LE FRONT DU «NON» JOUE LA PROLONGATION
EVALUATION DU REFERENDUM

La coalition Gor Ci Wax Ja, front du Non à la dernière consultation citoyenne rejette purement et simplement les résultats du référendum du 20 mars dernier, non sans récuser le ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo, tout en exigeant le remplacement sans délai de Doudou Ndir, président de la Cena. En conférence de presse hier, vendredi 8 avril dernier, au sortir d’une réunion de la Commission nationale électorale de ladite coalition, Sada Ndiaye, mandataire du Pds et compagnie déplorent un scrutin entaché d’irrégularités, un ministre de l’Intérieur partial, ainsi qu’un président de la Cena à la solde de Macky Sall.
On joue les prolongations après le référendum du 20 mars dernier qui a connu la victoire du camp du Oui, à 62,64%. Le front du Non, notamment la coalition Gor Ca Wax Ja (Pds, Rewmi, Grand parti, And jëf, Fsd/Bj, Ucs, Bokk Gis Gis, etc), à travers sa Commission électorale nationale, a fait le bilan de sa participation à la dernière consultation citoyenne hier, vendredi 8 avril. Face à la presse, Sada Ndiaye, Secrétaire mandataire du Parti démocratique sénégalais (Pds), qui a lu la déclaration liminaire de ladite coalition, a fait savoir que Gor Ca Wax Ja «conteste et rejette les résultats issus du référendum du 20 Mars 2016». Poussant plus loin, le Secrétaire national chargé des élections au Pds a indiqué que ledit Front «récuse fortement le ministre en charge des élections et exige son remplacement par une personnalité neutre et impartiale». Qui plus est, les opposants au projet de révision du chef de l’Etat, composé pour la majorité des partis de l’opposition et des organisations de la société civile, exigent entre autres «le remplacement pur et simple et sans délai du Président de la Cena».
Sur les raisons de telles contestations, Sada Ndiaye et compagnie trouvent qu’il y a eu des comportements antirépublicains du camp présidentiel. Ainsi, l’opposition reproche au pouvoir actuel une gestion «solitaire du processus référendaire». Elle déplore aussi «le refus» du ministre de l’Intérieur de mettre à sa disposition le fichier électoral. A en croire Sada Ndiaye, «seul le camp du OUI en a disposé, même en version papier le jour des élections», contrairement «aux dispositions de l’article L48». S’attaquant, dans la même lancée, au ministre Abdoulaye Daouda Diallo, l’opposition a déploré l’organisation d’une conférence de presse par le chargé de l’organisation des élections, ainsi que la défaillance dans le tirage des cartes d’électeurs, «privant 180 386 citoyens de leur droit de vote».
Enfonçant le clou, le Front du Non a fustigé l’augmentation du nombre de bureaux de vote à l’étranger, à savoir de «653 Bv (carte électorale 2012) à 1213 Bv (carte électorale 2016)». Cela, alors même que «le décret portant organisation du référendum précise bien que le référendum du 20 Mars se fera sur la base du fichier consolidé de l’extérieur issu de la révision exceptionnelle de 2011», précise-t-il. Pour autant de manquements, les mandataires des partis et organisations membres de ladite coalition indiquent qu’ils vont utiliser tous les moyens légaux pour faire partir Abdoulaye Daouda Diallo.
DOUDOU NDIR DE LA CENA, DANS LA LIGNE DE MIRE
Brocardant par ailleurs le président de la Commission électorale nationale et autonome (Cena), l’opposition a déploré son manque de réactivité après la saisine du camp du Non, «suite aux diverses irrégularités qui ont entaché l’opération de révision des listes électorales de l’année 2015, ayant enregistré plus de 287 000 mouvements». Il a aussi été reproché à Doudou Ndir une «entorse aux dispositions de l’article L7», qui prône «l’intégrité morale, la neutralité et l’impartialité dans le choix des personnalités indépendantes qui doivent composer la CENA et ses démembrements (Ceda, Decena)». En effet, pour les pourfendeurs de la réforme de Macky Sall, la Cena a désigné des militants de l’Apr pour diriger la Decena de la Zambie. Dans la foulée, Sada Ndiaye et cie ont fait part du vote au niveau de certains pays «avec des photocopies de CNI, de passeports, de cartes consulaires, sans consensus avéré préalable, en violation de l’article 76». Une longue liste de dysfonctionnements notés par l’opposition qui exige sans délais les départs de Doudou Ndir et Abdoulaye Daouda Diallo.