PAS LA FINE BOUCHE, POINT D’EMBALLEMENT !

Le Sénégal est qualifié à la 31ème édition de la coupe d’Afrique des nations de football. Les «Lions» ont composté leur ticket ce samedi 4 juin au stade Prince Louis Rwagasore de Bujumbura en s’imposant (0-2) devant les «Hirondelles» du Burundi.
Les poulains d’Aliou Cissé arrivent ainsi au Gabon avant l’heure en réalisant la meilleure performance des éliminatoires (5 matches, 5 victoires). Au niveau national, Cissé bat également un record puisque même si Amara Traoré a, lui, aussi eu à qualifier le Sénégal à la CAN 2012 avant la dernière journée, il n’avait pas réussi un carton plein.
Aliou Cissé pourrait d’ailleurs rentrer davantage dans les annales du football sénégalais, si son équipe venait à battre la Namibie, relancée dans course à la 2ème place suite à sa victoire (1-0) devant le Niger. Rendez-vous le 2 septembre prochain, au stade Léopold Sédar Senghor. Il aura alors réalisé un grand chelem (6 matches, 6 victoires) jamais connu dans le football sénégalais.
Cerise sur le gâteau, c’est aussi sous le magistère d’Aliou Cissé que le Sénégal aura le privilège pour la première fois d’être tête de liste dans un tirage au sort des éliminatoires d’une Coupe du monde zone Afrique «Russie 2018». Ce statut est déjà acquis, puisque son équipe a été classée 4ème, le 2 juin dernier, par la Fifa. Une position qui permet aux «Lions» d’éviter d’emblée, l’Algérie, la Côte d’Ivoire, le Ghana et l’Egypte, respectivement 1ère, 2ème, 3ème et 5ème formations sur le continent.
Alors ne faisons pas la fine bouche. Quelque chose de positive a été faite. Les statistiques l’attestent parfaitement. 12 matches toutes compétitions confondues, 9 victoires (dont 4 à l’Extérieur), 2 défaites, 1 match nul, 22 buts marqués, 8 encaissés, suffisent pour dire que l’équipe nationale est sur une bonne dynamique. Mais attention…
Rester humbles
Ne nous emballons pas pour autant. Surtout face à des pareils adversaires que sont la Namibie, le Niger et le Burundi. Les Hirondelles n’ont d’ailleurs jamais pris part à une phase finale de coupe d’Afrique. Quant aux Namibiens et Nigériens, ils ne comptent que deux CAN en 30 éditions où ils ont été contraints de rentrer au bercail dès le 1er tour. Les «Brave Warriors» en 1998 et 2008. «Les Menas» en 2012 et 2015. Ce serait donc de la tautologie que de dire que les trois adversaires du Sénégal sont loin d’être des foudres de guerre.
Contrairement à l’équipe d’Amara Traoré qui avait l’obligation d’escalader des murs comme le Cameroun ou encore la RD Congo et un petit poucet comme l’Ile Maurice. Alain Giresse non plus n’avait pas eu un tirage aussi clément même s’il avait hérité d’un Egypte en difficultés, d’une Tunisie en reconstruction qui nous avait tenu en échec (0-0) à Dakar et battu à Monastir (1-0) et le Botswana. Sans occulter Feu Bruno Metsu qui peut lui se targuer d’avoir dompté des équipes comme l’Algérie, le Maroc, l’Egypte lors des éliminatoires conjointes de la CAN et du Mondial 2002.
Mais au-delà de la faiblesse des adversaires, il reste beaucoup de chantiers à Aliou Cissé. Notamment au niveau des latéraux. Même si ce samedi, Lamine Gassama a été moins transparent que d’habitude. Mieux, il gagne de plus en plus en confiance. Chargé de surveiller le meilleur buteur des éliminatoires, Abdoul Fiston (5 réalisations), Gassama ne s’est troué que deux fois. Vous nous direz que ça aurait largement suffi à un renard de surfaces pour violer les cages de Khadim Ndiaye qui traine encore les mêmes tares, nonobstant son expérience. N’eût été d’ailleurs, son double arrêt, il ne serait pas étonnant que l’ancien portier de la Linguère soit rétrogradé à la 3ème place.
Sur le flanc droit, Pape Ndiaye Souaré a tenu bon. Offensivement surtout. Mais, l’ancien sociétaire de Diambars pêche toujours dans la transmission de la balle (ses centres). Au niveau du milieu de terrain, la sempiternelle question du relayeur demeure. Pis, les excentrés n’ayant toujours pas l’habitude de renforcer le milieu en cas de perte de balle (tare que le Sénégal traine depuis Amara Traoré), Cheikh Kouyaté et Idrissa Gana Guèye se retrouvent souvent dans un piège. Un fait qui transparait à chaque fois que le Sénégal joue en 4-4-2. Quid de l’animation offensive ? Là aussi, les attaquants devraient faire preuve de plus d’efficacité au lieu de vendanger des kyrielles d’occasions à chaque match. Parce qu’au Gabon les erreurs vont se payer cash et les opportunités ne se présenteront pas à tous les coups.