VIDEOLA BAISSE DU COUT DE LA VIE SERA TRES DIFFICILE A METTRE EN ŒUVRE
Mouhamadou Madana Kane qui était l’invité du Jury du dimanche, hier, sur iRadio et iTv, se prononce sur la situation du pays

Mouhamadou Madana Kane était l’invité du Jury du dimanche, hier, sur iRadio et iTv. Le candidat recalé à la Présidentielle du 24 mars, qui a mis fin à son alliance avec Idrissa Seck dont il était le directeur de campagne, entrevoit des périodes difficiles, même s’il dit observer pour le moment le nouveau régime.
C’est sa première sortie après la Présidentielle du 24 mars. Mouhamadou Madana Kane, qui était l’invité du Jury du dimanche, hier, sur iRadio et iTv, a abordé la situation financière du pays héritée par le régime du président Bassirou Diomaye Faye. Lors de la passation du service au ministère des finances, le ministre sortant, Mamadou Moustapha Ba, avait déclaré : «L’ampleur des résultats tangibles que je viens d’indiquer au profit des populations sénégalaises a naturellement éprouvé les finances publiques avec un surcroit d’endettement et de dépenses courantes.» Interpellé sur cette affirmation, le banquier et leader du Mouvement Dundu, dira que la réponse à cette question va engendrer un certain nombre de conséquences sur le projet qui a été présenté aux Sénégalais par le nouveau régime et qui devra être mis en œuvre. «Si on n’a pas de marge de manœuvre budgétaire, ça va être très difficile. Ce qui est intéressant de noter par rapport à cette question de la dette, c’est que, aussi bien le ministre entrant que le ministre sortant sont d’accord que la situation est compliquée. On a entendu le nouveau ministre des finances à sa sortie de la mosquée au jour de la Korité annoncer qu’on va vers des lendemains difficiles», a-t-il relevé.
«Peut-on subventionner si on est sous programme Fmi ?»
«Il faut rationaliser les dépenses, augmenter les recettes et rétablir la question de la dette. Ça va être extrêmement difficile. Parce que le nouveau régime a été élu sur la base de promesses, notamment de création d'emplois, mais également de réduction du coût de la vie», indique-t-il. Parmi les solutions immédiates, le banquier souligne : «Il y a des solutions classiques et des solutions innovantes à imaginer. Alors, ce qu’il faut noter, c’est important, c’est que lorsqu’on regarde le programme du candidat, il est annoncé que dans la première année du mandat, la question de la cherté de la vie et de la baisse des denrées de première nécessité va être abordée. Classiquement, historiquement, les gouvernements qui se sont succédé ont fait des concertations, ont annoncé des mesures, ont même pris des décrets, des lois parfois, pour justement réduire, fixer les prix. Je pense que c’est une bonne approche, parce que ce n’est pas une approche par le marché, mais plutôt par l’interventionnisme d’État, qui n’a pas produit ses fruits», dit-il. Avant de poursuivre : «Puisqu’aujourd'hui, les gens continuent de dire que les loyers sont élevés, que les prix des denrées augmentent, parce qu’on n’a pas une maîtrise des facteurs de production et des facteurs de distribution. Ce qui fait que, naturellement, on est dépendant du marché et on peut prendre toutes les mesures qu’on veut. Si le marché ne réagit pas, finalement, ça n’aura pas d’effet. Donc, ce qui fait que la seule marge de manœuvre, de maîtrise que l’État a, c’est de subventionner. Or, peut-on subventionner si aujourd’- hui vous êtes sous programme Fmi ? Ce que les gens oublient».
«Quand on subventionne, on réduit des marges de manœuvre budgétaire»
Selon toujours Mouhamadou Madana Kane, naturellement, on n’a pas le temps de construire de la croissance qui va générer justement des augmentations de salaires et autres et d’avoir un effet sur le pouvoir d’achat des populations dans un délai aussi court. «Ce qui risque d’arriver alors, c’est qu’on va aller vers les subventions. Comment on va faire avec la réduction des marges de manœuvre budgétaire ? J’ai vu dans le programme (de Diomaye Président) que ce qui est prévu pour réduire les coûts de la vie, c’est de réorganiser le système de subventions et des fonds qui existent. Et par ailleurs, de prendre en compte, de réorganiser aussi l’utilisation des ressources issues du pétrole et du gaz qu’on n’a pas encore. Donc, ce qui fait que, à mon avis, on va vers des périodes très difficiles. C’est une mesure qui va être très difficile à mettre en œuvre», conclut-il.
«Le contrat qui me liait à Idrissa Seck a pris fin»
Le candidat recalé s’est prononcé sur son compagnonnage avec Idrissa Seck. Sur une question de savoir si c’est la fin après l’élection présidentielle dont il a été le directeur de campagne, il a répondu sans ambages : «Oui, c’est-à-dire, je n’aime pas apprécier cette question sous cet angle, parce que les gens me disent ‘’est-ce que vous avez rompu avec Idrissa Seck ?’’ Mais on n’a pas rompu, c’est la fin d’un contrat. C’est-àdire, quand un contrat est fini, il est fini. C’était une alliance pour l’élection présidentielle. Elle est passée, le résultat est connu. Naturellement, le contrat qui me liait avec lui prend fin. Donc, ce n’est pas une rupture, c’est la fin naturelle d’un processus.» Par ailleurs Madana Kane se positionne aujourd’hui dans une position plus ou moins neutre.