A LA DECOUVERTE DE MEDINA CHERIF, COMMUNE DE REFERENCE AU CŒUR DU FOULADOU
A 6 kilomètres de Diaobé, plus grand marché hebdomadaire de la sous-région, sur la route nationale, on débouche sur Médina Chérif, le chef-lieu de la commune éponyme où vivent 16 mille âmes reparties entre 57 villages

Longtemps laissée en rade dans la marche du pays, la commune de Médina Chérif (région de Kolda), affiche aujourd’hui un visage avenant tant sur le plan de la réalisation de services sociaux de base que concernant l’exploitation efficace de ses potentialités. Une prouesse locale réalisée sous la conduite du maire de cette commun rurale, Mamadou Gano, qui s’est illustré de fort belle manière avec une gestion orthodoxe et novatrice au profit des populations de cette localité nichée dans le Sénégal des profondeurs. Une commune aux ressources financières extrêmement modestes, certes, mais bien gérées sous la houlette d’un maire, justement, professeur à la faculté des sciences économiques et de gestion de l’UCAD. Ceci expliquant sans doute cela ! Reportage…
A 6 kilomètres de Diaobé, plus grand marché hebdomadaire de la sous-région, sur la route nationale, on débouche sur Médina Chérif, le chef-lieu de la commune éponyme où vivent 16 mille âmes reparties entre 57 villages. Au centre de la région de Kolda, cette commune d’une superficie de 300 Km² est sortie de l’anonymat grâce à des avancées significatives notées sous la houlette de son maire, Mamadou Gano. Exemple : tout juste à l’entrée du village se dresse, devant le visiteur, le deuxième collège de la commune réalisé sous l’ère de l’actuel édile de la localité à travers un partenariat entre sa municipalité et un organisme français. Dans les parages, un groupe d’élèves devise après la fin des cours. Sac sur le dos, sourire au visage, Issaga Baldé, en compagnie de ses camarades, ne cache pas sa joie en évoquant les réalisations dont bénéficie sa communauté depuis quelques années. « Nous sommes vraiment heureux car nous étudions dans de bonnes conditions depuis que ce CEM a ouvert ses portes. Nous ne sommes plus obligés de quitter Médina Cherif pour pouvoir poursuivre très loin d’ici nos études comme le faisaient nos frères et sœurs il y’a juste quelques années. Mais ce qui nous a le plus aidés, en plus de ce collège, c’est l’installation des panneaux solaires dans notre village. Car, ils nous permettent de bien réviser nos cours la nuit une fois à la maison alors qu’avant, nous faisions cela à la lueur des bougies », apprécie, juché sur sa bicyclette, l’élève en classe de 3ème.
A deux kilomètres de là, se trouve Némakounda. Une localité de la commune de Médina Cherif qui jouxte les villages de Djiattafa, de Saré Koba et de Kossanké, localités réputées les plus difficiles d’accès de toute la zone. Là également, la construction d’un pont de franchissement témoigne des réalisations du maire aux yeux de ces populations longtemps déconnectées du reste du monde notamment en période d’hivernage. Sur place, à quelques mètres de l’ouvrage, c’est sur un ton empreint de soulagement qu’Abdoulaye Diao raconte ce qui était jadis un calvaire de toute une communauté. « Les habitants de plus de 20 villages empruntaient ce trajet. Mais dès que les premières gouttes de pluie touchaient le sol, toute cette partie de notre commune était coupée du reste du monde. Car pour la traversée, c’était un véritable calvaire. L’eau pouvait arriver jusqu’au torse de ceux qui s’aventurait à emprunter ce chemin. Mais le plus difficile, c’était de voir des femmes qui, pour des raisons sanitaires, surtout celles en période d’accouchement, peinaient à rallier le poste de santé situé de l’autre côté du village de Kossanké. Mais Alhamdoulillah ! Notre municipalité, avec l’aide de ses partenaires, a pris en charge cette problématique à laquelle étaient confrontés nos villages », témoigne notre interlocuteur entouré de ses amis sous un arbre à palabre.
La gent féminine, au cœur du sursaut !
Dans les remarquables efforts déployés par leur maire pour sortir de l’ornière une contrée de 16 mille habitants, les femmes de Médina Chérif ne sont pas en reste. Avec l’appui financier et matériel de la municipalité, elles ont investi divers secteurs d’activités en vue de participer pleinement à l’essor de leur terroir. Présidente d’une coopérative, Binta Diao est une d’entre elles. La quarantaine, vêtue d’un sobre habit traditionnel, c’est avec fierté que Binta s’épanche sur le rôle que joue la gent féminine dans le développement de sa commune aux côtés du maire. Pour aborder le sujet, elle s’assoit avant d’enlever le foulard qu’elle pose minutieusement sur ses jambes. « En tant que femmes et actrices de développement, nous sommes mobilisées très tôt pour ne pas rester derrière. Mais pour cela, nous nous sommes organisées en coopérative avec plusieurs groupements de femmes en son sein. Puis, avec l’appui de notre municipalité, les membres de la coopérative ont toutes pu bénéficier de formation ainsi que du matériel comme les moulins qui nous permettent de transformer notre production. Ainsi, présentement, nous nous activons dans les domaines du maraichage, de la riziculture, et même dans l’élevage. Et ce sont toutes ces activités que nous menons, en collaboration avec la municipalité, qui nous assurent actuellement des conditions de vie décentes au sein de nos ménages », confie avec une grande satisfaction Binta Diao, leader des femmes au cœur du combat pour le développement de Médina Chérif.