VIDEOLE CHANGEMENT NE PEUT PAS SE FAIRE EN QUELQUES MOIS
Invité du Jury du Dimanche, le leader du Mouvement DUNDU, Mouhamadou Madani Kane, a salué le projet de transformation engagé par le nouveau régime. Il appelle toutefois à la patience, soulignant que les choix économiques actuels impliquent des sacrifices.

Invité de l’émission Jury du Dimanche (JDD) sur iRadio et iTV, Mouhamadou Madani Kane, leader du Mouvement DUNDU, a livré une analyse lucide des ambitions portées par le nouveau régime de Bassirou Diomaye Faye. Pour lui, les promesses de rupture profonde – tant économique que politique – nécessitent du temps, de la patience et une compréhension claire des sacrifices à court terme que cela implique.
Selon Mouhamadou Madani Kane, le projet de transformation systémique engagé par le pouvoir en place repose sur un changement radical de modèle économique : passer d’une économie d’exportation, génératrice de recettes immédiates, à une industrialisation fondée sur la transformation locale des ressources. « Cela signifie que l’État renonce à des rentrées financières rapides au profit d’une vision à moyen et long terme », explique-t-il.
Un pari audacieux, mais qui, dans l’immédiat, entraîne une baisse des capacités budgétaires de l’État. « Moins de ressources, c’est aussi moins de capacités d’investissement. Les populations vont naturellement en ressentir les effets », avertit-il. Ce recul des moyens publics affectera également les entreprises, habituées à un écosystème soutenu par les marchés publics et les emprunts extérieurs.
Mouhamadou Madani Kane insiste sur la nécessité d’un discours de vérité : les résultats ne seront pas visibles dans l’immédiat. « Le changement ne peut pas se faire en quelques mois. Il faudra attendre que l’État assainisse ses finances et crée une base industrielle solide pour que les conditions de vie des Sénégalais s’améliorent réellement », affirme-t-il.
En somme, il appelle à une lecture patiente des mutations en cours, insistant sur la cohérence entre les promesses de rupture et les contraintes structurelles qu’impose leur mise en œuvre.