouvoir et la jeunesse. « La rupture entre les autorités étatiques et la jeunesse était nette. Donc, le président de la République a fait de la métacommunication, une communication de rectification. Donc, c’était un rituel de reconnaissance mutuelle. Ils se sont assis et ils se sont expliqués. Je pense que pour une première étape, c’était nécessaire. C’est physique, c’est subjectif », a expliqué l’ancien président de la Rencontre Africaine des Défenses des droits de l’Homme.
Poursuivant son argumentaire, il rappelle que le Sénégal compte presque 17 millions d’habitants dont 60% sont des jeunes de moins de 25 ans. Lesquels, constate-t-il, pour le regretter, sont sans avenir, sans perspective. Ce qui, à son avis, fait que certains parmi eux préfèrent l’émigration suicidaire que de vivre « l’enfer » au Sénégal. « Nous ne pouvons pas avoir des Etats et des sociétés qui fonctionnement en marginalisant, en excluant les jeunes. Ce n’est pas possible », fustige le défenseur des droits humains qui, avoue qu’il y a eu, lors du Conseil présidentiel, une bonne séance d’explication. Mais l’essentiel, d’après lui, c’est de résoudre le problème de la manière la plus concrète.
« Le secteur privé est très sinistré »
« Il est évident qu’entre les promesses et leur application concrète, il y a une distance. D’habitude, ce qui peut créer de l’emploi ici, c’est le secteur privé. Malheureusement, le secteur privé est très sinistré. Donc, ce débat sur la question de l’emploi est un débat qui doit impliquer aussi le secteur privé, l’Etat et la jeunesse », dit-il. A la question de savoir comment trouver les solutions, il rétorque : « il faut ensemble travailler, avoir des initiatives et avoir un débat le plus large possible. Je trouve que le débat le plus sain auquel on assiste à l’heure actuelle, c’est le débat sur l’emploi. Si tout le monde réfléchit, je pense qu’on peut trouver des solutions ».
Dans le même sillage, il a plaidé pour la réforme de l’éducation et le développement de la formation professionnelle. Ce, pour que les gens soient autonomes et créent leur emploi. Également, continue-t-il, il faut anticiper avec les nouvelles technologies. A l’en croire, il faudrait voir ce qu’on peut faire dans le domaine de l’économie durable. D’autant que nous avons toutes les conditions pour avoir la qualité de la vie mais, on nous pollue la vie.
« Les accords de pêche, on doit les revoir »
« On ne profite pas de nos ressources. La plupart des gens qui vont en Europe ce sont des gens qui ne peuvent plus vivre de la pêche. Les accords de pêche, on doit les revoir et en même temos, voir la manière dont certains pays ou entrepreneurs étrangers utilisent les sénégalais. Mais, le débat politique n’aborde jamais ces questions qui sont celles du futur », dénonce-t-il. Avant d’ajouter : « Tout le problème que nous avons-nous autres africains c’est la capacité d’avoir la main sur notre économie. C’est-à-dire de ne pas se faire dicter ce qu’ils doivent faire par rapport aux bailleurs de fonds. Pour l’éviter, il faut être uni. Réfléchir sur cette crise et trouver les marges de manœuvres qui vous permettent de mettre l’argent là où il faut. Il faut aller au-delà des slogans ».
De l’avis de Alioune Tine, nous avons de très bonnes résolutions, nous avons un très bon discours mais, ça ne va pas au-delà. Cela demande une très grande réforme de notre administration. « Nous ne faisons que copier les institutions françaises. Nous, non seulement c’est la sclérose mais, c’est aussi la corruption. Il faut avoir le courage d’appeler les choses par leur nom. La corruption est un véritable cancer. Ce n’est pas le Sénégal seulement. Quand vous voyez des détournements de fonds au sein des armées du Sahel, vous vous dites, c’est grave », regrette-t-il.
LA COUPE D'AFRIQUE DES NATIONS NE PEUT ÊTRE UN PRÉTEXTE POUR REPORTER LES ÉLECTIONS
Barthélémy Dias ne lâche pas le président Macky Sall sur la tenue des élections locales reportée encore une fois depuis 2019
Barthélémy Dias ne lâche pas le président Macky Sall sur la tenue des élections locales reportée encore une fois depuis 2019 : "La coupe d'Afrique des Nations ne peut être un prétexte pour reporter les élections", martèle l'opposant et maire de Mermoz-Sacré-Coeur.
Intervenu sur Tfm, il estime que ces élections peuvent être bien tenues en janvier 2022, à défaut de les organiser en décembre 2021.
Il alerte : " Je voudrais dire au président Macky Sall, que la Ville de Dakar, elle vote depuis le 19e siècle. Et pour ceux de son entourage qui n'ont aucune culture politique, qui n'ont aucune culture générale, qu'ils sachent que Dakar ne peut pas disparaître ".
LE SÉNÉGAL N'A PAS ÉRADIQUÉ LA LÈPRE COMME PEUT LAISSER CROIRE UNE DÉCLARATION PRÉSIDENTIELLE
Bien que des cas de lèpre n’existent plus dans les villages de recasement consacrés au traitement des personnes atteintes de la lèpre, des spécialistes interrogés par Africa Check relèvent que des cas de lèpre continuent d’être enregistrés dans le pays
Africa Check |
Diomma Dramé |
Publication 25/04/2021
Selon le communiqué du conseil des ministres du 3 février 2021, Macky Sall a indiqué que son pays a éradiqué la lèpre depuis 2015. Dans les faits, le Sénégal a dépassé le seuil d’élimination de cette maladie mais ne l’a pas éradiquée.
« Le Sénégal a éradiqué la lèpre depuis 2015 » – Communiqué du Conseil des ministres du 3 février 2021
« Des cas de lèpre n’existent plus dans les villages de recasement consacrés au traitement des personnes atteintes de la lèpre » – Dr Louis Hyacinthe Zoubi, coordonnateur du Programme national de l’élimination de la lèpre
« Ce ne serait pas correct de dire que l’on a éradiqué la lèpre. Pour le moment nous l’avons seulement éliminée » – Dr Ousseynou Badiane, coordonnateur du Programme élargi de vaccination du Sénégal
Au Sénégal, au cours du conseil des ministres du 3 février 2021, le Président Macky Sall a demandé au Ministère de la Santé et de l'action sociale d’engager le processus d’abrogation du cadre juridique relatif aux villages de reclassement social; en vue de la suppression définitive de leur statut spécial. Une décision motivée par « l’éradication de la lèpre depuis 2015 » au Sénégal.
Sur la consolidation de l’inclusion sociale, le Chef de l’Etat, rappelant l’éradication de la lèpre, depuis 2015, qui constitue une performance notable de notre système de santé, demande au Ministre de la Santé et de l’Action sociale, d’engager le processus d’abrogation, avant la fin du mois de mars 2021, du cadre juridique (loi n°76-03 du 25 mars 1976) relatif aux villages de reclassement social, en vue de la suppression définitive du statut spécial de ces localités et établissement humains. – Conseil des ministres du 3 février 2021.
Etat des lieux
La lèpre est l’une des maladies les plus anciennes et les plus redoutées au monde et elle a été synonyme de la stigmatisation et de discriminations dues aux difformités qu’elle engendre, rappelle le Dr Louis Hyacinthe Zoubi. Il est le coordonnateur du Programme national de l’élimination de la lèpre et auteur du rapport Expérience du Sénégal sur la stigmatisation et la discrimination sur la lèpre, publié en novembre 2020.
Selon un tableau des données annuelles sur la lèpre fourni par Dr Zoubi, le Sénégal a enregistré 218 cas de lèpre en 2019. Les femmes représentent 20% de cette population. Quant aux enfants, ils comptent pour 12% des cas.
Que signifient « éliminer » et « éradiquer » dans le milieu médical ?
L’élimination et l’éradication sont des termes qui sont utilisés en santé publique dans le cadre des contrôles des maladies.
Le Dr Ousseynou Badiane, coordonnateur du Programme élargi de vaccination (PEV) du Sénégal, explique que l’élimination dans le milieu médical veut dire réduire la maladie à des seuils insignifiants.
« Au plus, un cas pour mille naissances vivantes (en dessous de ce seuil) on peut dire que nous avons éliminé la maladie », indique-t-il.
Concernant le terme éradication, ce dernier veut dire éliminer complètement la maladie de la planète. Et pour le moment, seule la variole l’a été, soutient le coordonnateur du PEV.
A quel moment peut-on dire qu’un pays a éradiqué ou éliminé une maladie ?
Dans son bulletin de santé, l'OMS renseigne qu’une maladie est éliminée si elle est suffisamment maîtrisée pour éviter qu’une épidémie ne se produise dans une région géographique donnée.
« La lutte et l’élimination sont réalisées localement mais une maladie ne peut être éradiquée que quand elle est éliminée partout dans le monde », d’après la même source qui souligne que l’éradication est, à l’évidence, un objectif plus difficile à atteindre.
Le Dr Ousseynou Badiane du PEV du Sénégal explique que dans le processus de contrôle de maladies on passe par des étapes que sont : le contrôle, puis l’élimination et enfin l’éradication. « L’étape suprême » c’est d’aller vers l’éradication.
Certaines maladies peuvent être impossibles à éradiquer, on se contente alors de les éliminer. Dr Badiane prend pour exemple le cas du tétanos néonatal au Sénégal qui ne peut pas être éradiqué, parce que tout simplement le germe responsable de cette maladie, est une bactérie qu’on retrouve dans la terre et qui peut y résister longtemps. Pour éradiquer la maladie, il faut donc éliminer définitivement l’agent causal (bactérie). Ceci reviendrait à stériliser toute la terre.
« Vu que c’est impossible, le Programme se donne alors pour mission d’éliminer le tétanos néonatal. Cela veut dire amener le nombre de cas de tétanos néonatal à des cas insignifiants, et c’est le cas ».
Le Sénégal a dépassé le seuil d’élimination de la lèpre mais ne l’a pas éradiquée
« Ce ne serait pas correct de dire que l’on a éradiqué la lèpre. Pour le moment nous l’avons seulement éliminée », note Dr Ousseynou Badiane.
En effet, depuis 1995, le Sénégal a franchi le seuil de l’élimination de la lèpre qui est de moins d’un cas sur 10 000 habitants, selon Dr Zoubi du Programme national de l’élimination de la lèpre.
Contacté par Africa Check, Dr Zoubi nuance en estimant que Macky Sall n’a pas tort d'employer le mot éradiqué. Il argue qu'on peut situer les propos du président sénégalais dans un cadre bien défini qu’est la situation dans les villages de reclassement de personnes atteintes par la lèpre.
Selon lui, dans ce cercle (villages de reclassement social, anciens foyers de la lèpre), les autorités sanitaires ne détectent plus de cas de lèpres depuis plusieurs années. Au regard de cette situation, Dr Zoubi estime qu'il est correct de dire qu'on a éradiqué la lèpre au sein des villages de reclassement social. D’où l’ordre de déclassifier ces lieux et les rendre les plus normaux possible.
Cependant hors de ces localités, le Sénégal enregistre quand même 200 à 250 nouveaux cas par an dans le cadre de la stratégie passive, affirme t-il.
Dans la stratégie active réalisée en 2016, le pays a compté 332 cas de lèpre.
Cette différence, selon Dr Zoubi, s'explique par le fait que dans la stratégie passive, l’on ne dénombre que les cas où les patients se sont rendus d'eux-mêmes dans les structures de santé. Tandis que dans la stratégie active (plus coûteuse) des campagnes ont eu lieu pour dépister les personnes atteintes.
Conclusion : les propos de Macky Sall peuvent prêter à confusion
Selon le communiqué du conseil des ministres du 3 février 2021, le président sénégalais, Macky Sall, a indiqué que son pays a éradiqué la lèpre depuis 2015.
Bien que des cas de lèpre n’existent plus dans les villages de recasement consacrés au traitement des personnes atteintes de la lèpre, des spécialistes interrogés par Africa Check relèvent que des cas de lèpre continuent d’être enregistrés dans le pays.
Le coordonnateur du Programme élargi de vaccination du Sénégal, Dr Ousseynou Badiane, précise qu’au vu du nombre de cas enregistrés, on doit plutôt parler d’élimination de la lèpre au Sénégal, pas d'éradication.
LE FRANÇAIS N'A D'AVENIR EN AFRIQUE QUE S'IL RECONNAÎT LES LOCALES
Le philosophe Souleymane Bachir Diagne prévient que l’évolution de la francophonie ne dépends pas du facteur démographique, mais reposera sur le plurilinguisme et la bonne santé de l’éducation en Afrique
Jeune Afrique |
Fatoumata Diallo |
Publication 25/04/2021
D’ici 2050, 70% des francophones vivront sur le continent africain. Le philosophe Souleymane Bachir Diagne prévient cependant que l’évolution de la francophonie ne dépends pas du facteur démographique, mais reposera sur le plurilinguisme et la bonne santé de l’éducation en Afrique.
S’approprier la langue française et l’inscrire pleinement dans le pluralisme linguistique. Et en particulier dans le contexte de l’Afrique francophone. C’est le credo de Souleymane Bachir Diagne pour en finir avec une vision archaïque d’une francophonie crispée, campée sur « une défense du français contre l’hégémonie de l’anglais ». Pour le philosophe sénégalais, professeur de français à l’université de Columbia (New York), c’est la langue française qui doit s’adapter à la société africaine, et non l’inverse.
En clair, les Africains francophones peuvent, et doivent, modifier la langue, l’adapter à leurs langues nationales, leurs pratiques, leurs vécus. Et, surtout, ne pas attendre pour ce faire d’obtenir l’aval de l’Académie française.
L’Observatoire démographique et statistique de l’espace francophone (ODSEF) prévoit que, d’ici à 2050, 70% des francophones seront des Africains. Un chiffre largement mis en avant ce 20 mars, Journée internationale de la francophonie. Mais Souleymane Bachir Diagne balaie cet argument démographique. Pour lui, la pérennité du français en Afrique n’est possible que si les locuteurs participent à l’évolution de la langue.
Vous défendez la nécessité de la reconnaissance des langues locales et nationales dans l’espace francophone africain. Comment concevez-vous la cohabitation entre le français et celles-ci ?
Souleymane Bachir Diagne : Pendant de nombreuses années, la francophonie a été perçue comme une défense frileuse de la langue française contre l’hégémonie de l’anglais. Aujourd’hui, le maître mot pour la définir est le pluralisme linguistique. Ce pluralisme se caractérise par la reconnaissance de l’existence de plusieurs langues dans l’espace francophone. Ces langues locales méritent d’être considérées et renforcées.
Le français, l’anglais et le portugais sont des langues d’Afrique, à côté des langues africaines. Ainsi, la cohabitation des langues est naturelle en Afrique. Sur le continent, il est rare de trouver un africain qui ne parle pas plusieurs langues. Donc, le français n’a d’avenir en Afrique francophone que si il reconnaît les langues locales, et fonctionne avec elles.
Que pensez-vous du mode d’apprentissage du français en Afrique, au regard de celui des langues locales ?
L’école doit être un espace plurilingue qui doit faire l’objet d’une vraie politique linguistique. Il faut renforcer le français, car sa maîtrise a faibli dans les écoles africaines.
Dans le même temps, il est crucial d’introduire les langues africaines dans l’enseignement. Celles-ci doivent devenir des langues de savoirs et de créations dans lesquelles les écrivains écrivent. Je plaide que l’on puisse écrire la philosophie et d’autres disciplines en langues africaines. Boubacar Boris Diop – auteur de l’ouvrage Les tambours de la mémoire – en est l’exemple. La francophonie aura de l’avenir si, et seulement si, l’école et la société sont des espaces plurilingues.
La région de Dakar enregistre 38 de ces cas communautaires, Thiès 2, Mbour et Ziguinchor 1, 46 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris et 11 sont pris en charge dans les services de réanimation.
Trois nouveaux décès liés au Coronavirus sont annoncés, ce dimanche, portant le bilan total à 1102 morts. Faisant le point épidémiologique du jour, le directeur de la Prévention, Dr El Hadji Mamadou Ndiaye annonce que 1452 prélèvements ont été effectués. Parmi ceux ci, 53 sont revenus positifs et répartis comme suit : 10 cas contacts et 43 issus de la transmission communautaire.
La région de Dakar enregistre 38 de ces cas communautaires, Thiès 2, Mbour et Ziguinchor 1, 46 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris et 11 sont pris en charge dans les services de réanimation.
Depuis l’apparition du virus au Sénégal, 40 135 cas positifs ont été notés dont 38 861 guéris et 1102 décès. Actuellement, 171 patients sont sous traitement.
Par ailleurs, le ministère de la Santé et de l’Action informe que 398 941 personnes ont vaccinées sur l’étendue du territoire.
par Hemley Boum
FRANCOPHONIE, PARIS DEVAIT NOUS DIRE MERCI
Puisque la France considère que nous parlons sa langue, alors elle devrait nous exprimer sa gratitude à nous qui la faisons rayonner, la réinventons et l’enrichissons de nos ailleurs, de notre multiplicité
Du 13 au 21 mars s’est tenue la semaine de la Francophonie. Comme tous les ans lors de ce temps d’échange, j’ai été invitée, ainsi que plusieurs auteurs, à m’exprimer sur l’incidence du français dans mon écriture. Un certain type de questions me sont invariablement posées lors de ces rencontres. Considérez-vous que le français est votre langue ? Pourquoi écrivez-vous en français? Vos autres langues influencent-elles votre écriture? Pensez-vous que votre littérature pourrait émouvoir des personnes qui ne s’intéressent pas à l’Afrique ?
Leur récurrence n’estompe pas le malaise qu’elles continuent de susciter en moi. J’y ai répondu souvent, sans doute de façon imparfaite puisqu’elles reviennent. L’autre hypothèse, celle à laquelle je souscris car elle me semble réaliste, serait que personne n’écoute. Ni les questions, ni les réponses ne présentent le moindre intérêt pour quiconque.
Amnésie française
Quel sens donner à cette communauté de langue qui m’inclurait tout en m’enjoignant de signifier mon allégeance ? Bien que j’écrive en français des livres publiés en France, il m’est demandé de réitérer, à échéance régulière, mon appartenance et ma légitimité. Pourquoi serait-ce à moi de justifier les circonstances historiques m’ayant menée au français ?
La France connaît aussi bien que moi les réponses à ces questions. Elle sait mieux que moi pourquoi l’Afrique subsaharienne, si on exclut l’Hexagone, est la partie du monde qui réunit le plus grand nombre de locuteurs. Par quel extraordinaire retournement de situation est-ce à moi d’expliquer cette histoire commune dont la violence réelle et symbolique a été pensée en France ? Faut-il y voir une forme peu ordinaire de désordre mental dont l’amnésie serait le symptôme ?
Ces dernières années, ils sont des milliers à choisir cette destination comme terre d’immigration. Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Comment sont-ils accueillis ? Première partie de cette série réalisée par Alain Foka
Ils ont tourné le dos à la France, la Belgique ou à la Grande Bretagne, leurs destinations traditionnelles, pour choisir Montréal au Québec à plusieurs dizaines de kilomètres de chez eux.
Ces dernières années, ils sont des milliers à choisir cette destination comme terre d’immigration. Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Comment sont-ils accueillis ?