L'Inspecteur académique de Kaolack a mis en contribution un nouvel ouvrage didactique dans le système éducatif sénégalais. Cet ouvrage a été d'ailleurs présenté au public devant de nombreux techniciens de l'éducation venus apprécier ou connaître la pertinence de cet important ouvrage. Son auteur Siaka Goudiaby l'a ainsi qualifié comme un instrument pour accompagner les efforts de l'État dans ce domaine précis.
Face à la problématique de l'enseignement des mathématiques et matières scientifiques, ce livre est aussi venu pour aider à renverser la tendance. C'est ainsi qu'il s'est agi de faire l'état des lieux de l'enseignement des disciplines scientifiques, la pratique pédagogique, les contraintes, les difficultés et les innovations intervenues entre temps. Il émane cependant d'une réflexion personnelle de recherche et documentation et constitue pour autant une production murie pendant plus d'une dizaine d'années.
Pour son auteur, l'ouvrage découle d'une expérience propre en tant que praticien, mais également en tant qu’acteur qui a traversé d'un bout à l'autre le système éducatif sénégalais. Derrière toutes les considérations déjà énumérés, le prétexte d'une telle réflexion s'inscrit dans une solide dynamique de booster le système d'éducation et au mieux l'enseignement des mathématiques et matières scientifiques dans le pays. Depuis longtemps, tout le monde reconnaît et regrette que l'enseignement des matières scientifiques soit une problématique au Sénégal qui affecte sensiblement ces disciplines, il faut alors se retourner vers de nouvelles pistes plus étincelantes pour offrir à la science de manière générale une place confortable dans le système d'éducation et de formation.
Par rapport aux ressources humaines, le terrain s'est toujours appauvri. Le déficit en professeurs est encore minime. A chaque fois que la Faculté des sciences et technologies de l'éducation et la formation lance un appel à la candidature, peu d'enseignants répondent à la demande. Car la plupart d'entre eux préfèrent aller ailleurs où ils sont mieux pris en charge que d'intégrer le corps enseignant.
Après les assises nationales sur l'éducation et la formation de 2014 où l'État décidait d'orienter le système éducatif vers les matières scientifiques et celles de 2015 à l'issue desquelles il était retenu la construction de 20 nouveaux blocs scientifiques et technologiques (BST) en dehors des huit (8) qui existaient déjà, les carottes n'ont pas été cuites jusque-là. Et l'auteur du livre en déduit qu'il faut aujourd'hui passer à la généralisation des BST et des lycées techniques dans le pays. Concernant cependant son œuvre, il prétend la partager avec son ministère de tutelle, les partenaires techniques et l'ensemble des acteurs œuvrant de près ou de loin sur le processus d'amélioration du système éducatif au Sénégal et la promotion des matières scientifiques dans l'éducation en particulier.
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LES UNES DE LA PRESSE DE CE JEUDI 31 OCTOBRE 2024
Sud Quotidien, Walf Quotidien, EnQuête Yoor-Yoor Bi, Libération, Vox Populi, Le Quotidien, L'Observateur, Le Soleil
Sud Quotidien, Walf Quotidien, EnQuête Yoor-Yoor Bi, Libération, Vox Populi, Le Quotidien, L'Observateur, Le Soleil
LE CONVOI D’OUSMANE SONKO ATTAQUÉ À KOUNGHEUL
L’intervention rapide des forces de sécurité a permis d’assurer la protection du convoi, bien que les assaillants aient pris la fuite. Le Grand Parti, présent dans le convoi, a exigé l’ouverture d’une enquête pour tentative d’assassinat.
Le convoi du Premier ministre Ousmane Sonko a été la cible d’une attaque alors qu’il poursuivait sa campagne électorale dans la localité de Koungheul, en vue des élections législatives prévues le 17 novembre 2024. Cet incident souligne les tensions croissantes qui entourent cette période électorale, a-t-on appris de sources médiatiques.
Selon la même source les forces de sécurité, notamment les éléments du Groupement d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), ont rapidement réagi pour maîtriser la situation et assurer la sécurité du Premier ministre et de son équipe.
Malgré leur intervention, les assaillants, qui circulaient à bord d’un pickup, ont réussi à prendre la fuite, laissant derrière eux un véhicule endommagé, avec des pneus crevés et des vitres brisées.
Dans un communiqué, le Grand Parti, dont le leader faisait parti du convoi de la coalition Pastef, a condamné "fermement cette attaque qui a blessé d'authentiques démocrates à l'image de Dr El Hadji Malick Gakou et souhaite un prompt rétablissement à tous les concernés".
Le parti a également annoncé une plainte dans les heures à venir pour "tentative d 'assassinat" et exigé l'ouverture d'une enquête.
par Aoua Bocar LY-Tall
SOULEYMANE BACHIR DIAGNE PLAIDE-T-IL POUR LA NON RESTITUTION DES ŒUVRES D'ART AFRICAINS ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Le philosophe sénégalais affirme que les objets d'arts sont "chez eux" au Louvre, oubliant le combat historique pour leur retour. Sa conception de l'universalité apparaît comme une caution intellectuelle au statu quo colonial
Nul ne peut nier que Souleymane Bachir Diagne est un philosophe rigoureux et un érudit. Cependant, il lui arrive de mettre cette rigueur sous le paillasson par des pirouettes intellectuelles qui en étonnent plus d’un. Ce fut encore récemment le cas. J'ai lu avec étonnement ses propos dans une entrevue accordée au quotidien français La Croix du 13 octobre 2024, recueille par Mme Marianne Meunier (Cf. :https://www.la-croix.com/culture/restitutions-d-ouvres-les-objets-venus-dafrique-sont-chez-eux-au-louvre-20241013).
La Croix a d'ailleurs intitulé son entrevue par le fond de sa pensée, notamment : "Restitutions d’œuvres : « Les objets venus d’Afrique sont chez eux au Louvre »" Ce, au nom de son nouveau paradigme d'universalité que le président Macron s'est fait le plaisir de citer dans son discours d'ouverture de la XIXe session de la Francophonie tenue le 5 août 2024 à Villiers-Cotterêts, en France.
À la question de Mme Meunier : "Vous sentez-vous confronté, ici, à un récit colonial, qui célèbre une France au centre du monde, comme certaines voix le dénoncent ?", Souleymane Diagne répond : " Je me faisais cette idée du Louvre jusqu’à l’inauguration, en 2000 […] Dès lors, j’ai commencé à reconsidérer cette notion […] et à me dire que, d’une certaine façon, ce pavillon des Sessions recevait ces objets chez eux. "
Pire, Professeur Diagne renforce son argumentaire par des propos de feu Amadou Mokhtar Mbow. Il affirme que : " ... mais dans le même temps, il (Ndir Mbow) reconnaissait que ce patrimoine avait pris racine sur sa terre d’emprunt." Prendre racine dans un pays étranger pour y avoir duré ne signifie pas qu'on perd ses racines originelles et qu'on ne veut plus et/ou qu'on ne va plus retourner à ses vraies racines. Bien entendu avec leurs valeurs, leurs beautés, leurs spécificités, ces œuvres africaines ont rehaussé le statut des musées européens, et surtout, celui de Quai Branly. C'est cela que le patriarche Mbow soulignait. Cependant, l'historienne Bénédicte Savoy nous apprend dans son essai, « Le long combat de l’Afrique pour son art », Édition Seuil qu'en 1978, alors qu'il était directeur de l'Unesco, le Sénégalais, Amadou Mahtar M’bow, dans un discours qui fera date, défend fermement que : « ces biens de culture qui sont partis de leur être, les hommes et les femmes de ces pays ont droit de les recouvrer. » Et, monsieur Mbow n’a jamais vacillé de cette position qui avait été saluée ce jour là par le présentateur français Roger Gicquel dans le journal télévisé de TF1, à 20 heures. (La Croix).
Madame Savoy rappelle d’ailleurs dans son ‟passionnant et minutieux essai sur les efforts sans relâche d’un continent pour son art‟ que la demande de la restitution des objets d’art arrachés de force avait débuté par une « bombe » en forme d’injonction : « Rendez-nous l’art nègre », exige en 1965 le journaliste béninois Paulin Joachim à la une du mensuel sénégalais Bingo, lu dans toute l’Afrique francophone. (La Croix, 2024). Combat que poursuivra Mbow et beaucoup d’autres Africain-e-s et repris aujourd’hui par la jeunesse africaine.
Pourquoi professeur Diagne, votre plaidoyer au nom de l'Universel s'en tient-il uniquement à des objets d'art et ne s’étend-il pas aux Humains ? N'était-ce pas par là qu'il aurait dû commencer ? Pourquoi ne dites-vous pas aux Français au nom de votre conception d’universalité que les Africain-e-s qui arrivent en France sont chez eux ? Ce qui est fondamentalement vrai et fondé. Car, leurs ancêtres ont défendu cette France, ont versé énormément de leur sang sur cette terre française en vue de la sauver de la domination nazie et des humiliations hitlériennes. De même, les Africain-e-s resté-e-s sur leur continent ont nourri au nom de "l'effort de guerre" les Français et les ont sauvés de la faim engendrée par la première, et surtout, la seconde guerre mondiale. Les biens et les ressources (diamant, or, argent, manganèse, cobalt, uranium, phosphate, cuivre, uranium, etc.) de l'Afrique ont enrichi l'Europe et contribué à sa construction et à son essor économique. La force de travail des Africain-e-s drainée par l'ignoble "Traite des Humains" a enrichi la France et mis en valeur le dit "Nouveau monde" à savoir l'Amérique au point qu'elle soit devenue la première puissance mondiale. Aussi, ces objets d’art africains sont aussi une importante source d’enrichissement pour l’Europe, car, nul n’entre dans un musée sans payer. Pourquoi ne pas retourner une part de cette richesse à l’Afrique ? Alors, Souleymane Bachir Diagne, les Africain-e-s ne sont-ils pas chez eux en Europe, surtout dans les pays colonisateurs et aux États-Unis ?
Pourquoi avec votre puissante voix, ne faites-vous pas le plaidoyer des Africain-e-s mal traité-e-s, emprisonné-e-s, malmené-e-s, humilié-e-s, enchaîné-e-s et jeté-e-s au fond des mers, en plein désert ou au fond des geôles européens où ils sont malmené-e-s comme des bandits de grands chemins ? Pourtant, leur unique tort face à leurs pays laissés en ruine par des siècles de domination politique, d'exploitation économique, d'humiliation culturelle, c’est d'aller chercher dans cette Europe que l'Afrique a enrichie, de meilleures conditions de vie et des moyens pour aider leurs familles et leurs communautés ?
Alors, pourquoi ne le dites-vous pas aux Européens au nom de l'universalité ?
"Détruire l’universel, c’est détruire l’idée d’humanité", dites-vous toujours au cours de cette entrevue avec le journal La Croix. Détruire l’universel, n'est-ce pas plutôt déshumaniser une partie des Humains à travers des pratiques reconnues aujourd'hui comme "un crime contre l'Humanité", à savoir l'esclavage et ses séquelles qui perdurent à des traves le racisme et les discriminations. Professeur, la priorité n'est-il pas de contribuer à restaurer cette Humanité par entre autres votre conception de l'universel ?
Quand vous répondez à propos de la sculpture fon attribuée à Akati Ekplékendo, avant 1858, Bénin/Capucine-BARAT--GENDROT que : ‟« Ce “dieu du fer”, qui provient du Bénin, m’évoque la question des restitutions. Dans le film Dahomey (1), les étudiants béninois déplorent son absence parmi les 26 objets que la France a rendus à leur pays. De mon côté, je le vois bien rester ici. Cet objet est chez lui au Louvre. ‟ Là, je reste sans voix. Ainsi, vous alliez à l'encontre des aspirations du peuple africain, surtout de sa jeunesse ?
Je suis assurée que votre grand-frère, le grand combattant pour la liberté de l'Afrique et la dignité des Africain-e-s, le patriote Pathé Diagne (paix à son âme) était encore en vie, il vous aurait réprimandé en vous disant : "Non Bachir, il ne faut pas dire ça. Ce n'est pas juste. Rendons à César ce qui lui appartient. Il faut restituer aux Africain-e-s leurs objets d'art qui sont d'ailleurs dans la plupart des cas, des objets sacrés en Afrique. ..."
Dre Aoua Bocar LY-Tall est chercheure associée à l'Institut d'Études des Femmes de l'Université d'Ottawa au Canada, Historiographie et membre du COPIL de l'H.G.S ou Histoire Générale du Sénégal, sociologue/analyste, écrivaine et conférencière internationale.
Le tribunal de Tambacounda allège considérablement les charges qui pesaient sur le leader de Gueum Sa Bopp, ne retenant que le refus d'obtempérer. Les accusations de rébellion et d'outrage ont été abandonnées
(SenePlus) - Le tribunal de Tambacounda a rendu ce mercredi 30 octobre, son verdict dans l'affaire opposant le parquet à Bougane Guèye Dany. Le leader du mouvement Gueum Sa Bopp écope d'un mois de prison avec sursis et d'une amende de 100 000 francs CFA pour refus d'obtempérer. Le tribunal l'a en revanche relaxé des charges de rébellion et d'outrage à agent, alors que le procureur avait requis trois mois ferme et 500 000 francs CFA d'amende.
Cette décision intervient après les événements du 19 octobre 2024 à Bakel, où Bougane Guèye Dany avait été interpellé alors qu'il se rendait auprès des victimes de la crue du fleuve Sénégal. Selon le communiqué de la gendarmerie nationale, l'incident s'est produit vers 13h40 au poste de gendarmerie de Bondji, où les forces de l'ordre avaient demandé au cortège de l'opposant de marquer un arrêt pour laisser passer le convoi présidentiel.
Face au refus de l'opposant de se conformer aux instructions, un peloton de l'Escadron de Surveillance et d'Intervention (ESI) avait été déployé en renfort. L'interception du cortège s'était finalement produite au pont de Tourime, à 12 kilomètres de Bondji.
Placé initialement sous mandat de dépôt le 21 octobre après son audition par le procureur, le leader politique voit ainsi sa situation judiciaire partiellement allégée, la justice n'ayant retenu qu'un seul des trois chefs d'accusation initiaux.
La défense de Bougane Guèye Dany avait contesté l'ensemble des charges, arguant notamment de la légitimité de son déplacement auprès des populations sinistrées. Cette affaire avait suscité de vives réactions dans la classe politique nationale, certains y voyant une entrave à la liberté de circulation des opposants.
par Thierno Alassane Sall
IL EST TEMPS DE FAIRE LE BON CHOIX
Bougane n’aurait-il pas le droit, s’il le souhaitait, de manifester devant le président de la République à Bakel, muni de pancartes et de sifflets ? Quelle disposition de notre droit positif l’en empêcherait ?
En direct du procès de Bougane au tribunal de Tambacounda, je ressens honte et tristesse en écoutant la défense déconstruire le communiqué de la Gendarmerie nationale. Question à Amnesty International Sénégal, Afrika Jom Center et compagnie : Bougane n’aurait-il pas le droit, s’il le souhaitait, de manifester devant le président de la République à Bakel, muni de pancartes et de sifflets ? Quelle disposition de notre droit positif l’en empêcherait ? Vivons-nous dans une démocratie de façade où un simple coup de fil de l'autorité peut bâillonner le droit fondamental de se déplacer dans une ville parce que le président s’y trouve ?
Senegaal Kese s’engage, dans son programme législatif, à abroger la loi d’amnistie, et les récents événements soulignent la nécessité de cette proposition. Les appels à l’usage des armes par un responsable du camp présidentiel, suivis d’une attaque aux cocktails Molotov contre le siège d’un parti politique, révèlent l’existence d’une culture de violence en politique, confortée par cette loi d’amnistie.
Qui pourrait croire que ceux ayant récemment lancé des cocktails Molotov contre le siège d’un parti en étaient à leur coup d’essai ? Qui pourrait croire que la Justice applique la même diligence que celle réservée à Bougane et autres, dans l’affaire de l’apologie de la violence assumée par un représentant du camp présidentiel ?
Le 17 novembre, les électeurs devront trancher. Soutenir ces dérives, ou voter pour une Assemblée déterminée à exercer un contrôle fort et juste sur l’exécutif. Il est temps de faire le bon choix.
UNE PEINE DE TROIS MOIS DE PRISON FERME REQUISE CONTRE BOUGANE GUÈYE
Le maître des poursuites considère que le leader de Guem Sa Bopp, poursuivi pour refus d’obtempérer, rébellion et outrage à agent, est coupable des faits qui lui sont reprochés. Les versions de la gendarmerie et de la défense s'affrontent dans ce dossier
Le procureur de République de Tambacounda a requis une peine de trois mois de prison ferme et une amende de cinq cent mille francs CFA contre Bougane Guèye Dany.
Le maître des poursuites considère en effet que le leader de Guem Sa Bopp, poursuivi pour refus d’obtempérer, rébellion et outrage à agent, est coupable des faits qui lui sont reprochés.
Bougane Guèye Dany avait été placé sous mandat de dépôt le 21 octobre dernier, après son audition par le procureur de Tambacounda.
M. Guèye avait été placé en garde à vue, samedi 19 octobre 2024, à Bakel (est), pour refus d’obtempérer, alors qu’il se rendait auprès des populations victimes de la crue du fleuve Sénégal, selon un communiqué de la gendarmerie nationale.
”Ce samedi 19 octobre 2024, vers 13 heures 40 minutes, la Brigade de gendarmerie territoriale de Bakel a procédé à l’interpellation de Monsieur Bougane Guèye Dany, pour refus d’obtempérer”, indique-t-elle.
Elle explique que c’est au poste de gendarmerie de Bondji, que son cortège a été arrêté par les gendarmes qui lui ont notifié qu’il ‘’devait marquer un arrêt momentané, pour des raisons de sécurité’’. Il devait en effet ‘’laisser passer le convoi de (…) Monsieur le président de la République’’, pour pouvoir ensuite ‘’continuer sa route après le départ de l’autorité’’.
Selon la même source, le leader de Geum Sa Bopp a “catégoriquement refusé de se conformer aux instructions des Gendarmes’’ et ‘’a décidé de passer le barrage en force, en invitant le reste du cortège à le suivre’’.
Elle ajoute que le commandant de la compagnie de gendarmerie de Bakel ‘’a fait intervenir un peloton de l’Escadron de Surveillance et d’Intervention (ESI) en renfort, pour intercepter le convoi au niveau du pont de Tourime, un village situé à 12 km de Bondji, sur la route de Bakel.
Selon le communiqué, ‘’le commandant d’unité a fait procéder à l’interpellation de Monsieur Bougane Guèye Dany, pour refus d’obtempérer’’. ‘’Il a été conduit aussitôt auprès de l’officier de Police judiciaire territorialement compétent, à la brigade de gendarmerie de Bakel’’.
PAR BIRA SALL
LETTRE OUVERTE ADRESSÉE AU MINISTRE DE L'ENVIRONNEMENT ET DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE
"Je viens par cette présente vous informer de l’installation d’une exploitation de béton dans une zone habitée par des populations dont la santé est menacée par la pollution de leur environnement du fait de la poussière qui se dégage de cette exploitation
Le Président de la République, dans un de ses messages à la nation, a rappelé que “dans une société démocratique comme la nôtre, les droits et libertés individuels et collectifs, consacrés par la constitution, sont partie intégrante de la citoyenneté. Il est juste et légitime qu’ils soient exercés sans entrave indue. Mais la citoyenneté n’est pas que droits et libertés ; elle est aussi devoirs et responsabilités”.
C’est ainsi que j’use de ce devoir de citoyen, rappelé par notre président, pour vous adresser une correspondance.
Monsieur,
Je viens par cette présente vous informer de l’installation d’une exploitation de béton dans une zone habitée déjà par des populations dont la santé est menacée par la pollution de leur environnement du fait de la poussière qui se dégage de cette exploitation située sur la route de Ndiassane pas loin du village de Ndiakhaté Amar dans la ville sainte de Tivaouane. Cette exploitation se trouve à proximité du lycée Ababacar Sy de Tivaouane où, plus de 3000 élèves, des dizaines de professeurs et un personnel administratif se retrouvent pour les besoins des enseignements apprentissages. Et il est évident que la poussière qui est libérée menace dangereusement la santé de tous ces élèves et personnels qui voient leur environnement de travail pollué sans pouvoir rien faire. Je refuse de croire que ceux qui ont des moyens ou des amis hauts placés peuvent se permettre, rien que pour du profit, de polluer notre environnement sans être inquiétés.
En tant que ministre de l'environnement, soucieux de notre cadre de vie, vous avez sûrement compris que « l’environnement sénégalais est un patrimoine national, partie intégrante du patrimoine mondial ; sa protection et l’amélioration des ressources qu’il offre à la vie résultent d’une politique nationale dont la définition et l’application incombent à l’Etat, aux collectivités locales et aux citoyens ». En effet, la Loi 2001-01 du 15 Janvier portant code de l’environnement, en son article premier, rappelle que tout individu a droit à un environnement sain dans les conditions définies par les textes internationaux. Un droit assorti d’une obligation de protection de l’environnement.
Seulement, on est au regret de constater que partout dans le pays, notre cadre de vie est sans cesse agressé par des hommes d’affaires et entrepreneurs, qui ne se soucient que de gagner de l’argent sans aucun respect de la loi et des textes règlementant leur activité. D’ailleurs, le Président Diomaye avait constaté et déploré que notre citoyenneté est mise en mal, parce que, entre autre exemple, l’espace public est occupé sans titre ni droit, au risque de poser de graves problèmes d’encombrements, d’insalubrité et de sécurité publique.
Changer tout. Vite dit, mais pas vite fait… ce slogan pourrait s’appliquer à beaucoup de projets au Sénégal. Il arrive que nous soyons tous d’accord sur ce qu’il faudrait changer sans que les choses évoluent pour autant. S’intéressant à la question, Pourquoi il est difficile de changer ? Nicolas de Journet, journaliste de la revue française, Sciences humaines (Mensuel N° 288 spécial-Janvier 2017), analyse les obstacles au changement dont « l’aversion à la perte », par exemple, les conséquences négatives d’un problème environnemental sont difficilement mesurables pour chacun de nous. Cette explication psychologique m’a permis de comprendre pourquoi le propriétaire de l'exploitation commerciale, à qui j’ai parlé, me confiait : la poussière qui se dégage de son exploitation, ne prend pas la direction du lycée et n’affecte pas l’environnement de l’établissement. Comme si le tourbillon de poussière, qui se dégage de cette exploitation, choisit de déposer les substances polluantes qu’il transporte loin du lycée. Ce qu’on oublie souvent, c’est qu’un individu soumis à la pollution atmosphérique sur une longue durée, même à faible dose, risque davantage d’être touché par une maladie cardio-pulmonaire (infarctus du myocarde, asthme, etc.). D’après certaines études sur l’impact de la pollution, les risques de cancer sont également plus importants ; la pollution atmosphérique contribue à une baisse de la fertilité, à une augmentation de la mortalité infantile- les enfants de moins de 12 ans sont plus sensibles à la pollution, car leur organisme est moins bien protégé- et à un affaiblissement du système immunitaire. Parmi les victimes, il y a beaucoup d’enseignants craie en main, des professeurs d’éducation physique et sportive(EPS) qui, seuls avec leurs élèves, restent exposés à la poussière dans des salles de classe souvent sans portes ni fenêtres au moment où leurs chefs d’établissement sont à l’abri de la pollution parce que retranchés dans des bureaux bien fermés.
Aujourd’hui, plus qu’hier, on dépense plus en frais médicaux pour soigner des problèmes respiratoires, surtout que nous souffrons de toute sorte d’allergies dues à des substances polluantes et restons enrhumés 300 jours sur 365. D’ailleurs, l’organisation mondiale de la sante (L’OMS) a récemment lancé une campagne nommée BreathLife avec pour objectif de faire prendre conscience aux populations que la pollution de l’air- désignée ici comme un « tueur invisible » - représentait un risque sanitaire et environnemental majeur. En effet, la pollution de l’air tue chaque année plus de 7 millions de personnes dont 600.000 enfants.
Un des obstacles majeurs au changement sur lequel insiste le chroniqueur de la revue française Sciences Humaines, c’est l’absence de sanctions à l’endroit des pollueurs. Selon lui, « lorsque la contrainte et la menace sont exclues, comme cela devrait être le cas dans une démocratie, même les projets a priori les plus bénéfiques à la collectivité peuvent se heurter à des obstacles pendant de longues années, voire ne jamais aboutir… ».
Au Sénégal, ces pollueurs trouvent des complices dans notre administration, des amis qu’ils corrompent facilement parmi les conseillers municipaux, surtout des élus locaux responsables dans les commissions domaniales de nos localités où, accaparement de terres, clientélisme politique, passe-droits, prébende, détournements de fonds sont notés dans les pratiques de la « gouvernementalité » de proximité.
Il y a également le silence coupable des populations qui ne font rien pour dénoncer ces pollueurs qui viennent installer leur business dans des quartiers où ils ne vivent pas avec leur famille. Le changement annoncé dans le projet pour améliorer notre cadre de vie dépend beaucoup de l’autorité des représentants de l’exécutif, dont le préfet qui relève pour sa gestion du ministère de l’intérieur, de l’exemplarité des hommes politiques, de leur disponibilité qui doit être totale pour répondre aux sollicitations des populations. Mais on n’arrivera à rien, si les citoyens ne collaborent pas dans la lutte contre l’occupation anarchique de l’espace public, l’encombrement, la pollution sous toutes ses formes, comme la police les invite également à dénoncer les malfaiteurs ; on n’arrivera à rien si les populations n’acceptent pas d’assumer de nouveaux rôles dans l’exercice de leur citoyenneté, celle participative. Je pense, par exemple, à celui de « lanceur- d’alerte », un citoyen actif qui voudrait alerter d’un risque ou d’un danger.
En adressant cette lettre ouverte au ministre de l'environnement et du développement durable, j’espère trouver une oreille attentive auprès de vous et vos services déconcentrés, pour que des mesures, en rapport avec le code de l’environnement et de l’urbanisme, soient prises pour préserver notre environnement de travail, notre cadre de vie.
LE SÉNÉGAL PLAIDE POUR LA CRÉATION D’UN FONDS MONDIAL DÉDIÉ À LA CONSERVATION DE LA BIODIVERSITÉ
”La flexibilité d’un tel fonds correspondra à un critère majeur pour faire face à l’urgence des réponses d’inversion durable de l’érosion de la diversité biologique”, a soutenu le ministre de l’Environnement, Daouda Ngom
Le ministre sénégalais de l’Environnement et de la Transition écologique, Daouda Ngom, a appelé, mardi, à mettre en place un Fonds spécialement dédié à la conservation de la biodiversité et administré par la Convention sur la Diversité Biologique (CDB).
‘’Pour ce qui est du financement de la conservation de la biodiversité, en plus d’un nécessaire rehaussement de l’allocation de ressources financières domestiques, de la définition de mécanismes innovants de financement et de la mise à contribution du secteur privé, il est important conformément à la position affichée par le Groupe africain, de mettre en place un Fonds spécialement dédié à la biodiversité et administré par la CDB”, a-t-il préconisé.
Daouda Ngom intervenait au cours du Segment ministériel de haut niveau de la 16e session de la Conférence des Parties (COP 16) de la Convention sur la biodiversité biologique (CDB) qui se déroule à Cali, en Colombie, du 21 octobre au 1er novembre 2024.
La présidente de la COP 16 de la CDB, Susana Muhamad, la secrétaire exécutive de la CDB, Astrid Schomaker, ainsi que des ministres de plusieurs pays en charge de l’environnement et de la biodiversité étaient présents.
”La flexibilité d’un tel fonds correspondra à un critère majeur pour faire face à l’urgence des réponses d’inversion durable de l’érosion de la diversité biologique”, a soutenu le ministre de l’Environnement.
Il a indiqué que le Sénégal milite aussi pour la mise en place d’un mécanisme multilatéral approprié de partage des avantages découlant des Informations de séquençage numérique (ISN) afin de permettre une équité dans l’accès et le partage des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques, tout en réaffirmant la place centrale du Protocole de Nagoya.
”Nous appelons à définir une démarche inclusive de plaidoyer pour influencer la mise en œuvre desdites politiques et susciter un engagement en faveur de la conservation de la biodiversité et de la transition écologique pour la pleine intégration de la biodiversité dans les politiques sectorielles et à travers les secteurs de développement”, a-t-il lancé.
D’après lui, ”il est également nécessaire à ce sujet de favoriser l’intégration de la biodiversité dans la planification locale”.
Daouda Ngom a indiqué que ”le renforcement du niveau de conservation de la biodiversité induira de notre part d’élargir les réseaux d’aires protégées, d’encourager de manière importante les autres mesures de conservation efficaces, en particulier celles découlant des peuples autochtones et des communautés locales”.
Il nécessite également, selon lui, de mettre en place des aires marines protégées (AMP), au-delà des zones de juridiction nationale, dans le cadre de l’adoption du Traité international pour la protection de la haute mer et de la biodiversité marine (BBNJ, en anglais).
Concernant la contribution durable de la nature au bien-être des populations, le ministre a souligné qu’il faudra nécessairement passer par la gestion durable des espèces sauvages, l’amélioration de la biodiversité et la durabilité dans les secteurs agricoles, aquacoles, halieutiques et forestiers et par la préservation des biens et services écosystémiques en vue d’en assurer une bonne disponibilité pour les populations.
Et enfin, pour atténuer les effets des changements climatiques sur la biodiversité et renforcer la résilience des écosystèmes, la mise en œuvre des solutions fondées sur la nature s’appuiera sur une bonne synergie entre les Stratégies et plans d’action nationaux pour la biodiversité (SPANB) et les Contributions déterminées nationales, a-t-il préconisé.
Il a invité les Etats membres de la Convention sur le biodiversité biologique (CDB) à des ”actions et des réflexions solidaires” à partir de ces propositions émises pour une réconciliation avec la nature, tout en réaffirmant l’engagement du Sénégal, ”à mettre en œuvre les recommandations de la CBD pour la conservation de la biodiversité”.
La 16e session de la Conférence des Parties (COP 16) de la Convention sur la biodiversité biologique se déroule à Cali est la première rencontre internationale depuis l’adoption du cadre mondial Kunming-Montréal, et elle marque un moment clé pour finaliser les modalités opérationnelles des engagements pris par les États pour valoriser les ressources biologiques.
PRÈS DE 600 MIGRANTS CLANDESTINS SECOURUS EN MER EN DIX JOURS
Le Sénégal est l'un des principaux points de départ pour les milliers d'Africains qui prennent depuis des années la périlleuse route de l'Atlantique et tentent de gagner l'Europe, principalement via l'archipel espagnol des Canaries.
La Marine sénégalaise a porté secours mardi au large des côtes nationales à 183 migrants irrréguliers à bord d'une pirogue sur la route maritime de l'Europe, indique-t-elle sur les réseaux sociaux.
L'opération menée au large de Djiffer (ouest) non loin du point de départ de l'embarcation dans le delta du Saloum porte à 582 le nombre de migrants secourus en dix jours, selon les informations fournies par la Marine après trois interventions distinctes.
C'est le deuxième départ de pirogue du delta du Saloum en une semaine. Le delta du Saloum, formé par les bras de trois fleuves et inscrit au patrimoine de l'Humanité, comprend d'innombrables canaux, îles et îlots et des mangroves qui en rendent l'accès difficile autrement qu'en bateau.
Le Sénégal est l'un des principaux points de départ pour les milliers d'Africains qui prennent depuis des années la périlleuse route de l'Atlantique et tentent de gagner l'Europe, principalement via l'archipel espagnol des Canaries, à bord d'embarcations surchargées et souvent vétustes.
Des milliers de personnes sont mortes sur cette route ces dernières années. La Marine sénégalaise avait retrouvé fin septembre une embarcation avec au moins 30 corps sans vie. Au moins 39 personnes avaient péri deux semaines auparavant dans le naufrage d'une pirogue surchargée à Mbour (ouest). Le nombre de victimes était probablement beaucoup plus élevé.
Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, élu en mars et confronté à son tour à la succession des drames de la migration clandestine, a promis une "traque sans répit" du trafic de migrants, et assuré que le gouvernement travaillait "d'arrache-pied" à des politiques contre le chômage des jeunes.