BOUN, IDY ET SONKO, LES PYROMANES EN CAMPAGNE
Les différents états-majors n’ont pas voulu attendre les instances habilitées à proclamer les résultats, avant de donner leurs estimations

Les différents états-majors n’ont pas voulu attendre les instances habilitées à proclamer les résultats, avant de donner leurs estimations.
Face à l’avalanche des chiffres qui les donnaient à la traîne derrière le candidat Macky Sall, Idrissa Seck et Ousmane Sonko ont décidé de faire une sortie commune face à la presse, pour affirmer que, selon les chiffres en leur possession, il n’était pas possible d’éviter un second tour de la présidentielle. Néanmoins, ce qui a le plus attiré l’attention, ce sont les menaces proférées contre des organes de presse, notamment du Groupe Gfm et des médias français.
Sans recul ni retenue, sur la base de rumeurs circulant sur Internet, les dirigeants de deux principales coalitions opposées à Macky Sall, ont «mis en garde la presse française» dont selon eux, certains organes avaient annoncé la victoire de Macky Sall au premier tour. Ils ont poussé le bouton plus loin, en accusant les organes de Gfm de fabriquer des faux chiffres qui donneraient le président sortant vainqueur au premier tour.
C’est pourtant le candidat Ousmane Sonko qui, le samedi 16 février dernier à Kédougou, portait la contradiction à son nouvel ami Me Wade, en affirmant qu’il n’était pas facile de truquer des élections au Sénégal. Et c’est pourtant le même travail qui leur est reproché aujourd’hui, que les journalistes de la Rfm ont toujours réalisé à chaque élection, depuis 2007, et qui date de l’époque où certains parmi eux étaient à Walf Fm.
Ce travail qui a à ce jour, permis d’assurer la transparence des scrutins dans ce pays, et d’éviter toutes les tentatives de fraude. Adulés quand ils donnent des résultats qui arrangent les politiciens, les journalistes sont voués aux gémonies quand leurs comptes rendus ne répondent pas aux attentes de certains. Dans le registre des apprentis-sorciers, on peut noter également la sortie du Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne.
Comme en réaction à la sortie des deux challengers de son chef Macky Sall, M. Dionne a affirmé au siège de son partie, à Mermoz, que son candidat remportait l’élection au premier tour, à 57% sans donner la base qui lui permettait d’avancer ces propos, ni laisser à la Commission de recensement ou au Conseil constitutionnel le loisir de déclarer les résultats définitifs. Et bien entendu, comme pour la sortie de Seck et Sonko, celle de M. Dionne a fait l’objet d’une forte réprobation.
Et poussé certains à se demander si les populations sénégalaises, qui ont voté dans le calme et la discipline, avaient vraiment les dirigeants politiques qu’elles méritaient