SAUVER UNE PLANÈTE INTERDÉPENDANTE
À Paris, l'Afrique ne s'est pas contentée "d'une posture de victime" du réchauffement climatique. Elle fait partie intégrante de la solution car elle est amenée à se développer et qu'elle dispose du plus grand potentiel d'énergies renouvelables du monde

Au moment où tous les projecteurs sont braqués sur la Conférence sur le Climat à Paris, REUSSIR pose le débat sur les interrelations entre les politiques de Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et de protection de l'Environnement en vue d'arriver à un Développement dit "durable".
Un triptyque vital au cœur des enjeux de la croissance économique, du bien-être social, de la pérennité même du "commun vouloir de vie commune" qui dé finit l'idée de "Nation". Aujourd'hui, le devenir de ce monde, désormais interdépendant, est sous la responsabilité commune de tous les Etats et peuples. Nul mieux que les dérèglements climatiques pour alerter les consciences sur les responsabilités partagées pour préserver cet espace de vie. Ici et maintenant. Pour nous-mêmes et les générations futures…
Mieux, les dirigeants africains sont maintenant conscients des risques liés à la dégradation de l'environnement et au besoin de préserver l'écosystème naturel. De nouvelles priorités pour eux qui ont, tous, fait le voyage de Paris. En effet, l'Afrique attend de la COP21 des engagements concrets. Comme la promotion des énergies vertes sur un continent où 600 millions d'habitants n'ont toujours pas accès à l'électricité et où, en 2013 cette énergie n'était que de 5%.
A Paris, l'Afrique ne s'est pas contentée "d'une posture de victime". Certes, elle subit le réchauffement climatique, mais elle fait partie intégrante de la solution car elle est amenée à se développer et qu'elle dispose du plus grand potentiel d'énergies renouvelables au monde.
La vérité est que l'agriculture africaine dépend à 95% des pluies et leur rythme est modifié, différemment, selon les zones : des sécheresses s'annoncent au sud alors qu'à l'ouest, ce sont plutôt les inondations qui menacent. Certaines terres deviennent impropres à la culture (Delta du Nil) à cause de la montée du niveau de la mer. Une situation qui expose aussi les populations riveraines des côtes. D'ici 2030, on risque de ne plus pouvoir cultiver dans des zones entières. C'est non seulement des pertes de revenus pour 65% des travailleurs- agriculteurs, mais aussi toute la population : les prix des aliments pourraient croître de 70% dans les 60 prochaines années. Cette insécurité alimentaire pousse les ruraux à fuir vers les villes ou à l'étranger. En 2012, l'Afrique comptait déjà +8 millions de déplacés climatiques.
Des solutions existent et les pays africains peuvent développer des stratégies d'adaptation qui coûteraient entre 7 à 15 milliards USD par an, selon l'ONU.
Mais au-delà des bons sentiments et déclarations d'intention, l'Afrique attend un accord "universel, différencié et contraignant", promis par le président François Hollande. Ce à quoi le président Macky Sall rétorqua : "l'accord doit être contraignant, applicable à tous, juste et équitable". Consigne a été donnée aux négociateurs pour qu'ils ne signent pas "un accord à tout prix". Il faut des garanties d'accès à des financements, si possible sous forme de dons.
Pour la Banque Mondiale, renforcer la résilience inclut des initiatives visant à "dynamiser le capital naturel du continent (paysages, forêts et océans), le capital physique (villes et infrastructures), le capital social et humain, dont l'amélioration de la protection sociale pour les plus vulnérables face au chocs climatiques et la prise en compte des causes de migration liée au climat".
A Paris, la Banque mondiale a lancé son Plan Climat de 16 milliards USD d'ici 2020 dont 6 milliards de dons. On attend de voir les premiers décaissements…